Les militants UMP du 16e arrondissement de Paris
142 pages
Français

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Les militants UMP du 16e arrondissement de Paris , livre ebook

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Description

Peut-on militer pour une cause acquise ? Cette question a structuré l'enquête sur les militants UMP du 16e arrondissement de Paris, quartier dans lequel la droite n'a jamais perdu une élection et réalise ses meilleurs résultats électoraux. Dès lors, comment comprendre la vitalité militante et sympathisante de l'UMP depuis sa création en 2002 ? Militer s'apparenterait-il, dans le 16e arrondissement, à une nouvelle activité sociale de la "haute société" ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 84
EAN13 9782296445499
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L ES MILITANTS UMP
DU 16 e ARRONDISSEMENT
DE P ARIS
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Damien LAGAUZERE, Le masochisme, Du sadomasochisme au sacré, 2010.
Eric DACHEUX (dir.), Vivre ensemble aujourd’hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles, 2010.
Martine ABROUS, Se réaliser. Les intermittents du R.M.I, entre activités, emplois, chômage et assistance , 2010.
Roland GUILLON, Harmonie, rythme et sociétés. Genèse de l’Art contemporain, 2010.
Angela XAVIER DE BRITO, L’influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes, 2010.
Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de), Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question , 2010.
Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.), L’identité genrée au cœur des transformations, 2010.
Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.), Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat, 2010.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines, héritages et développement rural en Europe , 2010.
Jacques GOLDBERG (dir.), Ethologie et sciences sociales, 2010.
M. DENDANI, La gestion du travail scolaire. Etude auprès de lycéens et d’étudiants, 2010.
Françoise CHASSAGNAC, Les sans-abri à La Rochelle de nos jours , 2010.
Nathalie FRIGUL, Annie THÉBAUD-MORY, Où mène le Bac pro ? Enseignement professionnel et santé au travail des jeunes, 2010.
Mathieu BENSOUSSAN, L’engagement des cadres. Pratiques collectives et offres de représentation , 2010.
Sabrina WEYMIENS


L ES MLITANTS UMP
DU 16 e ARRONDISSEMENT
DE P ARIS


Institut d’Études Politiques de Lille
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12479-0
EAN : 9782296124790

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon
P RÉFACE
L E travail de Sabrina Weymiens, jeune sociologue qui publie ici son premier mémoire de recherche, soutenu à l’Institut d’Études Politiques de Lille réfute deux idées reçues qui font partie d’un sens commun politico-intellectuel dominant : la fin des classes sociales et la répugnance des dominants pour le militantisme politique. La sociologie française est aujourd’hui dominée par la figure de « l’individualisme », nouveau totem explicatif « passe partout » qui légitime l’abandon d’une lecture de la société en termes de classes sociales. Raisonner en termes de « classes sociales » est devenu illégitime alors même que les inégalités sociales se sont accusées depuis une vingtaine d’années et que les intérêts des dominants n’ont sans doute jamais été aussi bien défendus. Il n’est guère contestable que les classes sociales subjectives (« classe pour soi » aurait écrit Marx) et les processus d’identification à ces constructions en partie symboliques que sont les classes se sont affaiblis. Mais le poids des catégories populaires n’a guère diminué depuis trente ans (60% de la population si on agrège employés et ouvriers). On dénombre huit millions d’employés dont la condition sociale a eu tendance à se rapprocher de celle des ouvriers (prolétariat des services, nouveau précariat…). Les ouvriers étaient sept millions en 1982, ils sont encore six millions en 1999. L’impression trompeuse d’une « disparition » ou d’une évaporation provient des transformations internes du groupe (la classe ouvrière se disperse et s’atomise dans des univers professionnels moins hiérarchiques et moins structurés). Ce qui caractérise structurellement ces groupes c’est bien un certain nombre d’inégalités : la France détient par exemple le record européen d’inégalité masculine devant le cancer avant 65 ans, un ouvrier a quatre fois plus de risques de mourir de cette maladie entre 45 et 54 ans qu’un cadre supérieur. La notion de « classe moyenne », catégorie aux contours de plus en plus flous qui opacifie la lecture de la société, est de plus en plus mobilisée par les individus pour se situer socialement. Elle sert « d’illusion pour un peuple qui a honte de son état ou de déguisement pour certains membres des classes supérieures qui refusent de s’assumer comme tels {1} ». La structure sociale n’a donc pas disparu. Sabrina Weymiens s’attache ici au haut de la structure sociale, aux catégories sociales dominantes et montre très bien, dans le sillage fondateur des travaux séminaux de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, que dans le 16 e arrondissement parisien la classe bourgeoise reste une réalité, objective autant que subjective, incontestable. Sa plongée dans la sociabilité locale, les pratiques militantes, les réseaux d’interconnaissance et les codes de ce territoire-laboratoire démontre avec éclat que la bourgeoisie est bien la dernière classe « mobilisée », qu’elle défend âprement ses intérêts et ses privilèges et que, par-delà son individualisme affiché, elle se caractérise par un sens aigu du collectif. Sabrina Weymiens explore la « société politique des individus » du 16 e arrondissement et décrypte l’élaboration politique de stratégies de classes pour préserver un groupe, ses frontières, son identité, le territoire constituant un média de la construction d’une identité collective. La dimension politique et le travail politique de délimitation du groupe sont essentiels dans ces construits sociaux que sont les classes sociales. Ce travail fait défaut aujourd’hui à gauche et dans les catégories populaires. Si la classe ouvrière a ainsi disparu, c’est pour partie parce que les partis de gauche ont cessé de la représenter, de la figurer, de l’objectiver dans des discours, des pratiques, des profils de dirigeants {2} . L’UMP est de son côté beaucoup « plus décomplexée » pour reprendre une expression qui fait florès dans ses rangs. Le « nous » bourgeois dans ce « ghetto du gotha » que constitue le 16 e arrondissement s’objective dans une appartenance et un travail proprement politiques. Ce que montre cette étude (c’est son deuxième principal apport) c’est que « le militantisme » n’est pas le monopole des partis de gauche et que les dominants ne négligent pas cette forme d’action collective longtemps assimilée à la culture organisationnelle et historique des partis de masses progressistes. Le parti, entendu comme collectif de « militants », est certes né à gauche à la fin du XIX e siècle. Il s’opposait alors, à droite, à celui « de notables » ou, dans une version polito-logique (Maurice Duverger), au parti de « cadres », peu discipliné, fondé sur la personnalité de ses membres. Les partis de droite sont au départ dominés par « l’individualisme » de leurs membres qui, bien dotés en capital social, peuvent faire l’économie du capital collectif accumulé par les partis. Les partis ouvriers, à la fin du XIX e siècle, opposent la force du nombre (celui de ses militants qu’il met en scène) à celle du nom, celui des notables locaux, dont la lignée constitue le sésame de l’élection. Les militants font nombre, ils font masse et s’annulent dans le collectif où ils se fondent. Cette légitimité militante renvoyait aussi à l’idée d’avant-garde théorisée par le marxisme. Le parti est un outil d’émancipation aux avant-postes de la société. Cette culture n’existe pas à droite mais le militantisme n’y est pour autant pas absent. Il revêt d’autres fonctions. Il ne faut pas forcément penser le militantisme à droite avec des catégories d’analyse forgées &#

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