Afrique : espérance
202 pages
Français

Afrique : espérance , livre ebook

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202 pages
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Description

Cet essai est le fruit de plus de 30 ans de recherches et d'enseignement de la sociologie en Afrique, couvrant des thèmes d'actualités socioéconomique, culturelle et politique. L'auteur souhaite faire partager une autre vision de l'Afrique, prenant le contrepied de l'afropessimisme ambiant, à travers des bonnes pratiques, des initiatives réussies, des expériences enrichissantes, des enseignements concluants...

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296477582
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AFRIQUE : ESPÉRANCE
Cheikh Saad Bouh Kamara AFRIQUE : ESPÉRANCE
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55869-4 EAN : 9782296558694
DédicaceA mes défunts parents à qui je dois tout : Zghouma MINT SIDI OULD SIDI ABDOULLAH OULD EL HAJ BRAHIM, ma mère Touradou KAMARA fils de Thierno Cheikh Moussa KAMARA et de Coumba Diyé Samba Diom BA, mon père. A mon Maître Feu Babacar Daouda FALL, Instituteur exceptionnel qui m’a initié, enseigné, instruit et éduqué en Mauritanie (1950-1956). Il m’a aussi transmis la vocation et le sacerdoce d’enseignant. A mon autre Maître Feu le professeur Jean SERVIER de l’Université Paul Valéry de Montpellier 3 (France) qui a guidé mes premiers pas d’Universitaire, de chercheur et d’enseignant (1969-1978) A mon ami Feu Jacques BUGNICOURT, ENDA Tiers Monde, qui a tant fait pour l’Afrique et pour le Monde. A mes enfants : Oumou, Touradou, Nafi et Kader. A Nathalie Goedert, à Léa et à Marek pour leur soutien si précieux. A tous ceux qui me sont proches ! Aux générations d’étudiants, d’auditeurs et de membres de la Société Civile qui m’ont tant encouragé !
PrologueCet essai puise ses racines, depuis plus d’une dizaine d’années, dans un certain nombre d’éléments déterminants qui semblent tellement complexes et interdépendants. Plusieurs périodes, d’inégales durées, rythment cet itinéraire : l’idée de ce livre fut longue à mûrir, les nombreuses hésitations, les premières notes griffonnées, l’esquisse du plan, l’insatisfaction passagère, le temps et l’inspiration à trouver pour rédiger les différents chapitres qui composent cet ouvrage. Une requête me poursuit tout au long de ces trente-deux années de ma fonction d’enseignant. Dans des Universités et dans des Grandes Ecoles, d’abord en Europe, puis en Afrique, encore de nouveau en Europe, les générations d’étudiants me sollicitent pour leur apporter mes témoignages sur l’Afrique. De très longues conversations me reviennent encore à l’esprit : nombre d’arguments contradictoires s’échangent, diverses interventions pertinentes tentent de se neutraliser. D’autres groupes cibles m’interpellent. Parmi les plus impatients se trouvent les auditeurs de mes conférences dans différents pays africains. Que les thèmes traitent de la sociologie, du développement, des droits de l’homme ou de tout autre sujet, dès la fin de notre rencontre des questions fusent. Mes interlocuteurs insistent pour que mes opinions soient largement diffusées. Mon analyse réaliste et optimiste concernant l’Afrique tranche nettement par rapport à d’autres points de vue. Mes collègues originaires de divers continents, toutes disciplines confondues, m’encouragent fortement à publier les fruits de mes recherches sur l’Afrique. Selon leurs avis, les conclusions auxquelles je suis parvenu méritent d’être plus largement diffusées. Ceci afin de faire connaître des positions valorisant diverses potentialités africaines, rarement défendues publiquement. De plus, mes raisonnements se fondent sur une longue expérience de consultant international. Mes enfants me réclament sans cesse de rédiger et de publier des ouvrages en plus des rapports fréquemment reproduits dans le cadre des expertises effectuées au profit des organisations internationales. Leurs condisciples les poussent, à leur tour, à me demander la rédaction et la publication de quelques documents sur des sujets variés. Tous ces jeunes branchés sur les NTIC semblent assoiffés de connaissances et de publications qui concernent divers aspects contemporains de l’Afrique.
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Une autre catégorie de personnes sollicite une documentation écrite, informative et pertinente se rapportant à l’Afrique. Il s’agit de différents interlocuteurs –Africains, Américains, Asiatiques, Européens - sensibles aux droits de l’homme, rencontrés lors de nos activités militantes à travers diverses contrées. Concernant le continent noir, fréquemment critiqué, ils souhaitent, sur ces sujets si délicats, lire des ouvrages aux contenus différents, rédigés aussi par des Africains Nombre de membres de diverses ONGs aux activités desquelles je participe m’interpellent à propos d’une certaine littérature (romans, rapports d’enquêtes…) apparemment partisane qui ne cesse de vilipender l’Afrique. Alors, à leur tour, ils en appellent aux chercheurs et aux universitaires pour les aider à discerner la bonne graine de l’ivraie. En quelque sorte, ils réclament des éclaircissements quant aux différentes analyses et aux conclusions tranchées concernant l’Afrique. Des journalistes que je rencontre souvent me posent la sempiternelle question de savoir comment se porte le continent noir. Poussant plus loin