La musique entre France et Espagne
216 pages
Français

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La musique entre France et Espagne , livre ebook

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Description

Mieux connaître certains des chemins musicaux entre Espagne et France, telle est l'ambition de ce livre. L'auteur analyse aussi bien la vie musicale de la Cour et la pratique musicale des cathédrales que les réalités concrètes transmises par les récits des voyageurs français sur le sol étranger et qui embrassent des aspects quotidiennement vécus. Remarquablement documenté à partir des archives musicales et documentaires des deux pays, cet ouvrage témoigne des convergences et des différences entre leurs traditions respectives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336886688
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Univers Musical
Collection dirigée par Anne-Marie Green

La collection Univers Musical est créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine musical.
Son ambition est de proposer un panorama de la recherche actuelle et de promouvoir une ouverture musicologique nécessaire pour maintenir en éveil la réflexion sur l’ensemble des faits musicaux contemporains ou historiquement marqués.

Déjà parus

Pauline CASANOVA, La place de la musique dans les arts à la cour du roi René , 2019.
Dominique SALINI, Webern, Fourier et Butor selon Pousseur, Un voyage en utopie , 2019.
Danièle PISTONE, Le Paris d’été. Musique et société à Trouville-sur-Mer de 1830 à 1914 , 2019.
Charlotte SAULNERON, Les grands sujets d’actualité à l’opéra , 2019.
Alain VON RODEN, Musiques polyphoniques, d’art contrapuntique, Années 1180-1530, Informations sur les compositeurs, et leurs oeuvres vocales et instrumentales , 2018.
Alexandra CHERCIU, La dramaturgie devant l’histoire, La figure de Jeanne d’Arc dans l’opéra et l’oratorio européens depuis 1938 , 2018.
Hélène ROUTIER, Offenbach mis en scène par Laurent Pelly, Une esthétique métakitsch, 2018.
Roland GUILLON, Archie Shepp et Pharoah Sanders , Deux héritiers de John Coltrane, 2018.
Jean FRANCHETEAU, John Coltrane. La décennie fabuleuse , 2018.
Guillaume PASTRE, Un art de la cohérence, Different trains, Steve Reich , 2018.
Ludovic FLORIN (édition préfacée, rassemblée et annotée par), Alexandre TANSMAN. Un musicien entre deux guerres. Correspondance Tansman – Ganche (1922 – 1941) , 2018.
Carole BERTHO-WOOLLIAMS, Les femmes lauréates du premier Prix de Rome de composition musicale . 1913-1966 , 2018.
Jacqueline WILLEMETZ, Chopin, chasseur d’âmes , 2018.
Patrick CALAIS, Bach en concert, Essai sur les Variations Golberg, nv. Ed., 2017.
Rafael ANDIA, Labyrinthes d’un guitariste, 2016.
Jean-Blaise COLLOMBIN, Ennio Morricone, Perspective d’une œuvre , 2016.
Henri-Claude FANTAPIÉ, 60 ans de vie musicale. De 1945 à nos jours , 2016.
Amin CHAACHOO, La musique hispano-arabe Al-Ala , 2016.
Gérard DE SMAELE, Banjo attitudes, Le banjo à cinq cordes, son histoire générale, sa documentation , 2015.
Alain VON RODEN, Essai d’initiation aux musiques médiévales polyphoniques (ou contrapuntiques), Création d’une Chapelle et d’une École musicale parisienne, Capella & Schola Parisis , 2015.
Titre
Louis Jambou






La musique
entre France et Espagne


XVI e -XX e siècles
Copyright

© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-88668-8
Citation

Le destin des peuples occidentaux […] constitue un paradoxe achevé, il faut bien le comprendre . Chez ces peuples, l’homogénéité n’est jamais étrangère à la diversité.
José Ortega y Gasset (1937)
Prélude 1
À l’exception de deux d’entre eux, datés de 1968-1969 et de 1979, les dix-neuf textes que j’ai réunis ici ont été écrits entre 1989 et 2007. Rédigés en français ou en espagnol ils ont été tous versés ici en français par l’auteur. Ils recouvrent une réflexion sur la musique menée durant plus d’une quarantaine d’années. J’y ai regroupé surtout des essais significatifs postérieurs à un séjour prolongé en Espagne de 1974 à 1988, écrits parfois dans le cadre universitaire, mais souvent aussi provoqués par des circonstances liées à la musique et à mon parcours de musicologue en ce qui touche un axe géographique privilégié, celui de la France et de l’Espagne. Ce parcours est également, en son fondement, celui d’un hispaniste, entendons par là celui d’un amoureux de la langue espagnole, de ses lettres et de sa culture. Le regard part souvent et directement de la terre hispanique, de sa culture et de sa création musicale. Par ailleurs ce n’est ici qu’une part, importante encore que modeste en quantité, de mes recherches et de ma réflexion qui se sont portées sur la théorie, les institutions, la chapelle musicale notamment, les hommes en tous les cas, et l’organologie, l’orgue devenant durant des lustres le centre de mes recherches.

