La corruption bureaucratique au Sénégal

Cheikh Tidiane Dieye

Description

La corruption a suscité, ces dernières années, un intérêt scientifique et politique grandissant. Mais très peu d'études ont appréhendé le phénomène à partir d'une approche empirique qui s'intéresse à la fois à la grande et à la petite corruption. Cet ouvrage restitue le point de vue des acteurs et s'attache à décrypter les mécanismes et les facteurs explicites ou diffus qui génèrent et entretiennent ce phénomène dans le contexte du Sénégal depuis son indépendance. Ce livre constitue une contribution originale dans laquelle les acteurs publics comme les citoyens trouveront des explications à la nature particulière et ambigüe des relations entre l'administration et les citoyens, entre l'Etat et la société.

Sujets

• Institut d'Études Politiques de Paris
• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 03 décembre 2018
• Nombre de lectures: 107
• EAN13: 9782140106910
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Cheikh TidianeD IEYE

La corruption bureaucratique  au Sénégal

Trajectoires, ressorts et représentations populaires

L A CORRUPTION BUREAUCRATIQUE AU S ÉNÉGAL T RAJECTOIRES , RESSORTS ET REPRÉSENTATIONS POPULAIRES

Cheikh Tidiane DIÈYE

La corruption bureaucratique au Sénégal

Trajectoires, ressorts et représentations populaires

2018

Mise en pages et composition :

Charles B ECKER

Illustration de couverture

« Les Valeurs », œuvre de Momar Seck, qui en a autorisé la reproduction à titre gracieux.

© L’Harmattan-Sénégal, 2018

10 VDN, Sicap Amitié 3, lot. Cité Police Dakar, Sénégal http://harmattansenegal.com [e-mail]

ISBN : 978-2-343-16019-1 EAN : 9782343160191

Dédicace / Remerciements

 Je dédie ce livre à Mouhamadou Mbodj, membre fondateur, puis coordonnateur du Forum civil de 2004 à 2017. Il m’a inspiré par ses analyses et m’a fortement encouragé à publier cet ouvrage, à la suite de ma thèse de doctorat, afin d’apporter une perspective analytique nouvelle et transdisciplinaire à l’étude du phénomène de la corruption.

 Je voudrais remercier ma famille, mes amis, mes collègues et mes compagnons, ainsi que toutes celles et tous ceux qui, durant ces der- nières années, ont partagé mes convictions et cheminé avec moi sur les sentiers sinueux de la production des savoirs et de l’engagement citoyen et politique.

 Je voudrais distinguer, dans ces remerciements, les personnes et les organisations qui m’ont apporté, à des moments différents, des appuis multiformes dans la recherche, la rédaction ou la publication de l’ouvrage. Je voudrais nommer le doyen Mody Niang, ancien chargé de la communication de l’OFNAC, pour ses relecture et correction, le Forum civil, l’Institut des Hautes Études Internationales et du Déve- loppement de Genève pour leurs appuis.

 Mes remerciements vont enfin à Momar Seck, artiste peintre, qui a autorisé la reproduction de son œuvre “Les Valeurs » en couverture de ce livre.

Avant-propos  Ce livre se penche sur la corruption, un mal qui gangrène profon- dément la société sénégalaise. Il vise à le rendre intelligible, certes, mais il n’a pas forcément la prétention de dire ce qu’il faut faire pour l’enrayer définitivement, car il s’agit d’un phénomène complexe et diffus. Mon ambition se limite à fournir les éléments de sa bonne com- préhension, en posant un diagnostic partiel des relations entre l’État et la société, l’individu et le groupe, l’acteur et le système. Je m’évertue à jeter une lumière, peut-être crue quelquefois, sur le mode de fonctionnement ou de dysfonctionnement de l’État, tout en dessi- nant le portrait-robot du « fameux » système dont tout le monde parle sans nécessairement pouvoir le décrire. Le Sénégal, a-t-on coutume d’entendre, n’a pas un problème d’hommes, mais de système. Mais quel est donc ce système ? Qu’est ce qui le caractérise ? Qui sont les acteurs qui l’animent et qu’est ce qui les motive ? Quelles sont ses règles, ses mécanismes et ses logiques ? Comment se reproduit-il ?  Le lecteur qui s’attend à trouver dans ce livre une longue liste de scandales ou des cas de corruption avérés ou allégués sera déçu. Mon objectif n’est pas de faire des révélations, grandes ou petites, sur des cas de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, de concussion, de prévarication. Lorsque j’en évoque certains, c’est le plus souvent pour illustrer les ressorts et les mécanismes à travers les- quels les mêmes pratiques se déploient de régime en régime et se repro- duisent presque à l’identique. J’essaye de montrer pourquoi, face à l’État, au bien public, à l’intérêt général ou à la norme collective, les Sénégalais dans leur majorité agissent presque tous de la même façon. Je tente de fournir quelques grilles d’analyse permettant de compren- dre la continuité des modes de gouvernance de l’État, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. J’ai sé- lectionné quelques faits et pratiques pouvant, à mon sens, permettre de rendre compte de la façon dont chacun de ces présidents s’est comporté vis-à-vis de la corruption. J’ai cherché ensuite à savoir comment et en quoi la posture de ces dirigeants a servi, à son tour, à modeler les perceptions des citoyens et leurs comportements vis-à-vis de l’État et