La première guerre du Congo-Zaïre (1996-1997)
174 pages
Français

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La première guerre du Congo-Zaïre (1996-1997) , livre ebook

-

174 pages
Français

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Description

A travers des récits de soldats, recueillis en 1997, cet ouvrage retrace en deux parties le périple des vainqueurs de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Liberté du Congo) et celui des vaincus des FAR-Interahamwe (Forces Armées Rwandaises).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296503830
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires lieux de savoir – Archive congolaise

dirigée par Bogumil JEWSIEWICKI
Mémoires lieux de savoir
Archive congolaise

En attendant la renaissance du livre au Congo-Kinshasa, cette collection s’efforce de contribuer à une meilleure connaissance de ces formes de savoir que construisent les mémoires urbaines partagées à l’échelle du pays.
En République Démocratique du Congo/RDC comme dans l’ex Zaïre, les savoirs pratiques, inlassablement remis à jour par une mémoire que la rumeur irrigue, guident les actions de la population ainsi que les décisions des acteurs politiques.
Au cœur de la tourmente qui secoue un pays de fond en comble, c’est la Mémoire qui suggère comment établir une relation significative entre l’événement qui vient de se produire et ceux que le souvenir rappelle alors à l’attention des acteurs sociaux.
La Mémoire – une temporalité, un espace, des lieux de mémoire qu’ont en commun les mémoires urbaines – propose une continuité qui semble actuellement plus crédible que celle enseignée hier par l’Histoire.
Coordonné par Bogumil JEWSIEWICKI


La première guerre du Congo/Zaïre
(1996-97)

Récits de soldats AFDL et FAR


L’Harmattan
5-7 rue de l’Ecole-Polytechnique
F – 75 005 – Paris
Iconographie de couverture :

‘Kinshasa Inanguka’
(Lubumbashi, 1998)


Copyright L’Harmattan 2012
http://www.editions-harmattan.fr
www.librairieharmattan.com
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12987-0
EAN : 978 2296 129870

