Amours, illusion
47 pages
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Description

Quand les êtres se rencontrent, l'amour dessine des horizons et l'illusion crée un nouveau monde: celui de surprises, de joies et de pleurs. C'est l'histoire d'une jeune fille, Bintou, qui aime un gars macho et arriviste, Pascal, dont le rêve est de quitter son pays, l'Est de la République Démocratique du Congo rongé par les affres de la guerre de la libération où le chômage fait fuir les jeunes à l'étranger...

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9782312011769
Langue Français

Extrait

Amours, illusion

Alain Issamba Kalala
Amours, illusion











LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01176-9
Les personnages
– Eugène : 25 ans, porte des lunettes, il se promène toujours avec une bible.
– Bintou : 20 ans, jeune étudiante, fille de M’zée Amisi.
– Le vieux Sam : 38 ans. Il est fossoyeur.
– Le policier : autour de 45 ans, porte un uniforme usé et tient une badine.
– Babou : un voyou qui erre dans la ville pour la survie et vit de l’escroquerie.
– Nina : 40 ans, célibataire. Elle veut ouvrir un restaurant en ville. Elle se vêt toujours à la mode .
– Pascal : un jeune homme gradué en Sciences politiques. Son unique souhait reste de quitter le pays pour d’autres cieux où il espère gagner sa vie .
– M’zée Amisi : commerçant et père de Bintou. Il a 48 ans, élégant, riche et intelligent .
– Da José : coiffeuse et mère de Pascal .

