Un Québec exilé
146 pages
Français

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Description

Le Québec vit en quelque sorte une situation d’exil intérieur dans le Canada. Jamais, depuis plus de cinquante ans, le Québec n’a été si peu présent dans les cercles du pouvoir à Ottawa, tant au sein du cabinet du premier ministre Stephen Harper que dans la haute fonction publique et dans les instances principales. Collectivement, jamais la voix du Québec n’a compté pour si peu, constate le professeur Guy Laforest.
Le Québec souffre de ne pas être reconnu adéquatement dans le Canada. Et cette situation inconfortable a des effets négatifs sur la capacité des Québécois de se comporter comme une nation hospitalière. Il faudra se battre simultanément sur deux fronts, propose Guy Laforest : approfondir notre débat interne par l’adoption d’un régime de laïcité équilibrée sur fond d’«interculturalisme d’espoir», tout en cherchant à mettre fin à cet exil intérieur par des aménagements à la Charte canadienne des droits et libertés.
Après avoir dressé une fresque interprétative des questionnements identitaires au Québec et au Canada, l’auteur s’attarde sur la théorie politique du fédéralisme canadien et sa pratique. Dans la dernière partie de l’ouvrage, Guy Laforest explore la thématique de la liberté politique du Québec dans le cadre canadien depuis 1982. Le Québec est-il collectivement pris dans une sorte de camisole de force ou jouit-il de suffisamment d’autonomie pour transformer les principes de son association constitutionnelle avec ses partenaires

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 août 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764427637
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur

Pour la liberté d’une société distincte , Les Presses de l’Université Laval, 2004.
De l’urgence , Boréal, 1995.
De la prudence , Boréal, 1993.
Trudeau et la fin d’un rêve canadien , Septentrion, 1992.




Projet dirigé par Pierre Cayouette, éditeur en collaboration avec Raphaelle D’Amours, adjointe éditoriale

Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Sylvie Martin et Diane-Monique Daviau
En couverture : Illustration réalisée à partir d’une image de © Vector pro/shutterstock.com
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec–Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres–Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Laforest, Guy
Un Québec exilé dans la fédération : essai d’histoire intellectuelle et de pensée politique
(Débats)
ISBN 978-2-7644-2761-3 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2762-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2763-7 (ePub)
1. Relations fédérales-provinciales (Canada) - Québec (Province). 2. Fédéralisme - Canada. 3. Québec (Province) - Politique et gouvernement - 21 e siècle. I. Titre. II. Collection : Débats (Éditions Québec Amérique).
FC2926.2.L33 2014 971.4’05 C2014-941023-9

Dépôt légal : 3 e trimestre 2010.
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
www.quebec-amerique.com






TABLE DES MATIÈRES
Introduction
CHAPITRE 1
L’identité politique du Canada et la question du Québec
CHAPITRE 2
La commission Bouchard-Taylor et la place du Québec dans la trajectoire de l’État-nation moderne
CHAPITRE 3
Lord Durham, le Canada français et le Québec : se souvenir du passé, imaginer le futur
CHAPITRE 4
L’utilité et les défis du fédéralisme au XXI e siècle
CHAPITRE 5
Fondements, complexité et ampleur du déficit fédératif au Canada
CHAPITRE 6
Claude Ryan et la figure de Pierre Elliott Trudeau
CHAPITRE 7
André Burelle et l’articulation d’une pensée fédéraliste authentique au Québec
CHAPITRE 8
Plus de détresse que d’enchantement : les négociations constitutionnelles de novembre 1981 vues du Québec
CHAPITRE 9
L’État canadien et la liberté politique du Québec : pour un débat entre Seymour et Tully
CHAPITRE 10
L’exil intérieur des Québécois dans le Canada de la Charte
Remerciements


