Matsoua et le mouvement d éveil de la conscience noire
171 pages
Français

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Matsoua et le mouvement d'éveil de la conscience noire , livre ebook

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Description

Mettant l'accent sur le Matsouanisme qui prit naissance vers 1942 dans l'ex-Moyen-Congo, l'auteur montre comment ce mouvement d'éveil de la conscience noire fut décapité aux premières heures de son avènement par les réseaux colonialistes français. L'image on ne peut plus dramatique que présente l'Afrique d'une part, et le Congo-Brazzaville d'autre part, procède d'une mise en scène de la logique néocoloniale qui veut à tout prix maintenir l'Afrique dans une dépendance chronique vis-à-vis de l'Occident.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 190
EAN13 9782336251349
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Pierre CAPPELAERE, Ghana : les chemins de la démocratie , 2007.
Pierre NDOUMAÏ, On ne naît pas noir, on le devient, 2007.
Fortunatus RUDAKEMWA, Rwanda . À la recherche de la vérité historique pour une réconciliation nationale, 2007.
Kambayi BWATSHIA, L’illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre , 2007.
Jean-Claude DJÉRÉKÉ, L’Afrique refuse-t-elle vraiment le développement ?, 2007.
Yris D. FONDJA WANDJI, Le Cameroun et la question énergétique. Analyse, bilan et perspectives , 2007.
Emmanuel M.A. NASHI, Pourquoi ont-ils tué Laurent Désiré Kabila ?, 2006.
A-J. MBEM et D. FLAUX, Vers une société eurafricaine, 2006 .
Charles DEBBASCH, La succession d’Eyadema, le perroquet de Kara, 2006.
Azarias Ruberwa MANYWA, Notre vision de la République Démocratique du Congo, 2006.
Philémon NGUELE AMOUGOU, Afrique, lève-toi et marche !, 2006.
Yitzhak KOULA, Pétrole et violences au Congo-Brazzaville, 2006.
Jean-Louis TSHIMBALANGA, L’impératif d’une culture démocratique en République Démocratique du Congo , 2006.
Maligui SOUMAH, Guinée : la démocratie sans le peule, 2006.
Fodjo Kadjo ABO, Pour un véritable réflexe patriotique en Afrique , 2005.
Anicet-Maxime DJEHOURY, Marcoussis : les raisons d’un échec. Recommandations pour une médiation, 2005.
FODZO Léon, L’exclusion sociale au Cameroun, 2004.
J.C. DJEREKE. Fallait-il prendre les armes en Côte d’Ivoire ?, 2003.
SALON Jean-Luc, Construire une démocratie consensuelle au Rwanda, 2002.
Matsoua et le mouvement d'éveil de la conscience noire

Pierre Mantot
L’Harmattan
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296039810
EAN: 9782296039810
Sommaire
Points de vue Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS DEDICACE PREFACE AVANT-PROPOS PROLOGUE INTRODUCTION I. LA BIOGRAPHIE DE MATSOUA II. DEFINITION DES CONCEPTS III. LA PHILOSOPHIE DE MATSOUA IV. L’ACTUALITE DE MATSOUA V. PENSER LE MATSOUANISME AUJOURD’HUI CONCLUSION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE L’HARMATTAN ITALIA
REMERCIEMENTS ✓ Je remercie de tout cœur mon épouse qui a consacré des heures entières à relire et à corriger ces écrits, à rechercher dans des dizaines et des dizaines de livres les citations appropriées ; ✓ Je remercie sincèrement les auteurs des récits poignants repris dans ce livre, pour leurs éloquents et pathétiques témoignages sur les méfaits du colonialisme, du néocolonialisme, de la dictature, de la corruption, des réseaux mafieux et du “système Elf”. Par ce recueil qui est une succession d’écrits émouvants et pénibles, je rends hommage aux victimes de la cruauté et du mépris des colons et des dictateurs et à tous les martyrs des droits des peuples et de la dignité humaine ; ✓ De même, mes remerciements vont particulièrement à la grand-mère Vouala-Dia-Nganga à Mpayaka, Matsouaniste convaincue, qui m’a souvent parlé de Matsoua. Enfin, je remercie également les écrivains engagés : Woungly-Massaga, Mongo Beti et François-Xavier Verschave dont les livres ont consolidé et cristallisé ma détermination à lutter pour la libération totale, t’indépendance réelle et le développement socio-économique de l’Afrique par le Matsouanisme.
DEDICACE
✓ A tous les Africains, les Amicalistes, les Matsouanistes et les Ngounzistes qui ont payé de leur vie la libération et le développement de l’Afrique en cours ;
✓ A mes parents qui m’ont exhorté à adhérer à l’AMICALE et au Mouvement MIKALE ;
✓ A tous ceux qui m’ont aidé et encouragé à écrire ces pages ;
Je dédie ce livre.
PREFACE
André Grenard Matsoua, père fondateur de notre dignité

Le passé ne passe jamais. C’est notre conscience qui souvent le refoule, par ignorance ou par intérêt. Entre l’ignorance et l’intérêt, le plus grave est le dernier. Car l’ignorance est fabriquée (par intérêt !), imposée, inculquée savamment, comme disait Césaire dans son discours sur le colonialisme. Mais, on ne trompe pas un peuple tout le temps... Autour de la figure emblématique d’André Grenard Matsoua, une certaine historiographie (et nous savons d’où elle provient) a échafaudé une chape d’oubli et d’intoxication. L’ouvrage de Pierre Mantot, que je salue, après tant d’autres, entretient cette vocation de réapprovisionnement du personnage de l’intérieur, une option qui voudrait remettre dans son véritable jour un des épisodes frappés de castration de la lutte des Africains contre leur asservissement.

Matsoua aujourd’hui, c’est ce que le professeur Jean Ziegler appelle « une victoire des vaincus. »

En son temps l’AMICALE des originaires de l’Afrique équatoriale française (A.E.F.) faisait figure d’héritière des idéaux de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Il est temps donc de rendre Matsoua à la permanence, à l’actualité, à la liberté, à l’Afrique, à l’humanité.

En 1926, à Paris, il crée l’AMICALE, une association loi 1901 de « secours mutuels, de prévoyance et de bienfaisance », à vocation panafricaine et progressiste.

Y en a qui commencent la politique par l’arme, le diplôme, la confession religieuse, la corporation ou l’ethnie, lui, il la commence sur des substrats universalistes : l’entraide, la culture, l’esprit et l’unité. Il élisait par là une action politique qui fixe un rapport à l’homme principalement et non aux choses exclusivement. Stratégie de visionnaire que nombre de gouvernants actuels n’ont encore pas comprise et peut-être ne comprendront plus jamais. C’est sans doute, en ayant marginalisé ces substrats-là que le cha-cha-cha de l’Indépendance de 1960 s’est éraillé sur la piste des réalités anthropologiques.

La lutte de Matsoua n’est pas du passé tant que la problématique de la dignité de l’Africain sera toujours à l’ordre du jour. Le projet de liberté et d’indépendance qu’il prônait au risque de sa vie, de la vie de ses compagnons et des populations entières bannies, constitue toujours une archive vivante pour les générations actuelles. Ce message-là nous interpelle ardemment et doit faire de nous des « orphelins » (comme chantaient les Matsouanistes), c’est-à-dire des militants indéfectibles de notre droit à la souveraineté. Plus que jamais !

Ce qui a fondé aussi le combat de Matsoua, c’est bien le sens de l’honneur : l’inflexibilité devant la tyrannie (et toutes les tyrannies), l’intégrité morale, le rejet de la collaboration avec l’oppresseur, la constance devant le serment de servir la patrie et non les oligarchies-liges, la force de ne jamais trafiquer sa foi, le refus des faveurs personnelles au détriment du bien commun, autant de valeurs cardinales qui, sans elles, rien de décisif ne se bâtit sur la terre des hommes. Le but de Matsoua était d’institutionnaliser ces valeurs-là dans nos structures mentales. Le combat de Matsoua était une institution de l’honneur qui avait horreur de la duplicité et de la couardise. C’est la leçon initiatique qu’il nous lègue. Elle est condition de re-vision (révision) de tout pouvoir exploiteur « en tant qu’institution d’assujettissement du noir » (Côme Manckassa).

Matsoua et ses compagnons, les adhérents de l’AMICALE et leurs sympathisants, ont lutté politiquement avec pour seule et unique arme : leur engagement inébranlable. C’est souvent de cette manière que les idéologies de libération s’intériorisent réellement dans l’histoire des peuples, au-delà de leurs diversités et malgré les défaites provisoires. Même Félix Eboué, le plus répressif des gouverneurs généraux de l’A.E.F., reconnut que l’inspiration profonde de l’idéal amicaliste était de « dominer tous les particularismes », montrant ainsi, par la revendication nationaliste, la voie d’une «nation future», fondement historique d’une réalisation ontologique de l’homme noir, Matsoua proclamait que son association visait à supprimer le Code de l’indigénat introduit dans les colonies africaines dès 1840 et qui réduisait le Noir

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