Tribalisme, idéologie et jeu politique au Cameroun de 1951 à 2018

André Mbeng

Description

Le jeu politique en Afrique est difficilement séparable du tribalisme, ce dont le Cameroun est une parfaite illustration. Cet ouvrage ouvre un petit pan de voile sur les nébuleux rouages du jeu politique à la camerounaise, et invite à des pratiques éthiques tous ceux, acteurs et observateurs qui souhaitent en savoir un peu plus, ou entreprendre une action politique au Cameroun. En effet, pour inverser la tendance à long terme et se détacher d'un tribalisme bien ancré, il sera nécessaire d'opérer un changement profond dans les mentalités.

Sujets

• Politique
• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 10 septembre 2019
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782140129803
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le jeu politique en Afrique est difficilement séparable du tribalisme, ce dont le Cameroun est une parfaite illustration. À titre d’exemple, ne maîtrisant pas les rouages tribaux du Cameroun, Madame Frances Cook, ancien ambassadeur américain à Yaoundé en 1990-1991, et le cabinet international de consultance SzlavikHogan and Miller ont essayé d’appliquer les méthodes de lobbying pacifistes américains au Cameroun entre 1990 et 1992 pour faire pencher la balance au profit des sociaux démocrates du Front social démocrate, un parti de l’opposition de gauche, contre la droite au pouvoir à Yaoundé depuis 1957, sans succès. Rien d’étonnant, si l’on admet que la logique politique camerounaise serait, selon l’auteur du présent ouvrage, à 75 % tribale. Cet ouvrage ouvre un petit pan de voile sur les nébuleux rouages du jeu politique à la camerounaise, et invite à des pratiques éthiques tous ceux, acteurs et observateurs qui souhaitent en savoir un peu plus, ou entreprendre une action politique au Cameroun. En effet, pour inverser la tendance à long terme et se détacher d’un tribalisme bien ancré, il sera nécessaire d’opérer un changement profond dans les mentalités.

En couverture : la balance déséquilibrée symbolise ici ce que l’auteur pense de la position actuelle de la balance de la Justice de la République, présente sur les armoiries du Cameroun.

ISBN : 978-2-343-17857-8 24,50

André M

André M BENG

Tribalisme, idéologie et jeu politiqueau Cameroun de 1951 à 2018

POINTS DE VUE

Tribalisme, idéologie et jeu politique au Cameroun de 1951 à 2018

Points de vue Collection dirigée par Denis Pryen Dernières parutions Raoul NKUITCHOU NKOUATCHET,Le Cameroun contre sa diaspora, 2019. Rameau d’Olivier KODIO,Dire le Tchad, Réflexion sur un pays embourbé, 2019. Stéphane B. ENGUÉLÉGUÉLÉ,Gouverner l’urgence politique camerounaise, 2019. SAULET SURUNGBA Clotaire,République centrafricaine : la parenthèse Séléka. Chroniques d’une coalition d’obédience musulmane au pouvoir, 2019. TOMPTE-TOM Enoch,Comprendre la violence en République centrafricaine, 2019. SHANDA TONME,Femme, maternité et préjudices sociétaux. Anthropologie des souffrances féminines. Segments d’autobiographie, 2018. Clotaire SAULET SURUNGBA,La centrafricanité, antidote à la crise, 2018. Jean Clair MATONDO,Congo. Toujours les mêmes, 2018. SHANDA TONME, SINDJOUN POKAM, Thomas TCHATCHOUA & Anselme NZOKO,L’Université des Montagnes poursuit son chemin, 2018. SHANDA TONME,L’obsession du complot bamiléké. Ma rencontre avec Jean Fochivé. Mémoire des années de braise au Cameroun. Fragments d’autobiographie politique,2018. Salah EL GHARBI,La « Cause palestinienne », cette malédiction arabe, 2018. Venant Fali NGALIKPIMA,Cinquante-six ans après, que reste-t-il de Patrice Emery Lumumba ?, 2017. Flory E. KABONGO KAPENDA, L’échec du paradigme de l’État moderne en RDC Le projet d’un pacte social, 2017. Augustin RAMAZANI BISHWENDE,La démocratie doit s’inventer en Afrique, 2017. Augustin RAMAZANI BISHWENDE,Le Kivu balkanisé, Miroir d’une mondialisation mafieuse, 2017. Paulin HOUNSOUNON-TOLIN,Droits de l’homme et droits de la femme, Regard historique, philosophique et politiqueou évidence d’une secondarité, Nouvelle édition,2017. Alphonse NDJATE OMANYONDO N’KOY,L’audace congolaise. Perspectives à partir de l’élection de 2006 en RDC, 2017. Laurent LWANGA FALAY,La pensée du philosophe Kä Mana.Redynamiser l'imaginaire africain,2017. Noël Bertrand BOUNDZANGA,Le Gabon, une démocratie meurtrière, 2016. Paulin HOUNSOUNON-TOLIN,Droits de l’homme et droits de la femme, Regard historique, philosophique et politiqueou évidence d’une secondarité, 2016

