Retour de flamme en Côte d Ivoire
265 pages
Français

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Retour de flamme en Côte d'Ivoire , livre ebook

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Description

Les populations de la Côte d'Ivoire prennent conscience que l'avenir prospère qu'elles n'avaient cessé d'attendre et d'espérer n'aura pas lieu. Le regard et le point de vue développés dans cet ouvrage sont ceux d'une association française qui est restée aux côtés de ses partenaires ivoiriens aussi longtemps que possible. A la lumière des expériences de terrain, des hypothèses sont formulées sur les raisons des échecs successifs. Les causes avancées sont économiques, structurelles, événementielles, culturelles également.

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Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 136
EAN13 9782296688087
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Retour de flamme en Côte d’Ivoire
FIRA DUBINSKY
Retour de flamme en Côte d'ivoire
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-10433-4 EAN : 97822960104334
SOMMAIRE
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CHAPITRE I : ABIDJAN – KOUMASSI ----------------------------------- 31
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CHAPITRE 2 : - AN 2000 - LE TEMPS DES MILITAIRES ET DE LA RUPTURE ANNONCEE : BLUFF ECONOMIQUE ET SCANDALES FINANCIERS --------------------------------------------------------------------103
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CHAPITRE 3: ETRANGE VOYAGE: L'ATTENTE ET LA PEUR 137   !               )   *!    ! *) "   !               
CHAPITRE 4 :P REMIERE RENCONTRE AVEC LA VILLE D’ABIDJAN : LA VILLE LA « MOINS AFRICAINE DU CONTINENT ». -----------------------------------------------------------------175 5
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CHAPITRE 5 : -YOPOUGON : VERSION AFRICAINE DU QUARTIER «HORS LES MURS».------------------------------------------195
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CHAPITRE 6:LES PROBLEMES D’EAU POTABLE DES VILLAGES DE LA VALLEE DE LA ME SONT ETROITEMENT LIES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES. -------------------------219
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CONCLUSION D’UNE HISTOIRE QUI CONTINUE SANS NOUS 245
ANNEXES ----------------------------------------------------------------- 257
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AVANT-PROPOS
Ce qui allait survenir pouvait se lire dans la vie quotidienne des habitants. La descente aux enfers était perceptible. Le pays alignait triomphalement ses performances de premier producteur mondial de cacao et de septième producteur mondial de café. Mais ne semblait trouver aucune solution aux problèmes de pauvreté et aux ambitions d'une population jeune de plus en plus nombreuse. Abidjan, encore un village en 1900, était devenue un siècle plus tard, une mégalopole de près de trois millions d'habitants. La crise du logement ne semblait pas devoir trouver une solution à court terme. Des frontières poreuses continuaient à laisser passer les populations désemparées des pays voisins. Malgré ses difficultés croissantes, la Côte d'Ivoire continuait à faire figure d'eldorado. Les Burkinabés, cultivateurs des terres du nord et de l'ouest du pays, étaient coincés entre une population autochtone, toujours prête à leur faire jouer le rôle de bouc émissaire et leur pays d'origine qui ne souhaitait pas leur retour. Au Ghana, « le réajustement structurel » avait entraîné une augmentation du chômage et une grande paupérisation de la population. Il s'en était suivi des lois qui restreignent les libertés publiques, auxquelles avaient répondu dans la période 1993-1994 une agitation politique et sociale et des affrontements meurtriers. En Guinée aussi le nombre des sans-travail explosait. Le Fond Monétaire International avait suspendu son aide. L'élection du général Conté avait été marquée par des violences de rue. Et en 1993, on a assisté à une ethnicisation des partis politiques, des manifestations et des répressions sanglantes. La radio locale ivoirienne diffusait des informations sur la situation au Liberia avec en bruit de fond les tirs d'armes automatiques des combattants. La radio captait des messages de haine et des témoignages déchirants. Mes hôtes semblaient vouloir ignorer ce qui se passait à leurs frontières. Ils avaient l'air de s'y être habitués. De 1991 à 1993, les combats pour le contrôle de Monrovia se poursuivaient. Malgré les accords de paix, Charles Taylor occupait 7
encore 90 %du territoire. Les populations meurtries par les massacres et la famine tentaient de fuir. De l'ouest pouvait survenir tous les dangers tandis qu'au nord le Burkina Faso accueillait volontiers des opposants en fuite. Les Ivoiriens ne semblaient pas s'en émouvoir. Plus occupés par leurs problèmes de sécurité intérieure et le surpeuplement de leur capitale économique. Le feu des conflits sociaux couvait dans toutes les couches de la société. Le service de la dette extérieure et les plans structuraux imposés par les institutions financières internationales plombaient lourdement l'économie du pays et rendaient sa marge de manoeuvre très étroite. Les grands comme les petits projets auxquels nous nous sommes associés étaient des tentatives de colmater les brèches qui s'ouvraient de tous côtés. L'ordre choisi pour expliquer la nature de nos chantiers ne suit pas la chronologie de mes séjours en Côte d'ivoire. Le texte est construit en flash back. La commune de Koumassi, que j'ai pu approcher et étudier en 2002 est au