Figuration et mémoire dans les cinémas africains
259 pages
Français

Figuration et mémoire dans les cinémas africains , livre ebook

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259 pages
Français

Description

Avec soixante ans d'âge, la pratique cinématographique en Afrique a maintenant sa tradition. Restent cependant les houleux débats sur la production, la diffusion, la visibilité, l'orientation, et la survie (sur le continent et au-delà) des images africaines. Porteurs d'histoires, les cinémas africains deviennent ainsi constructeurs d'une mémoire multiforme. Ces textes traversent images et imaginaires, et les narrations qui les portent.

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Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 274
EAN13 9782296687349
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Figuration et mémoire dans les cinémas africains
En couverture : Sia, le rêve du python,de Dani Kouyaté © Christophe Dupuy© L’Harmattan 2010 http://www.editions-harmattan.fr www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-10353-5
Sous la direction de Jean Ouédraogo Figuration et mémoire dans les cinémas africains
L’Harmattan
Collection Images plurielles dirigée par Olivier Barlet (cinéma) et Sylvie Chalaye (théâtre)
Face à la menace de standardisation occidentale, la collection Images pluriellesdonne pour but de favoriser la recherche, la se confrontation et l’échange sur les scènes et écrans œuvrant de par le monde, dans les marges géographiques aussi bien que dans la marginalité par rapport aux normes dominantes, à une pluralité de l’image. Elle est ouverte aux champs de l’écriture, de l’esthétique, de la thématique et de l’économie pour le cinéma, l’audiovisuel et le théâtre. Elle privilégie, hors de toute chapelle de pensée, la lisibilité du texte, la liberté des idées et la valeur documentaire.
Bernadette PLOT,Un manifeste pour le cinéma : les normes culturelles en question dans la première Revue du cinéma, 288 p., 1996 (Prix Simone Genevois 1994) Sada NIANG (dir.),Littérature et cinéma en Afrique francophone : Ousmane Sembène et Assia Djebar, 256 p., 1996 Koffi KWAHULÉ,Pour une critique du théâtre ivoirien contemporain, 288 p., 1997 Olivier BARLET,Les Cinémas d’Afrique noire : le regard en question, 352 p, 1997 (Prix Art et Essai du CNC 1997) Antoine COPPOLA,Le Cinéma sud-coréen : du confucianisme à l’avant-garde - Splendeurs et misères du réalisme dans le nouvel ordre spectaculaire, 224 p., 1997 Yves THORAVAL,Les Cinémas de l’Inde, 544 p., 1998 Sylvie CHALAYE, DuNoir au nègre : l’image du Noir au théâtre (1550-1960), 454 p., 1998 Jean-Tobie OKALA,Les Télévisions africaines sous tutelle, 224 p., 1999 Roy ARMES,Omar Gatlato, de Merzak Allouache : un regard nouveau sur l’Algérie, 128 p., 2000 (suite en page 6)
À Gérard Le Chêne
À la mémoire du Naba Tougri de Nab-Rabogo, et à celle de ma mère
Paulo Antonio PARANAGUÁ,Le Cinéma en Amérique Latine : le miroir éclaté – historiographie et comparatisme, 288 p., 2000 Martine BEUGNET,Marginalité, sexualité, contrôle dans le cinéma français contemporain, 296 p., 2000 Sada NIANG,Djibril Diop Mambety, un cinéaste à contre-courant, 232 p., 2002 Raphaël MILLET,Cinémas de la Méditerranée, cinémas de la mélancolie, 120 p., 2002 Jose CARDOSO MARQUEZ,Images de Portugais en France, 250 p., 2002 Momar KANE,Marginalité et errance dans le cinéma et la littérature africains francophones. Les carrefours mobiles, 328 p., 2004 Antoine COPPOLA,Le Cinéma asiatique, 488 p., 2004 Raphaël MILLET,Le cinéma de Singapour, 144 p., 2004 Anne CREMIEUX,Les cinéastes noirs américains et le rêve hollywoodien, 412 p., 2004 Maurice Sonar SENGHOR,Souvenirs de théâtres d'Afrique et d'Outre-Afrique – Pour que lève la semence, 192 p., 2004 Pierre BARROT (dir.),Nollywood : le phénomène vidéo au Nigeria, 176 p., 2005 Catherine RUELLE (dir.), en collaboration avec Clément Tapsoba et Alessandra Speciale,Afriques 50, singularités d'un cinéma pluriel, 334 p, 2006 Roy ARMES,Les cinémas du Maghreb, Images postcoloniales, 256 p., 2006 Henri-François IMBERT,Samba Félix Ndiaye, cinéaste documentariste africain, 360 p., 2007 Stéphanie BERARD,Théâtre Théâtres des Antilles : traditions et scènes contemporaines, 224 p., 2009 Karine BLANCHON,Les Cinémas de Madagascar (1937-2007), 224 p., 2009 Françoise PFAFF,A l’écoute du cinéma sénégalais,240 p., 2010
Remerciements
La direction d’un ouvrage collectif n’est jamais chose aisée. De la sélection des textes à leur publication, beaucoup d’impondérables émaillent le parcours. C’est fort de cette expérience et en reconnaissance de la patience des nombreux contributeurs à cet ouvrage que j’aimerais exprimer ma profonde gratitude à Viviane Azarian, Jasmine Champenois, Marie-Magdeleine Chirol, Monique Crouillère, Névine El-Nossery, Ute Fendler, Anne-Marie Lavigne, Sada Niang, Amadou Ouédraogo, Dragoss Ouédraogo, Céline Philibert, Melissa Thackway et Françoise Ugochukwu. Mes sincères remerciements vont aussi à Carrol Coates, Karim Traoré, Dharmil Shah, Caroline Hambley pour leurs soutiens et encouragements. Pour leur appui logistique, je remercie Albert Mihalek et la doyenne de la faculté des