Le nu orientalisant, de Delacroix à Picasso
176 pages
Français

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Le nu orientalisant, de Delacroix à Picasso , livre ebook

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Description

Le thème du grand nu couché parcourt la peinture depuis la Renaissance comme une grande vague voluptueuse. En France plus particulièrement, après une éclipse « mythologique » sous forme de Diane au bain ou toute autre déesse à sa toilette ou à la chasse, elle revient dès le début du XIXe siècle avec Ingres et l'égyptomania qui sévit dans tous les domaines. Drapée dans ses turbans et parée de bijoux, cette sultane se cambre chez Delacroix, danse chez Moreau et devient terriblement sexuelle chez Picasso. Cet ouvrage analyse donc la figure du nu orientalisant, prouvant que celle-ci reste profondément actuelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2016
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140025075
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Colette Juilliard
La sultane chante le blues
ColetteJuilliard
LE NU ORIENTALISANT, DE DELACROIX À PICASSO La sultane chante le blues
LE NU ORIENTALISANT, DE DELACROIX À PICASSO
Le nu orientalisant, de Delacroix à Picasso
Le Corps en question Collection dirigée par Florence Braunstein “Le corps en question” aborde le problème du corps dans les sciences humaines aussi bien dans les domaines de la philosophie, de la littérature, de l’art ou de l’histoire et de l’anthropologie. Il n’y a pas de limites pour envisager le sujet dans le temps ou l’espace. C’est “un corps ouvert” à toutes les problématiques mais la collection privilégie les sujets de recherche originaux rarement abordés, les auteurs, les époques n’ayant pas fait l’objet de réflexion sur le corps. Les ouvrages de la collection ne répondent pas à d’autres exigences que celles de la grande qualité.Dernières parutions Céline ROUX,Pratiques performatives / Corps critiques # 1 – 10 (2007-2016), 2016.Graziela ANDRADE,Corpographie en danse, 2015. Edouard DE PERROT,Corps et psyché ou les illusions du corps augmenté, 2014. Bernard ROBINSON,Corps et psychomotricité, 2014. Stéphane HEAS,A corps majeurs. L’excellence corporelle entre expression et gestion de soi, 2012. Bertrand LANCON, Marie-Hélène DELAVAUD-ROUX, Anthropologie, mythologies et histoire de la chevelure et de la pilosité, 2011. Stéphane HEAS, Laurent MISERY (dir.),Variations sur la peau. Tome 2. B. GALINON-MELENEC, F. MARTIN-JUCHAT,Le corps communicant. Stéphane HEAS, Laurent MISERY (dir.),Variations sur la peau. Céline ROUX,Danse(s) performative(s). Stéphane HEAS, Yannick Le HENAFF,Tatouages et cicatrices. Sylvain FEREZ,Le corps déstabilisé. Colette JUILLIARD,Les odalisques de J.-A.-D. Ingres.
Colette Juilliard Le nu orientalisant, de Delacroix à Picasso
La sultane chante le blues
Du même auteur Essais Imaginaire et Orient. L’écriture du désir,Paris, L’Harmattan, 1996. Les Odalisques de J. A. D. Ingres. Une poétique des corps.Paris, L’Harmattan, 2005. Le Coran au féminin. La femme, le diable et le désir.Paris, L’Harmattan, 2006. Vampires : Métaphores et métamorphoses,Amazon Media EU, 2014.
Romans Rue des Barbares,Amazon Media EU, 2014.
Dards d’art, cocktail de souvenirs d’une femme de marchand d’art, Amazon Media EU, 2015.
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-05576-3 EAN : 9782343055763
AVIS AU LECTEUR Il est indéniable que les tableaux dont je parle ici mériteraient tous d’être illustrés en couleur. Cela s’est avéré difficile, car il aurait fallu insérer un livret dont je ne puis maîtriser la qualité. Je vous prie donc de m’en pardonner l’absence. Mais je fais confiance à votre œil intérieur : vous connaissez les tableaux dont je parle, et pour rappel, j’en ai inséré les illustrations en noir et blanc, au fur et à mesure de l’analyse, en espérant qu’elles seront « lisibles ». Inutile de vous rappeler qu’avec les nouvelles technologies, vous pouvez trouver sur Google, par exemple, de magnifiques images plein écran qui ne vous cacheront rien ! C. Juilliard
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LE NU PRÉ-TEXTE  La représentation de la femme a été particulièrement bien déflorée, pourrait-on dire, par le XVIIIe siècle français, et déflorée à tous les niveaux de sens : en littérature d’abord, avec lesLiaisons dangereuses, La Nouvelle Héloïse, Manon Lescaut, Justine ou les Malheurs de la vertu, Les Égarements du cœur et de l’esprit, Les Malheurs de l’inconstance, Point de lendemain, pour ne citer que ceux-là puisque le XVIIIe est le temps des Lumières, comme chacun sait, mais surtout le temps de l’érotisme, ce qui a été prudemment censuré par tous nos professeurs, n’est-ce pas ? La virginité contre le plaisir, voilà le grand enjeu, le grand tabou, le grand acquis, du moins en art, dans les faits jusqu’au rigorisme napoléonien et à la frigidité romantique…  Dans le domaine pictural, le XVIIIe suit le mouvement : la sensualité ouverte des Boucher, poétique des Watteau, coquine des Fragonard, affronte victorieusement les foudres de Diderot, précurseur de Courbet, pour qui toute mythologie, tout érotisme doivent être bannis au nom de la morale et de la lecture « directe ». D’où son admiration pour Chardin et ses scènes familiales –Le Bénédicité, La Mère pourvoyeuse–, ce qui nous semble logique ; mais aussi pour Greuze, dont il commente dans sesSalonsles portraits de petites filles mortifiées de façon ouvertement érotique : Que signifie cet air rêveur et mélancolique ! Quoi ! Pour un oiseau ! Vous ne pleurez pas, vous êtes affligée ; et la pensée accompagne votre affliction. Ça, petite, ouvrez-moi votre cœur : parlez-moi vrai ; est-ce la mort de cet oiseau qui vous retire si fortement et si tristement en vous-même ?... Vous baissez les yeux ; vous ne me répondez pas. Vos pleurs sont prêts à couler. Je ne suis pas votre père ; je ne suis ni indiscret ni sévère…Eh bien, je le conçois, il vous aimait, il vous le jurait, et le jurait depuis si longtemps. Il souffrait tant : le moyen de voir souffrir ce qu’on aime ?... Eh, laissez-moi continuer ; pourquoi me fermer la bouche de votre main ?... Ce matin-là, par malheur votre mère était absente. Il vint ; vous étiez seule : il était si
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