La mémoire socialiste 1905-2007
288 pages
Français

La mémoire socialiste 1905-2007 , livre ebook

-

288 pages
Français

Description

Le centenaire du Parti socialiste, en 2005, est passé inaperçu tant les commémorations ont été discrètes. Les socialistes négligeraient-ils leur histoire ? Le Front populaire, la Deuxième Guerre mondiale, la guerre d'Algérie, Mai 68, l'élection de François Mitterrand, la Gauche plurielle, les défaites récentes : comment le PS gère-t-il cet héritage ? Existe-t-il un fonds commun de souvenirs socialistes ? Quels rapports entre la mémoire officielle du PS et les souvenirs de militants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 214
EAN13 9782296181380
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MÉMOIRE SOCIALISTE
1905-2007Autres ouvrages de lauteur
La Troisième voie dans limpasse. Essais sur Tony Blair et le ew Labour,
Paris, Syllepse, 2003.
Social democratic parties in the European Union. History, organization,
policies, Basingstoke, Macmillan, 1999(avec R. Ladrech).
Jean Jaurès et son discours à la jeunesse, Genève, La Nacelle, 1995.
© L'HARMATTA, 2007
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-04034-2
EAN : 9782296040342PhilippeMARLIÈRE
LAMÉMOIRESOCIALISTE
1905-2007
SOCIOLOGIEDUSOUVENIRPOLITIQUE
ENMILIEUPARTISAN
L'HarmattanLogiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante
reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la
recherchenonfinalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les
recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent
la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation
méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes
conceptuelsclassiques.
Dernières parutions
Bruno PÉQUIGNOT (dir.), Maurice Halbwachs : le temps, la mémoire et
lémotion, 2007.
Eguzki URTEAGA, Études sur la société française, 2007.
Bernard CONVERT et Lise DEMAILLY, Les groupes professionnels et
linternet, 2007.
Magdalena JARVIN, Vies nocturnes, 2007.
Jean-Yves CAUSER, Roland PFEFFERKORN et Bernard WOEHL (sous la
dir.), Métiers, identités professionnelles et genre, 2007.
Fabrice RAFFIN, Friches industrielles, 2007.
Jean-Pierre BASTIAN (Sous la dir.), Religions, valeurs et développement
dans les Amériques, 2007.
Alexis FERRAND, Confidents. Une analyse structurale de réseaux sociaux,
2007.
Jean-Philippe MELCHIOR, 35 heures chrono ! Les paradoxes de la RTT,
2007.
Nikos KALAMPALIKIS, Les Grecs et le mythe dAlexandre, 2007.
Eguzki URTEAGA, Le vote nationaliste basque,2007.
Patrick LE LOUARN (Sous la dir.) Leau. Sous le regard des sciences
humaines et sociales, 2007.
Claudine DARDY et Cédric FRETIGNE (Sous la dir.), Lexpérience
professionnelle et personnelle en questions,2007;
Magali BOUMAZA et Philippe HAMMAN (dir.), Sociologie des mouvements
de précaires, 2007.
Cédric FRETIGNE, Education, Travail, Précarité. Lectures sociologiques
1996-2006, 2007.
Jean-Yves FONTAINE, Socioanthropologie du gendarme, 2007.À Eunice
et
àInês« Les socialistes nont pas le droit à lamnésie : elle les
conduit tout droit au gouffre dans lequel a sombré la SFIO.
Ne plus se rappeler ses impasses revient à cautionner, sous
prétexte de modernisation, les compromissions habillées
aujourdhui au nomdu consensus. »
Nouvelle École Socialiste, Congrès de Rennes, mars 1990.Avant-propos
En 2005, le centenaire de la naissance du Parti socialiste a été éclipsé
par la tenue de référendums interne et national portant sur la Constitution
européenne. Ces deux votes ayant profondément divisé les socialistes, cest un
parti désuni qui a fêté cent années d« unité socialiste ». Au-delà de quelques
1publications, dun colloque, dune fête et de quelques initiatives fédérales ,
lévénement a été peu commenté dans les médias ; les militants socialistes
eux-mêmes ne se sont guère mobilisés autour de cette commémoration. Le
Parti socialiste se désintéresserait-il de son histoire? Ce nest pas lavis de
François Hollande, le premier secrétaire national : «La célébration du
centenaire du Parti socialiste est tout sauf un acte convenu, un exercice
académique. Cest un acte politique qui consiste, pour un mouvement comme
2le nôtre, à savoir doù il vient pour mieux fixer là où il veut aller » . Les
enjeux de lhistoire partisane sont clairement identifiés par le dirigeant
