L approche pluridisciplinaire de la coopération transfrontalière
186 pages
Français

L'approche pluridisciplinaire de la coopération transfrontalière , livre ebook

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186 pages
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Description

Le Centre Raymond Poidevin appartient désormais à Dyname (Dynamiques européennes). Il poursuit des travaux centrés sur l'histoire de la construction européenne et celle des relations franco-allemandes. Le présent numéro des Cahiers de Fare, coordonné par Birte Wassenberg, réfléchit de manière comparative sur le regard que posent les différentes disciplines des sciences humaines sur les espaces de voisinage, en interrogeant à la fois les notions de frontière, d'altérité et d'identité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336365206
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’approche pluridisciplinaire de la coopération transfrontalière
Cahiers defare n° 5
L’approche pluridisciplinaire de la coopération transfrontalière
Les jalons pour un travail de recherche interdisciplinaireSous la direction de Birte Wassenberg
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-05269-4 EAN : 9782343052694
Sommaire
Préface : Les espaces de voisinage en Europe Jean-Cristope R, université de Strasbourg
Introduction Birte W, université de Strasbourg
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Discours d’ouverture 19 Karl-Heinz L, communauté germanopone de Belgique
Historiographie de la coopération transfrontalière Birte W, université de Strasbourg
Les enjeux d’une approche interdisciplinaire de la coopération transfrontalière en Europe Joacim B, Euro-Institut Kel
L’approche pluridisciplinaire des espaces de voisinages transfrontaliers – le point de vue des géographes Frédéric D, CEPS/INSTEAD, Luxembourg
Les sociologues face aux espaces de voisinage en Europe : penser les espacesfrontières Pilippe H, université de Strasbourg
Gouvernance et géopolitique des espaces de voisinage Anaïs M, université d’Helsinki
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Les aspects juridiques de la coopération transfrontalière entre collectivités et autorités locales : vrais et faux problèmes 121 Jean-Marie W, tribunal administratif de Strasbourg
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Les arguments économiques en faveur de la coopération transfrontalière Eric J, Regio Basiliensis Bâle
Les historiens et la coopération transfrontalière : une rencontre tardive, mais fructueuse Martial L, université de Strasbourg
Bibliographie générale
Les auteurs
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PrÉface Les espaces de Voisinage en EUrope
Réflécir sur les espaces de voisinage et sur les relations transfrontalières en général induit par essence une réflexion d’ordre pluridisciplinaire. Celle-ci implique de faire appel aux outils qu’offrent nombre de disciplines reconnues des sciences sociales et umaines mais aussi à des disciplines qui - tout au moins en France  ne sont pas reconnues comme telles comme les relations internationales, la géopolitique, leswar studies… alors qu’elles offrent aussi des outils métodologiques pertinents. Comprendre les espaces de voisinage, c’est aussi comprendre les notions de frontière, de limite, de marce, de confins, qui doivent être distinguées les unes des autres mais qui toutes peuvent se référer à la formule d’Elisée Reclus : « la géograpie n’est autre cose que de l’istoire inscrite dans l’espace et l’istoire de la géograpie dans le temps ». La formule a été actualisée et précisée pour être appliquée à la notion de frontière par Micel Foucer qui considère celle-ci comme « le produit d’une combinaison singulière d’éléments identifiables dans 1 les deux catégories du temps et de l’espace ». Par ailleurs, puisque les frontières sont, entre autres fonctions, ces lignes  issues en général des règlements de paix qui suivent les guerres  destinées à séparer les États ou d’autres entités, on pourrait,a priori,les considérer comme des barrières dont la fonction serait naturellement de séparer. Certes, mais elles sont aussi des lieux de construction d’identité qui permettent, dès lors que l’on s’est soi-même identifié, s’ouvrir à l’Autre, c’est-à-dire au voisin, proce ou lointain. La relation de voisinage est en effet organisée autour de la distinction du Même et de l’Autre. Or, les vicissitudes de l’istoire européenne ont été telles que parfois, le Même n’est pas toujours même, pas plus que l’Autre n’est forcément et totalement autre.
1 o Micel Foucer,L’Invention des frontières, Paris, Caier de la FEDN, n 41, 1986, p. 44.
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Les espaces de voisinage en Europe