Introduction
La Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, où j’ai le bonheur d’enseigner depuis 1988, célèbre en 2013-2014, le soixante-quinzième anniversaire de sa fondation. Que de chemin parcouru dans l’accomplissement des quelques idées de base, toutes simples, du père Georges-Henri Lévesque, représentant d’un certain courant éclairé dans le catholicisme canadien-français et québécois ! Le père Lévesque croyait à l’existence d’un lien entre la liberté de la culture et la culture de la liberté. La culture de la liberté est une culture de l’exigence, une culture de l’effort pour les citoyennes et citoyens, de même que pour les gouvernements et les dirigeants politiques. Elle exige des paroles, comme elle exige des actions, et tout cela dans une vigilance incessante. Quand la culture de la liberté s’épanouit dans une société, cette dernière, en règle générale, jouit de la liberté de la culture, propice à l’expression, à la réflexion, à la créativité. Quelque deux ans avant la fondation de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, dans les premiers mois du régime Duplessis, un crucifix fut installé derrière le fauteuil du président de l’Assemblée nationale. Comme le rappelait l’historien Jean-Guy Pelletier dans le Bulletin de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec en 1988, cette initiative, due au ministre Albiny Paquette, était connotée politiquement 1. . Cette décision fut prise quelques mois après le début de la guerre civile en Espagne entraînée par l’idéologie nationale-catholique du général Franco et la presse québécoise y vit un lien avec le même geste posé par Benito Mussolini en 1923 :
Cette courageuse décision (de placer un crucifix en chambre) est un éclatant hommage à la force sociale que représente la religion : elle atteste le profond sens politique du dictateur et montre l’importance qu’il attache au maintien de la foi catholique sous toutes ses manifestations dans la vie nationale 2. .
Il serait donc difficile, contrairement à ce que prétend le ministre Bernard Drainville dans le débat actuel sur le projet de charte des valeurs québécoises, d’y voir essentiellement une référence au patrimoine historique catholique des Québécois. Le livre que les lectrices et les lecteurs ont entre les mains porte principalement sur la situation politique du Québec au sein du Canada. Toutefois, bien évidemment, il ne peut ignorer les débats internes qui traversent notre société, et notamment celui portant sur l’éventuelle adoption d’une charte des valeurs québécoises, lancé à la fin août 2013 par le gouver nement du Parti québécois, dirigé par Pauline Marois, à l’initiative du ministre Bernard Drainville 3. . Comme cela transparaîtra à maintes reprises dans ce livre, et en particulier dans le chapitre consacré à l’analyse du rapport de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles (commission Bouchard-Taylor), je pense qu’il y a des liens entre ce débat interne et les rapports Québec-Canada. En expliquant ma position sur ce sujet, je reviendrai à la fameuse question de la présence d’un crucifix derrière le fauteuil du président ou de la présidente de l’Assemblée nationale du Québec.
Je n’ai pas honte des traditions du Québec : enracinement ter ritorial sur plusieurs siècles, défense de la langue et de la culture d’expression française, promotion d’une appartenance nationale distincte, originalité de notre hybridité caractérisée par la prépondérance du français sur fond d’intégration de plusieurs éléments de la langue et de la culture publique britanniques, veines idéologiques conservatrices, réformatrices, libérales, républicaines. L’idée du père Lévesque de mettre de l’avant la liberté de la culture et une culture de la liberté représente aussi l’une des traditions du Québec. J’en suis fier. Je sais qu’il y a des gens au Québec qui méprisent tout ce qui s’appelle continuité, tradition, conservation. Je ne méprise pas ces gens pour autant. Politologue enraciné à l’Université Laval, je crois à la combinaison des approches de la pensée et de la théorie politique avec celles de l’histoire intellectuelle pour mieux éclairer la trajectoire de notre société. Souvent, cela m’amène à répéter ce que certains de mes prédécesseurs ont affirmé, à m’inspirer de leurs jugements et interprétations. C’est une forme de respect, et cela montre à nos étudiantes et étudiants que leurs professeurs, pas plus qu’eux-mêmes, n’ont à réinventer la roue chaque jour, ou à chaque génération. Parfois, dans l’évolution d’une société, les problèmes restent les mêmes pendant longtemps. J’illustrerai cela avec un extrait d’un livre publié en 1954 par un économiste de l&#

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