Pour résister au capitalisme : faisons la sieste
52 pages
Français

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Pour résister au capitalisme : faisons la sieste , livre ebook

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Description

Bien que combattue depuis 200 ans, la marchandisation s'impose sans cesse davantage. Alors que faire ? Se résigner ? Non : résister. Faire tout ce que l'on peut, au quotidien, pour rester un humain libre. Sens, curiosité, caresses, sieste... Ce livre s'adresse à tous ceux fatigués par les combats militants mais pas assez domptés pour ne pas rêver d'un autre monde. Cet ouvrage est écrit contre la résignation, pour la redécouverte des plaisirs simples de l'autonomie. C'est une invitation à puiser de la vitalité dans notre colère, de l'espoir dans notre routine, beaucoup de volupté dans la course éperdue de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336874227
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Des Hauts et Débats

Collection Des Hauts et Débats, dirigée par Pascal LARDELLIER, Professeur à l’Université de Bourgogne Contact : pascal.lardellier@u-bourgogne.fr
Titres parus (sélection) ou à paraître :
Serge Chaumier, L’inculture pour tous. La nouvelle Utopie des politiques culturelles (2010)
Arnaud Sabatier, Critique de la rationalité administrative. Pour une pensée de l’accueil (2011)
Claude Javeau, Trois éloges à contre-courant (2011)
Christophe Dargère, Inconcevable critique du travail (2012)
Elise Müller, Une anthropologie du tatouage contemporain. Parcours de porteurs d’encre (2013)
Alexandre Eyriès, La communication politique, ou le mentir-vrai (2013)
Richard Delaye, Pascal Lardellier (co-dir), L’Engagement, de la société aux organisations (2013)
Stéphane Héas, Christophe Dargère (co-dir), Les porteurs de stigmates. Entre expériences intimes, contraintes institutionnelles et expressions collectives , (2014)
Odile Riondet, Enquête sur la Communication comme science (2015)
Pascal Lardellier (dir.), Erving Goffman, de l’interaction à l’institution (2015)
Loïc Drouallière, Orthographe en chute, orthographe en chiffres. Deux expériences édifiantes (2015)
Alexandre Eyriès, Lectures critiques en communication (2015)
Kathleen Tamisier, Les surdoués passent-ils le bac ? Une enquête sociologique dans l’univers des enfants précoces (2016).
Alexander Frame, Gilles Brachotte et alii, L’université à l’heure des réseaux sociaux : logiques, relations, communautés (2017)
Laurence Lagarde-Piron, Corps à corps infirmiers (2018)
Alain Javeau, L’homme, revu et corrigé (2018)
Pascal Lardellier, Yves Enrègle, Richard Delaye (dir.), Négociations. Techniques, valeurs et acteurs de la négociation (2018).
Yves Enrègle, Pascal Lardellier, Richard Delaye (dir.), Identités. Métamorphoses identitaires à l’ère d’Internet et de la globalisation (2018).
Titre

Frédérique Vianlatte






Pour résister au capitalisme : faisons la sieste
Copyright



















© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87422-7
Exergue


Vivre ce n’est jamais se résigner (Albert Camus)
INTRODUCTION POUR TOUS : POURQUOI RÉSISTER AU CAPITALISME ?
Ce n’est pas parce que l’on a un pied dans la tombe qu’il faut se laisser marcher sur l’autre (François Mauriac)
Être vivant, debout, la tête haute, les sens en éveil. Jouir, pleinement, du temps qui passe. Être soi, être libre. Tout ceci est-il totalement impossible dans notre société ? Pas si sûr !
Vivre ce n’est jamais se résigner. Le philosophe (Albert Camus) a raison même si, trop souvent, vivre c’est juste survivre. Survivre dans un monde dominé par le capitalisme où 1 % des plus riches possède autant que les 99 % restant. Survivre dans un monde où la course au profit anéantit la faune, détruit la flore, appauvrit les sols et détraque le climat. Survivre, c’est déjà résister à la tentation d’arrêter de vivre, à la tentation d’aller voir ailleurs si l’humanité n’y est pas.
Mais résister, ce n’est pas que survivre. Résister veut dire, à l’origine, « Ne pas céder sous l’effet d’une force » . Comment résister à cette force capitaliste qui nous conduit – tous – dans le mur ? Certains, très rares, choisissent de s’exclure du monde, de vivre retirés dans des communautés autogérées, écologiques, libertaires. D’autres, plus nombreux, s’engagent dans un militantisme actif qui dénonce les méfaits du capitalisme tout en mettant en œuvre une autre manière de produire et de consommer. Ils inventent des systèmes d’échanges locaux, mettent en place des monnaies locales, construisent des logiciels libres, redécouvrent une agriculture biologique, achètent leurs produits dans des magasins de commerce équitable, etc. Ils ont l’énergie de vouloir changer le monde.
Mais l’énergie se trouve aussi ailleurs : nous continuons à respirer, à nous glisser dans nos lits à l’heure de la sieste. Nous y inventons nos rêves. Les rêves d’un monde meilleur, plus juste, moins inégalitaire. Les rêves d’une vie où nous nous appartenons pleinement. Une vie où tous les possibles sont ouverts. Une vie où la beauté triomphe enfin : « La plus belle heure de la vie, c’est l’heure de la sieste » (Grégoire Lacroix).
Pour tous ces rêveurs qui, comme nous, se sentent oppressés par le système, mais qui ne veulent pas renoncer à se regarder dans la glace, ce livre se veut une aide. Ni guide spirituel conduisant à la lumière du matin du grand soir ni manuel technique des procédures efficaces d’une résistance virile et guerrière, juste une aide. Une invitation à puiser de la vitalité dans notre colère, un peu de poésie dans le quotidien, beaucoup de plaisir dans cette course éperdue qu’est la vie. Résister c’est vivre, vivre c’est résister.
RIMONS NOS VIES AVANT QU’ELLES NE RIMENT PLUS A RIEN
L’art de faire des vers, dut-on s’en indigner Doit être à plus haut prix que celui de régner. Tous deux également nous portons des couronnes ; Mais, roi je les reçois ; poète tu les donnes. (Charles X écrivant à Ronsard)
Ce monde est fou. Nous produisons de quoi nourrir tous les terriens et pourtant certains meurent de faim tandis que d’autres crèvent d’obésité. Nous adorons des dieux qui nous disent aimez-vous les uns les autres et nous tuons les autres parce qu’ils n’aiment pas le même dieu que nous ! Nous cherchons le royaume de l’amour et découvrons l’empire de l’argent. Nous rêvons d’être libres comme l’air, mais nous sommes esclaves d’une consommation qui nous empêche de respirer. Nous regardons avec envie l’eau de la rivière, mais les pesticides nous interdisent de la boire. Nous avons le feu, mais nous laissons nos frères mourir de froid. Nous nous cherchons, mais nous ne parvenons même pas à trouver l’autre. Tout cela n’a aucun sens ! Justement ! Profitons de ce bordel pour créer notre propre sens. Transformons ces sens interdits en sens inédits, ces vies qui ne riment à rien en poèmes qui rythment tout. La poésie est partout puisque « La poésie n’existe, en réalité, que dans le cerveau de celui qui la voit » (Maupassant). Parlons en vers et pour tous. Ce qui compte n’est plus le sens – le monde n’en a aucun –, mais les sens – tout le monde en a plusieurs. Que nos SMS, nos mails, nos cris et nos douleurs riment, se répondent deux à deux pour dévaler quatre à quatre les marches de l’inattendu. Qu’importe que nos rimes soient pourries puisque c’est pour rire. Nul besoin d’être un poète patenté pour être tenté par la poésie « Tous les individus sont des poètes à des degrés divers » , rappelle justement Tristan Tzara. Faire rimer les mots entre eux, c’est jouer avec le langage et ne plus être le jouet d’une langue que l’on ne maîtrise jamais. Martyriser le langage, c’est échapper à sa condition de dominé linguistique, retrouver un peu de liberté, sentir, un temps, le dieu que nous sommes et que nous pensons, à tort, hors de nous. « Il n’y a pas de poète en moi, il n’y a qu’un petit morceau de Dieu qui pourrait se muer en création poétique » écrivait la jeune Etty Hillesum avant de mourir dans un camp. La mort est toujours au bout du chemin. Prenons en main ce chemin. Réchauffons-le de mots doux, de rimes folles, d’aurores boréales et d’épinards en lézard et, peinards, prenons enfin notre panard. Le monde n’est pas un poème, mais chacun peut faire du monde son poème.
FAISONS LA SIESTE
La sieste est une courtoisie que nous faisons à notre corps exténué par le rythme brutal de la ville (Dany Laferrière)
La sieste permet de lutter contre l’insomnie et prévient les maladies cardio-vasculaires. La sieste permet d’éviter le « coup de pompe » traditionnel du début d’après-midi et assure un plein d’énergie qui permet d’être performant jusqu’au soir. La sieste permet de se ressourcer avant un rendez-vous stressant et améliore les réflexes. C’est vrai, prouvé scientifiquement par moult et moult études, mais on s’en fout !

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