Le cinéma portugais
266 pages
Français

Le cinéma portugais , livre ebook

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266 pages
Français

Description

Profondément inscrit aussi bien dans l'histoire que dans la culture du pays, le cinéma portugais, reflète l'évolution de la société portugaise. A partir d'une analyse filmique et narrative, ce livre propose une lecture du cinéma lusitanien dans son rapport avec les événements majeurs qui ont affecté le Portugal au cours des cinquante dernières années.

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Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140131530
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE CINÉMA PORTUGAIS
Histoire, Culture et Société 19632015
Ana Vera
Le cinéma portugais
Histoire, Culture et Société 1963-2015
Champs visuels Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez  Une collection d'ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l'image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme. Dernières parutions Etienne JEANNOT,Les stratégies de la peur dans le cinéma d’horreur, 2019. Paul OBADIA,La Belle et la Bêtede Jean Cocteau, 1948, Une affaire de genre, 2019 Michel ESTÈVE,Bernanos au cinema, 2019. Juan MARIN,Le JEU des MÉNINES de PICASSO. Petit guide pour une lecture interactive, 2019 Frédéric HARDOUIN,L’art cinématographique selon Godard. Introduction auxHistoire(s) du cinémade Jean-Luc Godard, 2019. Dominique CHATEAU,Contribution à l’histoire du concept de montage, Kouléchov, Poudovkine, Vertov et Eisenstein, 2019. Laakri CHERIFI,L’image du corps féminin dansLes Silences du palais, Corps opprimé ou rebelle, 2019. Éric COSTEIX,Georges Franju. L’image désincarnée, 2019. Noël BURCH et Geneviève SELLIER,La drôle de guerre des sexes du cinéma français (1930-1956), 2019. Franck TOURRET, Alain Resnais, le pari de la forme, 2019. Florent BARRERE,Cœlacanthe. Une espèce animale à l’épreuve des médias, 2018. Alexia ROUX et Saad CHAKALI,Humanité restante. Penser l’évènement avec la sérieThe leftovers, 2018. Guillaume LAVOIE,L’imaginaire du chemin de fer dans le western américain. Essai sur un mythe cinématographique, 2018.Jean MONTARNAL,La « qualité française ». Un mythe critique ?,2018. François MARTIN (dir.),Animer Starewitch, 2018. Isabel NOGUEIRA,L’image dans le cadre du désir,Transitivité dans la peinture,la photographie et le cinéma,2018.
Ana VERA Le cinéma portugais
Histoire, Culture et Société 1963-2015
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-18300-8 EAN : 9782343183008
INTRODUCTION Lorsque j’ai commencé mes recherches sur le cinéma portugais, il y a un peu plus de dix ans, celui-ci n’était pas un vrai sujet de débat théorique dans les départements d’études filmiques en France ni même un objet d’étude pour les lusistes. Aujourd’hui, la situation ne semble pas avoir tellement changé. En effet, en dépit de la réputation dont le cinéma portugais jouit dans le cadre européen et mondial, c’est par la petite porte qu’il entre dans les départements de cinéma et d’études lusophones et, le plus souvent, en raison de quelques auteurs reconnus par leur qualité artistique, leur style ou par la singularité de leurs œuvres (João César Monteiro, Pedro Costa, Manoel de Oliveira en tête). À l’encontre de leurs collègues hispanistes, pour qui le cinéma est un objet d’étude important qui renforce et approfondit la connaissance de l’histoire et de la culture de l’Espagne et de l’Amérique Latine, les lusistes ne semblent pas le considérer comme un objet de recherche intéressant et digne de figurer dans les programmes d’études, plutôt axés sur la production littéraire. Le cinéma portugais est toujours considéré comme un simple instrument en plus pour apprentissage de la langue, comme un document secondaire pour comprendre un phénomène de société et comme un corpus supplémentaire pour aborder la culture et l’histoire des mentalités. Or, la qualité des recherches sur l’espace lusophone et sur le cinéma suppose un élargissement à d’autres objets d’étude et problématiques, ce qui requiert que le film soit considéré comme un terrain d’investigation riche et autonome. Au même titre que d’autres productions culturelles, l’ensemble d’une production cinématographique envisagée à un moment
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particulier d’une société propose une représentation de cette même société, de ce qu’elle est ou de ce qu’elle voudrait devenir. Autrement dit, le cinéma est aussi bien un art et un spectacle qu’un phénomène de société, qui exprime de manière singulière la perception d’un moment historique. Il est vrai que la perception internationale du cinéma portugais a été, pendant longtemps, limitée aux travaux de Manoel de Oliveira, un cinéaste au parcours singulier considéré à la fois en tant qu’auteur national, de par son ancrage dans le lieu portugais, et en tant qu’auteur global, de par les thématiques universelles de son œuvre. Cependant, le chemin inauguré par Manoel de Oliveira serait ensuite parcouru par d’autres cinéastes plus jeunes, comme Paulo Rocha, João César Monteiro, João Botelho, Pedro Costa, Miguel Gomes ou encore João Pedro Rodrigues. Aujourd’hui le cinéma portugais a une présence incontestable sur la scène internationale et notamment en France, où les films sont présents dans les salles de cinéma, dans les débats publics d’actualité et dans la presse spécialisée (Cahiers du Cinéma,Positive,Trafic) ou généraliste (Le Monde,Libération). Il occupe aussi fréquemment l’espace des festivals de cinéma. Malgré cette notoriété aux yeux de la critique, un ensemble de problématiques et d’auteurs reconnus ne saurait pas être suffisant à faire justice à une cinématographie riche et complexe dans le panorama des cinémas européens. De la même manière, les festivals offrent certes un important support matériel et économique aux cinémas nationaux. Toutefois, ils sont le plus souvent dépourvus d’une réflexion théorique solide et ne comportent aucune légitimation intellectuelle sur les petites cinématographies nationales, dont les caractéristiques, les défis et l’écologie culturelle sont essentiels pour éclaircir les débats sur les cinémas et les échanges culturels dans les cadres nationaux et transnationaux.
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Liberté, résistance, survie et créativité, ce sont des concepts clés pour l’étude du cinéma portugais depuis l’émergence du nouveau cinéma dans les années 60. Ces concepts sont également centraux dans la définition de « cinéma des petites nations » telle que Mette Hjort et Duncan Petrie l’ont envisagée dans le contexte des études 1 filmiques . Ce cadre théorique, qui cherche à analyser les cinémas des nations petites et périphériques, s’avère être particulièrement fécond pour comprendre le cinéma portugais. En effet, les petites nations ne constituent pas simplement des versions à petite échelle de nations plus larges, mais ont des caractéristiques et une écologie propre qui les singularisent dans le contexte de la globalisation. Le concept de « cinéma des petites nations » présente une définition à multiples facettes qui englobe quatre indicateurs de taille : population, échelle géographique, PIB et soumission à une nation colonisatrice. Ainsi, le Portugal obéit à la majorité des critères établis par Mette Hjort et Duncan Petrie pour caractériser les petites nations. D’une part, il a une area géographique assez restreinte, une population et un marché interne plutôt limités, un PIB faible et, par conséquent, peu de pouvoir et d’influence sur la scène mondiale. Cette situation conduit le pays à chercher des partenariats avec d’autres nations, soit à l’intérieur de l’espace européen soit alors plus globalement avec ses anciennes colonies en Afrique, en Asie ou dans l’Amérique Latine. D’autre part, en raison de son histoire en tant que pays colonisateur, le Portugal s’écarte du concept de petite nation, si ce critère est adopté comme unique indicateur du statut de petite nation. Cependant, cette unique variation ne fait pas moins du Portugal une petite nation, étant donné les relations, parfois de dépendance, et la balance de pouvoirs qu’il entretient aujourd’hui avec les anciennes colonies. 1 Cf. Mette Hjort et Duncan Petrie (ed.),The cinema of Small Nations, Edinburgh University Press, 2007.
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