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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 08 juillet 2016 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9791030903805 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
4e de couverture
Daniel Cohen éditeur
www.editionsorizons.fr
Collection « Débats »
Thème : Philosophie
Il y a, chez Orizons, nombre de collections qui ont vocation d’accueillir des textes dont l’inclination correspondrait à l’idée que l’on se fait de tel sujet, de tel mythe, etc. Il est des écrits qui sortent des sentiers battus : de leur fond, de leur forme affleurent une probité et une richesse intellectuelles qu’on ne saurait contester ; la question évoquée est au cœur des sensibilités, réelles ou ambiguës, dans la Cité. La personnalité de l’auteur, le thème qu’il articule méritaient une collection à part entière. S’il n’est pas de sujet qui s’exclurait des autres, il est des manières de le traiter différemment et d’offrir, aux contemporains, une réflexion nourrie sans écarter le débat contenu souvent dans le développement de l’ouvrage proposé ; ladite réflexion n’exciperait pas d’une intention polémique par principe ; elle s’ouvre à la discussion, tranquillement à coup sûr, franchement parfois.
Aussi cette collection s’ouvre-t-elle à des thématiques variées et universelles : Histoire, Esthétique, Littérature, Philosophie, Sciences à l’occasion.
Couverture : dessin de Raymond Zanchi.
EAN Epub : 979-10-309-0710-0
© Orizons, Paris, 2016
Parus dans la même collection
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Monique Lise Cohen,
Les Juifs ont-ils du cœur ? – Une intime extériorit é, 2016.
(S ÉRIE P HILOSOPHIE )
Éric Colombo, [à paraître]
Empêcher que le monde se défasse , 2016.
(S ÉRIE E STHÉTIQUE : A RTS /B IBLIOTHÈQUES )
Bernard Forthomme,
Théologique de la folie , deux volumes parus, 2015, 2016.
(S ÉRIE P HILOSOPHIE )
Raymond Zanchi,
Le gymnaste et le danseur , 2016.
(S ÉRIE E STHÉTIQUE : É CRANS , CINÉMA ET TÉLÉVISION )
D’autres titres sont en préparation
Titre
Raymond Zanchi
Le gymnaste et le danseur
Considérations sur la « bouche de la vérité » des écrans
Le travail de Raymond Zanchi
L’ auteur est ancien élève de l’IDHEC (institut des hautes études cinématographiques) et ex-pensionnaire à l’Académie de France à Rome (Villa Médicis), alors dirigée par le peintre Balthus.
Il a travaillé à l’ORTF, de 1965 à 1968, comme assistant auprès des grands réalisateurs de fictions de l’époque, notamment Claude Barma, pour La Mort de Danton , et Pierre Koralnik, pour Salomé et aussi auprès de ceux qui se consacraient au reportage et au documentaire, comme Igor Barrère.
Au cinéma, il assiste Jean Luc Godard, pour Le Gai Savoir et Agnès Varda pour Elsa la Rose et Nausicaa . Sa carrière de documentariste le conduit en Asie et particulièrement en Afghanistan : il y réalise trois longs documentaires à caractère ethnographique, Jaschen en Afghanistan (1968), Le Nouristan (1969) et Aqmamad Afghanistan (1977) ; dans l’archipel indonésien, il tourne Indonesia (1973). Étant réalisateur et opérateur de prise de vue, il participe, comme caméraman, à une expédition de six mois en mer Rouge avec le commandant Cousteau.
À partir de 1980, il s’installe en Italie, la patrie de ses ancêtres, et se consacre à la création plastique, essentiellement la peinture, qui aujourd’hui encore, est son occupation principale. Il suit de près la naissance des chaînes de télévision commerciales leur effet néfaste sur le cinéma national italien, jadis le fleuron de l’exportation des produits culturels italiens. À l’époque Zanchi songe à formuler ses idées sur le cinéma et la télévision, faux frères jumeaux, plutôt ennemis par essence. La télévision a pour devise : « faut pas rêver ». Elle a gagné la partie contre le cinéma qui souhaite, lui, faire rêver ; il y parvient très difficilement.
