Atom Egoyan et la diaspora arménienne
240 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Atom Egoyan et la diaspora arménienne , livre ebook

-

240 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Eclectique, fragmentaire et multi/intermédiaire, la production filmique d'Atom Egoyan incarne l'esprit diasporique par excellence. Cet ouvrage propose d'examiner la culture survivante, en l'occurrence arménienne post-génocidaire, à travers sa transmission discontinue que donne à voir Egoyan. L'auteure se limite à l'analyse de quatre longs-métrages (Next of Kin, Family viewing, Calendar et Ararat) dans lesquels on retrouve les diverses représentations des identités de la diaspora arménienne, mais toujours dans un Canada multi/interculturel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336370057
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Logiques sociales
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Béatrice JEANNOT-FOURCAUD, Antoine DELCROIX, Marie-Paule POGGI (dir.), Contextes, effets de contextes et didactique des langues , 2014.
Yannick BRUN-PICARD, Plus loin que le développement durable : la durabilité , 2014.
Jean-Michel LE BOT, Eléments d’écologie humaine , 2014.
Claude GIRAUD, Qu’est-ce qui fait société ?, 2014.
Nicole ROELENS, Manifeste pour la décolonisation de l’humanité femelle. Tome 4 : poussées d’émancipation et violences colonisatrices , 2014.
Khosro MALEKI, Introduction à la sociologie du mécontentement social , 2014.
Jean PENEFF, Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago , 2014.
Jean-Michel BESSETTE , Être socio-anthropologue aujourd’hui ?, 2014.
Alexandre DAFFLON , Il faut bien que jeunesse se fasse ! Ethnographie d’une société de jeunesse campagnarde, 2014.
Jean PENEFF, Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago , 2014.
Dominique MARTIN, Relations de travail et changement social, 2014. Thomas PIERRE, L’action en force et les forces en action. Sociologie pragmatique des forces , 2014.
Jean FERRETTE (dir.), Souffrances hiérarchiques au travail. L’exemple du secteur public , 2014.
Titre
Nellie Hogikyan







A TOM E GOYAN ET LA DIASPORA ARMÉNIENNE
Génocide, identités, déplacements, survivances
Copyright























