La France et les villes d Afrique Noire francophone
446 pages
Français

La France et les villes d'Afrique Noire francophone , livre ebook

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Description

LA FRANCE ET LES VILLES D'AFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE: QUARANTE ,ANSD'INTERVENTION (1945-1985) Cet ouvrage a été publié avec le soutien du laboratoire Tiers-Monde/Afrique de l'Université Paris VII @ Éditions L'Harmattan, 1997 ISBN: 2-7384-3449-5 Sophie DULUCQ LA FRANCE ET LES VILLES D'AFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE : QUARANTE ANS D'INTERVENTION (1945-1985) Approche générale et études de cas: Niamey, Ouagadougou et Bamako , Préface de Catherine Coquery- Vidrovitch L'Harmattan L 'Harmattan Inc. 5-7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques 75005 Paris -FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9 PREFACE L'urbanisation est en Afrique, et tout particulièrement en Afrique noire, un des phénomènes majeurs de notre temps. Bien que le continent demeure le moins urbanisé du monde, avec aujourd'hui encore un peu moins du tiers de ses habitants vivant en ville, l'accélération de l'urbanisation y a été dans les vingt dernières années plus rapide que partout ailleurs, bien que l'Asie, libération de la Chine aidant, soit en passe de reprendre le dessus. Ce que l'ouvrage de Sophie Dulucq permet d'apprécier, sur le cas des villes francophones d'Afrique, c'est que le phénomène est moins nouveau qu'on se plaît encore parfois à le souligner. Il a démarré d'abord lentement dans les années 1930, puis de façon accélérée après la seconde guerre mondiale, avant de s'emballer avec les indépendances.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1997
Nombre de lectures 82
EAN13 9782296305878
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FRANCE ET LES VILLES
D'AFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE:
QUARANTE ,ANSD'INTERVENTION
(1945-1985)Cet ouvrage a été publié avec le soutien du
laboratoire Tiers-Monde/Afrique de l'Université Paris VII
@ Éditions L'Harmattan, 1997
ISBN: 2-7384-3449-5Sophie DULUCQ
LA FRANCE ET LES VILLES
D'AFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE :
QUARANTE ANS D'INTERVENTION
(1945-1985)
Approche générale et études de cas:
Niamey, Ouagadougou et Bamako
,
Préface de Catherine Coquery- Vidrovitch
L'Harmattan L 'Harmattan Inc.
5-7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques
75005 Paris -FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9PREFACE
L'urbanisation est en Afrique, et tout particulièrement en Afrique noire,
un des phénomènes majeurs de notre temps. Bien que le continent demeure
le moins urbanisé du monde, avec aujourd'hui encore un peu moins du tiers
de ses habitants vivant en ville, l'accélération de l'urbanisation y a été dans
les vingt dernières années plus rapide que partout ailleurs, bien que l'Asie,
libération de la Chine aidant, soit en passe de reprendre le dessus.
Ce que l'ouvrage de Sophie Dulucq permet d'apprécier, sur le cas des
villes francophones d'Afrique, c'est que le phénomène est moins nouveau
qu'on se plaît encore parfois à le souligner. Il a démarré d'abord lentement
dans les années 1930, puis de façon accélérée après la seconde guerre
mondiale, avant de s'emballer avec les indépendances. C'est tout
récemment, et de façon encore hésitante, que la vitesse acquise tendrait à une
certaine décélération. Le premier intérêt de cet ouvrage, c'est donc de
replacer le processus dans la durée: non pas seulement celle de
l'économiste ou de l'architectel, ni celle du géographe ou de l'urbaniste'
pour lesquels les années 1960 constituent une sorte de date-butoir, mais celle
de l'historien, qui conclut avec force: le processus était enclenché depuis au
moins un demi-siècle et l'indépendance politique n'a eu que peu ou pas
d'impact sur les politiques suivies, parce que de métropolitaines elles sont
devenues occidentales: autrement dit, elles ont peu changé, puisque les
présupposés et les objectifs sont demeurés peu ou prou les mêmes.
Le deuxième intérêt est évidemment de démontrer que, contrairement à
ce que d'aucuns, là encore, pouvaient supposer, les sources sont nombreuses
et prêtes à être décryptées, qui permettent de conduire cette démonstration.
Le travail de Sophie Dulucq a été énorme, dans des comptes jamais encore
interrogés pour ce faire; elle a calculé et retraduit en termes cohérents les
investissements effectués par la France, opération par opération et année par
1 Jean-Louis Vénard, Vingt-cinq ans d'intervention française dans le secteur
DAEI, Paris, 1986.urbain en Afrique noire francophone, 1960-1985, Economica -
2 Michel Coquery, 1.0. coopération face aux problèmes posés par
l'urbanisation dans le tiers-monde, Rapport au Ministre délégué de la Coopération
et du Développement, 1983.
7année, dans les équipements urbains. Le plus remarquable est peut-être que
