Penser le travail avec Karl Marx
58 pages
Français

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Penser le travail avec Karl Marx , livre ebook

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Description

Un ouvrage à vocation didactique pour découvrir ou redécouvrir la pensée de Karl Marx

Dans une économie obsédée par le rendement du capital et la finance, peut-on ignorer les critiques que Marx fit du capitalisme, et dont la plupart conservent une troublante validité ? Il met le travail humain au cœur de la vie économique et sociale, ce qui rend ses analyses éclairantes pour sortir de la crise que nous connaissons aujourd’hui. Mais Marx est aussi le prometteur d’une transformation de la société dont la mise en œuvre fut un désastre. Est-ce à dire que ses critiques ne mènent à rien qu’à un fatalisme désespérant ?
Dans Penser le travail avec Karl Marx, Pierre-Yves Gomez, spécialiste de la relation entre l’entreprise et la société et du rôle politique de l’entreprise, explique dans un langage simple et accessible la logique de la pensée de Marx. Il montre que le matérialisme de Marx l’enferme dans la certitude absolue que la transformation de la société se fera de manière automatique et mécaniste – ce qui s’est avéré une tragique impasse. Penser le travail avec Karl Marx invite ainsi à relire Marx pour renouveler notre regard sur le présent mais aussi pour refonder, de manière différente, notre espérance en une société plus juste, où le travail manifeste la dignité de la personne humaine.

Un grand thème associé à un auteur incontournable pour mieux comprendre notre monde moderne.

EXTRAIT

Marx est mort ! Pour la plupart de nos contemporains, notamment pour les jeunes générations, ce cri n’a même pas retenti. Ils n’ont pas entendu parler de Marx sinon comme d’un penseur d’un autre âge vaguement associé à l’empire soviétique, à ses crimes et à son effondrement – qui appartiennent eux-mêmes au passé.
Pour une petite minorité, Marx est encore le prophète immortel trahi par les hommes, dont l’œuvre reste un horizon indépassable. Ils en reprennent les éléments de langage et les concepts, isolant soigneusement sa pensée de sa mise en œuvre par des disciples infidèles au premier rang desquels Lénine est désormais inscrit.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

À lire si on veut comprendre une des pensées les plus influentes sur le 20e siècle. - Écologie humaine

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre-Yves Gomez, économiste, docteur en gestion, professeur à EMLYON Business School, conférencier et homme de médias, notamment chroniqueur au Monde, est un spécialiste de la relation entre l’entreprise et la société et du rôle politique des entreprises, sujets aux-quels il consacre ses travaux depuis 25 ans.

À PROPOS DE LA COLLECTION

La collection Penser avec propose de renouveler la réflexion sur les grands thèmes de l’économie et du management, en invitant à la lecture d’un auteur de référence. L’œuvre de l’auteur est exposée de manière à éclairer son contenu, ses apports et aussi ses limites pour appréhender la réalité du monde économique contemporain. La collection permet de se forger une culture critique en revenant aux auteurs classiques et en pensant avec eux.