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72016-6
Copyright


À la mémoire de mon père et aux membres de sa famille dispersés aux quatre coins du monde.
Remerciements
Je tiens à remercier tout d’abord Livia Monnet, directrice de ma thèse de doctorat sur Atom Egoyan et la diaspora arménienne, pour sa générosité, son ouverture et son soutien continu. Je remercie aussi, Janine Altounian, Hélène Piralian, Aurélia Klimkiewicz, Arpi Hamalian, Sima Aprahamian, Marie-Aude Baronian, Waltraude Gudrian, Samuel Torello et Michel Peterson pour l’intérêt qu’ils portent à mes travaux ainsi que pour leurs différentes contributions au développement de cet ouvrage.
Avant-propos
La survivance d’une culture ne peut se trouver que dans une autre culture 1 .
Éclectique, fragmentaire, et multi/intermédiale, la production artistique d’Atom Egoyan incarne l’esprit diasporique par excellence. Malgré cette dispersion symptomatique de la culture survivante, ou peut-être grâce à elle, le travail d’Egoyan maintient une continuité et une cohérence percutantes. En effet, parmi son œuvre cinématographique, nous pouvons identifier un genre spécifique au cinéaste, celui du post-exil, mettant en scène les structures émotives de la dissociation que seules l’itération et la mêmeté de ses acteurs et actrices pourront transmettre. Les affects du manque et de la perte dans le monde d’Egoyan produisent des effets structurants. Ce paradoxe de l’itération des mêmes personnages diasporiques d’une part, et des histoires d’absence d’autre part, est au cœur des problématiques chères au cinéma égoyanesque.
Cet ouvrage s’inspire principalement de ma thèse de doctorat que j’ai rédigée à l’heure des ébats et des débats sur le multiculturalisme et l’interculturalisme dans le contexte de l’immigration canadienne. Dans cette thèse intitulée L’imaginaire post-exilique d’Atom Egoyan : Dissociation et transmission sur quatre générations de la diaspora arménienne et soutenue à l’Université de Montréal en 2007, je me suis limitée à l’analyse des quatre longs-métrages dans lesquels le cinéaste filme, ouvertement et parfois moins ouvertement, les diverses représentations des identités de la diaspora arménienne, mais toujours dans un Canada multi/inter-culturel. Il s’agit de Next of Kin (1984), Family Viewing (1987), Calendar (1993) et Ararat (2002). M’appuyant pour l’essentiel sur la réflexion de l’essayiste française d’origine arménienne Janine Altounian au sujet de la diaspora arménienne post-génocidaire, je me propose alors d’examiner la culture survivante arménienne à travers sa transmission discontinue que donne à voir Egoyan. Ainsi, j’aimerais démontrer comment Egoyan apporte à l’écran les réalités d’une hybridité indispensable ou, dans les mots de Janine Altounian, d’un « métissage nécessaire » à partir duquel pourront être transmis les restes de sa culture d’origine. Et finalement, j’aimerais avancer que les personnages d’Egoyan expriment un attachement non pas à un pays perdu, mais à la famille disparue.
La présente étude, par la force de son insertion dans le contexte psycho-socio-historique du Canada et de la diaspora – c’est-à-dire, dans le reste du monde –, n’a cessé de s’ouvrir aux réalités qui l’entourent mais aussi, cette étude, si ancrée dans le réel, n’a arrêté de se déplacer au niveau d’un imaginaire qui puisse la contenir. Un contexte reste ouvert, dit Derrida. Au début de mes recherches sur le cinéma d’Atom Egoyan, mon corpus lui-même laissait entendre une ouverture quant aux questions de l’identité et de l’appartenance. Avec les trois premiers films qu’Egoyan a réalisés sur les questions de l’identité au sujet de la diaspora arménienne ( Next of Kin 1984, Family Viewing 1987 et Calendar 1993), j’étais partie pour une thèse unilatérale, car ces trois films, en tant qu’ensemble, présentaient une dissociation quasi totale d’une histoire qui constitue tout de même ses personnages. Cette histoire avait du mal à se filmer, ou à s’intégrer dans l’expérience vécue des protagonistes diasporiques dans la société canadienne des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.
La parution tardive – presque dix ans après Calendar et vingt ans après Next of Kin – du long-métrage Ararat en 2002 m’a incitée à boucler mon corpus avec une nouvelle vision découverte chez Egoyan, celle de la transmission par diverses manifestations artistiques de l’Histoire jusqu’alors occultée, soit l’histoire du génocide des Arméniens de 1915 et les conséquences de son déni sur les nouvelles générations post-génocidaires.
Ainsi, mon étude s’insère en plein questionnement sur la production culturelle de l’exil et de la diaspora dans le contexte de l’immigration canadienne à portes ouvertes. Ce sont mes analyses des textes des différentes générations de la diaspora arménienne, ainsi que des récits d’autres artistes canadiens issus de diverses communautés culturelles contemporaines d’Egoyan qui m’ont amenée à établir une distinction entre l’expérience exilique et celle que j’ai nommée post-exilique. La question des différences générationnelles était, à mon sens, la clé, le facteur majeur pour déterminer le vécu des membres des familles diasporiques eu égard à leur appartenance à la culture ou au pays d’origine. Il m’était évident que la deuxième ou troisième génération d’une diaspora, née et élevée dans le pays d’accueil et héritière d’un exil ou d’une catastrophe collective, se tenait nécessairement à une distance importante tout en étant hantée par ce passé particulier, distance que souvent les parents exilés ne pouvaient établir en tant que réfugiés ou immigrants, mais surtout en tant que survivants d’un génocide.
Ce sont mes interrogations sur l’expérience et sur la problématique du post-exil qui rejoignai

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents