La crise de la démocratie en Afrique
159 pages
Français

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La crise de la démocratie en Afrique , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est un récit, celui de l'expérience d'ouverture à la démocratie d'un pays d'Afrique, le Togo, au début des années 1990. Une expérience caractérisée par la violence, qui s'est achevée sur un échec et qui a ouvert une ère de difficultés économiques supplémentaires pour un pays déjà confronté à de graves problèmes de développement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 93
EAN13 9782296931046
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La crise de la démocratie
en Afrique
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10598-0
EAN : 9782296105980

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Stéphane S CRIVE


La crise de la démocratie
en Afrique


L’exemple du Togo


L’Harmattan
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions


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Prologue
Les événements qui sont relatés dans ce livre sont vieux de bientôt vingt ans. A les rappeler, on s’aperçoit, par moments, qu’ils pourraient être à nouveau au cœur de l’actualité tant l’Afrique, au fil du temps, en a connu de semblables et souvent de pires.

C’est une page de l’histoire du Togo qui s’ouvre au milieu de l’année 1990 et qui se ferme à la fin de l’année suivante. Dix-huit mois se sont écoulés qui ont vu ce pays, vanté comme un modèle de stabilité politique et de relative prospérité économique dans un continent en plein désarroi, rejoindre le peloton des Etats livrés à la violence et au désordre économique et social.

Si le pays a retrouvé progressivement son calme dans les années suivantes, son image de Suisse africaine a été définitivement brouillée et il reste à la merci de mouvements politiques incontrôlables à chaque échéance électorale que prévoit le calendrier. Il faut seulement espérer que la sagesse prévaudra et que l’exemple de la révolution ratée restera en mémoire pour éviter au peuple togolais de vivre, à nouveau, des moments aussi difficiles.
I Le procès du 5 octobre
Le 5 octobre 1990, s’ouvre au Palais de Justice de Lomé, le procès de deux universitaires impliqués dans la fabrication et la diffusion de tracts hostiles au régime du président Eyadéma.

L’affaire remonte au mois d’août, quand la police a découvert et arrêté les auteurs de ces tracts, une dizaine d’étudiants de l’université du Bénin. Interpellés, ils ont été amenés dans les locaux de la police et certains ont été sérieusement malmenés au point que la Commission des droits de l’homme, créée deux ans auparavant avec l’approbation du chef de l’Etat, s’en est émue.

La presse, toujours discrète, a été muette sur cet incident mais la démarche des responsables de la Commission auprès du président a eu pour effet la libération de la plupart des personnes arrêtées et des sanctions contre les responsables des sévices.

Néanmoins, l’affaire n’est pas close, car les deux principaux acteurs ont été inculpés et sont poursuivis pour offense au Chef de l’Etat.

Ces mouvements à l’université du Bénin, créée il y a vingt ans sous le régime actuel, ne surprennent qu’à moitié. Il est vrai que, depuis sa naissance, cette institution a fait peu parler d’elle. Elle compte 9000 étudiants environ dont 8% d’étrangers venus des pays voisins. Les uns et les autres sont jusqu’ici restés calmes. Les étudiants togolais, encadrés par le MONESTO (Mouvement national des étudiants et scolaires du Togo) aile marchante du R. P. T (Rassemblement du Peuple Togolais) respectent l’ordre politique imposé par le président Eyadema. Les étudiants étrangers, sérieusement contrôlés, ne veulent pas être mêlés aux problèmes politiques du pays d’accueil. Les seules manifestations sont donc celles de soutien au régime, encouragées, selon les mauvaises langues, par quelques subsides venus du pouvoir.

Pourtant, l’année 1990 a vu naître quelques frémissements. Des graffiti sont apparus sur les murs, à l’intérieur du campus, traduisant un mécontentement certain des étudiants et le désir de changements politiques.

Le mécontentement vient surtout des difficultés matérielles que rencontrent les étudiants. Les bourses sont maigres, les chambres universitaires trop rares pour accueillir des candidats de plus en plus nombreux et, donc, obligés de se loger en ville avec des indemnités de logement trop faibles. Les conditions de travail sont dénoncées comme peu favorables à la poursuite des études. Les résultats aux examens sont décevants, le niveau d’études étant, de l’avis des professeurs étrangers en poste à l’Université très insuffisant. Enfin et surtout, pour ceux qui arrivent à décrocher le diplôme, les perspectives de trouver un emploi à la sortie s’amenuisent chaque année.

En fait, l’université du Bénin coûte cher à un pays au revenu national aussi modeste que le Togo pour mettre sur le marché du travail des cadres potentiels qui ne sont finalement d’utilité que pour la fonction publique. Or, celle-ci, avec la politique d’austérité mise en place depuis dix ans et surtout depuis 1985, sur injonction des organisations internationales, ne recrute pratiquement plus. Entre 1973 et 1989, l’université a produit 3500 diplômés en droit et sciences économiques (46% de l’effectif total) et 2000 étudiants en lettres (28%) En revanche, 258 étudiants seulement sont sortis avec un titre de médecin (3%) et 478 avec un diplôme scientifique (6%). L’université est devenue une machine à fabriquer des chômeurs.

L’agitation politique tient essentiellement de l’évolution de la situation internationale et, en particulier, aux soubresauts que connaît l’Afrique avec l’effondrement des régimes dits « marxistes-léninistes-scientifiques ». C’est toute une référence politique qui s’en va pour les étudiants africains qui avaient tendance à assimiler l’adhésion aux thèses marxistes avec le sentiment anticolonialiste devenu anti-occidental. Mais, dans le même temps, le souffle de liberté qui passe dans les pays socialistes voisins comme le Bénin, entraîne l’idée que les régimes autoritaires liés à l’Occident sont aussi ébranlés. D’où la conclusion que le fruit est mûr et les mécontents de l’université qui, jusqu’ici, se réfugiaient dans la clandestinité, commencent à sortir au grand jour.

L’affaire des tracts du mois d’août a été, en quelque sorte, un détonateur. Elle aurait pu être un pétard mouillé si le gouvernement avait eu la sagesse de passer totalement l’éponge puisqu’il avait déjà partiellement pardonné aux auteurs des textes incriminés. Il a voulu néanmoins poursuivre, se fondant sur l’argument qu’il avait le droit pour lui.

Voilà pour

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