L art des indésirables
273 pages
Français

L'art des indésirables , livre ebook

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273 pages
Français

Description

Les Muses ne se turent pas dans les camps d'internement français des deux côtés de la ligne de démarcation. Bien au contraire. Paradoxalement, le lieu de détention devint le seul endroit où les "indésirables" purent créer et exposer. Privés de liberté, ils formaient une structure sociale riche et variée qui incluait des réfugiés, des émigrés et des ressortissants français appartenant à des cultures différentes. Malgré la diversité des langages artistiques, certains thèmes récurrents reflètent la vie quotidienne des internés et manifestent l'esprit de résistance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2003
Nombre de lectures 289
EAN13 9782296314160
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A mes parents Baruch et Chaviva Rosenberg
A mon fils Daniel Rosenberg
Remerciements
Sans le soutien apporté par les personnes, que je tiens plus particulièrement à remercier ici, ce travail de recherche n’aurait pu aboutir. Je désire, d’abord, rendre hommage à ceux et celles qui, beaucoup trop tôt, nous ont quittés : A mon Directeur de thèse, le très regretté Professeur Asher Cohen de l’Université de Haïfa, qui m’a encouragé à suivre cette voie. A Mme Sara Halperyn, l’inoubliable bibliothécaire du Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC) de Paris, qui m’a inlassablement prodigué une aide aussi compétente qu’indispensable. Au chercheur André Fontaine d’Aix-en-Provence qui m’a ‘ouvert’ le réfectoire décoré du camp des Milles.
Je suis infiniment reconnaissante au Professeur Ziva Maisels-Amishai, de l’Université Hébraïque de Jérusalem, au Docteur Edina Meyer-Maril de l’Université de Tel Aviv et au Professeur Ephraïm Riveline de l’Université Paris VIII – Vincennes-Saint-Denis, de l’intérêt des plus encourageants qu’ils ont manifesté pour mes recherches et de leurs remarques judicieuses et instructives. Quant aux artistes ou à leurs proches, qui ont eu la bonté de m’accueillir dans leurs ateliers – Boris Taslitzky à Paris ; Ferdinand Springer à Grasse et Madame Suzanne Lubitch, la veuve de l’artiste Joseph Lubitch, à Paris, je ne saurais trop les remercier. Sans l’aide de mes collègues du Musée de Beit Lohamei Haghetaot et leur actif soutien ce travail n’aurait pas vu le jour. Je tiens à les remercier vivement.
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Que le personnel du CDJC et plus particulièrement Sarah Mimoun, Dalit Lahav, Marcel Meslati, Lior Smadja et Jérôme Aubignat sachent que leurs connaissances et la sympathie qu’ils m’ont prodiguée durant les longues heures de travail m’ont été des plus précieuses et que je les remercie de tout mon cœur. En me donnant accès à leurs archives et à leurs collections, Elisabeth Pastwa, la Conservatrice du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon ; Laure Barbizet, la Conservatrice du Musée d’Histoire Contemporaine de Paris et Mme Edda Maillet, de l’Association des amis de Jeanne et Otto Freundlich de Pontoise m’ont permis d’approfondir ma recherche et je saisis cette occasion pour leur dire ma gratitude. Je tiens également à remercier de leur aide le Dr. Thomas Bullinger, Directeur du Skovgaard Museet, Viborg (Danemark), les archives photographiques du United States Holocaust Memorial Museum, Washington, D.C., Laurence Sigal, Conservateur en chef du Musée d’Art et d’Histoire de Judaïsme de Paris, Christiane Bonnaud-Cornille, Chef des Services Déconcentrés, Ministère de la Défense, Marseille, Lior Smadja, Responsable - service archives photographiques du CDJC, Elisabeth Pastwa du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon et Mme Juliette Minces à Paris qui m’ont autorisé à publier des images dans ce livre. Sans la générosité de la « Memorial Foundation for Jewish Culture » de New York, et la bourse accordée par le gouvernement français, j’aurais dû écourter mon travail d’archives en France. Je leur dois toute ma reconnaissance. Mille mercis à Madame le Professeur Charlotte Wardi de Haïfa, qui a patiemment traduit cet ouvrage. Je remercie également Noga Mizrachi pour son admirable travail de mise en page et de maquettisme ainsi que Ilana Papo Penkinsky pour son travail de lecture et de correction. Je suis reconnaissante à la maison d’édition L’Harmattan de m’avoir témoigné sa confiance. J’avoue que les mots me manquent pour dire ma tendresse et mes remerciements à mes parents, Baruch-Boris et Haviva-Luba Rosenberg (née Minz), survivants de la Shoah. Grâce à leur affection et leur soutien et surtout à l’immense patience de mon fils Daniel, ce livre, que je lui dédie, a pu voir le jour.
