L Union de la Jeunesse Républicaine de France (1945-1956)
267 pages
Français

L'Union de la Jeunesse Républicaine de France (1945-1956) , livre ebook

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267 pages
Français

Description

Ce livre présente une organisation communiste de jeunesse au visage oublié : avec ses 250000 adhérents en 1945, elle est pourtant sans doute le plus grand groupe politique de jeunesse de l'Histoire de France. Par de brusques oscillations imposées de l'extérieur, elle sera tantôt large organisation de masse peu politisée, tantôt avant-garde militante resserrée. Lourd contexte historique et désaccords de conception viendront former et déformer l'U.J.R.F de son surgissement à son enfouissement en 1956.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296230477
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'UNION DE LAJEUNESSE RÉPUBLICAINE
DEFRANCEGuillaume Quashie- Vauclin
L'UNION DE LA JEUNESSE RÉPUBLICAINE
DEFRANCE
1945-1956
Entre organisation de masse de jeunesse
et mouvement d'avant -garde communiste
Publié avec le concours de la Fondation Gabriel-Péri
L'HarmattanIllustration de couverture: Affiche de l'U.J.R.F. pour son Irf Congrés national.
89 FI 51 coll. Affiches du P.C.F. Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
@
L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairiehannattan.com
diffusion.hannattan@wanadoo.fr
hannattan l@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-09206-8
EAN : 9782296092068A ma mèrePréface
Comme l'a dit sous le Front populaire Paul Vaillant-Couturier,
un des intellectuels alors les plus prestigieux du Parti communiste, « le
communisme est la jeunesse du monde )). Depuis sa création en 1920
au congrès de Tours, le Parti communiste a effectivement exercé une
attraction sur la jeunesse car il semblait lui apporter l'espoir et de
nouvelles perspectives dans une France ravagée par la Grande Guerre.
Le Parti socialiste S.F.I.O. ayant largement soutenu cette dernière
n'était dès lors plus en mesure de répondre aux aspirations de la
jeunesse. Aussi son influence y fut faible durant les quinze ans qui
suivirent la fin du conflit et il fallut attendre l'élan du Front populaire
pour que la S.F.I.O. retrouve une certaine audience chez les jeunes.
Rien d'étonnant dans ces conditions que la Fédération nationale des
jeunesses communistes, fondée peu après le Parti communiste, ait
connu un relatif écho, en dépit de ses effectifs limités. Elle gagna en
effet une certaine audience à travers ses mobilisations antimilitaristes
durant les années 1920 : on le vit bien dans ses luttes contre
l'Occupation de la Ruhr par les troupes françaises (1923) ou contre la
Guerre du Maroc (1925). Le Front populaire vit une inflexion
patriotique du Parti communiste, marquée par son abandon de
l'antimilitarisme et son soutien à la Défense nationale dans un contexte
international marqué par la progression du fascisme: ce fut aussi un
moment fort de la mobilisation de la jeunesse à gauche. Le Front
populaire suscita de grands espoirs, mais on le sait, ils furent brefs. La
guerre d'Espagne et l'aggravation de la situation internationale
provoquèrent la division entre les deux principales composantes de la
gauche face à une droite et un patronat qui ne rêvaient que d'une
chose: reprendre leur revanche sur « Juin 1936 )). Puis durant la
Seconde Guerre mondiale, de nombreux jeunes participèrent à la
Résistance. Durant ces deux décennies, un nombre important de futurs
cadres du P.C. se formèrent donc dans les rangs des Jeunesses
communistes.
9Cette histoire était connue, au moins dans ces grandes lignes.
En revanche, celle des liens entre le communisme français et la
jeunesse depuis la Libération était restée un terrain en friche. On savait
grosso modo qu'il avait existé une Union de la jeunesse républicaine
de France (UJ.R.F.) plus large que la Fédération nationale des
jeunesses communistes mais on ignorait à peu près tout sur ce qu'elle
fit. La Fédération nationale des Jeunesses communistes laissa en effet
la place en 1945 à l'Union de la jeunesse républicaine de France
(D.J.R.F.). Cette dernière voulait s'adresser à l'ensemble de la jeunesse
du pays, et cela à l'heure où l'Union des femmes françaises (D.F.F.)
visait à jouer un rôle analogue à l'égard des femmes de l 'Hexagone.
L'D.J.R.F. connut des débuts prometteurs puisque avec ses 250 000
adhérents, elle fut une véritable organisation de masse. Mais sept ans
plus tard, avec quelques milliers d'adhérents, elle était retombée au
