Cinéma et spiritualité de l Orient extrême : Japon et Corée
190 pages
Français

Cinéma et spiritualité de l'Orient extrême : Japon et Corée , livre ebook

-

190 pages
Français

Description

La seconde moitié du XXè siècle a vu émerger dans l'histoire du cinéma mondial "l'Empire du Soleil Levant", puis "le Pays du Matin Calme". Sous une gestuelle superficiellement qualifiée d'exotique, la somptuosité des costumes et la splendeur de l'image ont séduit l'Occident. Mais seule une étude approfondie de ces cultures lointaines permet d'en assimiler tout le raffinement. De l'art du Gandhara à la Route de la Soie, l'impressionnante silhouette de Bouddha ne cesse d'interroger l'éternel dialogue entre l'Orient et l'Occident.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2003
Nombre de lectures 238
EAN13 9782296317710
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cinéma et spiritualité de l'Orient extrême:
Japon et CoréeCollection Champs visuels
dirigée par Pierre-Jean Benghozi,
Jean-Pierre Esquenazi et Bruno Péquignot
Une collection d'ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des
images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs,
marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette
collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et
méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages
esthétiques et sociaux des techniques de l'image fixe ou animée, sans
craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.
Dernières parutions
Pascale BLOCH, Image et droit, 2002.
Nikita MALLIARAKIS, Mayo: un peintre et le cinéma, 2002.
Eric BONNEFILLE, Julien Duvivier, le mal aimant du cinéma français
(volume 1 et 2), 2002.
Arnaud GUIGUE, François Truffaut, la culture et la vie, 2002.
Marie-Claude TARANGER et René GARDIES (sous la direction de),
Télévision: questions de formes (2), 2002.
Steven BERNAS, L'auteur au cinéma, 2002.
Martin BARNIER, Raphaëlle MOINE (coord.), France / Hollywood:
échanges cinématographiques et identités nationales, 2002.
Luc VANCHERI, Film, Forme, Théorie, 2002.
Sylvie AGUIRRE, L'ombre de la caméra: essai sur l'invisibilité dans le
cinéma hollywoodien, 2002.
Pierre Alban DELANNOY, Maus d'Art Spiegelman: bande dessinée et
Shoah, 2002.
JP. BERTIN-MAGHIT, M. J. JOLY, F. JOST, R. MOINE (dir.),
Discours audiovisuels et mutations culturelles, 2002.
Maxime SCHEINFEIGEL, Les âges du cinéma: trois parcours dans
l'évolution des représentations filmiques, 2002.
Jean-Pierre ESQUENAZI, Politique des auteurs et théorie du cinéma,
2002.
Jean-Louis PROVOYEUR, Le cinéma de Robert Bresson, 2003.
Sébastien GENVO, Introduction aux enjeux artistiques et culturels des
jeux vidéo, 2003.ROLAND SCHNEIDER
Cinéma et spiritualité de l'Orient extrême:
Japon et Corée
L'Ht'mattan@
L'Harmattan, 2003
5-7, rue de l'École-Polytechnique
75005 Paris
FranceL'Harmattan, Italia s.r.1.
Via Bava 37
10124 Torino
L'Harmattan Hongrie
Hargita u. 3
1026 Budapest
ISBN: 2-7475-4163-0« C'est le courage de chacun, c'est le pouvoir de chacun de
voler. Certains s'envolent et restent dans le jardin, d'autres
dépassent les étoiles. »
(Amir Khusraw : poète et compositeur sufi: 1253-1325.)
À Lucien, ce viatique sur les chemins de l'Absolu, au
croisement de l'Orient et de l'Occident, de la sagesse du
Bouddha et de la bonté du Messie.Du même auteur
Panaméricaine poésie. Éditions de l'Athal!0r-Paris, 1978.
Histoire du cinéma allemand, 7e Art - Editions du Cerf,
Paris, 1990.
Hinter den Augen ein eigenes Bild : Film und Spiritualitiit,
Editions" Benziger, Zurich, 1991 (collectif).
"I Francesi e l'Italia: il neorealismo italiano, Editions
Scheiwiller, Milan, 1994 (collectif).
"II cinema europeo del metissage, Editions Il Castoro, Milan
(collectif) .
Mes plus vifs remerciements à M. Corlet, imprimeur, et
Guy Hennebelle pour leur aide matérielle et leurs conseils
avisés, ainsi qu'au réalisateur coréen Yong Kyun Bae qui a mis
gracieusement à ma disposition les photos de tournage du film
« Bodhi Dharma».Introduction
De «Rashomon » à «Bodhi Dharma»
Depuis deux millénaires, l'Occident bute sur le visage
fermé de Bouddha. Paupières baissées sur un sourire
énigmatique, repliées sur leur fantastique intériorité, les faces
lumineuses et lointaines du Musée Guimet se dérobent au
regard du visiteur trop pressé.
C'est que la connaissance de l'Orient repose sur un
immense malentendu, bien lent à se dissiper. Toutes les
« chinoiseries» et «j aponaiseries» dont se délecte notre
monde depuis deux siècles, se réduisent piteusement au
détestable syndrome de « Madame Butterfly», issu de
l'imagination enfiévrée de marins en goguette, bien pressés de
brûler les escales depuis un certain Pierre Loti. Pourtant le goût
de l'exotisme remonte aux voyages de Marco Polo, mais n'a
débouché que sur une fausse révélation. Que savons-nous du
Japon dans les venelles mal éclairées de notre village
planétaire, où une journée suffit presque pour aller de Paris à
Tokyo? Nos idéogrammes se limitent à quelques mots mal
cernés par nos concepts bornés: ikebana et tatami sont animés
par le ballet d'ombres des kimonos et des obis, sur lequel
plane, tel un dragon fabuleux, la silhouette tranchante du
samouraï.Après tout, le sacre de «Rashomon» à la Biennale de
Venise en 1951 n'était dû qu'à une confusion fâcheuse. Ce que
l'on découvrit au fond de la lagune, ce ne fut pas le
chefd'œuvre indiscutable d'une autre planète cinématographique,
mais la vision étrange d'une Histoire différente, dont les
costumes et les éclairages ne figuraient pas dans nos manuels,
réfractaires à un univers d'images, de sons et de mouvements
trop vivement colorés. On était bien loin encore de reconnaître
en Kurosawa le « tenno » de l'écran.
Un demi-siècle s'est écoulé, et nos yeux timorés se sont à
peine entrouverts depuis, juste autant qu'Hollywood nous l'a
permis. Ce que l'on prenait pour un éblouissement se réduisait
à une lueur aux contours mal définis, et l'éternel Orient restait
pour le grand public plus mystérieux que jamais. Le regard de
l'Occident sur ce monde lointain était, dès le départ,
fragmentaire et sélectif. Notre approche des cinémas
d'ExtrêmeOrient est fragmentaire, parce que l'attention s'est fixée au
départ presque exclusivement sur les écrans nippons. Mais,
même pour le cinéma japonais, il est difficile de prétendre à
l'exhaustivité, du fait que notre connaissance réelle en la
matière reste très sélective, donc fort incomplète, parce que les
règles absurdes de la distribution commerciale nous privent
toujours de maillons essentiels d'une chaîne dont la continuité
est patente dans le développement de certains sujets.
Certes, jusqu'à présent, seul l'historien Tadao Sato se
distinguait par ses œuvres critiques dans ce domaine, avec,
notamment, son précieux «Currents in Japanese Cinema ».
Dans le monde occidental, l'Américain Donald Richie fut le
premier à s'enthousiasmer pour le cinéma nippon, aidé en cela
par sa profonde connaissance de la culture japonaise et un sens
esthétique particulièrement développé.
Le véritable fondateur de l'art cinématographique au Japon
fut Teinosuke Kinugasa, qui avait rencontré Eisenstein en
URSS en 1928, année où il réalisa « Ombres sur Yoshiwara »,
premier film japonais diffusé en Occident: une première sans
lendemain. Puis sa «Porte de l'Enfer », dont on admira la
subtile palette d'aquarelliste, décrochait le Grand Prix à Cannes
en 1954, apportant une consécration tardive, mais méritée, à
cet auteur de qualité, qui savait transformer le mélodrame le
plus conventionnel en miniature exquise, et sa noblesse
incantatoire s'exprimait dans la splendeur plastique des coloris,
10la chorégraphie gestuelle et la lenteur fascinante d'une mise en
scène statique, mais somptueuse.
Le succès de «Rashomon» en 1951 introduisait un âge
d'or qui, jusqu'en 1956, fut jalonné de chefs-d'œuvre qui
figurent parmi les réalisations les plus glorieuses du cinéma
mondial, et connurent une diffusion rapide.
Les nominations en série aux palmarès des festivals furent
des plus bénéfiques à un art découvert en pleine maturité. A la
Biennale de Venise surtout, Kurosawa obtint le Lion d'Or pour
« Rashomon » en 1951, et le Lion d'Argent en 1954 pour « Les
Sept Samouraïs ». Mizoguchi se vit décerner quatre Lions
d'Argent pour «La Vie d'O Ham Femme Galante» en 1952,
«Les Contes de la Lune Vague après la Pluie» en 1953,
« L'Intendant Sansho » en 1954 et « Les Amants Crucifiés» en
1955.
Cette euphorie n'eut pourtant, avec le recul, que les
apparences d'un feu de paille du fait que cette première
approche d'un continent inconnu s'effectuait sur des critères

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