Fleury d Aude : Les cabanes - Saint-Pierre-La-Mer
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Fleury d'Aude : Les cabanes - Saint-Pierre-La-Mer , livre ebook

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Description

De l’embouchure de l’Aude à Narbonne-Plage s’étendent les plages de Fleury d’Aude. Elles relatent l’histoire de cette partie de la côte occitane de 1900 à nos jours. Au fil des pages, vous découvrirez la ville sous son visage d’avant et d’après guerre. Vous constaterez l’évolution étonnante de la commune viticole et touristique de Fleury d’Aude qui accueille, en été, 40?000 estivants dans ses stations des Cabanes et de Saint-Pierre-la-Mer. Vous verrez comment ont évolué, au fil des décennies, ses rues, ses bâtiments, ses plages mais aussi ses sites remarquables. Pour vous raconter l’histoire de ce patrimoine, Hervé Revel a sélectionné plus de 200 documents de sa collection iconographique personnelle. Il vous invite à découvrir les secrets de cette station balnéaire unique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 24
EAN13 9782813816085
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0070€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
De Pérignan à Fleury d’Aude 7 Le village 9 La viticulture. La gare. Le pont-écluse Les sites classés 20 L’étang de Pissevache. Le massif de la Clape La mer 30 Les Cabanes de Fleury. La plage de Saint-Pierre. Le roc de la Batterie, e au début du XX siècle. La plage. La pêche. Les colères de la mer. Les préparatifs du premier vol transatlantique La mémoire 69 Sous la férule nazie : novembre 1942-août 1944. Le monument à la mémoire de Pierre Brossolette. Images de l’après-guerre Les édifices religieux 84 L’évolution de la station 94 La création du port de Narbonne-Plage. L’essor de la station de Saint-Pierre-la-Mer. Un projet ambitieux, digne de l’imagination de Jules Verne Conclusion 111 Bibliographie 112 Remerciements 112
De Pérignan à Fleury d’Aude
Le fleuve Atax, qui a donné son nom au département de l’Aude, a changé plusieurs fois de lit au cours des siècles, à l’approche de la Méditerranée. Son débouché maritime se trouve aujourd’hui aux Cabanes de Fleury. Remarquons que le siège de la préfecture n’est pas la ville la plus peuplée du département, pas plus que celle dont le territoire serait le plus vaste. Narbonne, l’ancienne capitale de laSeptimanie, avec 17 296 hectares, dispose d’un territoire deux fois plus vaste que celui de Carcassonne qui n’en compte que 6 508. Autre paradoxe du classement des communes de l’Aude d’après leur superficie, c’est un village qui arrive en troisième position, celui de Fleury, avec ses 5 127 hectares, soit approximativement la moitié de la superficie de la ville de Paris. Les caractéristiques physiques du territoire de la commune ne s’arrêtent pas à ses dimensions exceptionnelles, il se distingue par la variété de ses paysages : longue façade maritime qui va de l’embouchure de l’Aude jusqu’à Narbonne-Plage, alternant les 900 hectares de lagune de Pissevache et les 8 kilomètres de sable fin de la plage de Saint-Pierre, le tout dominé par le massif de la Clape. Cette situation exceptionnelle est le produit d’une longue histoire qui s’ouvre avec la baronnie de Pérignan, sous le règne d’Hugues Capet. La dénomination séculaire a été modifiée en 1736. Ce changement est dû au cardinal André, Hercule de Fleury (1653-1743) qui, de 1726 à 1743, a été le principal ministre du jeune roi Louis XV, dont il avait été le précepteur. Ministre d’État, il choisit pour héritier son neveu : Jean Hercule de Rosset, marquis de Rocosel. En 1736, Louis XV, sous l’influence de son ancien précepteur, érige en duché-pairie le marquisat de Rocosel et la baronnie de Pérignan, dont la dénomination est modifiée par lettres patentes :« Louis par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre[…]changeons et commuons le nom de Pérignan en celui de Fleury. » Pendant la période révolutionnaire, de nombreuses communes changent de nom. Ce sera le cas de celle de Fleury qui décide de revenir à la dénomination antérieure à 1736, à partir de juin 1790 : « L’an 1790 et le onzième jour du mois de juin, quatre heures après midi, dans la maison commune de Pérignan, le conseil général de la dite commune assemblé par billets et du mandement de messieurs les officiers municipaux, par-devant monsieur Arnaud, maire[…]». Sous la Restauration, le changement de dénomination est contesté et le village retrouve le nom de Fleury, malgré un avis contraire émis pendant les Cent-Jours. L’usage trouvera un compromis en consacrant la dénomination Fleury d’Aude pour la localité et celle de Pérignanais, Pérignanaises, pour ses habitants. Avec 3 405 habitants permanents en 2013 (3 197 en 2012), Fleury se classe dans la catégorie des villages de l’Aude pendant neuf mois de l’année, mais sa façade maritime attire de nombreux estivants depuis le début des années 1900. L’ensemble de l’agglomération grimpe de nos jours jusqu’à 40 000 habitants, pendant la période estivale. Cette progression exceptionnelle explique que le conseil municipal ait recruté 135 employés municipaux, ce qui est beaucoup pendant la plus grande partie de l’année, mais suffit à peine pendant l’été, pour faire face à l’afflux des touristes. Dans notre parcours en images, nous nous proposons d’évoquer le panorama fréquenté depuis la Belle Époque par tous les habitués des plages qui s’étalent de l’embouchure de l’Aude à Narbonne-Plage. Celles-ci étant administrées par le village de Fleury, nous commençons notre tour d’horizon par quelques images du village, qui déploie ses vignes au pied du massif de la Clape.