Avertissement
A lors que le monde n’a jamais produit autant de films, d’aucuns n’hésitent pas à proclamer que le cinéma est moribond et sa fin prochaine. Ils considèrent que la majorité des produits que nous continuons à appeler « films » seraient en réalité des téléfilms ! La différence ? Godard pense qu’on filme à la fois le visible et l’invisible, et, si on ne filme que le visible, on fait un téléfilm ! Comment s’y retrouver quand on sait que projeter un téléfilm sur grand écran ne suffit pas à le transformer en film ? Que dire des récentes caméras de télévision sophistiquées qui seraient inaptes à filmer l’invisible alors que les bonnes vieilles caméras du cinéma savaient le faire intuitivement ? Mais quelles que soient leurs différences, cinéma et télévision sont, aujourd’hui, liés par une sorte de mariage d’affaire, qui ne satisfait pleinement personne. La télévision reproche au cinéma de la regarder avec condescendance et le cinéma se plaint de voir la télévision influer de façon excessive dans ses choix ! Quant à nous, spectateurs, nous passons beaucoup moins de temps dans les salles de cinéma que devant nos petits écrans. Cela s’est encore accentué avec l’arrivée d’Internet sur nos ordinateurs. Mais l’amateur de vrai cinéma, ce personnage moderne qui demande expressément à être trompé dans le noir, s’inquiète ; il ne souhaite pas voir les bipèdes transformés en animaux à lunettes passant la plus grande partie de leur vie, en pleine lumière, assis devant de petits écrans, et perdant, petit à petit, l’usage de leurs jambes ! Il fera tout pour que cela n’arrive pas, en prenant au pied de la lettre le cri de Pina Bausch, la chorégraphe allemande : dansez, dansez, sinon nous sommes perdus !
À propos de bottes, si quelqu’un vous demande, un jour, des nouvelles de La bouche de la vérité , répondez toujours qu’elle n’a jamais mordu personne ; comme s’il s’agissait du mot de passe d’une confrérie secrète ! Vous comprendrez plus tard.
Le monopole perdu
D epuis sa naissance, au début du vingtième siècle, l’histoire du cinéma n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Ledit a poursuivi son cours, certain de détenir le monopole des images animées et convaincu qu’il en serait toujours ainsi. Quand, au début des années cinquante, la télévision commença à émettre, le cinéma ne s’en émut pas, n’imaginant pas que le petit écran puisse, un jour, le concurrencer, voire le remplacer. D’ailleurs, à ses débuts, la télévision était peu performante et ses responsables avaient beaucoup de difficultés à alimenter l’antenne. Aussi, en plus du journal quotidien et de quelques reportages sportifs, ils commencèrent à diffuser des films de cinéma. Les dividendes empochés rendirent les producteurs des alliés potentiels dans la fabrication des programmes. Cela n’empêcha pas la télévision de mettre en chantier, de façon autonome, des programmes spécifiques. Il s’agissait, le plus souvent, de pièces de théâtre classique, interprétées et diffusées en direct par des comédiens convaincus de faire leur métier dans une salle où le public vivant avait été remplacé par des caméras. Bien plus tard, la télévision se mit à produire de véritables films diffusés sans passage préalable par le grand écran. Le téléfilm était né. Aujourd’hui, alors que films et téléfilms du monde entier sont diffusés en abondance sur nos petits écrans, beaucoup de spectateurs savent, d’instinct, différencier les films des téléfilms, mais en général ils ont beaucoup de mal à motiver clairement cette classification.
Les cygnes sont de la famille des canards, mais ce sont des cygnes
C eux qui ne confondent jamais film et téléfilm considèrent généralement que le cinéma et la télévision appartiennent, malgré tout, à la même galaxie. Et beaucoup de professionnels, scénaristes, réalisateurs, techniciens, comédiens, collaborent indifféremment à la fabrication de tous les produits audiovisuels. Même si dans les écoles, créées en leur temps pour former aux métiers du cinéma, on s’efforce aujourd’hui de différencier l’enseignement des techniques du cinéma de celles de la télévision, on garde pour acquis que cinéma et télévision appartiennent à la même galaxie.
Pourtant quand les écoles de cinéma naquirent, avant l’arrivée de la télévision, le cinéma était une planète isolée, avec son marché propre, son financement autonome, des techniques de production et de réalisation bien établies et évoluant peu. Songez que le cinéma a mis quara