Acte I
L’intérieur d’un petit bar soigneusement décoré au papier peint, un comptoir en bois de cyprès porte un téléphone à sa droite. Son étalage est complètement vide, et un grand réfrigérateur de couleur rouge se trouve débout près d’une pile de casiers de bières.
De hauts tabourets, habillés de pagnes multicolores, le rouge et le jaune étant dominants, l’entourent presque en file indienne au nombre de cinq. L’unique table de la pièce, une salle à manger, est couverte d’une nappe bleue, et un pot de fleurs rouges se repose au centre.
Au pavement, un tapis de couleur chocolat s’étend de la salle à manger jusqu’au niveau du comptoir à gauche duquel on voit clairement un autre pot de jolies roses. Enfin, un divan chocolat est à gauche du comptoir.
S CÈNE I : B INTOU ET N INA
Entrent à gauche de la scène. Elles portent des sachets de provisions et s’engouffrent sur le divan. Elles sont muettes, puis Bintou dit :
Bintou
Quel cauchemar ! À peine, deux centimètres et ce fou de chauffard allait m’écrabouiller comme une patate !
Nina ( soucieuse )
Tu y as bel et bien échappé ma belle… c’est très regrettable de constater que la réglementation des vitesses dans cette pourriture de ville ne soit jamais revue. Et en plus, on arrête des taximen parce que n’ayant pas de couleur jaune dans leur guimbarde. Vraiment, on peut coffrer quelqu’un sous un faux motif…
Bintou
Et s’il m’avait eue ! Qu’est-ce que j’aurais encore dit ?
Nina ( se fâche et se lève d’un coup. Elle fait des gestes semblables à ceux d’un boxeur sur le point de donner un uppercut à son adversaire et dit furieusement :)
Quoi ? Toi mourir… toi mourante… jamais ! Je l’aurais suivie, cette Jeep, assaisonné des coups répétés au chauffard, engueulé l’équipage et… ( Elle remarque que Bintou sanglote; elle s’approche et la tient entre ses bras ). C’est fini mon choux, le cauchemar est passé. Viens et n’en parlons plus.
Bintou ( essuie ses larmes comme une petite fille )
Mon cher papa…
Nina ( comme dépaysée )
Surtout ne lui dis rien ! Tu connais ses soudaines crises ! Il peut en faire une et risquer sa vie, surtout comme il est hypertendu depuis plus de six jours, comme tu ne cesses de me le dire. Au fait, dis-moi quand tu me le présentes ?
Bintou
Très bientôt (pause) Je pense trop à lui ces deux dernières nuits. Il a certainement besoin d’une plus forte affection et je veux faire quelque chose.
Nina
Quoi par exemple ?
Bintou
Dormir à côté de lui et lui conter les anciennes histoires qu’il me racontait quand j’avais douze ans. Peut-être ça lui ferait du bien.
Nina
Peut-être. Mais à mon avis, il aura des larmes et après sa maladie empirerait ? Tu devrais au contraire l’inviter à prier et surtout l’initier à le faire proprement . Et s’il te faut le soutien de l’abbé Ramazani ou de ton éloquent ami, frère Eugène, n’hésite pas à faire ton choix.
Bintou ( calmement )
Je crois que tu as raison. C’est aussi une bonne occasion pour lui de renouveler sa foi. L’abbé Ramazani peut me rendre ce service. Je vais lui en parler.
Nina ( inquiète )
Cela ne gênerait-il pas ton père ? Tu devrais peut-être lui faire signe d’avance.
Bintou
Non. Ils sont amis, de bons amis, Nina. Je me demande comment l’Abbé n’a pas été au courant de son hospitalisation. Ça fait quand même deux semaines qu’il est convalescent.
Nina
Il est peut-être en retraite, ou bien en séminaire. Ils ne manquent jamais de choses à faire ces prêtres. S’il est absent, invite alors frère Eugène.
Bintou
Hum ! Ce moraliste ? Je ne veux pas qu’il l’amène dans son église. Ils sont trop criards, bavards et peuvent fouiller sa vie privée comme une fouine, ne fut-ce que pour lui soutirer des sous. Il a trop de problème, Nina, et je ne veux pas lui en coller d’autres dans sa peau si faible et si meurtrie par des soucis et des tourments.
Nina
Que reproches-tu à ton ami ? Il me semble sérieux .
Bintou (stupéfaite )
Sérieux ! A quoi le remarques-tu ?
Nina
Il a les apparences d’un innocent, et s’il était entré au séminaire, il ferait certainement un bon prêtre.
Bintou
Un sacré prédicateur, oui. Les apparences sont surtout trompeuses et je n’aime m’y fier.
Nina
En tout cas, j’ai quelque estime pour lui et je l’ai choisi comme porte-parole à l’ouverture de mon super restaurant . Au fait, je le baptiserai " La cheminée ". Je trouve ce nom beau et attirant.
Bintou
C’est féerique comme dénomination : un endroit juché dans une petite clairière, entouré de jolies et d’attirantes fleurs et d’où sort toute sorte d’arômes séduisants. La cheminée , une porte de paradis terrestre dans laquelle se croisent les amours sous enveloppes de nuées de fumée.
Nina ( rêve déjà et rit )
Et d’où de puissantes âmes sont envahies par des faibles.
Bintou ( se met débout et aguiche )
Où les voleurs de cœurs sont spectateurs et surtout dépouillés de toute parole venimeuse.
Elles rient, aguichent, défilent comme des tops model lorsque apparaît tout d’un coup Eugène. Il porte un costume noir et des chaussures neuves. Elles le regardent comme ignorant sa présence et le garçon s’immobilise comme une statue. Ensuite, Bintou s’approche de lui en dodelinant de la tête et dit :
S CÈNE II : B INTOU , N INA ET E UGÈNE
Bintou (blaguant )
Ça va mon cher ?
Eugène (secoue la tête pour acquiescer )
Bien…
Nina (coupe son rire )
Bon. Est-ce que tu vas bien ?
Eugène
Très bien, dis-je. Ça va, vous deux ?
Nina ( essaie de cesser le rire, mais lorsqu’elle regarde Bintou, elle continue jusqu’ au moment où elle se maîtrise. Eugène se sent un peu gêné, mais garde un air naturel)
Excuse-nous. Heu heu ! Quelles sont les dernières nouvelles ?
Eugène (un peu déconcerté )
Aucune. Je venais voir le niveau de ton investissement et te prévenir…
Bintou (l’interrompt ironiquement)
Avec une bonne veste ? Ce n’est pas le jour "J"
Nina (cligne de l’œil et invite Eugène à s’asseoir au comptoir. Bintou arrange les achats en bas du comptoir, se sert un Coca Cola, en offre un à Eugène et ouvre une Primus à Nina)
Arrête tes plaisanteries, Bintou. (À Eugène) Dis-moi, mon chéri, as-tu négocié le grand abat-jour chez ce menuisier sur l’avenue Ndendere . Je devais le mettre déjà là (elle lui montre le côté droit du divan ).
Eugène
Il a carrément refusé vingt dollars. J’ai cru qu’il blaguait, mais lorsqu’on lui a remis le double par un passant, ça valait la peine qu’on le lui achète à trente dollars, il y a quatre jours. Nous avons perdu un bon truc.
Nina (il y a un silence, puis contemplant Eugène, elle dit)
Tu vas à une fête ?
Eugène (secoue la tête pour dire non)
… C’est que nous débutons notre campagne d’évangélisation, et je crains de manquer l’investiture de…
Bintou (ajoute)
La cheminée , c’est ce que tu veux dire ! Tu boycottes notre fête pour tes salades ? Te rends-tu compte que tu nous traites tous d’imbéciles par ta soudaine manie. Tu devais peut-être nous le dire bie

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