La France et ses DOM, une rupture annoncée
258 pages
Français

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La France et ses DOM, une rupture annoncée , livre ebook

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Description

La Martinique est terre française depuis cinq siècles. Une exploitation sans pitié durant la période de l'esclavage et pendant la colonisation a laissé place à la citoyenneté, à l'éducation des masses, à la fabrique d'une élite surdiplômée. Mais ce bien être relatif et l'éducation ont généré un esprit de revanche exacerbé. Les Martiniquais, dans leur majorité, se sentent français mais ressentent une gêne, un mal-être face au discours martelé par les séparatistes qui oublient trop que seule une économie solide permet de regarder l'avenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 239
EAN13 9782336259468
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La France et ses DOM, une rupture annoncée
Le choix de le République française ou l'autonomie des roitelets

Charles Rano
@ L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296101715
EAN : 9782296101715
À mes amis très chers, Georges et Christiane Giraud, dont l’amitié fidèle m’est très précieuse.
À la presse écrite locale, dont la censure partisane m’a obligé à trouver un autre moyen de faire entendre une voix différente de la pensée unique.
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Introduction I - Les relations entre la France et les Antilles : constat de rupture II - Le droit d’être français ! III - Les régions ultrapériphériques (RUP), les pays et territoires d’outre-mer de l’Union européenne IV - La République et ses DFA dans la Caraïbe V - Une absence d’idées et de volonté politique ; un développement économique était déjà possible VI - À propos de la gauche Conclusion Sources Remerciements
Introduction
L’ensemble de ce livre commencé en 2000 a été achevé le 28 décembre 2008. Le lecteur y trouvera des considérations et des faits pas forcément présentés selon la chronologie usuelle. Ce deuxième volume fait suite à « Le choix de la République française ou l’autonomie des roitelets » . On y trouvera encore des redites. Cette insistance répond à la persistance de ceux qui ont la parole et en usent quotidiennement pour propager des thèses dommageables pour notre avenir. Il est bon de répéter des vérités, accompagnées de faits concrets sur lesquels on peut prendre appui pour parler sans travestir le réel.
La situation politique, sociale et économique de notre île et les orientations de nos élus exigent que l’on soit bien renseigné et que l’on réfléchisse à ce qui nous est proposé au niveau d’une évolution institutionnelle. Le projet de nos élus est de nous ôter le droit d’être français, en passant d’abord par l’autonomie – pour rassurer et endormir – et en aboutissant à leur visée ultime : l’indépendance.
Le président du conseil régional de la Martinique a décidé, subitement, d’organiser un congrès, le 18 décembre 2008, juste avant les fêtes de fin d’année. Ce congrès a eu lieu uniquement pour créer un statut d’autonomie déguisé en assemblée unique. Ce fut une démonstration d’autoritarisme : on y a vu s’agiter le chef, le sous-chef, les acolytes et les malheureux sans-grade, quasi réduits au silence. La Martinique a assisté à un show où les opposants se sont vu refuser d’autorité tout ce qu’ils demandaient ou proposaient.
Dès l’ouverture, le chef indépendantiste annonce sa couleur : l’article 74 réglera la vie quotidienne martiniquaise. Très rapidement, il a exigé de passer au vote pour ou contre l’autonomie, soit pour ou contre le passage de la Martinique à l’article 74. Il y a eu trois votes dont le deuxième ressemblait fort à un traquenard contre la population, et même à une supercherie. Il s’agissait de voter pour ou contre une assemblée unique, ce qui était un vote inutile puisque, dès le premier vote, une majorité avait accepté l’autonomie dans l’article 74. Le deuxième vote devenait alors inutile et dérisoire. En effet, le territoire français est régi par une constitution dont l’article 74 ne prévoit jamais deux collectivités ; il instaure une assemblée territoriale qui ne s’appelle pas assemblée unique. Il faut donc cesser de jouer sur les désignations. L’autonomie élimine d’autorité la région et le département, remplacés par une assemblée territoriale.
Quand on parle d’assemblée unique, il s’agit ni plus ni moins d’une seule assemblée, mais pas d’autonomie selon l’article 74. Cependant, une assemblée unique, possible dans l’article 73 permettrait d’éliminer les compétences partagées, ou les doublons ; c’est ce que la commission Balladur met en place en ce moment, à la demande du président de la République, pour régler ces dysfonctionnements des collectivités de l’ensemble des départements du territoire français. Les élus autonomo-indépendantistes martiniquais, avides de pouvoir politique personnel, se sont jetés à l’eau sans bouée de sauvetage pour une autonomie dont ils ignorent totalement les tenants et les aboutissants puisqu’ils spéculent sur l’exemple des minuscules territoires et ex-communes du nord de la Guadeloupe devenues autonomes en février 2007, ce qui est un peu court pour juger l’exemple valide et concluant. Tout ceci dénote une certaine inconscience de nos élus qui n’ont vécu que dans le velours français.
La population martiniquaise semble beaucoup plus avertie que ses élus : elle peut voyager et elle voyage. Vouloir lui faire avaler cette pilule faussement dorée de Saint-Martin n’est pas très futé. Nous savons tous qu’à Saint-Martin il n’y a rien. L’île est dépendante à 100 % des importations de la métropole, de la Guadeloupe et de la Martinique. La mortalité infantile y est forte. La population dépendra toujours des infrastructures de santé de la Guadeloupe et de la Martinique, car l’île ne pourra jamais offrir les mêmes soins que les deux départements antillais. La difficulté, c’est qu’il faudra que leur collectivité assure financièrement, et, vu le coût des soins dispensés dans les CHU des Antilles, Saint-Martin souffrira énormément. En cette fin d’année 2008, les dirigeants de cette collectivité ont besoin de 400 millions d’euros pour refaire les installations d’hygiène et les infrastructures sanitaires. Ils ne les ont pas, et l’État n’est pas pressé de faire ces cadeaux. Alors de grâce, contentons-nous de compatir pour Saint-Martin qui va découvrir les surprenantes suites de son choix statutaire et gardons-nous de l’envier ou de la suivre.
Les élus martiniquais sont d’une naïveté effrayante. Car en voulant prendre exemple sur Saint-Martin, fraîchement devenue PTOM, ils démontrent qu’ils sont hors des réalités de l’autonomie. Restons sur Saint-Martin, avec les visites de son ex-président, Louis Constant Fleming, dans plusieurs ministères durant deux mois, à Bercy, à l’Intérieur, à l’Outre-Mer, à la Justice, à l’Immigration, pour solliciter de l’aide, invoquant le statut de RUP 1 que lui a accordé le Gouvernement, sans en connaître la limite. Il dit : « Maintenant que Saint-Martin est sortie de la Guadeloupe, on s’aperçoit que proportionnellement, la situation à propos de l’immigration est aussi catastrophique qu’à Mayotte, ou en Guyane ». Il découvre, un peu tard, une fois devenu autonome, certaines réalités. Et ces découvertes pénibles vont se multiplier… Il est inquiet pour ses futures relations avec l’Union européenne, et il a raison. Malgré une partie du droit commun dont il bénéficiera en attendant le sort que lui réservera le traité simplifié de l’Union européenne, il rejette l’idée de devenir comme sa jumelle Sint-Maarten, il veut négocier un statut spécial avec la commission européenne. Cela veut dire que ce qu’il croyait possible avant la loi organique fixant son autonomie l’inquiète, après coup, sérieusement. Et il a de quoi, car pendant sa tournée de supplications dans les ministères, il s’est rendu à l’Élysée. Mal lui en a pris. Il s’est entendu dire et même rappeler que le statut de RUP signifiait aussi « des contraintes ». Ce sera difficile pour la nouvelle collectivité de Saint-Martin « d’avoir le beurre, l’argent du beurre et la fermière », voilà ce qu’on lui a signifié.
Le débat sur notre futur institutionnel est donc relancé. Mais quel débat ? Et autour de quoi ? Le passage à l’article 74 ? La peur de prononcer le mot autonomie par les élus en dit long sur leur crainte d’alerter la population. Alors, pour mieux embrouiller les esprits de leur « peuple », ils remettent en concurrence les articles 73 et 74. Le député-maire de Fort-de-France dit qu’il ne prendra pas position entre les articles 73 et 74. Pourquoi cette hésitation alors qu’il est élu de la République française, assis dans un fauteuil feutré de parlementaire lié au droit commun de l’article 73 et qu’il sait tout le bien qu’il lui apport

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