La danse à l écoute des nouvelles technologies
236 pages
Français

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La danse à l'écoute des nouvelles technologies , livre ebook

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Français

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Description

Inscrire l'art de la danse au sein même de l'art numérique, c'est ajouter une nouvelle "écoute" à la corporéité établie. Ce livre présente les contraintes inhérentes d'une danse écrite, notée, photographiée, sensiblement fragile, vacillant dans les vagues souvenirs jusqu'à devenir une danse numérisée, capturée en intégralité par l'outil vidéo. Décrypter cette mutation dans le spectacle vivant est l'objectif de cet essai.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 39
EAN13 9782336386867
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Dernières parutions

AudioVisuel Et Communication
Collection dirigée par Bernard Leconte et Erika Thomas
« CHAMPS VISUELS » et le CIRCAV GERICO (université de Lille 3) s’associent pour présenter la collection AudioVisuel Et Communication (AVEC).
La nomination de cette collection a été retenue afin que ce lieu d’écriture offre un espace de liberté le plus large possible à de jeunes chercheurs ou à des chercheurs confirmés s’interrogeant sur le contenu du syntagme figé de « communication audiovisuelle », concept ambigu s’il en est, car si « l’audiovisuel » – et il faut entendre ici ce mot en son sens le plus étendu, celui de Christian Metz, qui inclut en son champ des langages qui ne sont ni audios (comme la peinture, la photographie, le photo roman ou la bande dessinée), ni visuels (comme la radio) – est, on le sait, monodirectionnel contrairement à ce que tente de nous faire croire ce que l’on peut nommer « l’idéologie interactive », la communication implique obligatoirement un aspect multipolaire…
Dernières parutions
Erika THOMAS, Art-vidéo et fictions du quotidien. Sur les traces de Bob Santiano, Oublier Zanzibar, Disparitions , 2015.
Suzanne BRAY et Gérald PRÉHER (dir.), Un soupçon de crime. Représentations et médiatisations de la violence, 2014.
Erika THOMAS, Indiens du Brésil, (in) visibilités médiatiques, 2012.
Frédéric PUGNIERE-SAAVEDRA, Le phénomène Deschiens à la télévision , 2011.
Jean-Max MEJEAN, Almodovar, les femmes et les chansons, 2011.
Jean UNGARO, Le corps de cinéma, le super-héros américain, 2010.
Erika THOMAS, Art-Action : Pol’art Urbain, Didier Barros l’étranger, Des livres et des cendres, 2010.
Erika THOMAS, Le cinéma brésilien du cinema novo à la retomada (1955-1999) , 2009.
Erika THOMAS, Ken Loach : Cinéma et société, 2008. Philippe GAUTHIER, Le montage alterné avant Griffith, 2008.
Titre

Julie Talland Terradillos






La danse à l’écoute des nouvelles technologies
Des prothèses numériques aux corps synesthètes
Copyright



























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN Epub : 978-2-336-73697-6
R EMERCIEMENTS
Tout d’abord, je tiens à exprimer ma gratitude à Erika Thomas pour la confiance qu’elle m’a témoignée.
Je tiens à remercier Claire Buisson pour avoir accepté d’encadrer les premières fondations de ma recherche. Cette ébauche de mon travail s’est affinée avec l’aide bienveillante d’Aliocha Wald-Lasowski, qui m’a soutenue dans mes choix et directions, dans mes doutes et interrogations. Enfin, pour son aide lumineuse, pour sa lecture attentive, exigeante et minutieuse, ainsi que sa curiosité intellectuelle qui a stimulé de nombreux échanges singuliers et riches tout au long de ce parcours, je remercie Jedediah Sklower. Marion Sage pour son aide dans mes recherches documentaires de première année. À mes amies de longue date, Cécilia Bice, Margaux Proust et Zélie Blaison pour leurs nombreux encouragements. Je remercie mon amie Léa Jucquois dont l’esprit est aussi espiègle que curieux, pour ses relectures nocturnes, sa patience et son écoute attentive lors des prémices de mes nombreuses idées lumineuses comme obscures. Je remercie Susanna Leboisselier, Pierrette Talland, Jennifer Casadessus et Réjane Marteau pour leurs investissements et leurs corrections bienveillantes. Je remercie également Abder Nabati pour la mise à disposition de matériel, de logiciels et de locaux pour pratiquer mes tests, et interviews. Je remercie la compagnie Adrien M/Claire B pour leur interview. Marc Le Piouff pour m’avoir fait confiance dans la mise en place et la réalisation d’ateliers artistiques en prison. Enfin, je remercie toutes les personnes qui de près ou de loin m’ont soutenue dans la recherche, et la réalisation de ce travail. Élodie, Bertille, Manon, Myriam, Mélanie, Claire, Fatima, Laurine, Clélia, Karima, Zabou, Lilian, David, ma famille… Merci !
Avant de rentrer dans le vif du sujet, et je serais malhonnête avec mon lecteur si je ne lui disais pas, ô combien, j’ai encore de doutes sur ce bel objet qu’est la danse impactée par ce courant que l’on nomme la numérimorphose, et combien il est difficile d’apprivoiser, de récolter, de mesurer, et d’interpréter un objet naissant. Alors pour cette raison, je vous prie de bien vouloir mesurer avec moi toute la dimension fragile de cet objet équilibriste qui teste son centre de gravité au fur et à mesure de ses découvertes. Bienvenue dans la danse.
« Ce que je sais du monde, je le sais par mon corps. Il m’informe de l’espace, de ses qualités immédiates. Dans la nuit de ses muscles et de ses nerfs, une comète annonce la naissance d’un geste plus promptement que les mots, dont la source en moi s’est tarie. En dehors de la langue, je ne sais quoi m’attire, me touche. Avec des phrases de guingois je tenterai de le dire, mais quelle maladresse, alors que mon corps sait si parfaitement ! Il apprend vite. Il a l’intelligence du miracle et je reste ébahi de ses illuminations lorsqu’il suit les figures et les exécute en secret à la frontière du rêve. C’est à travers cette mémoire silencieuse que j’apprécie la justesse d’un bond : minute de vérité, en moi, toute nue. »
Pierre Lartigue, L’art de la pointe.
« Mes talons se cambraient, mes orteils écoutaient pour te comprendre : le danseur ne porte-t-il pas son oreille – dans ses orteils ! »
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra,
Un livre pour tous et pour personne. Traduction Henri Albert
I NTRODUCTION
L’objet de cette recherche naît d’une rêverie 1 , de l’assemblage d’une image, d’un son et d’une prose. S’il n’y avait qu’une seule image à retenir, une image lumineuse et cinétique, ce serait celle de Loïe Fuller. Figure de transdisciplinarité, sa danse colorée et serpentine est souvent confondue avec la performance de la danseuse Annabelle Whitford Moore. Imitant le style Fuller et capturée par Edison en 1896, Annabelle Serpentine Dance , est considéré comme le premier film colorié de l’Histoire du cinéma.
Pour le son, il s’agirait du son « propre », « vierge » de toute écoute étrangère, le son intérieur que seul le moi entend. Paul Valéry y fait référence dans sa « philosophie de la danse » dont voici un extrait :
« Considérez aussi un virtuose au travail, un violoniste un pianiste. Ne regardez que les mains de celui-ci. Bouchez-vous les oreilles, si vous l’osez. Mais ne voyez que ces mains. Voyez-les agir et courir sur l’étroite scène que leur offre le clavier. Ces mains ne sont-elles pas des danseuses qui, elles aussi, ont dû être soumises pendant des années à une discipline sévère, à des exercices sans fin ? Je vous rappelle que vous n’entendez rien. Vous ne faites que voir ces mains qui vont et viennent, se fixent en un point, se croisent, jouent parfois à saute-mouton ; tantôt l’une s’attarde, tandis que l’autre semble chercher les pas de ses cinq doigts à l’autre bout de la carrière d’ivoire et d’ébène. Vous soupçonnez que tout ceci obéit à certaines lois, que tout ce ballet est réglé, déterminé… » 2
Paul Valéry nous suggère de voir et d’entendre 3 le geste comme un geste musical, un geste dansé. De voir le rythme au lieu de l’entendre purement et simplement. Il nous propose une seconde écoute possible du geste. Trêve de pirouettes et autres valses verbales, c’est une prose qui résume le tout : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » 4
Le poème pour Valéry est
« action, parce qu’un poème n’existe qu’au moment de sa diction : il est alors en acte. Cet acte, comme la danse, n’a pour fin que de créer un état ; cet acte se donne ses lois propres ; il crée, lui aussi, un temps et une mesure du temps qui lui conviennent et lui sont essentiels : on ne peut le distinguer de sa forme de durée. Commencer de dire des vers, c’est entrer dans une danse verbale. »
Cette rêverie où sons, images et mouvements se répondent est désormais possible ; outre dans l’imagination du rêveur ou dans le délire de « l’agité », mais bel et bien dans le rapport qu’entretiennent l’art numérique et le sp

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