Le double agenda de la R-D Congo:
100 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le double agenda de la R-D Congo: , livre ebook

-

100 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En RDC la discordance entre la pensée de l'individu et le monde qui l'entoure est flagrante. Ecartelé entre deux loyautés - celle à sa petite patrie, la Tribu, et celle à la grande patrie, la Nation - , le Congolais ne peut servir deux maîtres à la fois. La Nation a perdu face à la tribu instrumentalisée en tribalisme par les élites politiciennes en mal de pouvoir. Après avoir décrit le "mal congolais" aux postes de commande dans tous les secteurs en R-D Congo, l'auteur analyse concrètement les élections générales de 2006.

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 185
EAN13 9782336273396
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Photos de couverture : Kinshasa centre Un village du Kivu montagneux
Le double agenda de la R-D Congo:

Ghislain Kitenge Mpange
L’auteur
Ghislain KITENGE MPANGE est né le 26 janvier 1952 à Jadotville (Likasi) dans la province du Katanga (République Démocratique du Congo). Il est marié et père de huit enfants.
Issu d’une famille de douze enfants, il a fait ses études primaires et secondaires au Collège du Sacré-Cœur des Frères Xavériens, d’où il sort avec le diplôme d’Etat des humanités scientifiques (bio-chimie). En 1970, il entre à la faculté polytechnique de l’Université officielle du Congo mais, quelques mois plus tard, il est arrêté avec d’autres étudiants sur le campus. Il sera détenu durant 13 mois au camp militaire de Kitona. De retour aux études, il sortira ingénieur civil en métallurgie en 1977.
Informaticien à la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo pendant 13 ans, de 1977 à 1990, il devient Directeur de l’Informatique à la Société Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) en 2001.
Copyright L’HARMATTAN 2007
http://www.editions-harmattan.fr www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
9782296025530
ISBN 13  : 978-2-296-02553-0 EAN  : 978 2296 02553 0
Sommaire
Page de titre L’auteur Page de Copyright REMERCIEMENTS Dedicace AVANT-PROPOS INTRODUCTION I. LA PÉRIODE COLONIALE II. LES TURBULENCES DE L’INDÉPENDANCE III. L’ÉTAT CONGOLAIS ET SA DIRECTION IV. LE CONTRAT SOCIAL CONGOLAIS V. LA SCÈNE POLITIQUE CONGOLAISE VI. LE MILIEU SOCIAL CONGOLAIS VII. REMÉDIER AU MAL CONGOLAIS VII. UNE CONCRÉTISATION: LES ÉLECTIONS GÉNÉRALES DE 2006
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier Albert, mon frère, pour ses encouragements et sa foi dans l’avenir de cet essai ; sans lui, je n’aurais certainement pas eu le courage de me jeter à l’eau pour la publication.
Je pense à Carole Bourgeois qui, de Paris, et sans même me connaître, m’a aidé à corriger des pans entiers du manuscrit de départ.
A vous Yves Muleka, Grégoire Kabobo, Augustin Kasongo, toute ma gratitude pour ces discussions passionnées que nous avions l’habitude de tenir et qui m’ont donné l’idée d’écrire.

A toi, Clotilde, ma femme chérie, pour ta patience et ta compréhension pendant toutes ces nuits où je dérangeais ton sommeil avec mes « élucubrations d’apprenti politicien » (comme tu disais)...
A vous mes enfants, pour cet avenir que vous pouvez et devez forger à votre guise... Vous pouvez, j’en suis convaincu, faire de ce beau Congo, un véritable paradis.

A vous Kabangu Albert et Hubert Kabeya, mes amis.
A vous mes ombres chéries, qui dormez tout là-bas sous les sapins de Likasi...

A vous mes enfants, leur résurrection...
AVANT-PROPOS
Plus de 40 ans après l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC), pays qui a vu naître les héros martyrs nationalistes Patrice Emery Lumumba 1 et Simon Kimbangu 2 , il devient évident, au regard des contractions que l’on constate dans tous les secteurs importants, qu’un mal fondamental a rongé les organes vitaux du corps de la nation congolaise en empêchant sa croissance. Une analyse approfondie des paramètres de développement dans tous les domaines, démontre qu’une régression constante, implacable, ronge le Congo de l’intérieur.
Il est une habitude qu’ont la plupart des intellectuels africains : pointer du doigt les anciennes métropoles et le système occidental capitaliste pour justifier les erreurs et les dérapages du développement chez eux. Cette solution de facilité n’est plus de mise. Pour s’en persuader, il suffit de constater globalement la disparité de l’évolution économique, industrielle et sociale entre les différents pays du continent africain, et même du monde dit « sous-développé », alors qu’ils sont confrontés aux mêmes exigences et embûches du système capitaliste.
C’est pourquoi un diagnostic plus pertinent et plus incisif doit être porté sur la maladie. Il faut pour cela chercher dans les profondeurs, « derrière la scène » ou le décor, plus loin que les coulisses : dans la culture, le système de pensée et le mode de vie congolais. Car si l’on se contente sempiternellement de soigner en surface, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Congo poursuivra la chute inéluctable jusqu’à la déliquescence, puis la disparition. Mais, une fois diagnostiquées les causes de la maladie fatale, il faut AGIR D’URGENCE, chacun selon ses moyens et TOUS ENSEMBLE !
Pris dans l’étau d’un pays qui se meurt, en proie à une impuissance de plus de quatre décennies, dans cette urgence dramatique qui caractérise le redressement de notre Continent, nous avons voulu réfléchir avant de suggérer des pistes de solution aux décideurs qui tiennent les leviers de commande du vaisseau Congo. Nous livrons donc ici les fruits de notre analyse du mal congolais, tout en espérant la critique constructive du lecteur, voire son adhésion à notre démarche et sa mobilisation. C’est l’objectif de cette publication.
INTRODUCTION
Nous osons affirmer que l’une des raisons essentielles du retard dans le développement de la RDC, si ce n’est la plus importante, est un conflit de culture , une contradiction flagrante entre les valeurs morales et sociales des différents acteurs de la vie nationale, et même des décideurs placés aux échelons plus modestes de l’activité économique et politique.
La société congolaise peut être divisée en deux groupes de citoyens : d’une part, il y a ceux qui adhèrent plus ou moins à la pensée cartésienne occidentale basée sur la propriété privée et le matérialisme, le tout sous-tendu par une culture technologique de productivité et politique d’échanges capitalistes ; d’autre part, il y a ceux qui trouvent leurs marques dans la culture ancestrale ‘nègre’, avec ses valeurs certes magnifiées (solidarité communautaire, humanisme, etc.), mais également ses énormes manques (refus du rationalisme au profit de croyances dépassées, tendance à vouloir ‘réinventer la roue’, volonté d’ignorance des lois économiques et scientifiques prouvées et éprouvées, etc.). Ce schisme culturel peut, dans un premier temps, paraître superficiel mais, en fait, il creuse la démarcation entre le penser et l’agir des uns et des autres, et explique les contradictions de raisonnement et de philosophie qui jalonnent la vie politique et économique du Congo depuis son indépendance.
Cet antagonisme croissant, bien que non-apparent, a suscité des « confréries » d’un genre nouveau. Loin du concept ethnie-clan , entendu comme un ensemble de personnes ayant tissé depuis les temps précoloniaux des liens de consanguinité ou d’alliance, ces véritables castes – « groupes sociaux se distinguant par des privilèges particuliers et un esprit d’exclusive à l’égard des autres » (dictionnaire Larousse) - regroupent des individus conscients d’avoir en commun une même clé d’identification, un même « fondement » que les éléments les plus influents utilisent comme marchepieds pour leur propre ascension socio-économique et politique. L’instrumentalisation du clan ou de l’ethnie est à l’origine de la gangrène ayant cannibalisé les organes vitaux de la nation : le tribalisme .
I. LA PÉRIODE COLONIALE
Après la Conférence de Berlin de 1885, Léopold II roi des Belges commence l’administration du très vaste territoire – la quasi-totalité du bassin fluvial de l’Afrique centrale, soit 80 fois la Belgique ! – que ses homologues européens lui ont « confié ». Le souverain a comme prétexte celui de « civiliser des populations barbares » en les christianisant (de force), et en leur faisant connaître les « bienfaits » du travail productif (forcé lui aussi). Evidemment, les retombées négatives du séisme culturel déclenché par le contact entre ses « envoyés » et les peuples autochtones, lui importent peu. La colonie royale personnelle, dénommée « Etat Indépendant du Congo » (EIC), est alors un agglomérat de plusieurs centaines de nations (ethnies) distinctes.
A l’époque, soit à la fin du 19ème siècle, comment sont organisées ces sociétés dites « traditionnelles » ? Elles sont divisées en hameaux et villages placés sous la tutelle d’un chef investi du pouvoir politique, législatif, juridique et militaire, qui gère les

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents