Edmond d’Hoffschmidt de Resteigne dit l’Ermite (1777-1861)
191 pages
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Edmond d’Hoffschmidt de Resteigne dit l’Ermite (1777-1861) , livre ebook

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Description

De naissance noble, Edmond d’Hoffschmidt de Resteigne (1777-1861) fut d’abord officier dans l’armée de Napoléon, puis, en vrai disciple de Rousseau, il se retira, près de Han-sur-Lesse, dans un ermitage non religieux, mais philosophique. Devenu plus tard, à la mort de son père, châtelain de Resteigne, il se soucia du bien de tous, assuma la charge de bourgmestre et entretint une réputation d’homme original, aussi facétieux que bon. Solitaire, il méprisa le monde, mais non l’amitié ; il refusa le mariage, mais prit le plus grand soin de sa fille naturelle. Misanthrope, il fut capable de beaux gestes philanthropiques. Son histoire est donc celle d’un homme paradoxal et jaloux de son indépendance, que des expériences ou des épreuves conduisirent à vivre en marge de son monde.


Né dans les Pays-Bas autrichiens, au temps de l’impératrice Marie-Thérèse, Edmond mourut, citoyen belge, sous le règne de Léopold Ier. Il traversa donc, comme Chateaubriand, les différentes époques tumultueuses qui séparèrent l’Ancien Régime de la Restauration, puis de la démocratie bourgeoise.


Les aspects romanesques de son histoire — armes, amours, amitiés — suffiraient à justifier une biographie. Mais l’Ermite (ainsi tenait-il à s’appeler) nous introduit, si nous l’interrogeons, dans un cercle de pensées captivantes, tantôt poétiques, tantôt philosophiques, et nous entraîne dans une réflexion qui transcende les questions anecdotiques.


Pierre Jodogne est « dottore in lettere » de l’Université de Bologne (1959) et docteur en philosophie et lettres de l’Université catholique de Louvain (1968). Il a enseigné la langue et la littérature italiennes à l’Université libre de Bruxelles (1974-1989), puis à l’Université de Liège (1988-2001). Il a été élu membre de l’Académie royale de Belgique en 1991.


Il a contribué à fonder, en 2002, l’association « Les Amis de l’Ermite de Resteigne » dont le but est d’encourager la recherche, l’étude et la conservation des documents ainsi que des témoignages se rapportant à Edmond d’Hoffschmidt.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782803106448
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Edmond d’Hoffschmidt de Resteigne dit l’Ermite (177 7-1861)
P J IERRE ODOGNE
Edmond d’Hoffschmidt de Resteigne dit l’Ermite (1777-1861) Une vie singulière
C L S , LASSE DES ETTRES ET DES CIENCES MORALES ET POLITIQUES A B CADÉMIE ROYALE DE ELGIQUE
Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0644-8 © 2018, Académie royale de Belgique
Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques, Collection in-8°, IVe série, tome XVII. N°2120 Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be
Crédits Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique Couverture : Le château de Resteigne. Peinture de Camille d’Hoffschmidt-Bodinus (collection privée)
Publié en collaboration avec/avec le soutien de
INTRODUCTION
Le souvenir d’Edmond d’Hoffschmidt de Resteigne est resté vivant et aimé non seulement dans son village ancestral et dans la région de Rochefort, mais aussi dans le pays de Namur, la Famenne et l’Ardenne. Sa figure, redessinée par l’enthousiasme ou l’imagination populaire, est aujourd’hui légendaire. Son humanité continue de susciter la sympathie, tandis que sa vie singulière et colorée ne cesse de stimuler la curiosité. Edmond d’Hoffschmidt n’est cependant pas ce qu’on appelle communément un grand homme. Il ne s’illustra dans aucun poste éminent, militaire ou politique, scientifique, artistique ou littéraire. Sa famille le considéra longtemps comme un original extravagant. Libre-penseur, il était même dérangeant. Tandis que plusieurs de ses ascendants et de ses cousins se distinguèrent dans une carrière militaire ou politique, il n’eut pour lui, dans le monde, que le nom qu’il portait et son surnom d’ermite. De naissance noble, Edmond fut d’abord officier dans l’armée de Napoléon, puis il se retira dans un ermitage — non religieux, mais philosophique —, en vrai disciple de Rousseau. Devenu plus tard, à la mort de son père, châtelain de Resteigne, il se soucia du bien de tous, assuma la charge de bourgmestre et entretint une réputation d’homme aussi facétieux que bon. Solitaire, il méprisa le monde, mais non l’amitié ; il refusa le mariage, mais prit le plus grand soin de sa fille naturelle. Misanthrope, il fut capable de beaux gestes philanthropiques. Son histoire est donc celle d’un homme paradoxal et jaloux de son indépendance, que des expériences ou des épreuves conduisirent à vivre en marge de son monde. Né en 1777 dans les Pays-Bas autrichiens, alors sujet de l’impératrice Marie-Thérèse, er Edmond mourut en 1861, citoyen belge, sous le règne de Léopold I . Il traversa donc, comme Chateaubriand, les différentes époques tumultueuses qui séparèrent l’Ancien Régime de la Restauration, puis de la démocratie bourgeoise. Les aspects romanesques de son histoire — armes, amours, amitiés — suffiraient à justifier une biographie. Mais l’Ermite — ainsi tenait-il à s’appeler — nous introduit, si nous l’interrogeons, dans un cercle de pensées captivantes, tantôt poétiques, tantôt philosophiques, et nous entraîne dans une réflexion qui transcende les questions anecdotiques. Le parcours de ce solitaire conduit en effet ceux qui s’y intéressent à se pencher sur leur propre vie, à s’interroger sur les liens qu’ils entretiennent eux-mêmes avec la société, et à méditer sur leurs goûts personnels pour la solitude, sur leurs rapports avec la nature et sur leurs positions religieuses. Nos informations sur la personne et la vie, sur les pensées et les sentiments d’Edmond d’Hoffschmidt sont aujourd’hui nombreuses. Les premiers écrits qui se rapportent à lui sont dus aux visiteurs de son ermitage, quand ce lieu se trouvait encore protégé. Citons Alphonse Wauters (1841), Abraham Vasse (1844), Henri comte de Merode Westerloo (1845), Albéric Tailleroche (1859), Auguste de Peellaert (1866), Constant d’Hoffschmidt (1868), puis l’auteur d’un article signé « Nemrod » (1887) et enfin le rédacteur anonyme d’uneNoteconservée autrefois par la e famille Wégimont (début XX siècle). Les pages de ces témoins sont autant de sources irremplaçables. Ajoutons la contribution de Camille Bodinus, née d’Hoffschmidt, dont le procès intenté contre la famille van der Linden d’Hooghvorst, en 1896-1902, fournit, grâce à l’enquête qu’il entraîna, d’importants renseignements sur le site de l’ermitage. e Les études consacrées à l’Ermite, au XX siècle, ont été de plus en plus substantielles. Clovis Piérard, en 1923, recueillit les souvenirs des villageois ; Adrien de Prémorel, en 1941, fit connaître ce que savait sur lui la famille d’Hoffschmidt de la branche de Recogne ; enfin, Jeanne Maquet-Tombu, en 1967, publia les résultats des recherches menées par elle dans les archives et les bibliothèques. Cette historienne eut, en effet, le mérite d’entreprendre les premières enquêtes scientifiques sur la famille d’Edmond, sur ses amis et sur les conditions de son existence.
D’intéressantes découvertes récentes ont encore enrichi notre connaissance tant de l’officier que de l’ermite et du gentilhomme campagnard. Nous les devons à des personnes amies que je tiens à nommer ici. Le regretté Philippe d’Hoffschmidt m’a libéralement ouvert ses archives familiales, conservées à Recogne (Noville-Bastogne) ; Jean-Marie Duvosquel m’a aidé à accéder, à Enghien, aux archives de la famille d’Arenberg ; le chanoine Daniel Meynen m’a ouvert les archives de l’évêché de Namur, et Christian Sepulchre de Solières m’a donné l’entière connaissance de la correspondance échangée entre l’Ermite et le notaire Célestin Hérin, tandis que feu Pierre-Paul Mouzelard et feu Michel Lahaye m’ont confié respectivement les lettres de vieillesse et les lettres de pensionnat de Léocadie, fille de l’Ermite, dont ils étaient les descendants. Enfin, le comte de Changy m’a communiqué quelques lettres conservées au château de Moulins (Warnant) ; Guillaume et Edmond de Moreau d’Andoy m’ont obligeamment permis de consulter les archives de leur famille, et Jean Delaunoy m’a procuré des documents recueillis par son père. Des recherches que faites en Allemagne ont ensuite révélé l’identité de la jeune fille rencontrée par le sous-lieutenant de Resteigne lors de son séjour en Poméranie. D’autre part, la création, en 2003, de l’association (Asbl) des « Amis de l’Ermite de Resteigne », présidée jusqu’en 2015 par Guy Muraille, et la publication annuelle d’un recueil d’études (L’ermitage) consacrées à Edmond d’Hoffschmidt et à son entourage, ont considérablement stimulé l’intérêt de tous pour ce personnage original. Enfin, les fouilles entreprises sous la conduite de Bruno Marée sur le site de l’ermitage, à Auffe, ont fourni de précieuses informations sur les conditions de vie du solitaire dans le Bois de Niau. La matière documentaire est donc abondante, mais elle est lacunaire. Dès qu’on scrute la vie animée d’Edmond, d’innombrables questions surgissent qui restent sans réponse. Les zones claires de sa biographie alternent avec des zones d’ombre, voire d’obscurité. Beaucoup de mystère entoure encore, malgré tout, cette existence. Une biographie est une enquête visant au récit circonstancié des faits et des gestes d’une personne particulière, ainsi qu’à la connaissance de ses pensées et de ses sentiments. Les incertitudes se mêlent aux certitudes ! Le biographe doit alors choisir entre deux voies : un récit lisse mettant en scène, en relief et en couleurs, une figure admirée, ou bien l’exposé d’une enquête qui ne dissimule ni ses ignorances ni ses doutes, à la fois sur l’homme et sur son entourage. Dans un tel exposé, de fréquentes interrogations risquent de morceler une fresque riche, par ailleurs, en détails précis et suggestifs. C’est pourtant le choix que j’ai cru préférable. Mais, si la présente biographie n’est donc pas un roman, elle n’est pas non plus une simple présentation de documents et de témoignages. Le questionnement ne cesse de l’animer. Pour m’en tenir aux faits significatifs, j’ai dû renoncer à mentionner beaucoup d’événements marginaux qui auraient encombré le récit. Comme les correspondances épistolaires sont les sources les plus abondantes, elles ont logiquement entraîné la citation de nombreux passages où la voix inimitable de l’Ermite se fait entendre. Dans la reproduction des textes, j’ai respecté l’orthographe ancienne (tourmens oudisoient). La quantité variable des informations selon les époques explique et doit excuser la longueur inégale des chapitres de cette biographie. Je présente ici la version revue et allégée d’un premier écrit lourdement chargé de notes érudites et beaucoup trop volumineux pour pouvoir trouver un éditeur. Cette version longue sera déposée aux Archives de l’État à Saint-Hubert. Les sources du présent travail sont toutes citées dans laBibliographie.
REMERCIEMENTS
Cet essai biographique est l’aboutissement de recherches dont les résultats partiels ont été publiés dans les nombreux fascicules deL’ermitage, ainsi que dans différents ouvrages : l’édition de laCorrespondance (1806-1861) de l’Ermite, en 2006, puis celle desLettres de Pondrôme (1891-1912)Michèle Maitron-Jodogne) et des (par Lettres de pensionnat(1829-1844)de sa fille Léocadie, respectivement en 2006 et en 2010 ; celle enfin desLettres inédites de l’Ermite, en 2015, ainsi que de l’étude desInscriptions de l’ermitage, en 2016. Chacune de ces publications a bénéficié de l’aide généreuse de beaucoup de personnes compétentes et d’amis, auxquels je tiens à renouveler ici l’expression de ma reconnaissance. C’est grâce à eux tous que j’ai pu recueillir et exploiter les documents retrouvés. Je me dois d’exprimer aujourd’hui une gratitude particulière à l’égard de ceux qui, pendant la rédaction de cet ouvrage, m’ont été les plus proches. J’ai profité des constants encouragements et des observations judicieuses de Michèle, mon épouse, ainsi que des conseils de mon frère André et de mon ami Christian Sepulchre de Solières, vigilant gardien des archives de sa famille. Mon travail doit également beaucoup à la chaleureuse amitié de Guy et Colette Muraille, de Bruno et Fabienne Marée, de Roland et de Jeanine Marée, ainsi que de Pascale Corbeel et de tous les « Amis de l’Ermite de Resteigne ». Enfin, comment ne pas évoquer ici le fidèle souvenir que je garde de Monsieur et Madame Philippe d’Hoffschmidt, qui m’ont aimablement accueilli à Recogne, ainsi que le souvenir également cher de Michel Lahaye et de Pierre-Paul Mouzelard, arrière-petits-fils de Léocadie ? À l’exemple de ses parents, Monsieur Jean-François d’Hoffschmidt m’accorde aujourd’hui une confiance et un soutien dont je le remercie.
CHAPITRE I
LE RÉGIMENT D’ARENBERG (1806-1809)
LIÈGE
À L , - D ’O , 21 1806, -IÈGE CHEF LIEU DU ÉPARTEMENT DE L URTHE LE OCTOBRE LE RÉGIMENT DES CHEVAU LÉGERS belges récemment créé par le duc d’Arenberg ouvrit son bureau de recrutement. L 29, E MERCREDI LE PREMIER VOLONTAIRE QUI SE PRÉSENTA FUT UN HOMME UN PEU PLUS ÂGÉ QUE LES autres. Il se nommait Edmond de Resteigne. L’agent recruteur inscrivitResteigne Edmond. C’ÉTAITUNHOMMESVELTEETFIN,DASSEZBELLEAPPARENCE. DESSOURCILSMARQUÉSETDABONDANTS CHEVEUXCHÂTAINSDONNAIENTDUCARACTÈREÀSONVISAGE«OVALE»,ORNÉDUNFRONT«HAUT»,DUNNEZ « », ’ « » « ». T BIEN FAIT D UNE BOUCHE MOYENNE ET DE DEUX YEUX GRIS ELS FURENT LES TRAITS DISTINCTIFS  , º 45. I DE SA PERSONNE CONSIGNÉS DANS LE REGISTRE MATRICULE DU RÉGIMENT SOUS LE N L Y FUT PRÉCISÉ QUE cet homme mesurait « un mètre, 67 centimètres ». D « ’H -R », E ’A ÉCLARÉ FILS D OFFSCHMIDT AIMOND DMOND ÉTAIT PLUS PRÉCISÉMENT LE FILS D DOLPHE ’H R J R . S , ’ D OFFSCHMIDT DE ESTEIGNE ET DE OSÉPHINE AYMOND ON PÈRE APPARTENAIT COMME L ANNONCE  , ’ W , SON NOM GERMANIQUE À UNE FAMILLE D ORIGINE ALLEMANDE PROVENANT DE ESTPHALIE FAMILLE e  P -B XVII . E 1618, A , ’ INSTALLÉE DANS LES AYS AS MÉRIDIONAUX DEPUIS LE SIÈCLE N RNOLD L ANCÊTRE DE LA , ’ P -C FAMILLE AVAIT ÉTÉ NOMMÉ CAPITAINE AU RÉGIMENT D INFANTERIE DU PRINCE HILIPPE HARLES ’A , ’A . I ’ D RENBERG DUC D RSCHOT L EN ÉTAIT BIENTÔT DEVENU L HOMME DE CONFIANCE ET AVAIT REÇU LA  ’ - M (S -H ). I CHARGE D OFFICIER CHÂTELAIN DE IRWART AINT UBERT L AVAIT ENSUITE ACQUIS LA PETITE SEIGNEURIE  M (D ). S A II DE OHIMONT AVERDISSE ON FILS RNOLD AVAIT AJOUTÉ À CES POSSESSIONS LES SEIGNEURIES DE Lesse et de Séchery, puis, en 1668, la seigneurie de Resteigne, érigée à ce titre en 1633. RESTEIGNEESTUNVILLAGEDELAFAMENNESITUÉAUXPORTESDEL’ARDENNE. AUTREFOISCOMMUNEDE LAPROVINCEDE NAMUR, RESTEIGNEFAITAUJOURDHUIPARTIEDELENTITÉDE TELLIN,COMMUNEDU Luxembourg belge. ADOLPHE,LEPÈRED’EDMOND,ÉTAITDANSCEVILLAGE,EN 1747,FILSD’HENRI-JOACHIM ’H , . A ’ M -T D OFFSCHMIDT SEIGNEUR DU LIEU DOLPHE AVAIT ÉTÉ NOMMÉ PAR L IMPÉRATRICE ARIE HÉRÈSE  S ’E -M A . S J CAPITAINE DU CHÂTEAU DE AMSON ET BAILLI D NTRE EUSE ET RCHE ON ÉPOUSE OSÉPHINE ÉTAIT LA  J -M R , N , , 1780, FILLE DE EAN ICHEL