Jean Rouch tel que je l ai connu
236 pages
Français

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Jean Rouch tel que je l'ai connu , livre ebook

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Description

Jean Sauvy fait la connaissance de Jean Rouch en 1937, très vite ils se lient d'amitié. Ce binôme fonctionne "au vent de l'éventuel" de 1938 à 1948, tantôt en France, tantôt en Afrique. Après 1948, les liens les unissant deviennent lâches et épisodiques mais ils restent fidèles aux choix existentiels et éthiques de leurs années de camaraderie. En Février 2004, Jean Rouch meurt, son camarade entreprend de consigner par écrit quelques-uns des épisodes qui ont jalonné leur parcours parallèles, illustrant cet ouvrage de nombreux documents originaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 286
EAN13 9782336279732
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ouvrages du même auteur Avertissement Présentation Sur les bancs de l’École des Ponts, rue des Saints-Pères, à Paris Juillet 38. Stages de Rouch et Sauvy du côté de Saint-Cloud : un autre visage de Paris 1938-39 Épanouissement et interrogations Brève escale à l’École du Génie de Versailles À la guerre comme à la guerre, et saute-muscade ! Octobre 1940 : rentrée morose dans Paris occupé 1941-1943 : Premiers pas professionnels et premières expériences de vie coloniale, pour Rouch et Sauvy Novembre 1942 : tout bascule 1943 : “Des projets constamment remis dans des caisses et lancés au hasard des mers” (Ponty) 1945-1946  : “Le serment de Bamako” honoré Chère Afrique, nous revoilà ! Fini le bricolage... “Nous passons trop vite”, dixit Rouch La pirogue Tembiko IV : la classe au-dessus Monotonie et ennui Une rencontre magique avec le Professeur Griaule Chasser le merveilleux, il revient au galop ! Tombouctou, nous voilà ! Gao, cinq minutes d’arrêt Où l’ethnographie se corse La “précieuse bête qui craint le soleil et les coups” Seul avec Rouch, pas du gâteau ! À nous les lions À coups de rames redoublés 1947-49 : L’épisode “Jean Pierjant” Après 1948 : Rouch et Sauvy, désormais “chacun de son côté” 1975-1987 : L’énigmatique Jane Rouch 1983-1984 : Avec son film Dionysos, Jean Rouch m’apporte une bouffée de jeunesse 1985-2004 : Fin de partie, en clair-obscur
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
© L’Harmattan. 2006
9782296002845
EAN : 9782296002845
Jean Rouch tel que je l'ai connu

Jean Sauvy
Ouvrages du même auteur
● Katanga, 50 ans décisifs, Collection Connaissance du monde, 1961.
● L’Enfant à la découverte de l’espace, en collaboration avec Simonne Sauvy (pédagogue, épouse de J. Sauvy); Casterman, Collection E3, traduit en anglais et en italien; Tournai, 1972.
● L’enfant et les géométries, en collaboration avec Simonne Sauvy, Casterman, Collection E3, 1974.
● Mots en rond, en collaboration avec Simonne Sauvy. (n°6 de la Collection “Les Distracts”), Cedic 1979.
● L’Industrie Automobile (“Que sais-je?” n°714, Presses Universitaires), trois éditions, 22ème mille.
● L’automobile (Collection “Repères”) Nathan, 1995.
● Les Automobiles Ariès, une marque, un homme, une époque, Presses des Ponts et Chaussées, 1996.
● Charles, Baron Petiet. Un grand industriel, homme de pensée et d’action (en collaboration avec Hervé Dufresne). Kronos Éditions S.P.M. Paris 1998.
● Enfance et adolescence d’un petit Provençal entre les deux guerres. L’Harmattan, Paris 2003.
● Un jeune ingénieur dans la tourmente. 1938-1945. L’Harmattan, Paris 2003.
● Mon parcours dans le siècle. 1947-2001. L’Harmattan, Paris 2003.
● Comment rendre plus attrayant l’enseignement traditionnel. L’Harmattan, Paris 2004.
● Sept livres pour la Jeunesse, Casterman, Hachette, L’Harmattan (dont trois en collaboration avec Olivier Sauvy, fils de J. Sauvy). Traductions en portugais et en italien.
Avertissement
1. Dans plusieurs lettres reproduites ci-dessous j’ai conservé l’orthographe que Rouch, moi-même et quelques autres, nous utilisions à l’époque, dans nos échanges épistolaires. Pour nous, en prenant des libertés avec l’orthographe et les locutions courantes, il s’agissait de nous démarquer du “commun”, d’afficher notre souci de traiter la vie comme un jeu. Poussant le bouchon un peu plus loin, nous avions créé un “club de Jeanfoutres” que nous avions baptisé dérisoirement “Kouillon’s Klub Mondial” (KKM).

