La prise de décision médicale
64 pages
Français

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La prise de décision médicale , livre ebook

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Description

Par le pragmatisme et l'humanité qui la caractérisent, la démarche médicale est un modèle de réflexion pour comprendre les mécanismes qui président à la prise de décision. Pour y parvenir, l'auteur convoque d'abord les principaux penseurs qui ont fait avancer la notion de libre arbitre. En entreprise, les prises de décisions complexes sont confrontées aux mêmes incertitudes qu'en médecine. Bien que les enjeux soient diamétralement opposés : produit marchand en entreprise, soins en médecine, les outils pour atténuer l'imprécision sont les mêmes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336880235
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Dernières parutions
Éthique et pratique médicale fondée par Richard Moreau Collection dirigée par Roger Teyssou
La collection « Éthique et pratique médicale » est une tribune qui permet à tous les acteurs du monde de la santé, professionnels, enseignants, administrateurs, économistes et patients d’exposer leurs opinions, de décrire leur expérience et de proposer des solutions aux problèmes posés par une profession en pleine mutation, et ce en toute indépendance et en conformité avec la déontologie et les bonnes pratiques médicales.
Dernières parutions
Élodie PETITJEAN et Olivier PETITJEAN (dir.), Histoire de la relation médecin-malade. Analyse autour des concepts d’information, de consentement et d’autonomie du patient , 2018.
Philippe LIVERNEAUX, Live Surgery. Alerte sur une pratique médicale dangereuse , 2018.
Dr Jean-Marc ISRAËL, L’information du patient en médecine nucléaire. Dire et comprendre , 2018.
Gilles Damas FROISSART, Voyage à travers la psychiatrie stéphanoise 1975 – 2015, De l’envie de changer le monde à l’imagerie cérébrale, 2018.
Tanguy KERVRAN, Féminin Pluriel, Mémoires d’un gynécologue accoucheur , 2018.
Julia BONNEMAISON, Chirurgie de l’obésité et diététique, Une spécialiste répond à vos questions, 2017.
Bernard SELE, Numerus clausus, De la maltraitance des carabins au naufrage de la médecine générale , 2017.
Jacques-Michel LACROIX, La médecine formatée, Médecins et malades face aux nouvelles technologies, 2017.
Guy EVEN, Les deux têtes du médecin , 2017.
Thierry PATRICE, Les aléas du vivant, Ordre ou désordre ?, 2017.
Jean-Yves de la CAFFINIÈRE, Chirurgie et société. Retour sur 13 articles publiés dans la presse médicale généraliste , 2017.
Bahram MATINE et François RÉGNIER, Des maux en paroles. Médecine et malades venus d’ailleurs , seconde édition revue et augmentée, 2016.
Titre

Jean-Yves DE LA C AFFINIÈRE





La prise de décision médicale

Un art ou une science ?

Essai

Préface de Jean-Philippe Rennard
Copyright
Du même auteur
• Chirurgie du rachis cervical C1-C2 , avec R. Roy Camille et G. Saillant, Masson – 1974.
• Prothèse totale d’épaule, bases expérimentales et premiers résultats , INSERM – 1975 .
• Chirurgie réparatrice du pouce , avec R. Malek, Masson – 1981 .
• Le Fixateur externe circulaire en traumatologie, utilisation dans les fractures de membres de l’adulte , Springer – 1990.
• L’Ostéosynthèse centromédullaire flexible verrouillée , Sauramps – 1992 .
• Chirurgie, l’envers du décor , 1re édition, L’Harmattan – 2002.
• Dialogues fictifs , Panthéon – 2013 .
• Chirurgie, l’envers du décor , 2 e édition, L’Harmattan – 2014 .
• Un patronyme français , Bergame – 2014 .
• Le Glossaire d’un observateur des temps présents , L’Harmattan – Les Impliqués – 2014.
• Une journée de plus , L’Harmattan – Les Impliqués – 2015 .
• Chirurgie et société , L’Harmattan – 2017.




© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88023-5
Exergue
[… C’est de penser à soi qui rend malheureux…] Gustave Flaubert , Les Pensées, édition 1915 – p. 65.
P RÉFACE
La termitière est une merveille d’ingénierie. Solide, structurée, aérée elle remplit idéalement son rôle d’abri et d’espace de vie pour la communauté. Comment des animaux aussi limités ont-ils pu prendre les décisions nécessaires à cette prodigieuse construction ? Forte d’un plan d’ensemble, la reine a-t-elle donné les ordres nécessaires ? Ce n’est bien évidemment pas le cas. Pierre Paul Grassé a montré dès 1959 que ces insectes réagissent en fait aux évolutions de l’environnement liées aux activités de leurs congénères (stigmergie). Même si leurs actions ne sont pas exclusivement mécaniques et automatiques, on ne peut que difficilement les considérer comme relevant de la décision au sens d’une action calculée en fonction de conséquences anticipées plus ou moins directes. Doit-on en conclure que la décision est le propre de l’Homme ? Bien au contraire, l’éthologie prouve que nombre d’animaux sont capables de faire des choix complexes. Des grands singes aux corvidés, le règne animal fourmille de plans fascinants basés sur des anticipations sophistiquées.
Si la décision complexe ne nous est pas spécifique, elle est consciente et nous seuls avons su élaborer une (ou plutôt des) « théorie de la décision ». De la théorie des jeux aux différentes théories de l’utilité, nous disposons de tout un arsenal scientifique pour nous aider à décider en environnement déterministe comme incertain. Pour autant, nous restons confrontés quotidiennement à des choix parfois difficiles et ne sommes que rarement certains d’avoir « pris la bonne décision ».
L’ouvrage de Jean-Yves de la Caffinière traite des décisions les plus difficiles, celles qui touchent à la vie ou à la mort d’autrui. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces décisions ne nous sont pas propres ; on les trouve aussi dans le règne animal. Certaines espèces de fourmis s’efforcent par exemple de soigner leurs blessés après une bataille. En quoi sommes-nous différents ? Chez les fourmis, seules celles qui sont susceptibles de survivre sont soignées. S’il vous manque trop de pattes, il y a très peu de chances que l’on se préoccupe de vous. En ce sens, la décision chez les fourmis relève d’une logique proche de la décision en entreprise sur laquelle s’arrête l’auteur : la « survie » du groupe ne doit pas s’embarrasser de l’individu. Il ne s’agit pas là de porter un quelconque jugement moral sur les décisions entrepreneuriales. On se souvient que Karl Marx lui-même a pointé le fait que les « bourgeois » ne sont pas mauvais par nature, en revanche ils sont prisonniers d’un système qui les oblige parfois à agir de manière non éthique.
L’éthique. C’est bien là pour Jean-Yves de la Caffinière la différence fondamentale entre la décision en entreprise et la décision médicale. Le lien direct à l’autre, ce qu’il appelle l’éthique entre le professionnel et le patient, fait toute la différence. Pour le médecin, la solidarité et l’empathie dirigent l’action, dirigent la décision. À la différence des fourmis ou des décideurs en entreprise, c’est le bien de l’autre en tant que tel qui prime, et non celui du groupe.
Pourtant, les choses ne sont pas si simples. En médecine, comme ailleurs, le groupe existe, la communauté a ses intérêts propres. La décision médicale ne peut faire abstraction de la pression socio-économique. S’il ne fait aucun doute que le médecin a pour seul moteur le bien-être du patient, il doit pour autant, lui aussi, tenir compte de la charge financière que ses décisions font peser sur le corps social. Le médecin, comme le cadre, se retrouve confronté au difficile dilemme de l’équilibre économique. Dilemme d’autant plus fort que les coûts de certains soins en particulier, mais aussi de la santé en général ont explosé avec le développement économique.
C’est en ce sens que l’auteur montre l’intérêt que peuvent trouver les médecins à connaître et maîtriser les outils décisionnels utilisés en entreprise. Paradoxalement, alors qu’elle est la plus importante de toutes, la décision médicale n’a pas fait l’objet de recherches théoriques et opérationnelles aussi avancées que la décision en entreprise. Cela tient d’abord et avant tout à la difficulté d’objectivation de la décision médicale. En entreprise, on s’efforce de travailler avec des chiffres et avec des données objectives. Un chiffre d’affaires, une masse salariale sont des données claires et précises. Elles sont quantifiées et il est aisé de construire la relation d’ordre nécessaire aux arbitrages. Comment faire de même face à un patient ? On pourrait toujours arguer que là aussi, la quantification est possible. Si je rentre dans une feuille Excel

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