Pourquoi et comment la Yougoslavie a disparu ?
320 pages
Français

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Pourquoi et comment la Yougoslavie a disparu ? , livre ebook

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320 pages
Français

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Description

Cet ouvrage rassemble une série de chroniques écrites année après année durant la période 1979-1991, décrivant la dégradation progressive de la situation intérieure de la Yougoslavie et annonçant pratiquement sa disparition. Ces études éclairent la nature véritable d'un État resté totalitaire depuis son origine et dont le sort était prévisible. La Yougoslavie s'est disloquée pour avoir refusé de suivre le nouveau cours politique amorcé en Europe de l'Est.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 23
EAN13 9782336371863
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Croatica
Croatica
Collection dirigée par Vlatko Marié

Longtemps oubliée et méconnue, l’ancienne nation croate joue à nouveau sa partition dans le concert des nations du monde et d’Europe en particulier depuis l’accession à l’indépendance de la République de Croatie en 1991.
La collection « Croatica » a pour but de faire connaître cette ancienne nation croate, sa culture, son histoire et sa réalité actuelle aux lecteurs francophones d’Europe et d’ailleurs.

Déjà parus

Gabrijela VIDAN, La Croatie, son histoire culturelle, ses liens avec l’Europe, 2014.
Titre
Marc G JIDARA









Pourquoi et comment la Yougoslavie a disparu
*
Chroniques d’une dislocation annoncée (1979-1991)
Copyright

















Composition :
Vlatko MARIĆ



© L’H ARMATTAN , 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72197-2
Dédicace


À la mémoire des victimes de la dictature titiste et du régime totalitaire yougoslave, du martyre de la ville croate de Vukovar et du génocide de Srebrenica
C OMMISSION D’ARBITRAGE DITE “C OMMISSION B ADINTER“ DE LA CONFERENCE POUR LA PAIX EN YOUGOSLAVIE

A VIS N° 1 DU 29 NOVEMBRE 1991 :
“… LA R ÉPUBLIQUE SOCIALISTE FÉDÉRATIVE DE Y OUGOSLAVIE EST ENGAGÉE DANS UN PROCESSUS DE DISSOLUTION”.

A VIS N° 3 DU 11 JANVIER 1992 :
“… LE PROCESSUS DE DISSOLUTION DE LA R.S.F.Y. ABOUTIT À LA CRÉATION D’UN OU PLUSIEURS ÉTATS INDÉPENDANTS.”

A VIS N° 8 DU 4 JUILLET 1992 :
“… L A C OMMISSION CONSTATE QUE… LE PROCESSUS DE DISSOLUTION EST ARRIVÉ À SON TERME … LA R.S.F.Y. N’EXISTE PLUS”.
AVERTISSEMENT
Cet ouvrage reprend une série de chroniques parues entre 1979 et 1991 à l’ANNUAIRE EUROPÉEN D’ADMINISTRATION PUBLIQUE, édité par le Centre National de la Recherche Scientifique. Cette revue, consacrée à l’étude sous toutes leurs facettes des administrations publiques de divers pays européens dont la Yougoslavie, outre les chroniques annuelles portant sur la vie administrative, a également publié des études thématiques résultant des travaux des Colloques organisés périodiquement par le Centre de Recherches Administratives, au sein de la Faculté de droit et de science politique de l’Université de Droit, d’Economie et des Sciences d’Aix-Marseille.
Les chroniques consacrées à la Yougoslavie sont ici reproduites intégralement, telles quelles ont été rédigées à l’origine. Elles n’ont fait l’objet d’aucune adjonction ni suppression. Seules ont été apportées aux textes initiaux des corrections mineures touchant à l’orthographe, notamment celle des noms propres qui sont mentionnés dans leur version originale et non plus phonétique ou francisée, ainsi que des modifications de forme en vue d’une présentation d’ensemble harmonisée et uniforme. L’unique rajout concerne les intitulés donnés à chacune des chroniques annuelles, afin d’en résumer et d’en synthétiser le contenu, permettant ainsi de suivre les évolutions qu’ont connues les institutions administratives et constitutionnelles, ainsi que la vie politique intérieure yougoslaves.
L’auteur
AVANT-PROPOS
Les chroniques rassemblées dans ce volume, couvrent une période allant de la veille de la mort du maréchal Tito survenue en 1980, à la dislocation de la fédération yougoslave en 1991, qui a suivi celle de deux autres États communistes de nature fédérale, la Tchécoslovaquie et l’U.R.S.S., mais dont la disparition n’a pas été aussi dramatique.
Rares ont été à l’époque, en France en particulier, les travaux abordant les problématiques yougoslaves sous l’angle juridique, administratif et constitutionnel, et dans leurs aspects de politique intérieure touchant notamment aux rapports entre les nations constituant le conglomérat yougoslave. Or, ces prises de vue étaient indispensables à une bonne compréhension des faits et à une anticipation salutaire des événements, qui, lorsqu’ils se sont produits, ont suscité à la fois l’étonnement et l’incrédulité de la part de bien des commentateurs, ignorants des ratés du système yougoslave trop complaisamment occultés, refusant d’identifier le caractère dictatorial du “yougoslavisme“ et la nature totalitaire de son régime.
À travers ces chroniques, il est possible de suivre la pente fatale sur laquelle était engagée l’ex-Yougoslavie, les dérives du système fédéral, la dégradation de la situation intérieure dans tous les domaines, la montée des tensions, l’artificialité de la vie commune. Les velléités de réformes successives, de l’État, de son économie et de son administration, ainsi que du parti unique, ont progressivement révélé les dangers à venir liés aux tendances profondes qui ont toujours miné ce pays, obéré son existence, et qui ont fini par compromettre la paix dans cette partie de l’Europe.
Les analyses livrées année après année, étaient essentiellement centrées sur les activités administratives et leurs transformations, étant entendu toutefois, qu’en régime communiste l’État et l’administration ne sont que les autres noms d’un parti omniprésent et omnipotent. La focalisation des commentaires sur les aspects administratifs et institutionnels, ne pouvait évacuer les aspects strictement politiques du système yougoslave, tributaire au premier chef des rapports entre des nations qui depuis les origines de la Yougoslavie ont été rassemblées sans y avoir jamais librement consenti, plutôt par la volonté des grandes puissances européennes après 1918, et sous la férule d’un dictateur et d’un parti imposant une idéologie totalitaire, mais utilisant habilement l’affrontement Est Ouest après 1945, et dont le non-alignement allégué, les discours tiers-mondiste et autogestionnaire séduisaient les uns, alors que leurs pratiques réelles liberticides comme ailleurs dans le communisme rassuraient les autres sur la véritable nature du régime.
Ces rappels d’un passé pas très éloigné sont essentiels pour dresser le bilan sincère de l’expérience yougoslave, définitivement vouée à l’échec, dont bien des éléments tragiques restent cependant occultés, qu’il faudra bien un jour mettre à nu, et que l’histoire et la construction européennes ne sauraient continuer à ignorer, pour éviter la répétition du désastre qui a marqué la fin du siècle dernier, sachant que ce même siècle a été marqué à son début par une première conflagration aux dimensions mondiales, dont la survenance mettait déjà en cause les mêmes acteurs et les mêmes projets.
À un moment où certains pourraient être nostalgiques de la Yougoslavie, il n’est pas inutile de revenir sur quelques réalités de ce pays et de son régime, qui sont trop souvent éludées. En outre, comment ne pas voir les similitudes frappantes existant entre le scénario guerrier qui s’est joué en ex-Yougoslavie à l’encontre de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine, et ce qui se passe en Ukraine, à l’instigation de Vladimir Poutine. Non seulement il a accueilli et couvert certains responsables du drame yougoslave (comme le général Veljko Kadijević soustrait à la justice internationale et récemment décédé), mais encore il a accepté la venue de “volontaires“ arrivés de Serbie pour prêter main forte aux milices séparatistes. Nostalgique de la défunte Union Soviétique, il rêve, lui aussi, d’une “Grande Russie“, au prix de l’annexion de territoires d’États voisins, en manipulant les minorités russophones qui y sont installées de plus ou moins longue date. C’est encore la paix en Europe qui est en jeu, et c’est toujours les mêmes prétextes et la même stratégie qui sont à l’œuvre, au nom d’un rêve de grandeur anachronique et ravageur.
Le 18 Novembre 2014
Année 1979 1 La fin de l’ère titiste : le système yougoslave en voie de recentralisation
I – LES PROBLÈMES POLITIQUES
L’année écoulée a connu deux temps forts qui ont marqué profondément l’action et l’évolution administratives en Yougoslavie, sinon directement tout au moins par ricochet, en raison de la polarisation de la vie administrative qui en a résulté et de leur répercussion sur les règles et la pratique autogestionnaires en général et sur les processus en vigueur dans l’ordre administratif en particulier La vie publique tout entière a résonné en effet, des échos de la mise en place progressive des directions collégiales, là où

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