La Turquie et la Chine :
179 pages
Français

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La Turquie et la Chine : , livre ebook

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Description

La relation turco-chinoise démontrerait-elle qu'une "eurasianisation" de la politique étrangère turque serait en cours ? A l'heure où l'axe pro-occidental traditionnel de la politique étrangère turque est ébranlé, la volonté chinoise de mettre en oeuvre le projet des Nouvelles routes de la soie incite ces deux pays à se rapprocher davantage. Même si les points de convergence ne manquent pas, ce rapprochement est limité par des facteurs tels la question Ouïghour et l'appartenance de la Turquie au système d'alliance occidentale. Cet ouvrage se penche sur les coopérations concrètes mais aussi sur les points de divergence entre ces deux acteurs de l'Eurasie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336875255
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Tolga BILENER





LA TURQUIE ET LA CHINE :
une nouvelle convergence en Eurasie ?





Préface de Jean Marcou
Copyright

© L’HARMATTAN, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87525-5
Dédicace

À la mémoire de Melih et Mükerrem Bilener
Remerciements
Ce livre et la thèse qui le précède n’auront certainement pas vu le jour sans l’appui de mon directeur de thèse, M. Jean MARCOU, qui m’a toujours aidé par sa grande disponibilité, ses orientations déterminantes et ses conseils toujours pertinents.
Un hommage appuyé à Mme. Füsun TÜRKMEN, car ce travail n’aura pas été ce qu’il est sans son soutien continu. Son partage de connaissances toujours efficaces, ses conseils rigoureux et son sens critique m’ont accompagné tout au long de ce parcours. Je tiens à lui témoigner ma profonde reconnaissance.
J’aimerais aussi exprimer ma reconnaissance à Mme. Beril DEDEOĞLU dont l’aide constante m’a fait surmonter de nombreux obstacles depuis le début de ma carrière universitaire. Un sincère remerciement aussi à toute l’équipe du Département de Relations internationales à l’Université Galatasaray qui m’a assuré un environnement de travail plus que stimulant.
Je tiens aussi à rendre hommage aux membres de mon jury de thèse,
MM. Bertrand BADIE, Bayram BALCI et Frédéric TURPIN, pour leurs conseils avisés qui m’ont guidé lors de la préparation de cet ouvrage.
Il est indispensable d’affirmer ma reconnaissance à :
Lucie-France DAGENAIS pour sa relecture rigoureuse et ses commentaires judicieux qui ont amélioré la qualité de mon manuscrit, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
Je ne terminerai pas sans remercier tous mes amis et toute ma famille, en particulier Michelle LE PORZ et Anne-Marie POLLET, dont la présence, l’affection et la confiance ont souvent été ma seule force.
Abréviations
ADB Asian Development Bank, Banque asiatique du développement
AIIB Asian Bank of Investment and Infrastructure, Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures
AKP Adalet ve Kalkınma Partisi, Parti de la Justice et du Développement
CHP Cumhuriyet Halk Partisi, Parti républicain du peuple
FMI Fond monétaire international
MHP Milliyetçi Hareket Partisi, Parti d’action nationaliste
OBOR One Belt, One Road, Une ceinture et une route
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
OCEMN Organisation de coopération économique en mer Noire
OCS Organisation de coopération de Shanghai
OMC Organisation mondiale du commerce
ONU Organisation des Nations unies
OSCE Organisation pour de sécurité et de coopération en Europe
OTAN Organisation du traité de l’Atlantique nord
PCC Parti communiste chinois
PKK Partiya Karkeren Kurdistan, le Parti des travailleurs du Kurdistan
PYD Partiya Yekitiya Demokrat, le Parti de l’union démocratique
RPC République populaire de Chine
RTCN République turque de Chypre du nord
TİİKP Türkiye İhtilalci İşçi ve Köylü Partisi, Parti révolutionnaire des ouvriers et des paysans de Turquie
TİKP Türkiye İşçi Köylü Partisi, Parti des ouvriers et des paysans de Turquie
UA Union africaine
UE Union européenne
UEE Union économique eurasienne
URSS Union des républiques socialistes soviétiques
VP Vatan Partisi, Parti de la patrie
Préface
L’ouvrage de Tolga Bilener sur les relations turco-chinoises, qui est aujourd’hui publié, a fait l’objet d’une thèse de doctorat en relations internationales, que j’ai eu beaucoup d’intérêt et de plaisir à diriger, car ce jeune chercheur de talent est aussi un universitaire expérimenté, qui connait bien la politique étrangère de la Turquie et plus généralement les questions diplomatiques, dispensant dans ces domaines plusieurs enseignements appréciés, à l’Université Galatasaray d’Istanbul, au début d’une carrière qui s’annonce brillante.
Au cours des deux dernières décennies, beaucoup d’études et de recherches ont été consacrées aux évolutions de la politique étrangère de la Turquie, notamment à l’ouverture de celle-ci à son environnement immédiat, qu’elle consiste en une politique de voisinage au Moyen-Orient, en une implication dans le conflit syrien ou en un rapprochement avec la Russie. Mais si la Turquie s’est incontestablement posée en puissance régionale ascendante, dans le contexte de la fin du monde bipolaire et depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP, elle a aussi élargi les horizons de sa politique extérieure, en prenant des initiatives nouvelles bien au-delà de son aire régionale habituelle. Afrique, Amérique latine, Asie… la diplomatie turque s’intéresse désormais à tous les continents, s’éloignant de la relation presqu’exclusive qu’elle entretenait avec ses alliés occidentaux, depuis les débuts de la guerre froide.
L’étude des relations turco-chinoises sont donc une bonne occasion d’investir cette tendance multidimensionnelle de la politique étrangère contemporaine d’Ankara, même si les rapports entre Turcs et Chinois ne sont pas nouveaux. Tous ceux qui admirent les faïences ottomanes d’Iznik savent que leurs créateurs furent inspirés par les porcelaines chinoises que les sultans appréciaient tout particulièrement. Les deux empires ont une relation ancienne, qui fut très active au cours de leurs dernières décennies d’existence, notamment lorsqu’hommes malades, confrontés aux ambitions occidentales, ils tentaient d’enrayer leurs déclins respectifs. Tolga Bilener a le mérite de nous rappeler l’intérêt que l’Empire ottoman manifesta à l’égard des évolutions qui affectèrent l’Extrême-Orient, au tournant des dix-neuvième et vingtième siècles. Il montre, en particulier, comment les efforts ottomans de modernisation furent confortés par les succès politiques et militaires du Japon de la période Meiji, qui fascina l’Empire, à l’époque du sultan Abdülhamit II. Mais il souligne que les réformes ottomanes furent également regardées comme un exemple à suivre par certains intellectuels chinois, à la recherche de modèles pour sortir leur pays de la crise dans laquelle il était alors plongé. Au cours de l’exposé de cet arrière-plan historique des relations turco-chinoises, figurent quelques unes des meilleures pages de cet ouvrage, où l’on découvre l’intérêt porté par les Ottomans au Xinjiang et plus généralement aux musulmans en Chine, ce qui les conduisit à créer une université Hamidiye à Pékin en 1908, pour renforcer les liens culturels entre l’Empire et les populations qui pouvaient lui être favorables. On observe par ailleurs, non sans intérêt, comment la question des populations musulmanes du Xinjiang fut instrumentalisée, parfois avec l’aide des Turcs, pour affaiblir la Chine, tour-à-tour par l’Allemagne de Guillaume II, avant la Première Guerre mondiale, puis par le Japon expansionniste, dans l’entre-deux-guerres. Les relations turco-chinoises furent encore handicapées par l’entrée de la Turquie dans le bloc occidental, au début de la guerre froide, et sa participation à la Guerre de Corée, aux côtés des États-Unis. Il fallut attendre 1971 pour que la République de Turquie établisse des relations diplomatiques officielles avec la Chine contemporaine, au moment où celle-ci était en train de normaliser ses rapports avec Washington. Cet évènement constitua un nouveau départ pour les relations turco-chinoises qui connurent par la suite un essor constant, qui fut logiquement accéléré par la fin du monde bipolaire, mais perturbé, on ne s’en étonnera pas, compte tenu des premiers développements de l’ouvrage, par la question ouïghoure.
Lorsqu’elle aborde les aspects les plus contemporains des rapports entre la Turquie et la Chine, l’analyse de Tolga Bilener est convaincante, en particulier parce qu’elle est complète et minutieuse. L’auteur évoque en effet avec aisance tous les enjeux des relations entre les deux pays qu’ils soient économiques, diplomatiques ou stratégiques. Son raisonnement est porté par sa parfaite connaissance de l’évolution politique contemporaine des deux pays, et par sa capacité à nous offrir le point de vue turc sur la Chine, sans oublier également de nous livrer, en permanence, la vision que celle-ci peut avoir de la Turquie. Pour nous faire comprendre l’ampleur de la relation turco-chinoise contemporaine, l’auteur n’hésite pas à nous entrainer, de surcroît, au cœur de tous les grands dossiers qui la conditionne aujourd’hui : le projet “One Belt, One Road – OBOR”, les tentatives de la Turquie pour entrer dans le grou

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