Il y a ainsi une territorialisation, un sol, une terre, France et Espagne, deux vieilles nations européennes. Elles sont prises en leur totalité territoriale encore que en Espagne on ne peut pas ne pas considérer jusqu’au XVIII e siècle les deux réalités du pouvoir, Couronne d’Aragon et Couronne de Castille ou, aujourd’hui, les réalisations musicales promues par les Autonomies. On ne considère donc pas ici leurs divisions en Espagne, au XVI e siècle, en écoles régionales, affirmées naguère encore dans les histoires de la musique. On aurait tendance au contraire à suivre le pas-à-pas de l’humaniste Calvete de Estella qui à partir de 1548 est le secrétaire curieux, et savant, de la suite du prince Philippe vers le nord de l’Europe. De Valladolid à Bruxelles, où il rejoint son père Charles Quint, il traverse l’Italie et nous fait découvrir les terres que le Prince sera appelé à gouverner (nº 2). C’est Trente, alors dirigé à la fois par un prince évêque italien et par un archiduc autrichien, qui marque une frontière sur les terres européennes, entre les terres méridionales et celles plus au nord, entre les terres de tradition latine et celles de tradition germanique. Certes l’auteur ne les considère pas ainsi ; mais de toute évidence les coutumes, les usages, les rythmes musicaux, les airs qu’ils portent, les danses qui se succèdent d’une soirée à une autre, les « musiques de table » qui y sont entendues, se distinguent et se mêlent parfois à Trente : c’est une Europe du Nord et une Europe du Sud qui y est dessiné dans leur mélodie et leur rythme. La France en est absente il est vrai, car les Pyrénées sont encore là et c’est là aussi un tribut payé au pouvoir politique, mais ses danses, ses airs de cour, sans doute, et ses ballets, peut-être, seront présents lors des rencontres de Bayonne (1565) entre les cours de France et d’Espagne et l’on y dansera le branle autant que le passe-pied, danses françaises, ou la basse danse, ancienne déjà et castillane, toutes danses populaires, et comme dans le voyage aux pays flamands les chansons, que l’on ne connaitra jamais, y sont « fort bonnes ». Ces airs et ces danses sont ainsi localisables en terroirs circonscrits, mais ont déjà gagné la Cour et y donneront bientôt, d’abord en France, les rythmes et airs des suites instrumentales des XVII e et XVIII e siècles. Mais ici, en France, le « populaire » s’éloigne de sa source jusqu’à le rendre, rejoignant l’abstraction, méconnaissable alors que, en Espagne, il restera toujours un « populaire aristocratique », selon le mot du poète Gerardo Diego (nº 3).
Ainsi le nationalisme musical n’est pas abordé de front dans l’un ou l’autre des essais (nº 1). Non plus que le mysticisme musical, commode appât estampillé en Allemagne par Ambrós au XIX e siècle, mais lancé de France par Henri Collet au début du XX e siècle (nº 12) : il est quelque peu postérieur au nationalisme. Il nait sous le couvert ou la coïncidence de divers courants idéologiques contemporains et d’une spiritualité forte dans l’Espagne du XVI e , mais aux outils musicaux dépourvus de toute analyse réelle et dans un contexte sociologique encore inexploré. Ce mysticisme musical, en Espagne, devient un courant fort dans la réflexion musicale française, moins dans celle de l’Espagne et peu présente dans celle des pays anglo-saxons.

Mais le nationalisme du XIX e siècle se nourrit naturellement des territoires séculairement marqués par leurs particularités en sorte que naissent des « écoles » régionales, andalouse, valencienne, la catalane, castillane…, dessinées par l’historiographie musicale portant sur le XVI e siècle, qui refleurissent à la fin du XIX e et le début du XX e siècles ou au-delà (nº 12). Cependant la nature de ces nationalismes/mysticismes est distincte d’une période à une autre : le « mysticisme » du XVI e définit et marque principalement et exclusivement, chez Collet, la musique du temple, concrètement la musique sacrée en langue latine, la musique de la liturgie de ses grands compositeurs (Morales, Guerrero, Victoria) qu’en une recherche d’un

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