Esthétique et société
159 pages
Français

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Description

L'esthétique du grec "aesthesis" : sensibilité ou sensation n'est pas un luxe somptuaire ou un parement décoratif inutile, mais un élément intrinsèquement constitutif de l'être humain : ce par quoi il est au monde, l'expérience sensible par laquelle s'organisent et s'ordonnent les représentations et les projections symboliques, individuelles ou collectives. Quelles relations entretiennent matière et esprit, technologie et culture, technique et art ?

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Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 301
EAN13 9782296230996
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Esthétique et société
Actes

Colette Tron
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296092518
EAN : 9782296092518
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Présentation Introduction Prototypes: - un nouveau statut de l’œuvre d’art Appareils, esthétique et politique Aborder l’image Repenser l’esthétique, pour une nouvelle époque du sensible Sous l’écorce de la fiction : l’Hercule anémié BIOGRAPHIES Esthétiques - Collection dirigée par Jean-Louis Déotte
Présentation
Le cycle de conférences “Esthétique et société” s’est essayé à appréhender les différentes strates qui lient des états de société et des représentations symboliques, des genres et des époques, des styles et des idées, des techniques et des formes, des pratiques et des économies.
Du grec “ aesthesis ”, qui signifie “sensibilité” ou “sensation”, thétique serait, non pas un supplément à la vie des sociétés, un luxe somptuaire ou un parement décoratif inutile, mais bien un élément intrinsèquement constitutif de l’être humain : ce par quoi il est au monde, l’expérience sensible, par laquelle s’organisent et s’ordonnent les représentations et les projections symboliques, individuelles et collectives.
Dans cette acception et en référence à l’idéologique “tout homme est artiste”, on peut déduire que chacun d’entre nous doit pouvoir être qualifié d’esthète. Et si les sensibilités et les esthétiques se modifient au cours de l’histoire, c’est que se configurent et se modélisent des rapports au monde renouvelés.
Que génère notre société, hyper ou post-industrielle, post-moderne ou en fin d’histoire, et à coup sûr en cours de mondialisation ?
Quelles en sont les formes de vie et les dimensions symboliques ? Quelles relations entretiennent matière et esprit, technologie et culture, technique et art ?
Quelles en sont les formes de l’art ? Et quelle peut ou doit y être la place de l’auteur, de l’artiste, du citoyen, du politique ? Quelle en est l’esthétique ?
Un cycle de conférences s’est ouvert à l’apport de philosophes, qui ont une approche contemporaine de la question. Il s’est déroulé à Marseille au cours de la saison 2006/2007.
Conception, programmation  : Colette Tron
Intervenants  : Jean-Clet Martin, Elie During, Jean-Louis Déotte, Bernard Stiegler, Marie-José Mondzain, Alain Giffard
Production  : Alphabetville, en partenariat avec Système Friche Théâtre, Zinc-ECM, la BMVR Alcazar
L’association Alphabetville reçoit le soutien du Conseil Régional P.A.C.A, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles P.A.C.A, du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, et a obtenu pour cette manifestation une aide à la vie littéraire du Centre National du Livre.
Introduction
par Colette Tron
Le théoricien américain Fredric Jameson 1 décrit l’esthétique propre à chaque époque de l’histoire comme l’aboutissement de “structures de sentiments” dans des formes d’expression culturelles. Ces structures auraient “diverses conditions préalables” pour se fonder (et en refonder de nouvelles), qui seraient “préexistantes au moment de leur association et de leur cristallisation en un style”, qui, dit-il est “relativement hégémonique”.
Pouvons-nous situer une époque du sensible dans laquelle nous serions ?
Ainsi, un milieu sensible, tel que nous en serions conscients ou pas, et qui constituerait les formes de vie, de société, de sociabilité, et de rapport au monde qui sont les nôtres.
L’esthétique concernerait alors la vie culturelle en général.
