Le Djinn Radical
142 pages
Français

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Le Djinn Radical , livre ebook

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Description

Le Djinn Radical parle du développement de l'Islam radical dont le monde témoigne actuellement. Il raconte comment la religion musulmane est actuellement perçue et propagée comme une religion violente. Il expose les causes ayant mené à la propagation rapide et l'influence de l'Islam violent, ainsi que ses effets sur les sociétés arabes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296710078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Djinn Radical
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13178-1
EAN : 9782296131781
Tarek Heggy
Le Djinn Radical
Traduit par Leila Henein
L'Harmattan
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.
DÉJÀ PARUS
Mehenni AKBAL, Père Henri Sanson s.j. Itinéraire d’un chrétien d’Algérie , 2010.
Hadj MILIANI, Des louangeurs au home cinéma en Algérie , 2010.
Houria ALAMI M’CHICHI, Le féminisme d’Etat au Maroc , 2010.
Jean-Marc VALENTIN, Les parlementaires des départements d’Algérie sous la IIIe République , 2010,
Jean OTTER, Journal de voyages en Turquie et en Perse , Présentation d’Alain Riottot, 2010.
Mohammed TELHINE, L’islam et les musulmans de France. Une histoire de mosquées , 2010.
Maher ABDMOULEH, Partenariat euro-méditerranéen . Promotion ou instrumentalisation des Droits de l’homme , 2010.
Saïd SADI, Amirouche, une vie, deux morts, un testament. Une histoire algérienne , 2010.
Mahmoud-Hamdane LARFAOUI, L’occupation italienne de la Libye. 1882-1911 , 2010.
Pierre PINTA, Sebha, ville pionnière au cœur du Sahara libyen , 2010.
Roxanne D. MARCOTTE, Un Islam, des Islams ? , 2010.
Stéphane PAPI, L’influence juridique islamique au Maghreb , 2009.
E. AKÇALI, Chypre : un enjeu géopolitique actuel , 2009.
Préface
« Le Djinn Radical » parle du développement de l’Islam radical dont le monde témoigne actuellement. Il raconte comment la religion musulmane est devenue perçue et propagée comme une religion violente ; tandis que cela est en fait la conséquence d’une interprétation radicale de l’Islam, d’autres interprétations de cette religion appellent à la modération et au progrès. « Le Djinn Radical » expose les causes ayant mené à la propagation rapide et l’influence de l’Islam violent, ainsi que ses effets sur les sociétés arabes.
INTRODUCTION
Lors de plusieurs conférences données dans des centres de recherche et des universités en Europe et en Amérique du Nord, j’ai essayé de faire connaître à mon audience ce que j’appelle « l’Islam turc-égyptien ». Jusqu’aux années 1940, l’Islam turc-égyptien était un exemple unique de tolérance et de flexibilité. Hors de la péninsule arabique, les musulmans ont toujours connu des sociétés extrêmement tolérantes, dans des pays tels que l’Égypte, la Syrie, l’Andalousie et le Maghreb arabe ; sous l’Empire ottoman, 1 les non-musulmans avaient plus de protection que n’importe quelle autre minorité où que ce soit dans le monde en ce temps-là. Les chrétiens et les juifs du Levant et des pays mentionnés vivaient dans des conditions très semblables à celles des sujets musulmans, et même lorsqu’ils étaient persécutés par certains dirigeants comme El Hakim bi Amr Allah 2 , ceci faisait partie d’une politique générale qui discriminait également, sans distinguer entre non-musulmans et musulmans. Comme le dit Bernard Lewis 3 , les juifs ont joué leurs plus grands rôles dans l’histoire à deux reprises : une fois sous les musulmans (dans le passé), et une fois sous les chrétiens (au présent).
L’Islam turc-égyptien était réputé pour son acceptation d’autrui, il n’était pas pathologiquement obsédé par les petits détails des écritures. Tout en reconnaissant le caractère divin des lois révélées et des rajouts prophétiques, il reconnaissait aussi que certaines clauses étaient formulées pour convenir au contexte d’une époque comme d’une place différentes, et de circonstances variables. Ainsi, la divinité était réservée à la religion, et ne s’étendait pas à la compréhension ou au choix d’interprétation de ces écritures par les mortels. Il était sous-entendu que toute interprétation de texte avait une dimension subjective, et que l’interprétation est nécessairement colorée par la prédilection de l’interprète, celle-ci moulée par la formation culturelle, le savoir et les capacités intellectuelles de cet interprète.