Il ne s’agit pas ici de refaire une istoire de l’Europe ni celle de ses frontières, mais de s’arrêter sur quelques éléments directement issus de la cute du mur de Berlin et de la réunification du continent après 1989. Car cet événement majeur de l’istoire mondiale  en ce qu’il marque définitivement la disparition d’un ordre international  a profondément transformé les représentations du voisin dans la nouvelle arcitecture européenne qui se met en place, voire s’institutionnalise. Le sentiment d’identité/altérité a ainsi pu être confronté à des frontières nouvelles qui apparaissent à la suite de la décomposition/ recomposition d’États fédéraux (URSS, Tcécoslovaquie, Yougoslavie), voire à des « murs » nouveaux ou perçus comme tels. Ainsi en est-il de l’espace de Scengen, parfois qualifié de nouveau mur de séparation des Européens  en général par ceux qui sont à l’extérieur de l’espace. C’est sans doute dans cet esprit qu’a été lancée par l’Union européenne (UE), en 2003, la Politique européenne de voisinage (PEV). Il s’agissait d’atténuer les effets des conséquences centrifuges entre nouveaux membres de l’UE et les exclus, temporaires ou non, du « club » et à plus forte raison les exclus de l’espace de Scengen. À l’initiative de la Pologne et de la Suède, cette politique a été renforcée par l’adoption d’un « partenariat oriental » en 2008. L’intention était louable et malgré certaines dispositions concrètes, on peut penser que, la crise européenne aidant, cette politique ne soit remisée au rayon des « gadgets » et accessoires divers de l’UE. Cet écec relatif revient aussi à se poser la question de savoir si les questions de voisinage peuvent être réglées de manière satisfaisante dans une structure aussi importante que l’UE à 28 ou bien si des initiatives locales  susceptibles néanmoins d’être soutenues par Bruxelles  et géograpiquement plus réduites ne seraient pas plus efficaces. Les eurorégions et autres formes de coopération transfrontalière constituent, semble-t-il, des modes de coopération qui ont, d’ores et déjà, fait leurs preuves en montrant que des ambitions locales peuvent être plus efficaces que le produit de vanités politiques au plus aut niveau. La notion de voisinage s’est d’ailleurs complexifiée avec le lancement, en avril 2007, d’une nouvelle initiative de coopération régionale : la « synergie de la mer Noire ». Si l’importance de cet espace est incontestable, surtout après l’adésion de la Roumanie et de la Bulgarie, la fonction première renvoie surtout à l’idée du voisinage
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o Les Cahiers defaren 5
sous une forme nouvelle et originale. Il s’agit en effet de légitimer, par un voisinage maritime, l’adjonction des trois pays du Caucase du sud (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie) à la PEV en tant que « voisins européens de l’UE » au même titre que l’Ukraine, par exemple, dont ni le voisinage de l’UE ni l’européanité ne suscitent quelque doute que ce soit. Alors, bien sûr, l’un des effets pervers  voulu ou non  de cette décision est de donner une réponse claire et nette à une question que l’UE se refuse de poser : celle de l’européanité de la Turquie. Car si les trois pays du Caucase sont des voisins « européens » de l’UE, comment affirmer ensuite que la Turquie ne le serait pas. Mais il s’avère que cette logique n’a guère été développée. Au voisinage par la terre, puis au voisinage par la mer, il convient d’ajouter le voisinage par la culture. Le voisinage n’est, en effet, pas nécessairement perçu de la même manière par tous en l’occurrence par le centre (UE) et par la péripérie (pays de la PEV). De plus à l’intérieur même du centre tous ne perçoivent pas de la même manière l’identité et l’altérité. Pour illustrer ces propos et pour ce qui doit rester une brève introduction, on ne prendra qu’un exemple qui paraît particulièrement significatif, celui de la Pologne dont le destin très particulier et souvent tragique est lié aux vicissitudes de l’istoire qui la conduisit à rester, durant plus d’un siècle, sans existence réelle. En témoigne cette introduction d’Alfred Jarry à sa pièceUbu roi(1896) dont « l’action se déroule en Pologne, c’est-à-dire nulle part ». Mais entre Rin et Bug, on pourrait en dire autant, sinon de tous les États, tout au moins de toutes leurs frontières dont aucune ne peut prétendre à une légitimité istorique. Mais pour revenir à la Pologne, au lendemain de l‘adoption de la directive sur les services, dite directiveBolkenstein(janvier 2004), s’est développé notamment en en France au cours de l’année 2005, un gigantesque fantasme à propos de la Pologne et de ses « plombiers ». Lorsqu’il arrive en France, ce plombier polonais aurait dû être, a priori, perçu par les Français comme Même puisque l’un et l’autre détiennent la même citoyenneté européenne. Or il est perçu non seulement comme Autre, mais comme Autre menaçant montrant ainsi son altérité, un peu comme il l’a été - au même titre que par exemple les Italiens  dans les années 1920-30. L’UE n’aurait-elle donc servi à rien ? Par contre,
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