L’esthétique devrait être la représentation de la sensibilité commune d’une société donnée, ou de la multitude de ses sensibilités, dans ses formes d’expression culturelles, et produite par ses membres eux-mêmes.
L’objectif de ce cycle de conférences, dont les articles qui suivent relatent, a eu pour objet, non pas de donner lieu à une théorie esthétique générale de notre temps, mais d’observer les conditions actuelles de l’expérience sensible, et leur effet sur l’esthétique, comme “structure de sentiments” et comme vie culturelle.
Quid de cette expérience ? A quelle économie du sensible avons-nous à faire ?
Ne serions-nous pas à une période où notre part sensible est assimilée à une part de marché, sinon à une part maudite ? L’improbabilité et l’incertitude des finalités de nos sensations, de notre sensibilité, énergie toujours renouvelable, son échappement à toute administration et gestion, placent l’expérience esthétique dans la position d’une part maudite, prise au sens de Georges Bataille dans une économie générale 2 (et ainsi considérée comme improductive et somptuaire), et tendent à conduire le capitalisme (administratif et gestionnaire) à la soumettre à une part de marché, en gouvernant, dominant, réifiant, voir en anéantissant, les orientations et la construction de notre “aesthesis”.
Si cela est, comment repenser l’esthétique?
Pour quelle nouvelle époque du sensible, pour quelles formes de vie ou modes d’existence? Vers quel horizon esthétique?
Il s’agit donc ici de se concentrer sur la situation contemporaine.
Que génère notre société, hyper ou post-industrielle, post-moderne ou en fin d’histoire, et à coup sûr en cours de mondialisation et de globalisation?
Quelles en sont les formes de vie et les dimensions symboliques ? Quelles relations entretiennent matière et esprit, technologie et culture, technique et art?
Quelles en sont les formes de l’art ? Et quelle peut ou doit y être la place de l’auteur, de l’artiste, du citoyen, du politique? Quelle en est l’esthétique?
Afin de mieux observer la période présente, il s’est donc agi aussi de se baser sur certains concepts, autant que d’actualiser, régénérer, transformer, critiquer, renouveler les questionnements esthétiques antécédents, notamment ceux des philosophies du XX ème siècle prenant en considération la conjoncture environnante, c’est-à-dire politique, économique, technologique, scientifique, etc., dans laquelle l’art et la culture sont inclus, et analysés dans le mouvement historique de cet ensemble. Ce sont particulièrement celles qui ont critiqué la culture industrielle, ou l’industrie culturelle (selon les différentes traductions et interprétations de la terminologie inventée par Adorno et Horkheimer), et théorisé la modernité qui l’accompagne et la postmodernité qui la suit.
Au cours de ces conférences, le développement de cette réflexion a pu aborder divers aspects définissant et problématisant l’esthétique actuelle et son contexte. A été approché ce que recouvre l’esthétique en terme d’expérience, de pratique, de formalisation conceptuelle et matérielle, à travers les statuts et les formes de l’art, les époques techniques, les niveaux de la sensibilité, les pratiques culturelles, en allant de la création à la réception, de l’artiste à l’esthète, et dans l’examen des conditionnements comportementaux et le repérage des échappées imaginaires et spirituelles.
Faire le constat d’une époque à travers les configurations formelles, les esthétiques qui y émergent induit de s’interroger sur les raisons et les façons dont celles-ci font histoire, s’y inscrivent, y insistent.
Et c’est aussi et d’abord s’interroger sur ce que sont les formes, de l’art, de la culture.
Comment se constituent-elles, qu’est-ce qui en est à l’origine ? Comment projetons-nous des figures ? Comment le cerveau participe-t-il de cette édification ? Et quel y est le rôle des éléments, des matériaux, d’abord informes, et dont la sculpture fait sens ? Pour devenir peut-être finalement la “sculpture sociale” chère à Joseph Beuys.
Peut-on “inventer un art”, pour poursuivre une utopie de Beuys, c’est-à-dire une forme de vie, un monde habitable, pour chaque époque? Y a-t-il une infinité possible des transformations, ou bien est-on condamné à l’“éternel retour”, que déplorait Nietzsche?
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