Le centre organique
250 pages
Français

Le centre organique , livre ebook

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250 pages
Français

Description

Le centre n'est ni « ni de gauche, ni de droite », ni « et de gauche, et de droite ». Le centre est aussi et surtout une forme épistémique de gouvernement. Il répond d'un idéal qui lui- même répon intégralement des deux idéaux sur lesquels se construit la modernité politique : l'idéal démocratique de l'organisation de la cité politique et l'optimum pastoral de l'ordre gouvernemental moderne.

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Informations

Publié par
Date de parution 21 juin 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140124839
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Arona MOREAU
LE CENTRE ORGANIQUE
LE CENTREORGANIQUE
Arona MOREAU
LE CENTREORGANIQUE
Du même auteur
Pour refaire l'Afrique...par où commencer ?, Paris, L'Harmattan, coll. « Pensée africaine », 2008, 331 p.
LE BIOSIÈCLE. Bioéconomie, biopolitique, biocentrisme, Paris, L'Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », 2009, 288 p.
Les quatre généraux pour sortir l'Afrique du sous-développement, Paris, L'Harmattan, coll. « Études africaines », série « Économie », 2018, 470 p.
© L ’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’É cole-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
ISBN: 978-2-343-17817-2 EAN: 9782343178172
Présentation
Je suis centriste depuis que j’ai une conscience politique. J’écris ce livre à la première personne conjugale parce qu’il s’y agit avant tout de mes propres ou personnelles convictions, positions et orientations politiques.
J’écris ce livre pour deux raisons.
La première : je suis devenu centriste de conviction précisément vers la fin de ma vingtaine. Comme bon nombre de gens, j’ai appris, au fil de mes petites expériences et en contact avec différentes manières de penser, de concevoir et d’agir, comment me déterminer librement en société. Cette attitude personnelle de liberté a créé par la suite chez moi une conviction de liberté. Conviction que je rattache à une et une seule chose : l’idéal démocratique. Pour moi, au-delà de la santé et de l’éducation, la démocratie est et restera pour toujours la chose la plus importante et la plus chère de tous les temps pour toute société humai-ne. Je suis centriste avant tout pour la démocratie. A la lecture du présent ouvrage, le lecteur, je l'espère, saisira la spécificité du rapport du centre à la démocratie, comparativement aux autres mouvances politiques.
La deuxième raisonpour laquellej’écris ce livre est la criseglobale que traverse le monde depuisplusieurs années. Il est clairqu’avec le trou créépar la financepolitique dans leprocessus économique, l’éco-nomieréelle est devenue partout dans le monde un véritable casse-tête pour les États et gouvernements. Les vieilles recettes libérales ou socialistes, qui ont fait les Trente glorieuses, ont été toutes balayées en moins de trois décennies par une conjoncture internationale sans pré-cédent. Cette mutation a été tellement forte qu’on peut dire aujour-d’hui qu’entre le phénomène méta-historique et universel de la mon-dialisation libérale et l’émergence politique de la finance à l’échelle planétaire, on est passé d’une conjoncture internationale à une struc-ture mondiale. Il n’y a en principe aucun mal au fait qu’il y ait une dynamique globale à l’échelle du monde ; seulement, quand l’ordre en vigueur crée partout plus de désordre que d’ordre, de déséquilibre que d’équilibre, il devient urgent ou nécessaire de situer, de resituer ou de
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restituer les termes objectifs du débat sur l’ordre et l’évolution des so-ciétés politiques contemporaines. Ma conviction politique la plus forte et sincère est que les meilleures années du passé dans l’ère moderne ont été accomplies avec des formes de gouvernance politique de type centriste et que la sortie de cette grande crise en cours ne serait réali-sée qu’avec encore celles-ci.
Je n’idéalise pas le centre. Je cherche juste à travers le présent ouvrage à présenter, avec une précision que je veux optimale, ce qui caractérise la mouvance politique la moins coincée dans l’emphase idéologique, la moins idéologiquement sectaire, la plus lucide du point de vue du discours politique et la plus pragmatique et efficace du point de vue de l’action politique : le centre.
A ce que je sache, jusqu’ici, personne n’a écrit un livre présentant en toute précision la mouvance centriste en dehors de la droite libérale et du socialisme traditionnel. La plupart des écrits sur la constitution génétique du centrisme politique se contentent de reprendre l’histoire du réformisme politique entre le libéralisme et le socialisme. Le centre est plus profond que cela en termes originaux et organiques. On sait bien que la pensée politique de Karl Marx est l’inspirateur central ou le béton armé de la mouvance politique dite de gauche. On sait bien que John Locke est le précurseur de la pensée politique libérale, mais du centre on ne sait pas grand-chose. Faites le tour du monde. Deman-dez aux responsables politiques se revendiquant du centre au-delà de la droite et de la gauche d’où vient leur mouvance politique et quels sont les déterminants singuliers ou majeurs de leurs convictions politi-ques. Ils vous répondront en vous ressassant leurs nobles valeurs libérales et socialistes pour finir par leur sens du pragmatisme et du réalisme.
Mais ce pragmatisme et ce réalisme du centre ne viennent pas de nulle part. Le centre a des origines propres. Il a une idéologie propre. Il a un principe général propre et il a à son compte bien plus de réussites en matière de travail gouvernemental que toute la droite libérale et toute la gauche socialiste réunies. D’ailleurs, aujourd’hui où ces deux der-nières mouvances politiques pratiquent la même politique économique et sociale, il ne reste, à vrai dire, plus que le centre pour faire émerger
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une alternative à la hauteur des défis qui interpellent les États et gou-vernements. Le nationalisme politique, comme la gauche radicale, est idéologiquement et politiquement une mouvance de circonstance, alors que le centre est une mouvance systémique. On ne peut pas gouverner de manière stable et durable avec des extrêmes. Vous me direz que le système va très mal parce qu’il fait très mal et que le centre en est le cœur. Je vous l’accorde, mais entre le centre comme mouvance politique et le centre comme ordre gouvernemental, il y a une différence réelle. J’essaierai de montrer la différence dans le présent ouvrage.
A mon avis, avec la déchéance du système libéral de la droite majori-taire et de la gauche majoritaire, il n’y a que trois options idéologiques qui se présentent aujourd’hui aux sociétés politiques modernes : la gauche radicale, la droite nationaliste et le centre. La gauche radicale ne veut pas trop voir le monde qui change, la droite nationaliste ne voit le changement que d’un et d’un seul côté, le centre, quant à lui, prend en considération toutes ces transformations et tendances et tente de les conduire à un point d’équilibre entre l’individuel et le collectif et pour le bien-être de chacun et de tous. Le centre est, à mon avis, la seule mouvance politique qui peut déconstruire le système pour ensuite le reconstruire sans verser dans le formalisme idéologique. On parlera du centre dans ses diverses figures ou représentations. On parlera aussi de la position du centre par rapport à différentes ques-tions politiques : la démocratie, la gouvernance politique entre l’éco-nomique et le social, l’écologique, la nation, la mondialisation, entre autres.
Le présent ouvrage se veut relativement petit en termes de volume mais clair ou précis dans le fond de l’argumentaire. Si au bout de l’exercice le lecteur arrive à distinguer ce qui fait la singularité du centre, entre son émergence, son évolution et sa position idéologico-politique actuelle, j’aurais atteint mon objectif principal. Je pars de la question de savoir quelles sont les figures légendaires et constitutives du centre. Précisément, de la question de savoir qui représente dans le centre ce que Karl Marx, par exemple, est à la gauche socialiste ou John Locke, par exemple, à la droite libérale. Je finis en traitant de plusieurs questions interpellant les centristes mais également toutes les
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