niveau des effectifs de la Jeunesse communiste en 1925. Cet échec
s'explique par diverses raisons qui proviennent des changements
politiques et sociaux survenus dans le pays ainsi que ceux ayant
scandé la vie politique internationale: renforcement ininterrompu du
poids des forces de droite dans la vie politique française jusqu'au
début des années 1950, échec des grandes grèves de 1947 et début de
la guerre d'Indochine. Tous ces facteurs défavorables au P.C.F. se
situèrent bien entendu sur le fond de la Guerre froide qui commença
en 1947. Mais les évolutions survenues au sein du Mouvement
communiste international et de sa section française, le P.C.F.,
entrèrent également en ligne de compte: ce facteur ne pouvait pas
rester sans conséquences sur l'D.J.R.F., même si cette dernière se
voulait être une organisation de masse. Elle le fut à ses débuts avant de
l'être de moins en moins. TI n'empêche, l'D.J.R.F. occupa une place
particulière dans le communisme français, de la Libération à 1956,
cette année terrible pour le communisme français. L'histoire de cette
organisation se déroula en quelques grandes phases qui se présentent
ainsi. D'abord, le temps fondateur de la création (1945) où l'Union de
la jeunesse républicaine bénéficia d'un contexte favorable et du
dynamisme de son président, Raymond Guyot. Un premier revirement
s'effectua dès 1946, sous la houlette d'André Leroy, puis un nouveau
tournant survint et se traduisit par un retour aux sources, la recherche
d'une audience de masse, menée à bien par Léo Figuères à partir de
1948. Vint ensuite, deux ans plus tard, la confrontation à de grandes
10difficultés et ce, à l'heure où le Parti communiste était fragilisé par
l'absence de Maurice Thorez; victime de la maladie, ce dernier avait
en effet dû partir se reposer en U.R.S.S. Le plus dur de la Guerre
froide passé, on assista à un ultime renouveau mais il fut très
fortement ébranlé par le choc de 1956. Chacune des périodes de
l'histoire de l'U.J .R.F. fut, dans une large mesure, incarnée par la
figure de son principal dirigeant: Raymond Guyot (1945-1946),
André Leroy (1946-1948), Léo Figuères (1948-1950), Guy Ducoloné
(1950-1955) et enfin Paul Laurent (1955-1956). Pourtant, loin d'une
histoire des dirigeants les plus en vue, loin d'une histoire où tout se
déciderait au sommet - ce fut en effet loin d'être toujours le
cascette étude montre brillamment que, au-delà du rôle des dirigeants et
de la part des militants, de profondes évolutions sociétales influèrent
également sur la vie de l'Union des jeunesses républicaines de France.
Ce livre s'inscrit dans le renouvellement des recherches sur les
organisations de masse du P.C. comme Axelle Brodiez pour le
Secours populaire ou Sylvain Pattieu pour Tourisme et travail en ont
récemment fait la preuve. Sur la base d'une recherche approfondie
reposant sur de nombreuses archives, l'exploitation de la presse et des
entretiens, menée dans le cadre d'un Master 2 au Centre d'histoire
sociale du XXe siècle de l'Université de Paris 1, Guillaume
QuashieVauclin a restitué, en véritable historien, toute la densité de l'histoire
de cette organisation spécifique que fut l'Union des jeunesses
républicaines de France. Qu'il soit remercié et félicité pour avoir ainsi
comblé si heureusement une telle lacune.
Michel Dreyfus
Directeur de recherches au C.N.R.S. (Centre d'histoire sociale de
l'Université de Paris 1)
11Avertissement
Le présent ouvrage est une version partiellement remaniée de
mon mémoire de master d'histoire contemporaine consacré à l'Union
de la jeunesse républicaine de France, soutenu en juin 2008 à
l'université Paris-l Panthéon-Sorbonnel.
Pour d'évidentes raisons éditoriales, il était impossible de
publier l'ensemble des annexes - plus de 130 pages. Aussi renvoyé-je
au mémoire en lui-même, accessible au Centre d'histoire sociale du
XXe siècle et aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis.
1 Guillaume QUASHIE- VAUCLIN, L'Union de la jeunesse républicaine de France.
1945-1956. Entre organisation de masse de jeunesse et mouvement d'avant-garde
communiste, M2, Paris-l, 2008, vol. 1 207 pp., vol. 2 137 pp. Membres du jury :
Michel Dreyfus, directeur de recherches au C.N.R.S. (Centre d'histoire sociale du
XXe siècle - Paris-I) et Michel Pigenet, professeur des universités (Centre d'histoire
socialedu XXesiècle- Paris-I).
13Sommaire
Préface 9
Avertissement 13
Sommaire 15
Sigles utilisés 17
Introduction générale 19
Prologue: Avant

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