André M BENG Tribalisme, idéologie et jeu politique

au Cameroun de 1951 à 2018

Du même auteur Ne faut-il pas exorciser l’Afrique noire ? L’Harmattan, 2015. La pratique de l’opéra en Afrique, l’Harmattan, 2010.

Recueil de chansons épiques d’Afrique, l’Harmattan, 2008.

Recueil de chansons épiques du peuple bassa du Cameroun,

l’Harmattan, 2006.

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17857-8 EAN : 9782343178578

Au Sultan Njimoluh Njoya Seidou, roi des Bamoun au Cameroun de 1933 à 1992,ainsi qu’à son oncle Arouna Njoya, ministre et collaborateur du tout premier président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, pour leur rôle important joué en termes d’organisation, d’accueil et de parlementarisme de couloirs en1961, lors de la conférence-dialogue sur la réunification entre les acteurs politiques du Cameroun anglophone et du Cameroun francophone.

A Sadou Hayatou, ancien Premier Ministre du Cameroun, précocement disparu de la scène politique pour raison de santé, er finalement décédé le 1 août 2019, pour son rôle important joué comme modérateur de l’unité de dialogue (la tripartite) en1991, sur les règles du jeu du multipartisme (re)naissant entre les acteurs politiques camerounais.

Au Chairman Ni John Fru Ndi, président du Front social démocratique (SDF),un parti politique de la gauche camerounaise, pour son courage dans les marches de revendication de1990-1991ayant modifié les rapports de force nécessaires à la convocation du dialogue pour fixer les règles du jeu du multipartisme (re)naissant au Cameroun.

AVANT-PROPOS Voici ce qui m’a poussé à écrire le présent ouvrage contre le tribalisme, et en faveur de l’idéologie, la sincérité du scrutin et le fair- play dans le jeu politique camerounais.

 En 1990, « », avec la chute du mur de Berlin enle vent de l’Est 1989, arrive au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique. Le multipartisme, suspendu en 1966 par le pouvoir de Yaoundé au profit d’un seul parti unique du centre droit, l’Union Nationale Camerounaise (UNC), est de retour. L’Union des Populations du Cameroun (UPC), le tout premier parti politique camerounais, un parti de gauche créé en 1948, chef de file de l’opposition camerounaise depuis 1957, renaît de ses cendres, toutes tendances confondues. Toute ma famille y milite comme on devait s’y attendre du fait de son propre passé politique lié à la gauche, sauf ma mère qui se méfie globalement de la politique, et moi qui milite à droite.

 Mon engagement de militant à droite au plan idéologique (dans l’UNC depuis 1978, puis dans le RDPC –Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais – né des cendres de l’UNC depuis 1985), est d’abord le fait d’un hasard de proximité avec un voisin de quartier, membre de la communauté ethnique bamiléké, président d’un comité de base UNC, qui m’amène à m’intéresser à la politique. Cet engagement à droite se conforte par la suite pendant mes études universitaires entre 1978 et 1982, et du fait de la position de ma mère qui ne garde pas un bon souvenir de l’UPC pendant la guerre d’indépendance entre 1955 et 1959.

 Aussi, je me sens tout à fait à l’aise pour confronter mes idées de centre-droite à celles de la gauche. Mon rêve démocratique d’une adversité politique gauche-droite au Cameroun se concrétise enfin… Je crois. Ce sont alors des séances de « passes d’armes » terribles entre ma famille que je traite de rouge gauchiste (le drapeau de l’UPC est rouge), et moi. Celle-ci m’accuse en retour d’être un perdu parmi les Bétis (un

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