Tout cela était puéril et nous le savions.

2. Les illustrations (dessins et photographies) qui figurent dans le présent livre sont souvent de médiocre qualité. Je les ai néanmoins maintenues parce que cette médiocrité est le reflet des conditions souvent difficiles dans lesquelles nous travaillions alors et parce qu’elle ne met pas trop en cause leur caractère documentaire.
« Les entrelacs sont comme les jeux de ficelles des enfants ou comme le fil du labyrinthe. À la fois merveille de l’ordre et dédales du désordre, ils symbolisent, sans doute, la destinée de l’homme. Quand je regarde le ciel bleu, je le crée en même temps... Je ne sais pas mon nom... Qu’importe, je suis à la fois mon père et moi-même... Je suis Dieu, c’est-à-dire le “chaos transparent” »
Texte de Rouch (1984), qu’il met dans la bouche d’un des acteurs de son film “Dionysos”.
Présentation
J’ai fait la connaissance de Jean Rouch en octobre 1937, sur les bancs du grand amphithéâtre de la noble École Nationale des Ponts et Chaussées, alors sise dans un bel hôtel, au 28 de la rue des Saints-Pères, à deux pas de l’Abbaye de Saint-Germain des Prés. Très vite nous nous sommes liés d’amitié. Très vite nous avons formé un binôme qui prétendait pratiquer un mode de vie original, mélangeant étroitement le sérieux et la désinvolture, la rigueur scientifique et l’élan poétique, l’abstraction des formules mathématiques et la beauté des œuvres d’art, la sagesse et la dérision.
Ce binôme a fonctionné sans trop de mal, pendant dix ans, de 1938 à 1948, malgré les obstacles que les circonstances lui opposaient : déclaration de la Deuxième Guerre mondiale, en juillet 1939, qui a interrompu nos études, incorporation dans l’Armée, occupation de la France, expatriation en Afrique Occidentale Française, difficile remise de la France “sur les rails”, après le triple traumatisme de la Défaite, de l’Occupation et de la Collaboration.
Après 1948, les liens qui faisaient de nous des “complices” ont changé de nature. Ils sont devenus lâches et épisodiques, chacun de nous menant la vie que nous entendions élaborer, sans trop nous soucier de l’autre. Mais nous sommes restés fidèles à la plupart des choix existentiels et éthiques de nos années de camaraderie et, à de nombreuses reprises, nous avons repris nos contacts amicaux.
Alors que mon “frère” vient de brutalement disparaître, tué sur le coup, près de Niamey (Niger), dans un accident de voiture “idiot”, je prends conscience de la chance que j’ai eue de rencontrer et de me lier si longuement à un garçon de cette valeur. Et, me rendant compte qu’une amitié qui résiste à soixante-sept ans d’usure est chose peu commune, j’ai eu envie de consigner par écrit quelques-uns des épisodes qui ont jalonné son mûrissement.
Sur les bancs de l’École des Ponts, rue des Saints-Pères, à Paris
Au début du mois d’octobre 1937, je rejoins Paris et élis domicile dans une chambre de la Maison des Mines et des Ponts et Chaussées, au 270 de la rue Saint-Jacques, à deux pas du Jardin du Luxembourg. Dès le lendemain, je me rends au 28 de la rue des Saints-Pères, où se trouve, à deux pas de la place de Saint-Germain des Prés, l’École Nationale des Ponts et Chaussées.
Arrivé au porche d’entrée de l’École, je ralentis mon allure. Mon œil s’aiguise. Que vois-je ? De vieilles pierres rongées par l’âge, dans la cour d’entrée un pavé mal ajusté, une ambiance calme, légèrement solennelle. C’est à cent lieues de ce que j’avais imaginé lorsque je préparais le concours d’entrée, mais je suis immédiatement séduit. Ce lieu n’est pas neutre, je le sens chargé d’histoire, je suis sûr qu’il sera pour moi un véritable ami.
Au cours des jours suivants, je fais la connaissance de la plupart de mes camarades de promotion, les dix-huit élèves reçus au concours d’entrée. Dans l’amphithéâtre, nous nous trouvons placés côte à côte par ordre alphabétique, comme le veut le règlement, à moins que ce ne soit la tradition. Je me trouve ainsi encadré par Rouch (Jean) et par Sorel (Paul), et situé non loin de Le Pollès (Yves) et de Ponty (Pierre). Je ne tarderai pas à sympathiser avec eux, notamment avec Le Pollès et Rouch.
Avec Le Pollès, pur breton dont les parents habitent Plouezec (Côtes-du-Nord), les premiers liens de camaraderie se tissent le soir de la séance de bizutage. Il s’agit là d’une tradition de bon aloi, nullement vexatoire, au cours de laquelle une poignée d&

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