socialiste : afin dorienter son action militante, tout socialiste se doit de
connaître lhistoire de sonparti.
Il était tentant de se pencher sur le rapport quentretient le Parti
socialiste à légard de son histoire. Dune part, une telle étude est inédite.
Dautre part, le Parti socialiste a subi ces dernières décennies des
transformations sociologiques et politiques importantes. En 1971, la SFIO (la
« Vieille maison » de Léon Blum) a cédé la place au « Parti dEpinay », un
parti rajeuni, légèrement féminisé et au recrutement plus bourgeois. La
politique dopposition au communisme de lère Mollet a fait place à une
alliance avec le Parti communiste autour du Programme commun de la gauche.
François Mitterrand, jusque-là extérieur à la tradition socialiste, a rejoint le PS,
la dirigé avant dêtre élu président de la République en 1981. Les socialistes,
qui avaient été constamment dans lopposition depuis 1958, sont restés au
pouvoir entre 1981 et 2002, à quelques interruptions près. Les militants ont
vieilli et se sont davantage embourgeoisés, à linstar de lélectorat socialiste.
Au slogan radical de « Changer la vie » de 1981, sest progressivement
substitué un discours prônant une « gestion responsable ». En 2006, le parti a
lancé une grande campagne dadhésions par le biais dinternet. Les résultats
1 F. Cépède, «1905 ou 2005, le premier centenaire des socialistes. Commémorer, fêter,
rechercher», Recherche socialiste, no33, décembre 2005, pp. 21-39.
2 F. Hollande, «Clôture du colloque », «1905-2005: cent ans de socialisme. Les socialistes et
la France», Recherche socialiste, nos 31-32, p. 217.
11ont dépassé toutes les espérances. En quelques mois, le nombre dadhérents
est passé de 120000 à 220000. Rajeuni et féminisé, le parti vient de connaître
sa plus profonde recomposition depuis 1971.
Ces changements successifs ont eu et auront incontestablement une
incidence sur le rapport quentretiennent les militants à leur histoire. Au-delà
de quelques déclarations générales, les dirigeants socialistes cherchent-ils
véritablement à mettre ce passé en valeur auprès des adhérents ? À travers la
connaissance événementielle du socialisme, de ses protagonistes principaux,
les militants deviennent les héritiers dune histoire et dune culture partisane.
Leur militantisme sinscrit dans un réseau de relations, lui-même source de
socialisation politique. On peut estimer que la plus ou moins grande proximité
des adhérents avec lhistoire socialiste et le partage de souvenirs politiques
communs favorisent la cohésion du groupe socialiste. Inversement, loubli ou
la connaissance superficielle de lhistoire socialiste entraîne le déclin de
lidentité socialiste.
Se pencher sur la mémoire socialiste, cest sintéresser aux
caractéristiques majeures du Parti socialiste et du socialisme comme courant
de pensée. Cest tenter dexpliquer le rôle rempli par le souvenir politique au
sein du PS. Forge-t-il lidentité du parti? Existe-t-il une mémoire officielle du
principal parti de la gauche ? Quel en est son contenu ? Comment se
constitue-t-elle ? Que retiennent les militants du récit officiel de leur parti : y
sont-ils sensibles ou indifférents ? Existe-t-il une mémoire commune du
socialisme partagée par les plus anciens et les plus jeunes militants ? Le
souvenir étant un acte individuel, à quel titre et à quelles conditions peut-on
parler de « mémoire socialiste » ? Peut-on envisager une mémoire socialiste à
léchelle de la nation ou celle-ci est-elle éclatée en une multitude de mémoires
régionales ou locales ?
Cette étude sintéresse au rapport quentretient lappareil partisan à
son histoire. Elle se penche aussi sur les souvenirs personnels, la « mémoire
vive » des militants de deux sections socialistes, à Lille et à Carmaux.
Louvrage renvoie, in fine, à une question existentielle : quest-ce qu'être
socialiste en ce début de XXIe siècle ?
12PREMIÈRE PARTIE
MÉMOIRES PARTISAES :
LE PARTI-PRIS SOCIOLOGIQUE
«Suffit-il de reconstruire la notion historique dun événement qui a
certainement eu lieu, mais dont nous navons gardé aucune impression, pour
constituer de toutes pièces un souvenir ? »
3Maurice Halbwachs
« On peut comprendre que lêtre social est ce qui a été ; mais aussi que ce qui
a une

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