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Préface La France, l’art etles indésirables
A Paris, pendant l’occupation allemande, les Muses ne se turent pas. Bien au contraire. Le travail de recherche très fouillé de Laurence Bertrand-DorléacL’Art et la défaite (1940-1944),divers témoignages et des publications sur cette période révèlent que les 1 milieux artistiques débordèrent d’activité. Yvon Bizardel, alors Conservateur du Musée Galliéra et du Musée Municipal d’Art Moderne, notait qu’après le retour des « exilés » de l’Exode de juin 1940 et malgré les contraintes du couvre-feu qui obligeait les habitants de rentrer chez eux avant 22 heures, on remarquait à Paris
« …un réveil timide, mais constant, de la vie artistique : marchands de tableaux revenus, boutiques rouvertes, reprises de ventes à l’hôtel Drouot, organisation du Salon d’Automne et d’une exposition à l’Orangerie au profit de l’entraide des Artistes.
1. Laurence Bertrand-Dorléac. L’art et la défaite 1940-1944.Seuil, Paris, 1993. Sur le sujet à consulter Laurence Bertrand-Dorléac.Histoire de l’art – Paris 1940-1944: Ordre National, Traditions et Modernités.Publications de la Sorbonne, Paris, 1986; Yvon Bizardel.Sous l’occupation: Souvenirs d’un conservateur de Musée.Calmann-Lévy, Paris, 1964; Harvé le Boterf.La vie parisienne sous l’Occupation 1940-1944.(2 vols).Editions France-Empire, Paris, 1975; Philippe Burrin.Living with Defeat: France under the German Occupation 1940-1944.Arnold, London, 1996, pp. 324-359; Michèle C. Cone.Artists Under Vichy: A Case of Prejudice.Princeton University Press, Princeton, New York, 1991; Lionel Richard.L’Art et la Guerre: les artistes confrontés à la Seconde Guerre mondiale.Flammarion, Paris, 1995; Gilles et Jean-Robert Ragache. La vie quotidienne des écrivains et des artistes sous l’Occupation 1940-1944.Hachette, Paris, 1992; Jean-Pierre Rioux.La vie culturelle sous Vichy. Complexe, Bruxelles, Paris, 1990.
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Cernuschi, le Musée des Monuments Français, le Musée de l’Homme étaient partiellement ouverts, et le Louvre autorisait, 2 trois fois par semaine, la visite de la Salle des Antiques. »
Des expositions continuèrent à se tenir dans des galeries et des musées publics durant toute cette période. Celle d’Arno Breker, artiste favori de Hitler, à l’Orangerie, passait pour l’un des sommets de la collaboration. Cette exposition où figurait une sculpture monumentale de style néo-classique, dans la lignée de l’art nazi officiel et semi-officiel en France, fut un des événements importants 3 de la vie culturelle parisienne. Elle s’ouvrit le 15 mai 1942 en présence de personnages en vue du monde des arts et obtint une grande couverture journalistique, un mois avant la rafle du « Vel’d’Hiv’ » et l’arrestation de milliers de Juifs parisiens (16-17 juillet 1942) qui, elle, se déroula dans le silence de la presse. La sphère politique influença inévitablement le monde artistique, les autorités en place, les allemandes et celles de Pétain, qui prônaient la création d’un monde et d’un homme nouveaux, fondés sur les principes conservateurs de ‘Travail, Famille, Patrie,’ se servaient des arts pour endoctriner la population et diffuser leur propagande. Une partie non négligeable des œuvres visaient des buts déterminés : modeler la forme de la société nouvelle et créer un mythe dominant (celui de Pétain). Les artistes utilisaient un langage visuel, trop uniforme, emprunté aux siècles passés. On leur demanda aussi de participer à des manifestations de propagande commeLe Juif et la France, Le Bolchevisme contre 4 l’Europe, la Franc-maçonnerie fossoyeuse de la paixoù furent
2. Yvon Bizardel.Sous l’Occupation; souvenirs d'un conservateur de musée. Calmann-Lévy. Paris, 1964, p. 56. 3. Sur l’exposition d’Arno Breker voir Arno Breker.Paris, Hitler et moi.Presses de la Cité, Paris, 1970, pp. 136-139; Cone,pp. 161-164; Bertrand Dorléac, L’art et la défaite,pp. 83-84.; Richard,pp. 158-160. 4. Sur l’expositionLe Juif et la Francevoir Catalogue de l’Expositionle Juif et la France.Palais Berlitz, septembre 1941. (Archives du Centre de Documentation Juive Contemporaine - CDJC, XIg-118); André Kaspi. “Une exposition à Paris en 1941”, Le Monde juif,31 (1975), pp. 8-20; André Kaspi.Les Juifs pendant l’Occupation, Seuil, Paris, 1991, pp. 104-110; Sur l’expositionLe Bolchevisme contre l’Europevoir Dominique Rossignol.Histoire de la propagande en France de 1940 à 1944: L’utopie Pétain,Presses Universitaires de France, Paris, 1991,pp. 275-280. Sur l’expositionLa
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