commencement. Tout y était plus clair, plus « transparent », plus compréhensible, plus logique, plus rationnel, plus accessible à la compréhension d'une technicienne occidentale. Mes découvertes, mon appréhension du terrain, à Yopougon et dans la vallée de la Mé dont il est question ensuite, ont commencé en 1993, donc dix ans plus tôt. Elles ont été à la fois fascinantes et douloureuses. Plus difficiles à revivre, elles m'ont laissé un goût amer et un profond sentiment de malaise. La forme du récit qui me donne l'occasion de relater toutes les circonstances de mes séjours en Côte d'ivoire me permet de renouer les fils qui ont tissé les rapports pleins de malentendus entre les ONG ivoiriennes et l'association française pour laquelle j'agissais en qualité de présidente. Le récit circonstancié, est un ultime effort de décryptage de ce qui s'est réellement passé. Il interroge ceux qui prendront connaissance de ces questions restées sans réponse. Ont-ils eux aussi rencontré cette Afrique ambiguë qui freine le 8
développement depuis si longtemps et qui porte sa part de responsabilité dans le retour de flamme ? Cette Afrique qui souhaite qu'on la laisse seule trouver les voies d'une modernité spécifique et originale. Cette Afrique qui demande que les bailleurs de fonds lui donnent les moyens d'entrer, enfin, dans l'économie mondialisée du 21ème siècle. J'ai momentanément abandonné la forme des rapports techniques semblables à ceux que j'ai toujours rédigé dans le cadre de ma profession d'urbaniste commercial et de chercheur en sociologie de la ville pour emprunter celle du reportage et du témoignage parce qu'elle m'a semblé pouvoir mieux rendre compte de la réalité vécue. Mon histoire avait commencé à Strasbourg. Un collègue fonctionnaire de la Communauté Urbaine s’était déchargé sur moi de ce qu’il considérait comme une corvée. Pas plus que lui, je ne connaissais la Côte d’ivoire. Je n’avais fait que des courts séjours dans les pays voisins mais je savais que ce continent exerçait sur moi une attirance que je n’arrive toujours pas à m’expliquer. Mais qu'importe ! J’ai expliqué à la personne qui était à cette date, stagiaire à l’IRCOS les activités du service de Développement Social Urbain. Et ce jour-là a commencé une aventure qui ne m'a pas laissée indemne. La démarche de ce fonctionnaire ivoirien chargé du développement décentralisé auprès du ministère de l'intérieur de la république de Côte d'ivoire, entrait dans une stratégie de prise de contact avec les interlocuteurs qui en Alsace allaient se montrer intéressés par son pays. Le maire sortant, Marcel Rudloff, l’avait reçu à sa table la semaine précédente et la Conseillère municipale, chargée des relations extérieures dans la nouvelle équipe mise en place par Catherine Trautmann, lui avait promis une convention de partenariat avec la ville de Benjerville. La conjoncture faisait qu’à cette époque, dans les années 1990, les services des institutions locales et européennes ouvraient volontiers leur porte à la Côte d’ivoire. Notre influence était limitée, nos moyens aussi mais le projet qui naquit du partenariat de l’association française et de l’ONG ivoirienne emportait facilement l’adhésion de principe des administrations auxquelles nous nous adressions.
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Elle me permet aujourd'hui d'expliquer de façon concrète à partir d'exemples issus du terrain à quelles difficultés les Ivoiriens sont confrontés. Et peut-être de trouver le moyen d'expliquer pourquoi les chemins empruntés étaient tellement sinueux et pourquoi tout semblait si contradictoire. La période pendant laquelle se déroule l'histoire des missions associatives qui m'ont permis de connaître des aspects peu connus de l'histoire au présent de ce pays, s'étend sur la dernière décennie du vingtième siècle et les premières années du vingt et unième. J'y suis allée pour chercher les éléments qui allaient me permettre de monter des dossiers en vue de promouvoir des actions de développement modestes mais bien délimitées dans l'espace et le temps. Il s'agissait au départ de centrer les efforts sur les secteurs dans lesquels les militants qui ont été à l'origine de l'initiative avaient le plus d'expérience : ceux qui ont trait à l'écologie urbaine. Le sujet principal c'est la ville d’Abidjan et les territoires qui entretiennent des liens étroits avec elle. Principalement les quartiers d'habitation de la population aux revenus modestes. Il y sera beaucoup question de Yopougon, une partie très peuplée de la ville qui est sortie de l'anonymat d'abord à cause d'événement tragiques liés aux élections présidentielles, puis pour la diversité d'origine de ses habitants et la menace que cela pouvait paraître représenter (Dioulas) pour les dirigeants d'un pays que la guerre avait coupé en deux. Il s'étendra longuement sur la commune de Koumassi, commune qui a accueilli des vagues successives de « déguerpis » dans la zone dite au sud des deux ponts. Des migrations anciennes puisque les premières datent de l'époque des travaux du port et du percement du canal de Vridi: un ouvrage qui avait été inauguré par Houphouët Boigny en compagnie d'un ministre français qui n'était autre que François Mitterand. Il y sera question de la ville balnéaire de Grand Bassam qui a toujours eu une vie complémentaire à celle d'Abidjan et qui fut la première capitale coloniale de la Côte d'ivoire. Il donnera beaucoup d'importance à une vallée directement polarisée par Abidjan et qui représente une autre forme de complémentarité avec la capitale économique.
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