AYMOND RICHE INDUSTRIEL DE AMUR DONT ELLE AVAIT HÉRITÉ EN DU  L , ’E -S - -M , CHÂTEAU DE ESVE VILLAGE DE L NTRE AMBRE ET EUSE INCLUS AUJOURD HUI DANS LA COMMUNE DE Profondeville. ADOLPHEETJOSÉPHINENAVAIENTEUQUEDEUXENFANTS,NÉSTOUSLESDEUXÀNAMUR: LOUISE,LE14  1775, E , 24 1777. C’ N ’ , L ’E AVRIL ET DMOND LE OCTOBRE EST À AMUR D ABORD PUIS À ESVE QU DMOND  . D , . I AVAIT PASSÉ SA JEUNESSE E CE TEMPS DE SA VIE NOUS NE SAVONS MALHEUREUSEMENT RIEN L EST  ’ , , ’ , PROBABLE QU APRÈS AVOIR REÇU CHEZ LUI LES LEÇONS D UN PRÉCEPTEUR IL POURSUIVIT SES ÉTUDES DANS  . L ’ , , UN COLLÈGE A SOCIÉTÉ QU IL FRÉQUENTA FUT SANS DOUTE CELLE AISÉE DE LA FAMILLE ET DES AMIS DE SES parents. Peut-être séjourna-t-il ensuite à Bruxelles. Nous devons nous contenter de suppositions. L L , ’ , : E CHÂTEAU DE ESVE PROCHE DE L ÉGLISE ÉTAIT ENTOURÉ DE DEUX GRANDES FERMES CELLE DE ’E , , B , . D L SCAILLE BÂTIE EN CONTREBAS DU CHÂTEAU ET CELLE DE LA OUVERIE À QUELQUES PAS DE LÀ ANS CE , , CADRE LE JEUNE HOMME AVAIT PU OBSERVER LES TRAVAUX DE LA VIE RURALE ET JOUIR DES BEAUX JARDINS DESCHAMPSETDESBOISDUPAYSDEL’ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE. C’ESTDESANSDOUTEQUILÉTAIT arrivé à Liège. Q , E R 29 . L UAND IL SE PRÉSENTA AU BUREAU DE RECRUTEMENT DMOND DE ESTEIGNE AVAIT DÉJÀ ANS E  — ’ ? REGISTRE MATRICULE ERREUR D ENREGISTREMENT OU FAUSSE DÉCLARATION DATE EN RÉALITÉ SA NAISSANCED’«OCTOBRE1788 »,SANSMENTIONDUJOUR. POURSEFAIREENRÔLER,CETHOMMESESERAIT-IL rajeuni de dix ans ? E P -B DMOND APPARTENAIT À CETTE ARISTOCRATIE DES ANCIENS AYS AS AUTRICHIENS DONT LES FILS AVAIENT
 , TRADITIONNELLEMENT ET INDIFFÉREMMENT SERVI COMME OFFICIERS SOIT DANS LES ARMÉES DE L EMPEREUR GERMANIQUE,SOITDANSCELLESDUROIDEFRANCE. CONTRAIREMENTÀSONPÈREETÀSESNOMBREUXONCLES, - ’ . Y - ’ LUI MÊME N AVAIT AUCUNE EXPÉRIENCE MILITAIRE DOIT ON VOIR L EFFET DES CIRCONSTANCES OU BIEN LE signe d’une santé fragile, voire d’un caractère particulier ? ENCESPREMIÈRESANNÉESDUSIÈCLE,LANNEXIONDES PAYS-BASAUTRICHIENSÀLA FRANCE,QUI  1795, , B , REMONTAIT À AVAIT FINI PAR ÊTRE ACCEPTÉE PAR LA POPULATION SATISFAITE DE CE QUE ONAPARTE  , R . L B PREMIER CONSUL PUIS EMPEREUR AVAIT MIS FIN AUX TURBULENCES DE LA ÉVOLUTION ES ELGES LUI  ’ ’ , SAVAIENT