arts et sciences de SUNY Plattsburgh. Qu’il me soit enfin permis de remercier, pour leurs combats pour le rayonnement dans le firmament québécois des cinémas africains, Gérard Le Chêne, Géraldine Le Chêne, Louise Gagné, mes collègues du Conseil d'Administration de Vues d'Afrique et la dynamique équipe qui mal an bon an font, depuis bientôt vingt-sept ans, de Montréal une plaque tournante des cinémas africains et créoles. Pour leur incessant travail en vue du maintien de la flamme cinématographique africaine en terre africaine, ma gratitude va aux principaux dirigeants du Fespaco, festival partenaire de Vues d'Afrique, notamment à Michel Ouédraogo, Baba Hama, Souleymane Ouédraogo, et à Filippe Savadogo, ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication du Burkina Faso.
Introduction
Jean Ouédraogo
Dans son filmUn Certain matin(1991), la réalisatrice burkinabè Regina Fanta Nacro met en scène une femme criant au secours alors qu'elle est poursuivie par un homme. Un paysan s'apprête à intervenir mais les voit rebrousser chemin ensemble, comme si de rien n'était. La scène se reproduisant, il pointe son fusil et manque de tuer l'assaillant, ne comprenant pas qu'il s'agit d'un tournage. On pourrait y voir une célébration du « cinéma pour [et par] lui-même » à la Antonioni ou à la Godard, ce que Francis Vanoye et Anne Goliot-Lété qualifient de « propension à laréflexivité, c’est-à-dire à parler de lui-même (du cinéma, des films, de la représentation et des arts, des relations entre l’image, l’imaginaire 1 et le réel de la création) ». Le clap, le bruit des moteurs et l’objectif de la caméra placent ce fait insolite dans la vie d’un village burkinabè au cœur d’une 2 modernité cinématographique qui, domptée par cinquante ans de concubinage avec le regard africain, est en passe de devenir une tradition. Ne serait-ce pas cette façon de s’approprier le médium du
1  Francis VANOYE et Anne GOLIOT-LÉTÉ,Précis d’analyse filmique,Nathan, 2001. p. 27 2  Le tournage à Paris, en 1955, d’Afrique sur Seine marque la naissance du cinéma francophone africain subsaharien. La production cinématographique européenne de cette période, reflet du néoréalisme italien, est décrite par Gilles Deleuze dansL’Image-tempset (1985) résumée par VANOYE et GOLIOT-LÉTÉ en ces mots : “Désastres de la guerre, absence totale de moyens financiers, crises politique et idéologique : il s’agit de témoigner, de montrer le monde contemporain dans sa vérité. L’intrigue importe moins que la description de la société (sous-développement économique, chômage, problème des campagnes, condition des vieillards, des femmes, des enfants). Le néoréalisme renoue avec le documentaire ».op. cit., 25-26.
cinéma que la critique Melissa Thackway qualifie de «Africa Shoots back», une sorte de riposte de l’Afrique par le biais de la caméra ? Ainsi, d’objet du regard d’un certain cinéma colonial, l’Afrique, par l’entremise de ses cinéastes, se donne à voir de l’intérieur dévoilant ainsi ses cultures et traditions sans verser dans la facilité, voire la fébrilité, de l’ethnographique ou de l’anthropologique ; même si, selon les règles de l’art, « Les cinéastes héritent, observent, s’imprègnent, citent, parodient, plagient, détournent, intègrent les œuvres qui précèdent les leurs. » (Vanoye & Goliot-Lété, p. 27) On peut dire que le cinéma fait partie des moyens devenus, au fil du temps, traditionnels de dépeindre et penser l’Afrique. Dorénavant, ainsi que le note Gaston 3 Kaboré dans sa contribution à: Singularités d’unAfrique 50 cinéma pluriel,« rien ne peut remplacer le regard singulier de tant de cinéastes qui ont cinématographié le réel qui nous entoure et ont plongé au plus profond des imaginaires et du subconscient de leurs sociétés et peuples. Il faut être conscient que l’Afrique est en train de bâtir son propre patrimoine et sa mémoire cinéma-tographiques. » L’Afrique se donne donc à voir de plus en plus sur les écrans occidentaux autant qu’elle demande à se voir plus régulièrement 4 sur les siens propres.grandes messes du cinéma, ces Les célébrations ritualisées ou consacrées sont désormais légion (Amiens, Carthage, Kalamazoo, Harare, Mons, Montréal, Namur, New York, Ouagadougou, Ouidah, Tarifa, etc.), et on est tenté de conclure que les aspirations légitimes du cinéma africain d’aller à la rencontre d’un public mondial n’ont de cesse d’être institutionnalisées voire vulgarisées. C’est au rythme de ces chassés-croisés que les acteurs de la scène cinématographique africaine retrouvent, de nos jours, les forums où présenter leurs
3 Le texte dont l’intitulé est “Regard singulier, auteurs singuliers » est repris dansCinémas Africains d’Aujourd’hui, Paris : Karthala 2007, p.15-16. 4 Voir, à ce propos, le document “Fespaco Vision 21” http ://www.fespaco.bf/Fespaco/vision21.html signé du Délégué Général Michel Ouédraogo et dont l’ambition est l’institution d’un cadre digne du 21è siècle pour servir de tremplin à la redynamisation des cinémas africains. L’objectif majeur étant l’accroissement, entre autres, de leur visibilité sur les écrans nationaux à l’échelle du continent.
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