le résultat ici présenté ne sent pas l'effort qu'il a pourtant exigé, celui de
dépouiller avec autant de soin que d'intelligence l'ensemble des fonds du
FIDES et du FAC, de la Caisse centrale de la France d'Outre-Mer puis de
Coopération Economique. Elle a ainsi démontré sur pièces la continuité des
méthodes suivies et des résultats obtenus par les experts et les institutions, de
part et d'autre du tournant de l'indépendance.
Le troisième intérêt de l'ensemble, c'est de composer un tableau
cohérent et vivant par le croisement des données issues de la métropole et de
celles extraites du terrain. Nous voyons au fil des pages se dessiner et se
transformer sous nos yeux les configurations urbaines entrecroisées et
comparées de trois villes à la fois proches et différentes, privilégiés à titre de
témoins: Niamey, Bamako et Ouagadougou, trois capitales du Sahel, mitis .
aussi trois centres de sociétés et de projets divergents.
Enfin, cette investigation à première vue économique se révèle,
fondamentalement, être une analyse politique: l'étude met en lumière le
mode d'intervention des pouvoirs publics français, ceux de la métropole
d'abord, ceux des institutions bilatérales post -coloniales ensuite; ce faisant
elle souligne, par delà des frontières apparemment étanches: celles de la
grande phase coloniale d'investissement de 1945 aux indépendances d'une
part, celle de la construction des années 1960 aux années 1980 d'autre part,
la continuité de pratiques durables, dont pourtant dès le départ un certain
nombre d'observateurs et de praticiens, et non des moindres, avaient perçu
sinon la nocivité, du moins le caractère dérisoire voire, si l'on n' y prenait
garde, pervers.
En définitive, l'ouvrage confirme la nécessité de concevoir l'histoire
africaine du XXème siècle à travers une autre chronologie que celle
habituellement proposée et simplement démarquée de l'histoire française,
voire européenne. Certes, on peut toujours distinguer trois périodes. Mais ce
ne sont pas, comme on le postule encore souvent: avant la première guerre
mondiale, après la seconde guerre mondiale, et depuis les indépendances.
C'est, résolument, une histoire dont la périodisation coïncide moins avec
celle de la France qu'avec celle des grandes phases économiques et
politiques du monde: avant la crise des années 1930, de la seconde guerre
mondiale au choc pétrolier annonciateur de la grande dépression actuelle, et
depuis la chute du mur de Berlin. C'est depuis les années 1990 et non les années 1960 que le continent africain commence à vivre par
luimême; du moins puisse-t-il en être ainsi en histoire urbaine puisque bientôt
les villes africaines, comme ailleurs, l'auront définitivement emporté sur les
campagnes.
Cette étude, claire et même limpide dans son exposé en dépit des
difficultés évidentes de la recherche et de la complexité des problèmes posés,
apparaît non seulement comme une contribution de premier ordre à ce
champ de la recherche encore à peine exploré qu'est l'histoire urbaine
africaine3. C'est aussi la démonstration que les historiens ont leur mot à dire
3 Elle fut à ce titre soutenue à l'origine sous forme de thèse - et c'est bien d'une
8dans la compréhension des conduites et des flux, des pesanteurs et des
innovations, donc aussi dans l'énoncé des diagnostics et dans la recherche
des solutions à préconiser vis-à-vis d'un problème désormais dominant de
notre temps: celui de la survie et de l'expansion des foyers principaux de la
vie politique, économique et sociale de l'Afrique d'aujourd'hui.
Catherine Coquery- Vidrovitch
Université Paris-VII-Denis Diderot I CNRS
Février 1994
thèse et de sa démonstration dont il s'agit - dans le cadre de la formation
"Connaissance des Tiers-mondes. Dynamique sociale des trois continents" de
l'Université Paris-VII et de son laboratoire d'accueil "Tiers-mondes, Afrique"
associé au CNRS.
9INTRODUCTION
Dans l'introduction de Faire de l'Histoire, Jacques Le Goff et Pierre Nora
notaient en 1974 que "l'histoire subit aussi l'agression des sciences sociales
où la quantification est reine comme la démographie ou l'économie. Elle
devient le laboratoire d'expérimentation de ces disciplines. Elle doit
abandonner l'impressionnisme pour la rigueur statistique et se reconstruire à
partir de données dénombrables, quantifiables, de la documentation. Il ne
s'agit pas pour elle, ce faisant, de se détacher d'un humanisme fondé depuis
le Moyen-Age, sinon l'Antiquité grecque, sur le qualitatif, mais d'évaluer les
profits et les risques d'une subordination au mesurable qui peut comporter
autant d'appauvrissements et de mutilations que de consolidations et
d'enrichissements4". C'est dans cette optique que j'ai essayé de mener ce
travail sur les investissements français dans les villes d'Afrique Noire
francophone. Cette recherche a évidemment pour ambition d'être historique,
mais les apports de

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