ÉGALEMENT GRÉ D AVOIR SUSCITÉ D INTÉRESSANTES RÉFORMES ADMINISTRATIVES JUDICIAIRES ET , ’ . N FINANCIÈRES ET D AVOIR AINSI FAVORISÉ LA REPRISE DE LA VIE ÉCONOMIQUE APOLÉON JOUISSAIT AU  ’ , . L G SURPLUS D UN PRESTIGE MILITAIRE INÉGALÉ CAR IL ALLAIT ALORS DE VICTOIRE EN VICTOIRE A RANDE A . L ’ , , RMÉE ATTIRAIT DONC LES JEUNES GENS ES UNS S ENRÔLAIENT POUR POURSUIVRE DANS UN CADRE NOUVEAU  , , ’ LA TRADITION MILITAIRE DE LEUR FAMILLE LES AUTRES POUR LE PLAISIR D EXERCER UNE ACTIVITÉ SPORTIVE EN même temps que mondaine. Tout jeune homme éduqué devenait normalement officier. LESCI-DEVANTARISTOCRATESSÉTAIENTCEPENDANTABSTE SUE-DESERVIRUNE FRAN NU JUSQ CE , ’ . M RÉPUBLICAINE RÉPUGNANT À S ENGAGER DANS DES RÉGIMENTS COMMANDÉS PAR DES ROTURIERS AIS LE RÉGIMENTDESCHEVAU-LÉGERSDONTLECOLONELÉTAITLEFILSDUDUCD’ARENBERG,LEPRINCE PROSPER-L 21 , ’ . L , OUIS ÂGÉ DE ANS N AVAIT PAS CE DÉFAUT EVÉ PAR UNE FAMILLE PRESTIGIEUSE IL AVAIT TOUT DE SUITE attiré beaucoup de jeunes nobles désœuvrés, tous volontaires. E ’ , , , DMOND N ÉTAIT PAS SEULEMENT NOBLE IL AVAIT UN PÈRE RICHE ET GÉNÉREUX CE QUI DANS LA VIE , . I ’ : , , MILITAIRE ÉTAIT APPRÉCIABLE L JOUISSAIT AUSSI D UN AVANTAGE PLUS RARE IL ÉTAIT DEPUIS LONGTEMPS ENUDELAFAMILLED’ARENBERG. ADOLPHE,SONPÈRE,ENTRETENAITDESLIENSAMICAUX FAVORABLEM T CONN e  , L -E , 6 ’A , ’A AVEC LE PÈRE DU JEUNE PRINCE LE PRESTIGIEUX OUIS NGELBERG DUC D RENBERG D RSCHOT ET DE CROŸ,ALORSÂGÉDE56ANS,LEQUELSINTÉRESSAITNONSEULEMENTÀLAPOLITIQUE,MAISÀLASCIENCEET  - , . C , ’ 24 AUX BEAUX ARTS SPÉCIALEMENT À LA MUSIQUE E CHEF DE FAMILLE AVAIT EU LE MALHEUR À L ÂGE DE S,DEPERDRELAVUEDANSUNACCIDENTDECHASSE,MAISCETTECÉCITÉNAVAITPASEMPÊCHÉ AN LIMPÉRATRICE MARIE-THÉRÈSEDELENOMMER,EN1779,GRANDBAILLIDE HAINAUT,CHARGEIMPORTANTE ’ ’ 1787. N , ’ QU IL AVAIT OCCUPÉE JUSQU EN DÉCEMBRE APOLÉON QUI L AVAIT PRIVÉ DE BEAUCOUP DE SES  , ’ , , . POSSESSIONS ALLEMANDES L AVAIT EN COMPENSATION NOMMÉ SÉNATEUR ET SOLLICITAIT SA COLLABORATION C’ L -E EST AINSI QUE OUIS NGELBERG AVAIT LEVÉ CE RÉGIMENT DONT LE COMMANDEMENT FUT CONFIÉ À SON fils, le jeune Prosper-Louis. D , « R », ANS LES PREMIÈRES ANNÉES DU SIÈCLE LE DUC AVAIT SOUVENT REÇU CHEZ LUI SON AMI ESTEIGNE  ’E , ’ , ’ LE PÈRE D DMOND