Langage et stratégie de communication
179 pages
Français

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Langage et stratégie de communication , livre ebook

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Description

La "frontière télématique" de la société post-industrielle s'identifie avec un réseau de notions, réalisé à des rythmes tellement pressants, que le jugement critique devient superflu. L'ouvrage montre que le langage employé dans la stratégie de communication a souvent le ton didactique de la publicité, dans le but de considérer comme sauveurs les produits de la technique. Le caractère abréviatif des sigles, confère alors au message une caractéristique inédite, réservée à une armée inconsciente d'initiés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 214
EAN13 9782336262086
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296094550
EAN : 9782296094550
Langage et stratégie de communication

Riccardo Campa
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Questions Contemporaines 1. L’esprit géometrique 2. Le sortilège technologique 3. La mondanisation de l’expérience 4. La faiblesse des symboles 5. La communication autoréférentielle Notes
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland

Derniers ouvrages parus
France PARAMELLE, La lutte contre le crime à New York, 2009
Phillipe CADIOU, L’école , la culture , la démocratie , 2009.
Benoît BOUTEFEU, La forêt mise en scène . Jeux d’acteurs, attentes des publics et scénarios de gestion de la forêt , 2009.
Riccardo CAMPA, L’époque de l’information , 2009.
Jean-François BOUDY, Vivre de deux métiers . La pluriactivité , 2009.
Jean-Jacques TERRIN, Conception collaborative pour innover en architecture, 2009.
Guy ROUDIERE, L’illusionnisme , une réalité du discours politique , 2009.
Gilbert BÉRÉZIAT, Cambodge 1945 - 2005 : soixante années d’hypocrisie des grands , 2009.
Karl NESIC et Gilles DAUVÉ, Au - delà de la démocratie , 2009.
Antonio GRECO, France - Italie : quel avenir pour nos sociétés ? , 2009.
Bernard LEROUGE, Tchernobyl, un « nuage » passe..., 2008.
Eric GEORGE et Fabien GRANJON, Critiques de la société de l’information , 2008.
Philippe ARIÑO, Homosexualité sociale , 2008
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Philippe ARIÑO, Dictionnaire des codes homosexuels (Tome 1 , de A à H), 2008.
Philippe ARIÑO, Dictionnaire des codes homosexuels (Tome 2, de I à Z), 2008.
Clotilde CHABUT, Parents et enfants face à l’accouchement sous X, 2008.
A. B. LENDJA NGNEMZUE, Les étrangers illégaux à la recherche des papiers , 2008.
1. L’esprit géometrique
L’époque de l’information s’identifie arbitrairement avec l’époque de la mondialisation, et cette dernière avec le polycentrisme identitaire. Toutefois, la caractéristique la plus distinctive de la mondialisation consiste à justifier les conflits idéologiques, religieux et culturels par les disparités économiques. La variable technologique définit le niveau d’uniformité comportementale et linguistique. L’automatisme, avec lequel la division de la planète se manifeste dans l’univers social contemporain, consiste dans le potentiel énergétique substitutif du potentiel naturel (dans son état originaire). Plus un centre du pouvoir économique peut transformer les ressources naturelles en énergies artificielles et donc en objets, plus il joue un rôle décisif et implacable sur la scène internationale.
Le bipolarisme entre la technologie avancée et les sources d’énergie, capables de l’animer, est à l’origine du conflit d’intérêts entre les pays et les régions de la planète, qui s’attribuent le droit d’interagir pour la résolution du problème de la survie, d’après des critères explicitement culturels. Les cultes, les croyances, les traditions constituent le sédiment historique des deux contreforts polémiques : ceux qui jugent la raison et donc la techné comme le volant du bien-être et de la survie, et ceux qui croient que le patrimoine énergétique, dont ils sont dépositaires, ne peut constituer une simple monnaie d’échange selon une évaluation parfois impérative et en tout cas arbitraire, au moins sous le profil consensuel et de la répartition équitable de la richesse. Les doctrines néo-libéralistes visent à l’exaltation des établissements institutionnels, capables d’utiliser l’esprit humain pour dépasser les convictions et les attitudes attentistes des communautés soumises par la tendance concomitante à l’acquisition des ressources naturelles selon la conformation terrestre existante. On assiste ainsi à l’institution d’un dualisme conceptuel entre la contemplation de la création et sa transformation. L’ordre artificiel, dans lequel s’expriment les principes de l’équité, du droit à la survie et à l’exercice du pouvoir de penser, décider, manifester librement, inclut les droits au bien-être, qui ne peuvent pas être satisfaits dans leur progression par les ressources énergétiques dont il est dépositaire. L’appareil technologique, qui représente un but remarquable pour l’Occident européen et anglo-saxon, et pour l’Orient dans son entrée progressive et massive dans le marché global, ne peut pas renoncer à la contribution des pays dépositaires des ressources primaires qu’ils ne sont pas encore à même de transformer en biens et en services. L’acharnement idéologique passe du plan politique à celui du conflit religieux, qui reflète, comme s’ils étaient complémentaires et toutefois discordants, le régime de l’immanence et celui de la transcendance, soit les deux critères de la solvabilité de l’existence. En ce qui concerne les doctrines de l’immanence, les améliorations que l’humanité peut obtenir dans son parcours terrestre compensent les dons célestes ; quant aux doctrines de la transcendance, l’épilogue terrestre est le péristyle, la ruelle de l’Éden. La fracture entre ces deux fronts idéaux consiste en ce que la pensée immanente, pour s’actualiser dans sa dynamique utilitariste, est poussée pratiquement à menacer et à corrompre la pensée transcendantale. La littérature du XIXe et du XXe siècle, de Fedor Dostoïevski jusqu’à Robert Musil, à Thomas Mann, à Albert Camus, à Louis-Ferdinand Céline, s’est engagée à poursuivre - en s’harmonisant avec la science physique, chimique et biologique - les traits les plus inquiétants de la condition humaine. Le protagoniste de Le Docteur Faustus de Mann se soumet au diable pour mettre en musique l’ Apocalypse . Le premier champignon atomique, qui inaugure dramatiquement la saison des incertitudes et de la possible destruction de la planète, prend un aspect démoniaque. Selon la conception transcendantale de l’existence les Enfers camouflent le péché, tandis que les Cieux figurent la régénération. Le procès par lequel les déséquilibres sociaux emportent les personnes normales - c’est-à-dire le quotidien - est, de ce fait, identitaire et religieux. L’évanouissement, qui souvent ou parfois cause de fausses menaces ou d’irrépressibles appréhensions, trouve son origine dans l’intolérance générale et diffuse envers l’intransigeance, le fondamentalisme et la vexation. En effet, la culture de l’immanence et la culture de la transcendance se représentent désormais en tant que telles sur le plan de la contamination qui, culturellement et linguistiquement, apparaît comme rédempteur et providentiel, à condition que la diversité ne fasse pas abstraction de la complémentarité et, en principe, de l’égalité.
Dans l’univers de l’homogénéisation, les hémisphères culturels peuvent efficacement se disputer le droit à la complémentarité, puisque les différences et les diversités des croyances et des modes de vie visent à dépasser le stade de l’opposition et de l’indifférence pour rendre possible la vie en commun et partager des aspirations communes. L’existence et sa marque civile, solidariste et en tout cas non conflictuelle, sont des instances communes à toutes les croyances et à toutes les religions, d’autant plus à celles du Livre qui unissent l’affabulation à l’argumentation. L’art de discipliner les instincts, de sublimer les pulsions et de régler la vie en commun est un but vers lequel tendent toutes les fois dans la dignité de l’homme avec une détermination inéluctable. « L’idée », écrit Peter Burke « que tout ce que les individus croient être la vérité ou la connaissance est influencé ou bien déterminé par leur milieu social, n’est pas nouvelle. Au début de l’âge moderne - pour citer trois exemples célèbres - l’image des idola d’après Francis Bacon (de la tribu, de la caverne, du marché et du théâtre), les observations de Giambattista Vico à propos de “l’orgueil des nations” (autrement dit, l’ethnocentrisme) et l’étude de Montesquieu sur les rapports entre les lois des différents pays et leurs systèmes climatiques et politiques, ont tous exprimé, de façon différente, cette fondamentale intuition qui fera l’objet d’une discussion plus détaillée par la suite. Néanmoins, le passage de l’intuition à l’étude organisée et systématique est souvent difficile et sa réalisation peut prendre des siècles » 1 . Les catégories de l’espace et du temps se combinent avec les catégories du sacré et du profane, afin de mettre en évidence - au cours de l’histoire moderne occidentale - les causes qui encouragent ou compromettent la connaissance dans ses &

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