Informations

Publié par
Date de parution 14 février 2018
Nombre de lectures 19
EAN13 9782375821640
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La collection « Penser avec » propose de renouveler la réflexion sur les grands thèmes de l’économie et du management, en invitant à la lecture d’un auteur de référence. L’œuvre de l’auteur est exposée de manière à éclairer son contenu, ses apports et aussi ses limites pour appréhender la réalité du monde économique contemporain. La collection permet de se forger une culture critique en revenant aux auteurs classiques et en pensant avec eux .
« Les idées des économistes et des philosophes politiques – qu’ils aient raison ou qu’ils aient tort – sont plus puissantes qu’on ne le pense généralement. […] En général, les esprits pragmatiques qui se croient totalement à l’abri de toute influence intellectuelle, ne sont que les esclaves d’un économiste défunt. »
John Maynard K EYNES
À mon maître, le professeur Henri Jacot, qui sut nous enseigner le marxisme avec tant de rigueur et tant d’honnêteté que je ne suis jamais devenu marxiste.
BIOGRAPHIE
1818 : naissance de Karl Marx à Trèves, le 5 mai, dans une famille juive convertie au protestantisme.
1835-1841 : études de droit à Bonn puis à Berlin.
1842 : rédacteur de l’éphémère Gazette rhénane, journal d’opposition libérale. Marx s’installe à Cologne.
1843 : mariage avec son amie d’enfance l’aristocrate Jenny von Westphalen. Le couple aura 7 enfants dont 4 mourront en bas âge.
1844 : Karl rencontre Friedrich Engels, fils d’industriel, qui sera un coauteur, un ami et un soutien fidèle durant toute sa vie.
1845-1849 : chassés de Cologne puis de Paris pour activités subversives, les Marx fuient à Bruxelles, de nouveau Paris et Cologne dont ils sont expulsés. Ils s’installent définitivement à Londres.
1850-1860 : années de grande misère. Marx étudie l’économie politique et écrit des articles alimentaires pour le New York Tribune . Un de ses enfants meurt de sous-alimentation.
1860-1875 : période d’engagement politique intense pour unifier les mouvements révolutionnaires. Il fonde la 1 re Internationale et devient une des références du socialisme.
1875-1883 : la santé de Marx décline et l’empêche d’achever son travail théorique, notamment son grand œuvre Le Capital . Jenny disparaît en 1881. Après un voyage en Algérie et en France, Marx meurt le 14 mars 1883.
ŒUVRES
(en gras les œuvres citées dans cet ouvrage)
1843 : Manuscrits de 1843 : Critique de la philosophie politique de Hegel et Critique de la philosophie du droit de Hegel .
1844 : La Question juive (Zur Judenfrage). Manuscrits de 1844.
1845 : La Sainte Famille (Die heilige Familie), avec Friedrich Engels.
Thèses sur Feuerbach (Thesen über Feuerbach) .
1846 : L’Idéologie allemande (Die deutsche Ideologie), avec Friedrich Engels.
1847 : Misère de la philosophie .
1848 : Manifeste du parti communiste (Manifest der kommunistischen Partei), avec Friedrich Engels.
1849 : Travail salarié et capital (Lohnarbeit und Kapital) .
1850 : Les Luttes de classes en France (Die Klassenkämpfe in Frankreich) .
1852 : Le 18-Brumaire de Louis Bonaparte (Der achzehnte Brumaire des Louis Bonaparte) .
1857-1858 : Introduction à la critique de l’économie politique (Grundrisse der Kritik der politischen Ökonomie) . Manuscrits édités en 1939 et en 1941.
1859 : Contribution à la critique de l’économie politique (Zur Kritik der politischen Ökonomie) .
1865 : Salaire, prix et profit (la première édition est en anglais : Value, Price and Profit ).
1867 : Le Capital (Das Kapital) livre premier. Les livres II, III et IV du Capital furent publiés, en 1885, en 1894 et 1905.
1871 : La Guerre civile en France, 1871 (Der Bürgerkrieg in Frankreich) .
1875 : Critique du programme de Gotha (Randglossen zum Programm der deutschen Arbeiterpartei) .
ÉDITIONS UTILISÉES DANS CET OUVRAGE POUR LES CITATIONS
Les extraits cités renvoient à ces éditions selon le sigle indiqué ci-dessous, le chapitre et le numéro de page.
CC : Contribution à la critique de l’économie politique, version numérique (pdf) du Cégep de Chicoutimi, Université du Québec, coll. Les classiques des sciences sociales
CPG : Critique du programme de Gotha, version numérique (pdf), www.marxists.org
GCF : La Guerre civile en France, version numérique (pdf) du Cégep de Chicoutimi, Université du Québec, coll. Les classiques des sciences sociales. Version adaptée pour www.marxists.org
IA : L’Idéologie allemande, version numérique (pdf) du Cégep de Chicoutimi, Université du Québec, coll. Les classiques des sciences sociales, 2002
IC : Introduction à la critique de l’économie politique, version numérique (pdf), www.marxists.org
KA : Le Capital, Paris, Garnier-Flammarion, 1969
MA44 : Manuscrits de 1844, Paris, GF-Flammarion, 1996
MPC : Manifeste du parti communiste, coll. 10/18, Paris, Union générale d’édition, 1962
SF : La Sainte Famille, version numérique (pdf) du Cégep de Chicoutimi, Université du Québec, coll. Les classiques des sciences sociales, 2002
SPP : Salaire, prix et profit, Pékin, Éditions en langues étrangères, 1970
TSC : Travail salarié et capital, version numérique (pdf) du Cégep de Chicoutimi, Université du Québec, coll. Les classiques des sciences sociales, 2007
MARX EST MORT ?
Marx est mort ! Pour la plupart de nos contemporains, notamment pour les jeunes générations, ce cri n’a même pas retenti. Ils n’ont pas entendu parler de Marx sinon comme d’un penseur d’un autre âge vaguement associé à l’empire soviétique, à ses crimes et à son effondrement – qui appartiennent eux-mêmes au passé.
Pour une petite minorité, Marx est encore le prophète immortel trahi par les hommes, dont l’œuvre reste un horizon indépassable. Ils en reprennent les éléments de langage et les concepts, isolant soigneusement sa pensée de sa mise en œuvre par des disciples infidèles au premier rang desquels Lénine est désormais inscrit.
Entre oubli et nostalgie, il faut nous rendre à l’évidence : Marx est bien mort. Mais sa réflexion, notamment sur l’économie, demeure lumineuse pour comprendre le système capitaliste qui, avec une inflexibilité croissante, régit nos sociétés.
Cela est particulièrement vrai sur la question du travail. Comme les économistes libéraux, Marx considère que la division généralisée du travail est le principe fondateur de l’organisation moderne de la société. L’artisan et le paysan étaient jadis autonomes. À partir du XVIII e siècle, en Occident (et, pourrait-il écrire, de la fin du XX e en Chine et ailleurs), ils ont dû quitter leurs terres et abandonner leurs outils pour se vendre, dans les villes, sur un marché du travail . Ils sont donc devenus marchandises. Ils ont été contraints de travailler dans des entreprises mécanisées et anonymes. Leurs tâches ont été parcellisées, déterminées et contrôlées par d’autres, ceux qui possèdent les outils et les moyens de production, les machines, les bureaux, les réseaux, la finance… La division technique du travail s’est donc doublée d’une distinction sociale fondamentale : d’un côté les prolétaires qui n’ont plus que leur force de travail à offrir, de l’autre côté les capitalistes qui possèdent les moyens techniques et la puissance financière pour les faire travailler.
La division et le contrôle du travail par les capitalistes produisent à la fois l’aliénation et la lutte du prolétariat pour s’en émanciper. L’affrontement de ces deux classes est donc le moteur de l’Histoire moderne : en dépendent l’évolution des salaires, l’amélioration ou la dégradation des conditions de travail, la recherche de nouvelles mains d’œuvre disciplinées, jadis dans les colonies, aujourd’hui dans les pays émergents, l’innovation technologique pour concurrencer le travailleur ou encore la puissance des actionnaires – donc la paix ou la guerre sociale, la marchandisation des hommes ou leur liberté.
Il faut revenir au rôle du travail, pierre angulaire sans laquelle l’architecture de Marx est incompréhensible. Le capitalisme est pour lui un système monstrueux parce qu’il se fonde sur l’exploitation par certains de ce qu’il y a de plus humanisant pour chaque homme : son travail, qui permet la liberté de celui qui l’accomplit. Accaparé par d’autres, il ne traduit plus que son aliénation. L’affrontement des classes sociales a pour intention le contrôle du travail humain pour certains, et ses corollaires,

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