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Délibération de l’assemblée municipale de Pérignan, du 11 juin 1790. (Archives départementales de l’Aude, 4E145/1D3) « L’an 1790 et le onzième jour du mois de juin quatre heures après midi dans la maison commune de Pérignan, le conseil général de la commune assemblé par billets et du mandement de messieurs les officiers municipaux, par-devant monsieur Antoine Arnaud, maire, y ont assisté messieurs Jean Simon, Pierre Darago, Jérôme Bouzigues, François Coural, Jean Joseph Andrieu, tous officiers municipaux, sieur Jean-Pierre Caunes, procureur de la commune, Jean-Louis Boyer, François Bernard fils, Jean-François Théza, Joseph Baptiste, Raimond Tolzane, Bernard Malaterre, Guillaume Guiraud, tous notables. Monsieur Arnaud maire président dit qu’il auroit reçu une ordonnance de Monsieur l’Intendant e du 26 juin de la courante année qui permet d’emprunter la somme de deux cent cinquante-sept livres pour servir[…]. » À partir du 11 juin 1790, l’assemblée municipale, suivant le sentiment de la volonté populaire, change le nom de la commune et revient à la dénomination antérieure à celle de 1736. Tous les actes municipaux de la période révolutionnaire mentionnent avoir été délibérés en la commune dePérignan.
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Le 21 juillet 1876, le conseil municipal de Fleury décide la construction d’une mairie et d’une école publique comportant deux salles de classe : l’une pour les filles, l’autre pour les garçons. Les travaux, commencés en octobre 1879, ne seront terminés qu’en 1884. De nouvelles écoles ont été depuis construites, et les anciens locaux scolaires accolés à la mairie ont été affectés aux services municipaux.
La place du village. Le clocher de l’église Saint-Martin, dont le profil a été modifié en 2003, domine la place. La démolition de quelques maisons accolées au chevet de l’église a, depuis, agrandi l’espace public.
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La place du village, face à l’hôtel de ville, a été l’objet d’aménagements récents, confiés à l’architecte Éric Raffi.
Surélevée, la place est maintenant ornée d’une fontaine conçue par le sculpteur Aeris. La nouvelle place a été inaugurée, le 23 septembre 2011, par Guy Sié, maire de Fleury, en présence de Didier Codorniou, vice-président de la Région, et Christian Marty, Raoul Ortala, Alain Sablairol, anciens maires. La rénovation de cet espace a été soulignée par un changement de dénomination, le lieu portant désormais le nom de place Jean Moulin.
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La viticulture
Place de la viticulture dans l’économie locale : grève agricole de 1904. Situé au pied du massif de la Clape, le village jouit d’une situation particulièrement favorable à la culture de la vigne. Avant la première guerre mondiale, le tourisme n’est encore qu’une activité marginale, le moteur économique de Fleury est la viticulture. Son équilibre économique et social dépend entièrement d’elle. De 1900 à 1904, le revenu des agriculteurs baisse d’environ 30 % et accuse une perte de revenus deux fois supérieure, par comparaison à la grande prospérité connue dans le Narbonnais, après 1850. Les propriétaires locaux sont endettés, la valeur des exploitations connaît une chute sans précédent. Dans ce climat de crise, les salariés de la viticulture, regroupés en syndicats, déclenchent un mouvement revendicatif en 1904. Appelés alors « les Rouges », ils décrètent une grève générale en janvier, occupent certains domaines, installent des piquets de grève. Il faudra requérir l’intervention de la troupe et de la gendarmerie pour sécuriser les convois qui transportent le vin produit dans la région. La carte postale rend témoignage de ce mouvement social et atteste que Fleury est au cœur de l’événement, annonciateur de la grande crise viticole de 1907, période pendant laquelle le conseil municipal du village apportera son soutien au soulèvement du Midi viticole. Comme dans la plupart des localités du Narbonnais et du Biterrois, le conseil municipal de Fleury démissionne le 13 juin 1907, suivant l’initiative prise par le docteur Ferroul, maire de Narbonne. Le conseil de Fleury est alors composé de quinze membres : messieurs Gazel, maire, Rossignol, adjoint, Pelé, Coural Edmond, Coural Théophile, Andrieu, Bouzigue, Marty, David, Cathala, Lautié, Curbaille, Coutal, Bousquet et Romain. Refusée par le préfet, cette démission collective sera réitérée à deux reprises. En écho à la salve e des soldats du 139 de ligne ayant tué cinq personnes à Narbonne, le 20 juin 1907, la façade de l’une des écoles qui jouxtent la mairie porte l’inscription, en gros caractères :« À bas Clemenceau, chef des assassins. »
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L’effondrement des cours du vin, dû à la surproduction, à la fraude et aux importations anarchiques, provoque la révolte du Midi viticole. Elle culmine en 1907 avec la grève de l’impôt, la démission des conseils municipaux, les affrontements avec la police et l’armée, les manifestations de masse, dont celle de Montpellier qui rassemble 800 000 personnes, le 9 juin. Un climat insurrectionnel règne dans le Narbonnais autour du Comité d’Argeliers, à la tête duquel se trouve le tribun Marcelin Albert, dit Lou e Cigal. Le 20 juin, les soldats du 139 de ligne, venus du nord de la France, tirent sur la foule à Narbonne, e tuant cinq manifestants. Le 21 juin, le 17 régiment de ligne de Béziers, composé de soldats de la région, se mutine.
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Pressoir ambulant, vers 1930. Avant la création de la cave coopérative, les Pérignanais qui possédaient quelques pieds de vigne avaient recours aux services d’un pressoir ambulant pour vinifier leur récolte. Beaucoup utilisaient ce prestataire de service pour faire leur vin blanc.
La cave coopérative La Vendémiaire. Si les grands domaines de la Clape vinifient eux-mêmes leur production, les petits viticulteurs du village se regroupent pour confier la leur à la cave coopérative, construite en 1936-1937, sur l’emplacement de l’ancienne gare des tramways. Elle vinifie ses premières cuvées avec le produit des vendanges de l’année 1938. L’article 2 des statuts précise :« Cette société prend la dénomination de Cave coopérative de vinification La Vendémiaire. Sa circonscription territoriale comprend la commune de Fleury d’Aude et de ses environs. » Rappel du calendrier révolutionnaire, le nom de la structure est en phase avec les aspirations sociales des petits viticulteurs et le contexte historique qui a présidé à sa création, sous le gouvernement du Front populaire. Le premier conseil d’administration est présidé par Aimé Andrieu, président fondateur, assisté de Germain Curel et Georges Roca, vice-présidents, Marcel Subra, secrétaire, et Étienne Bellaube, trésorier.
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Groupe de vendangeurs pérignanais, vers 1930 (archives familiales d’Émile et Maguy David).
Le domaine de Tarailhan, dépendance de Marmorières (commune de Vinassan). Si le village est peuplé de petits viticulteurs, le massif de la Clape compte de grands domaines qui possèdent leurs propres caves de vinification. ils ont pour noms La Pagèze, La Négly, Mire l’Étang, Rivière le Haut, Rivière le Bas, Boède, Saint-Pierre-la-Garrigue, Réveillou, Laquirou, Les Bugadelles, Tarailhan. Certains se sont reconvertis dans le tourisme comme La Grande Cosse qui exploite un camping naturiste ou l’Oustalet, propriété du Conservatoire du littoral, devenu un actif pôle d’animation, confié à la commune de Fleury. Les anciennes bergeries comme Courtal Naout, La Broute ont été abandonnées, leurs terres ont été reprises par des viticulteurs du village.
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