La malédiction de l Afrique noire
177 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La malédiction de l'Afrique noire , livre ebook

-

177 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ceux qui se sont établis ailleurs après que leurs ancêtres furent emmenés comme esclaves sont restés dans la même condition d'infériorité et de misère. Ceux qui sont revenus pour créer leur propre Etat indépendant sur la terre-mère sont pareils. La situation de ceux qui n'ont pas bougé et qui ont conquis leur indépendance n'est pas meilleure. L'auteur s'interroge sans fin sur l'évolution de l'Afrique et un constat sans appel s'impose à lui: La malédiction de l'Afrique noire.

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296474215
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La malédiction de l’Afrique noire
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56605-7
EAN : 9782296566057
SHANDA TONME




La malédiction de l’Afrique noire
De la négritude à la négrocratie











L’Harmattan
Du même auteur :

Aux éditions L’Harmattan


Autobiographie

Les tribulations d’un étudiant africain à Paris, Livre I, 2009.

Le rêve américain d’un enfant d’Afrique, Livre II, 2010.

Les chemins de l’immigration. La France ou rien !, Livre III, 2011.


Ouvrages divers

L’impossible paix mondiale. Chronique séquentielle de politique internationale, 2011.

Analyses circonstanciées des relations internationales, 2010.

L’Afrique et la mondialisation, 2009.

La crise de l’intelligentsia africaine, 2009.

Avancez, ne nous attendez pas !
Le constat amer d’un intellectuel africain, 2008.


 retrouvez tous les ouvrages de Shanda Tonme sur http://www.editions-harmattan.fr
En hommage et en témoignage de reconnaissance
A
Aimé Césaire
et
Léopold Sédar Senghor
Sages, savants, et penseurs Noirs
Pour l’ensemble de leurs œuvres qui ont contribué fortement à la mise en exergue de la problématique négro-africaine des temps modernes, et qui nourrissent en partie mon évolution personnelle, intellectuelle, et professionnelle
Introduction
Jour après jour, mois après mois, au fil des années, j’ai vu ma propre vie et celle de nombreux Africains au Sud du Sahara tourner au désespoir, non pas parce que je suis personnellement pauvre, non pas parce que j’ai failli à quelques ambitions personnelles, non pas parce que tout autour de moi, je n’ai pas vu des produits de luxe de dernière génération ou des gens en perpétuelle animation joyeuse, mais parce que l’Afrique telle que beaucoup d’Africains en ont rêvé, belle, triomphante, développée, libérée, digne et respectée, reste une lointaine utopie, un mythe inaccessible et bref, une immense déception.
J’ai eu cette chance pas très commune d’être à la fois un homme du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest du continent, ce que l’on appelle non seulement un diplomate de profession, mais surtout un voyageur et un amoureux des contacts différenciés et des relations publiques par vocation.
J’ai, comme on pourrait le soutenir sans crainte d’erreur, une connaissance du monde, des mondes, de tout ce qui fait la diversité ou tient lieu à la fois de différence, de marquage positif ou négatif. Je maîtrise par conséquent quelques repères des civilisations humaines suffisants pour émettre un jugement.
Au-delà d’une démonstration d’apparence selon les langages convenus sur notre chère Afrique, il faut bien se nourrir d’interrogations, de sondages divers, de recherches, et finalement de remises en cause. Trop de situations, trop d’événements et trop de contradictions tendent au quotidien, à nous conforter dans le doute sur notre identité, sur le sens de notre destin. L’Afrique existe-t-elle dans le monde comme un acteur réel des affaires, des décisions, des changements qui transforment l’histoire de l’humanité et enrichissent son rayonnement ? Ce que nous voyons et vivons dorénavant en Afrique au Sud du Sahara après un demi-siècle de ce que l’on a bruyamment et pompeusement célébré partout sous l’appellation de cinquantenaire des indépendances, porte la marque de la défaite, du recul, de toutes sortes d’insuf-fisances criantes et de l’absence de solidarité.
Lorsque des Africains ne pensent plus à leur terre de naissance qu’en termes de zone de repos, de cimetière, de poubelle d’accueil des corps fatigués et pressés comme des citrons dépouillés de tout leur jus, alors, il y a lieu de croire qu’un genre de malédiction indescriptible frappe ces lieux.
C’est justement en écoutant un de ces Africains de l’extérieur s’exprimer sur les ondes d’une radio internationale, que je me suis laissé définitivement convaincre de la nécessité, voire de l’urgence de commettre cet ouvrage dont le titre constitue d’abord un trouble pour moi-même. Un journaliste qui demandait à ce sportif africain de haut niveau s’il allait répondre favorablement à la convocation de son pays d’origine pour faire partie de l’équipe nationale, a eu cette réponse : « Mon pays n’est pas ma préoccupation actuelle et je ne pense pas que je répondrai favorablement à cette sélection. Ma carrière passe d’abord avant. Pour , je verrai plus tard, peut-être après ma carrière. Je pourrai y aller comme coach. Et puis, de toute façon, mes compatriotes me voient jouer ici, par la télévision et ils sont contents comme cela » .
Voici donc une terre qui n’a plus ou pas la confiance de ses fils et filles, de ceux et de celles qui a priori , constituent sa force, son énergie, ses espoirs. L’Afrique au Sud du Sahara, l’Afrique noire, pour être plus explicite, ne nous laisse sans doute plus une autre description, que celle d’une succession de travers qui ne devraient même pas autoriser que l’on se pose la question du comment on en est arrivé là, et encore moins de qui en est responsable de cette situation.
C’est autant pour ce désespoir que pour le trouble que nous inspire le constat imparable et définitif de la perdition, que je me sens le devoir d’ouvrir le grand livre des dénonciations de tout ce qui forme le corps humiliant et honteux d’une véritable malédiction.
1. Pourquoi les Asiatiques et pourquoi pas nous ?
Dans le bus que j’ai emprunté pour le voyage de Douala à Yaoundé, un trajet de 250 kilomètres, je suis assommé par les protestations, les supputations et les interrogations des autres passagers. L’un se plaint tantôt de l’état de la route, l’autre accuse tantôt l’irresponsabilité, la cupidité et l’absence de vision des dirigeants qui n’ont pas pensé à faire relier les deux principales villes du pays par une autoroute, ou au moins une route à quatre voies. Cette route qui part du port de Douala, le plus grand centre d’affaires et la plus grande concentration des populations de l’Afrique centrale, dessert la Centrafrique, le Tchad, et le Congo Brazzaville. Il nous faudra finalement quatre heures et trente minutes pour couvrir le trajet. Du côté des avions, c’est presque impossible, sinon encore plus pénible. Il faut aller attendre un hypothétique avion des heures durant, sans aucune assurance de voyager, et sans aucune prise en charge conviviale ni des autorités aéroportuaires ni de la compagnie. Et puis, ces aéroports dans la majorité des cas, ne sont pas des endroits où il est conseillé de se hasarder dans les toilettes.
Ainsi va l’Afrique, dans une certaine pénombre choquante, une certaine incompréhension et une désinvolture 11 chroniques. Je ne m’empêche pas de penser à la dernière information qui m’a accompagné au lit la veille, celle de l’inauguration d’un train à grande vitesse reliant les deux principales villes chinoises, Pékin et Shanghai. La distance séparant l’une de l’autre étant de mille quatre cents kilomètres, le trajet sera dorénavant couvert en quatre heures par ce train qui va rouler à 350 km/heure. Le choc est épouvantable, car en Afrique, rien ne semble se dessiner dans le genre, et rien n’incite à penser que ce sera pour demain, dans dix ou dans vingt ans, dans trente ou dans cinquante ans.
Ce n’est pas l’argent qui manque, c’est la vision qui fait défaut.
Il faut voir les rues africaines envahies par ces bouts d’homme venus de Chine, des gens qui font tout et s’impliquent dans tout. La pire des curiosités, c’est d’entendre les dirigeants africains se féliciter de la coopération chinoise, allant jusqu’à souhaiter une autre colonisation, exprimant une mentalité de prostitués, voire de fainéants qui se donnent complètement et bradent tout pour quelques instants de bonheur. L’Asie n’a pas pourtant opéré un miracle, elle a simplement fait tout ce que l’Afrique au Sud du Sahara n’a pas fait, ne peut pas faire, ne sait pas faire, ou ne veut pas faire. C’est avec eux que nous formions il y a quelques cinq décennies, le club des sous-développés, des recalés ou des attardés. C’est aujourd’hui sans eux que nous continuons dans la stagnation, la bêtise et t

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents