Refonder la démocratie en Afrique pour la bonne gestion du bien commun
160 pages
Français

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Refonder la démocratie en Afrique pour la bonne gestion du bien commun , livre ebook

160 pages
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Description

L'inégale répartition des biens et leur confiscation par un petit groupe au détriment de la majorité qui vit dans la misère sont la preuve d'une mauvaise gestion du bien commun en Afrique. Cet ouvrage a le mérite de proposer un modèle politique, - l'Etat fort - fondé sur l'application rigoureuse des lois et le renforcement des institutions étatiques pour apporter des solutions adéquates là où la démocratie, telle que perçue aujourd'hui, a échoué. Mais ce modèle politique, pour assurer la réussite de sa mission, devra compter sur une bonne dose d'éthique que nous avons appelée « l'éthique de l'altérité ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2019
Nombre de lectures 12
EAN13 9782336878607
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Études africaines »

Collection « Études africaines » dirigée par : Denis Pryen

Forte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection Études africaines fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc.
Titre

Dieudonné Eniyankitan Olabiyi OTEKPO










REFONDER LA DÉMOCRATIE EN AFRIQUE POUR LA BONNE GESTION DU BIEN COMMUN
Copyright


























© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
EAN Epub : 978-2-336-87860-7
Dédicace


Aux personnes victimes d’injustices sociales en Afrique et partout ailleurs dans le monde, À mes chers parents, Maturin OTEKPO et Emilienne ADEGOGOUN, de regrettée mémoire.
À mes très chers frères,
Aux confrères salésiens de ma province et d’ailleurs,
Je dédie cet ouvrage.
Exergue

L’exploration du concept de bien commun nous a toujours préoccupé et nous a motivé à nous lancer dans la recherche. L’aboutissement de ce travail de recherche n’aura été possible si nous n’avions pas eu le soutien et l’encadrement du professeur émérite Albert Nouhouayi à qui nous adressons nos sincères remerciements pour sa disponibilité et ses conseils édifiants. Nous adressons notre sincère reconnaissance aux autorités et enseignants de l’Université d’Abomey-Calavi et de l’Institut Supérieur de Philosophie et de Sciences Humaines (ISPSH) Don Bosco qui ont suscité en nous le goût de la recherche et du travail bien fait. De façon particulière, nous voudrions dire un sincère merci à nos frères qui nous ont accompagné de leurs conseils et nous ont soutenu dans l’achat des documents. Nous n’oublions pas nos confrères qui ont toujours eu une attitude bienveillante à notre égard surtout le père Manolo Jimenez qui, en tant que supérieur, nous a recommandé de poursuive nos études en vue d’une thèse de doctorat. Nous sommes particulièrement redevable à ceux qui, parmi eux, ont lu le travail et ont fait leurs apports. Enfin, à Dieu, nous rendons toute grâce. Il a voulu, par sa providence, que toutes ces personnes interviennent dans notre vie. À Lui toute Grâce.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Il revient à Aristote d’avoir fortement influencé la réflexion sur le bien commun dans la tradition philosophique jusqu’à Thomas d’Aquin et ses disciples. Chez lui, la condition nécessaire et suffisante du bien est la vertu. En effet, l’homme bon et vertueux, dans la logique aristotélicienne, c’est celui qui agit comme il le faut et quand il le faut, à savoir adéquatement, à bon escient. Il est pénétré de sagesse, fuit l’excès et le manque. C’est un être mesuré. En tant qu’habileté par la raison, il est réfléchi ; ce qui l’amène à agir toujours avec modération. Aristote pense que « le bien propre à l’homme consiste dans une activité de l’âme conformément à la vertu […] dans une vie accomplie jusqu’au bout. Car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni même un seul beau jour, et un seul jour, un seul instant, ne suffisent à produire félicité et bonheur 1 ». Chez lui, le bien coïncide avec la vertu qui traduit une disposition habituelle de l’individu, un mode d’être propre au sujet. C’est dire qu’un acte isolé vertueux ne constitue pas encore la vertu. C’est au regard de la conduite habituelle de l’individu qu’on peut dire qu’il est vertueux.
En évoquant le concept de bien commun, Aristote pense qu’il s’apparente au bien suprême qui est la finalité de la société politique :
Toute communauté est constituée en vue d’un certain bien (car c’est en vue de ce qui leur semble un bien que tous les hommes font tout ce qu’ils font), c’est le bien suprême entre tous que vise celle qui est la plus éminente de toutes et qui contient toutes les autres, or c’est elle que l’on appelle la cité, c’est-à-dire la communauté politique 2 .
Le bien commun est donc l’accomplissement vers lequel tend la société humaine. Savoir discerner ce point d’équilibre est de l’ordre de la sagesse. Ce bien suprême dont parle le stagirite est le bonheur. Pour Aristote, le bonheur est le Souverain Bien, ce en vue de quoi nous faisons tout ce que nous faisons. Il est le but ultime de toutes nos actions, qui ne sert de moyen pour aucune fin ou bien ultérieur(e). Il est donc encore une fin parfaite, qui n’est jamais moyen pour autre chose. On ne veut pas être heureux pour autre chose que le bonheur lui-même 3 . Il se distingue des fins partielles 4 , c’est-à-dire des fins qui, à leur tour, deviennent des moyens en vue de fins plus élevées (par exemple la richesse). Le bonheur est la fin la plus haute, une fin que l’on recherche pour elle-même, une fin en soi, ce qui nous comble.
Le concept de bien commun a aussi été au centre des réflexions de Thomas d’Aquin. Même si la question n’a pas été profondément abordée dans la Somme théologique , il entreprendra d’en apporter quelques éclaircissements dans le Traité des lois, un des chapitres du document précité. Chez Thomas d’Aquin, la loi est formée par l’ensemble des dispositions édictées par l’autorité légitime. Elle n’oblige toutefois que si elle est conforme à la raison. Pour son application, le critère que choisit l’interprète médiéval est celui de l’ordination au bien commun 5 . La loi n’est pas au service d’un groupe mais au service de tous, et ce faisant, elle assure la coexistence des différentes composantes de la société. D’ailleurs, écrit Thomas d’Aquin, « qui se soucie du bien de la multitude contribue par le fait même à son propre bien, car le bien personnel ne saurait se réaliser sans le bien commun, que ce soit celui de la famille, de la cité ou de la nation 6 ». Mais, ce sont surtout ses disciples qui tenteront de mieux expliquer le concept. On comprend donc que le bien commun ne semble pas intéresser Thomas d’Aquin. Dans sa Somme théologique , il nous présente cinq preuves de l’existence de Dieu. La cinquième a trait à notre sujet, puisqu’elle argumente à partir de la cause finale qui est Dieu sous la perspective du Bien. Gilson résume ainsi l’argumentation de l’Aquinate :
Il est impossible que des choses contraires et disparates s’accordent et se concilient dans un même ordre, soit toujours, soit le plus souvent, s’il n’existe un être qui les gouverne et qui fasse que toutes ensemble et chacune d’elles tendent vers une fin déterminée. Or nous constatons que dans le monde, des choses de nature diverse se concilient dans un même ordre, non point de temps à autre et par hasard, mais toujours et la plupart du temps. Il doit exister un être par la providence duquel le monde soit gouverné, et c’est lui que nous appelons Dieu 7 .
Dans le texte de la Somme Théologique , à la différence de celui du Contra Gentiles 8 où l’argumentation parallèle des preuves de l’existence de Dieu est donnée par le docteur angélique, il est précisé que cette providence ordonnatrice du monde est vue d’abord comme une intelligence plutôt que comme un souverain Bien. Lorsqu’on consulte le traité des lois de la même Somme théologique , on constate que la loi divine inspire directement l’homme qui apparaît davantage comme un sujet religieux que comme un citoyen. Si le bien commun est mentionné, il apparaît imparfait et subordonné. Le texte cité ici l’illustre à merveille. Dans le traité des lois, Thomas d’Aquin 9 se demande : « Une loi divine était-elle nécessaire ? » Quatre arguments sont présentés pour répondre positivement à la question :
Le plus intéressant pour notre sujet est le quatrième argument : Saint Augustin que l’aquinate évoque, dit que la loi humaine ne peut punir ni proscrire tout ce qui se fait de mal, car, en voulant extirper tout le mal, on ferait disparaître en même temps beaucoup de bien et on mettrait obstacle à l’utilité du bien commun. Aussi pour qu’aucun mal ne demeure impuni et non proscrit, il fallait qu’une loi divine fût surajoutée en vue d’interdire tous les péchés. I

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