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Congo-Zaïre et Rwanda : brève rétrospective 1990-1997
24 Avril 1990 : discours inattendu du Président dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko décrétant l’ouverture démocratique dans son pays. Fin mai 1990 : tenue à La Baule (France) du Sommet franco-africain traditionnel réunissant les dictateurs africains autour du Président français d’alors, le socialiste Mitterrand, qui leur dit de façon lapidaire : « Sans démocratie, pas d’argent » (soit : N’attendez pas d’argent de Paris ni de Bruxelles si vous ne démocratisez pas). Le Président dictateur rwandais Habyarimana, un « bon ami de la France » comme Mobutu, devra s’y plier lui aussi.
Le 1 er Octobre 1990, le Président ougandais Musevenyi se débarrasse des réfugiés tutsi rwandais intégrés au plus haut niveau dans l’UPDF son armée et dans sa Sécurité, en les infiltrant au Rwanda frontalier qu’ils espèrent reconquérir par les armes. Octobre 1990 : Mobutu envoie ses Forces Armées Zaïroises/FAZ aux côtés des Forces Armées Rwandaises/FAR d’Habyarimana combattre cette incursion de l’Armée Patriotique Rwandaise/APR, bras armé des réfugiés tutsi et opposants hutu regroupés dans le Front Patriotique Rwandais/FPR.
1990-1994 : invoquant les accords de défense signés avec le Rwanda, la France prend part directement à la guerre entre rwandais…
1991-1993 : à Kinshasa (Zaïre) se tient la Conférence Nationale Souveraine/CNS dont sont exclus les rwandophones taxés d’allogènes étrangers. La xénophobie anti-rwandophone – de plus en plus anti-tutsi – règne au Kivu et au Katanga depuis les années 1980, instrumentalisée et exacerbée notamment par les dignitaires de feu le Parti Unique mobutiste/MPR en vue des futures élections générales « démocratiques » réclamées par la CNS et par une « Communauté Internationale » soudain pressée de se débarrasser des dictatures africaines. Pointer les différences d’origine, de culture, de richesse, de posture politique entre les populations du Zaïre est une bonne façon pour le régime mobutiste de les diviser et d’engranger des voix pour continuer à régner. Pour ces mêmes raisons électoralistes, en 1992-1993, la province méridionale zaïroise du Shaba/Katanga connaît un conflit ethnique sanglant entre « autochtones originaires » autoproclamés et « allogènes kasaïens », soldé par des dizaines de milliers de victimes et des centaines de milliers de fugitifs déguerpis au Kasaï voisin.
Fin janvier 1993 à Kinshasa, premiers pillages massifs des FAZ impayées : un millier de tués, destruction des infrastructures économiques et fuite des européens… Au Nord-Kivu, affrontements meurtriers (+ 3000 tués) téléguidés par les politiciens de Kinshasa, entre « rwando-phones » (hutu + tutsi) et milices ethniques locales (hunde + nyanga + tembo…). Les commerçants nandé du nord récupèrent les troupeaux des tutsi chassés tandis que la Division Spéciale Présidentielle de Mobutu rétablit le calme. Octobre 1993 : création du Nouveau Zaïre/NZ = 3 millions d’anciens zaïres/az (10 millions az = 1 euro). Très vite, la dépréciation de la nouvelle monnaie devient quotidienne…
6 Avril 1994 : l’avion présidentiel du Président hutu Habyarimana est abattu sur Kigali, à son retour de Tanzanie où ont eu lieu d’ultimes négociations de paix pour un cessez-le-feu avec le Front Patriotique Rwandais/ FPR du Général tutsi Paul Kagame. Il y meurt, ainsi que son invité de voyage le Président hutu récemment élu au Burundi voisin et tout l’équipage français de l’avion. Le génocide des tutsi démarre aussitôt à Kigali et au Rwanda, orchestré par l’ akazu, la cellule familiale présidentielle élargie aux chefs militaires et civils du gouvernement rwandais « hutiste ». Les Forces Armées Rwandaises/FAR ainsi que les milices hutistes interahamwe « font le boulot » : le massacre systématique de tous les tutsi et des hutu dits « modérés » (opposés aux hutistes). Le génocide des tutsi avec le massacre sélectif de hutu (800 000 tués) durera jusqu’en juillet 1994, date de la prise de Kigali par l’APR. Les FAR + interahamwe avec le nouveau Gouvernement Intérimaire génocidaire se replient vers la frontière zaïroise. Mobutu accorde à Paris l’usage du Kivu comme base arrière de l’opération française de sauvetage « militaro-humanitaire » dite « Turquoise ». 1 million de civils hutu rwandais sont entraînés dans cette fuite désordonnée, pour servir de paravent tant aux FAR vaincus qu’à « la Turquoise ». Tous les fugitifs deviennent illico « les nouveaux réfugiés » rwandais protégés par l’ONU via le Haut Commissariat pour les Réfugiés/UNHCR : hébergés, alimentés, soignés dans des camps installés aux portes du Rwanda. FAR et interahamwe, toujours armés, n’auront plus qu’à reprendre du service en s’infiltrant chaque nuit au « Pays des 1000 Collines » pour y « terminer le boulot »…
Il faut noter que depuis 1990, l’ONU a été avertie du crime d’Etat – massacre des opposants puis génocide des tutsi – que préparait le régime Habyarimana. Aiguillonnés par les humanitaires et les droits de l’homme locaux et étrangers oeuvrant dans tout le Rwanda, les agents onusiens et diplomates occidentaux en poste à Kigali ont vu venir « la bête immonde ». De 1990 à 1994 ils ont averti, année après année, leur hiérarchie qui s’est abstenue d’intervenir auprès du dictateur. Quant à l’égyptien Boutros Boutros Ghali – l’homme de la France – alors Secrétaire Général de l’ONU, et son responsable aux opérations militaires le ghanéen Kofi Anan, ils ont retiré sans état d’âme les Casques bleu devant l’orage qui éclatait…
En 1995, le Masisi (Nord-Kivu) est expurgé de ses derniers banyarwanda tutsi, cette fois par les FAZ secondées des milices ethniques locales + les troupes bien plus motivées des hutu zaïrois et « réfugiés » (ex-FAR et supplétifs interahamwe) sortis des camps de l’UNHCR. La plupart des rescapés tutsi ont fui au Rwanda… Au SudKivu, les plateaux des Mitumba et l’Itombwe sont parcourus par les milices ethniques armées (vira, fuliro, bembe…) pourchassant les tutsi locaux autodénommés « banyamulenge » et tuant leurs vaches. Les jeunes tutsi, informés de la « purification ethnique » terminée au Nord-Kivu, partent clandestinement au Rwanda pour y être entraînés dans l’APR majoritairement tutsi. Ils en reviendront bientôt armés, décidés à se défendre jusqu’au bout… La « Rébellion » banyamulenge est en gestation…
Ultimatum de Kinshasa à tous les rwandophones, réfugiés ou non au Zaïre : au 31 décembre 1995, ils devront sans exception avoir quitté le territoire national en y laissant leurs biens « volés au peuple zaïrois ». ONU et CICR/Croix-Rouge Internationale s’opposent à l’application de ce décret qui restera lettre morte…
La première moitié de l’année 1996 voit l’émergence du projet militaire conçu à Kigali : monter ex nihil

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