Une comparaison entre les sociétés islamiques et arabes contemporaines et celles d’il y a un siècle révèle à quel point la « mentalité de la violence » s’est propagée dans la société de nos jours. Toutefois, le vrai danger vient moins de la mentalité de violence qui a pénétré plusieurs, sinon tous les secteurs de la société islamique et arabe, que de la propagation de la culture qui mène à la croissance de cette mentalité et à son développement. C’est cette culture qui engendre des militants qui nourrissent la mentalité de la violence, créant ainsi une atmosphère générale qui lui permet de s’agripper. Il y a toujours eu des gens tels qu’El-Mawdoudi, Sayed Qutb, Oussama ben Laden, Ayman el Zawaheri, et Abou Mouss’ab el Zarkawi 4 dans l’histoire de l’Islam, mais jusqu’à récemment ils n’étaient que des renégats, une minorité marginale. La tragédie, aujourd’hui, est qu’ils ne sont plus marginaux. Leur message parvient à un grand nombre de personnes en ce moment, et leurs adeptes et partisans augmentent de jour en jour.
Pourquoi ?
On peut dire que l’Islam est l’un des plus grands formateurs de la culture, de la mentalité, du mode de vie, de la manière de penser, des opinions et des réactions des musulmans. Cependant, cette réponse n’est nullement satisfaisante aux analystes intéressés au diagnostic et au traitement. Echarnons donc la réponse en essayant de définir ce que l’on veut dire par « Islam » ici.
• Est-ce l’Ecriture islamique ?
• Est-ce comment les gens interprètent l’Ecriture ?
• Est-ce la jurisprudence ? S’il en est ainsi, quelle école de jurisprudence ? Est-ce la jurisprudence islamique selon Abou Hanifah, 5 Ibn Malek, El Chaféi, 6 ou Ibn Hanbal 7 et ses disciples (à savoir Ibn Taymiyyah, 8 Ibn Kaim el Jawzeya 9 et le recruteur de prosélytes Mohamed ibn Abdel Wahhab 10 ) ? Ou bien est-ce la jurisprudence islamique selon l’école « Imameya » 11 (dont l’exposant le plus proéminent fut Ja’far el Seddik 12 ), ou encore selon les Khawarij 13 (qui avaient quatre subdivisions, dont la plus importante était les Khawarij Abadeya) ?
• Est-ce l’expérience historique ? Si oui, quelle expérience en particulier ?
• Est-ce l’Islam selon les Umayyades 14 ou selon les Abbassides 15  ?
En effet, quel Islam ?
Peut-on vraiment parler d’une expérience islamique unique et homogène ? Après tout, l’expérience des Umayyades à Damas était bien différente de celle des Abbasides à Bagdad, tandis que toutes deux étaient très différentes de l’expérience historique de l’Andalousie, où un lien unique entre musulmans et juifs produisit de grands intellectuels tels que le musulman Ibn Rouchd (Averroès) 16 et le juif Ibn Mimoun (Maimonide). 17
En réalité, l’Ecriture comme telle ne veut pas dire grand-chose en dehors de son contexte. C’est ici que vient l’importance de la qualité, l’esprit et la vision de la personne qui traite avec le texte. Je crois que cinq facteurs ont causé le phénomène de la violence :
• L’oppression politique (aux mains de gouvernements autocrates marqués par un manque de démocratie).
• L’essor de l’Islam d’empreinte wahhabite 18 (accompagné par le recul du modèle tolérant qui avait régné pendant des siècles).
• L’introduction renouvelée des valeurs tribales qui ont accompagné l’envergure de l’interprétation wahhabite de l’Islam ; (l’Islam avait tenté d’abolir les loyautés tribales et de réacheminer la loyauté vers la super-tribu musulmane, c’est à dire toute l’Umma).
• Des systèmes d’enseignement complètement divorcés de la modernité.
• Une corruption répandue, résultat inévitable de l’oppression politique.
CHAPITRE I – L’ÉMERGENCE
I. Le carburant de l’Islam intolérant
Beaucoup ont attribué la propagation de l’extrémisme religieux de nos jours, dans des pays comme l’Égypte, par exemple, à des facteurs externes tels que l’incitation de l’extérieur et le financement étranger des mouvements extrémistes en général, et des groupes islamiques fondamentaux en particulier. Cette attribution est extrêmement dangereuse, car en présentant la question de l’extrémisme religieux comme un problème de sécurité qui doit être

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