Marx, du travestissement stalinien à l échec
228 pages
Français

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Marx, du travestissement stalinien à l'échec , livre ebook

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Description

Le stalinisme, selon l'auteur, n'est pas une forme de communisme mais un travestissement des thèses de Marx. Totalitaire et liberticide, il pérennisait les "stigmates de la société capitaliste", il était composé d'une stratégie et d'une idéologie spécifiques qui ont mené l'URSS, et tous les partis communistes à sa suite, à l'échec et à la ruine. L'analyse politique du stalinisme, proposée dans cet ouvrage, est nécessaire à la renaissance de ces partis à la hauteur des enjeux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336364483
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Georges BUBLEX








MARX,
DU TRAVESTISSEMENT STALINIEN
À L’ÉCHEC

Vers un nouvel essor ?
DU MEME AUTEUR
Sortir de l’impasse, 1984
Marx vérifié par l’expérience , L’Harmattan 2010
De l’indignation à la révolution , L’Harmattan 2012

La revue Marché et organisation
a également publié un article intitulé :
« Les relations Nord-Sud au prisme
d’une théorie des crises structurelles »
(N° 19, "La finance globale : un monde fini").
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71459-2
PRÉAMBULE La problématique
Quand les dysfonctionnements du capitalisme mettent en cause son avenir, toute proposition « alternative » tant soit peu globale se heurte à la même réponse péremptoire : « ce que vous dites est communiste ! or, le communisme a échoué » .

Mais est-ce le communisme qui a échoué, ou le stalinisme ? Le stalinisme est-il communiste ? Qu’est-ce que le stalinisme ?

Répondre à ces questions garde une importance capitale pour tout « le peuple de gauche » , parce que les orientations des partis et des organisations qui se réclament ou se sont réclamées du socialisme, ont pris ou repris racine dans les controverses qui ont divisé le mouvement socialiste face à l’expérience soviétique. Rejeter celle-ci, sans autre analyse que la condamnation de son totalitarisme et de ses crimes, conduit chaque parti à perdre la référence à ses origines, sa raison d’être et son évolution.

En outre, les répercussions du stalinisme sont encore vivantes en Europe, voire dans le monde entier.

Ainsi aujourd’hui, le fonctionnement de plusieurs démocraties est affecté par la dépolitisation d’une fraction importante de la population. Celle-ci, située au delà des électeurs de la gauche socialiste » ou apparentée, proteste contre les injustices et réclame une autre politique, voire une autre société. Les partis qui se sont ralliés à la révolution russe de 1917 (tel le PCF) ont semblé les mieux placés pour la mobiliser. Les partis communistes français et italiens ont rempli tant bien que mal cette fonction. A la sortie de la dictature militaire, les partis communistes espagnol et portugais ont aussi joué ce rôle. Mais depuis l’écroulement du stalinisme, à défaut d’une analyse réelle, leur discrédit handicape l’adhésion à leur politique et à la mobilisation qu’ils proposent.

C’est que, du moins en ce qui concerne la France,

1. le capital d’expérience issu des luttes de classe a été rendu suspect par la prétention de Staline d’en être propriétaire. De fait, le rejet confus du stalinisme l’a emporté avec lui et il a démuni la gauche d’une de ses forces constitutives essentielles.
Les uns rejettent toute analyse marxiste, parce que « communiste » et donc en échec, les autres se veulent communistes en abandonnant leurs références à Marx.
Et cela se produit au moment où les crises économiques et financières et les distorsions sociales du capitalisme révèlent la conformité des thèses marxiennes avec l’expérience historique.

2. Le rejet évidemment incontournable de l’aberration stalinienne ne suffit pas à en éliminer les scories, car celles-ci ne sont pas que morales ou comportementales. S’abstenir d’en déterminer les points de rupture avec le corpus des idées marxistes conduit les forces « de gauche » à naviguer à vue dans le déferlement idéologique.
Le pouvoir soviétique a posé, en effet, une question nouvelle : ce qu’il était réellement en relation avec son origine révolutionnaire et marxiste. Etait-il la dictature du prolétariat ou celle d’un parti totalitaire ? Etait-il le « socialisme réel » ou une aberration du développement socialiste ? Etait-il une application des idées marxistes ou, au contraire, leur négation ?

Ce livre, comme les deux précédents, voudrait participer à un effort de vérité par la confrontation des théories à la réalité historique.

L’expérience soviétique paraît maintenant bien lointaine à ceux qui ne l’ont pas vécue. Son influence leur est incompréhensible : d’innombrables militants, actifs autant que dévoués, se sont aveuglément soumis à sa propagande, et pourtant ils ont été artisans de transformations sociales acquises de haute lutte dans les pays capitalistes. De surcroît, une grande partie de ces « acquis », vilipendés dans une sorte de nébuleuse idéologique anti-collectiviste, ont été déjà détruits par les forces capitalistes libérales ressuscitées, alors que l’URSS s’effondrait.

Qu’est-ce, le stalinisme ? Ces mots « stalinisme », « stalinien », répétés inconsidérément comme un alibi, ont acquis un sens commun dans lequel dominent, outre l’échec économique et politique, un pouvoir personnel exercé par l’intermédiaire d’un parti monolithique : la répression sauvage et massive de toute opposition, et une idéologie dogmatisée dite marxiste (qui est d’ailleurs souvent présentée comme l’achèvement naturel du marxisme, voire comme le marxisme lui-même après avoir été le « marxisme vécu »).

En deux mots, ce serait un « totalitarisme collectiviste », baptisé « marxisme ».

Le XX e congrès du Parti communiste de l’URSS, en 1956, avait déjà corroboré cette acception. Car selon ses conclusions, les crimes, les déviations et les erreurs du PCUS n’auraient été que la conséquence du « culte de la personnalité » instauré par un potentat mégalomane et dénué de scrupules.

Mais comment peut-on raisonnablement penser que cet homme, Staline, et ses acolytes asservis, aient pu imposer aux communistes du monde entier de telles négations des principes professés jusque-là par les puissantes organisations qui se réclamaient du « marxisme », simplement parce qu’il était ambitieux, brutal, fourbe et sanguinaire ?

Ainsi devons-nous répondre d’abord à ces deux questions.
1. Pouvons-nous nous contenter d’une définition du stalinisme comme totalitarisme ( 1 ) ?
Le fascisme, le nazisme, les dictatures des généraux en Grèce, en Amérique latine, voire en Afrique, imposaient une politique et une idéologie simpliste fondées sur l’ordre et sur des rejets ethniques, racistes ou xénophobes. Le stalinisme au contraire est apparu comme changeant, dans des compromis et des alliances vite renversées. Son idéologie les « justifiait » en se réclamant toujours du « marxisme-léninisme », internationaliste et revendicateur de justice, dont elle dissimulait le travestissement derrière un romantisme apparemment révolutionnaire. Elle s’appuyait sur les luttes de classes réelles des sociétés capitalistes. Elle a pu ainsi exercer une attraction fantastique pour de tout autres raisons que la haine ou la terreur.

En passant, qu’il nous soit seulement permis de remarquer que chacun a pu connaître des communistes qui ont combattu, parfois jusqu’à en mourir, contre la répression et l’exploitation, pour la liberté, la solidarité et l’entraide. Qui peut citer un seul nazi ou un seul fasciste qui ait mené, en tant que tel, une telle action ? Ceci pose quelques questions sur la pertinence et la suffisance du concept fourre-tout de totalitarisme.

2. Est-il juste de mettre un signe égal entre Lénine et Staline , entre la révolution russe de novembre 1917 suivie de la guerre civile et de la NEP, et l’histoire du mouvement soviétique depuis 1924 ? Peut-on dire, sans nuance, avec Stéphane Courtois et ses acolytes du Livre noir du communisme , que la guerre civile a été le creuset , la matrice du régime stalinien ?

Ce livre noir , parachevant les confusions médiatisées, expliquait les exterminations staliniennes par la « théorisation bolchevique de la guerre civile »... une théorie qui n’existe nulle part : son objectif serait « l’extermination de la classe ennemie », invoquée pour faire comme l’extermination des juifs. La préoccupation de ses coauteurs était d’associer consubstantiellement le communisme au « crime contre l’humanité ». Ils se sont acharnés à mélanger et écraser pêle-mêle dans le même sac, des luttes sociales distantes de dizaines d’années, dans des pays et des situations politiques totalement différentes, et à en attribuer la responsabilité au « marxisme ». C’est là un discours large

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