DONT IL ÉTAIT UN ANCIEN COMPAGNON D ARMES L ACCUEILLANT POUR D AGRÉABLES  B , ’H SÉJOURS DANS SON PALAIS DE RUXELLES DANS SON CHÂTEAU D ÉVERLÉE OU DANS SON DOMAINE ’E . E ’ . A -D NGHIEN DMOND S ENRÔLAIT DONC SOUS LES MEILLEURS AUSPICES USSI FUT IL BIENTÔT NOMMÉ  , , 6 1806, -MARÉCHAL DES LOGIS PUIS LE DÉCEMBRE DE LA MÊME ANNÉE ÉLEVÉ AU GRADE DE SOUS lieutenant. Il s’adapta très vite à la vie militaire et s’intégra sans difficulté dans le groupe des officiers. Il se distinguait toutefois d’eux par son âge et par la singularité de son esprit. NOUSIGNORONS,NOUSLAVONSDIT,LEMPLOIQU’EDMONDAVAITFAITDESALIBERTÉPENDANTLES  , LONGUES ANNÉES DE SA JEUNESSE MAIS NOUS SAVONS QU IL AVAIT INQUIÉTÉ SES PARENTS PAR SON GOÛT DE ’ . A ’H L INDÉPENDANCE ET PAR SON MÉPRIS DES CONVENANCES DOLPHE D OFFSCHMIDT AVAIT EU POUR SON FILS UNEATTENTIONCONSTANTE,NEDÉSIRANTRIENTANTPOURLUIQUUNBONMARIAGE. C’ESTDONCCONTRELAVIS  ’E ’ . « L DE SON PÈRE QU DMOND AVAIT PRIS SOUDAIN LA DÉCISION DE S ENRÔLER A RAISON QU IL DONNA POUR ENTRERDANSCERÉGIMENTRAPPORTALECOMTEHENRIDEMERODE-WESTERLOODANSSSEoSuvenirsFUTQUE,LASDEFAIRESAPROPREVOLONTÉ,ILVOULAITVOIRSILSERAITPLUSHEUREUXENFAISANTCELLEDES . » L ’A , , ’E ’ « AUTRES E DUC D RENBERG RECONNAÎTRA DE SON CÔTÉ QU DMOND N ÉTAIT DEVENU MILITAIRE QUE  », , : « ’ 28 POUR FAIRE QUELQUE CHOSE PRÉCISANT DANS UNE LETTRE À SON FILS IL N EST ENTRÉ AU SERVICE À  ’ ANS QUE PAR ATTACHEMENT POUR NOUS ET PAR LE DÉSIR D ESSAYER D UN ÉTAT DONT IL NE CONNAISSAIT PAS LES  ». A , E ’ , FATIGUES ET LES PEINES VANT SON ENRÔLEMENT DMOND SEMBLE AVOIR SOUFFERT D ENNUI DE CE  ’ MANQUE D INTÉRÊT POUR LA VIE QUE PEUT PROVOQUER UN PESSIMISME PHILOSOPHIQUE OU UN ABUS DE . L - , 20 1808, , PLAISIRS UI MÊME LE MARS DANS LES FATIGUES DE LA CAMPAGNE MILITAIRE ASSURERA SA SŒUR ’ : « J ’ , QU IL ÉCHAPPE DÉSORMAIS À CE MAL E NE SAIS PAS SI JE M AMUSE BEAUCOUP MAIS JE NE M ENNUIE  ». L « » ’ , 29 PAS ET SUIS DE BONNE HUMEUR E TERME ENNUI SERA D AILLEURS PRONONCÉ PAR SON PÈRE LE JUILLET 1808,QUANDILSERAQUESTIONDUNEDÉMISSION« J : ECRAINDRAISQUELAVIEACTIVEQUILA  ’ ’ ’ ». S MENÉE NE LUI DONNE ENCORE PLUS D ENNUI QU IL N AVOIT ICI AVANT SON DÉPART ON ENRÔLEMENT FUT
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