leurs investigations, ils s’interrogent sur les perspectives, immédiates et lointaines de l’Afrique. Leurs arrière-pensées peuvent se traduire par toute une série d’éléments : eu égard à la situation présente considérée par certains auteurs comme archi catastrophique, quel sera l’avenir de ce continent et de quelle façon pourra-t-il s’en sortir? A ce sujet, sans vouloir polémiquer ni mettre en cause la sincérité de ses différents auteurs, l’afro pessimisme constitue un courant d’opinions dont il faut impérativement tenir compte. Partant des circonstances actuelles, je ne puis partager leurs analyses que je trouve subjectives par rapport aux réalités africaines passées et présentes. Notamment, vouloir rendre les Africains seuls responsables de tous leurs malheurs actuels me semble un aspect éminemment limitatif de tout raisonnement. De nos jours, de plus en plus d’études prospectives concernent l’Afrique. Elles sont menées par des équipes d’experts comprenant des Africains et des ressortissants d’autres continents, d’où un regard croisé. Elles font ressortir des avenirs contrastés beaucoup moins sombres que ceux préconisés par nombre d’auteurs afro pessimistes. Le parrainage et le financement de ces études par des organisations internationales crédibles confirment la justesse de leurs conclusions. Ayant pris récemment, en Mauritanie, ma retraite d’enseignant de sociologie à l’université, je dispose de beaucoup plus de latitude pour rédiger cet essai. Le temps de l’expression écrite vient compléter celui de la réflexion, de la recherche et des enseignements. A cela s’ajoutent les facilités liées aux nouvelles technologies de l’information et de la
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communication me permettant de disposer, en permanence, de multiples données, sans cesse mises à jour, et d’un ordinateur portable. Aucun observateur attentif et connaisseur de l’Afrique ne peut nier les graves dérives identifiées ça et là sur ce continent. A commencer par le lourd déficit démocratique tant décrié. Pourtant, une espèce d’euphorie s’empara de l’Afrique et des Africains. En effet, les années 90 virent déferler nombre de conférences nationales en Afrique suite à ce que certains nomment l’après discours de la Baule (petite localité balnéaire française) prononcé par le président François Mitterand. A signaler, un autre motif d’espoir, en même temps une référence historique mondiale : la chute du mur de Berlin qui suscita tant d’allégresses. A ce propos, une coïncidence mérite toutefois d’être soulignée. En 1883-1884, la même capitale allemande abrita une fameuse conférence qui permit aux puissances impériales européennes de l’époque de se partager l’Afrique. Une espèce de très longue parenthèse historique semble, ainsi, selon certains analystes, se refermer! Pourtant le phénomène de mauvaise gouvernance persiste et se répand de plus en plus en Afrique. Un peu partout sur ce continent, il existe un net décalage entre l’Etat et la Nation. Si celui-là a vu le jour, sous sa forme contemporaine, le plus souvent au début des années 60, celle-ci se trouve en pleine construction. Cette mutation-maturation exige une longue période. Durant cette phase le pays reste fragilisé, vivant au rythme d’un équilibre très précaire perturbé par quelques conflits. Un autre cancer social mine l’Afrique : l’impunité. Or, la Constitution de chacun des pays de ce continent met explicitement l’accent sur l’indispensable séparation des pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif). En fait, souvent la justice reste aux ordres des autorités politiques. Pour éliminer définitivement ce cercle vicieux, une démarche ferme comprenant quelques actions s’impose : le devoir de mémoire, le devoir de vérité, le devoir de justice, le devoir de réparation et le devoir de réconciliation. De même, la corruption tend à se généraliser en Afrique. Comme ne cesse de le répéter International Transparency, ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, celle-ci prend sa source dans le binôme corrompu/corrupteur, puis se développe avec l’impunité. Les analystes de la Françafrique mettent aussi l’accent sur les complicités nationales et internationales. De puissants réseaux sévissent à différents niveaux et dans de multiples sphères, endogènes et exogènes. Plusieurs guerres civiles, de durées plus ou moins longues et aux origines diverses, éclatent sur le continent. Elles traduisent souvent dans
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les faits des luttes intestines visant la prise et le contrôle du pouvoir politique. Des alliances se nouent et se dénouent au gré des défaites et des victoires. Fréquemment, les interventions téléguidées ou renforcées par des intérêts extra africains s’ajoutent à de sourdes et persistantes rivalités internes. Les dégâts demeurent terribles. Plus particulièrement les femmes, les enfants et les personnes âgées constituent les principales victimes de ces violences périodiques. L’économie locale périclite et les principales infrastructures sont détruites. A cela s’ajoutent d’autres éléments persistants, révélateurs de ces graves troubles : la propagation des maladies, la déscolarisation des enfants, l’abandon de certaines zones d’habitat, le flux incessant de réfugiés et de déplacés, les douloureuses séparations des familles… En Afrique, d’autres ravages cruels, actuels et futurs, restent liés à la pandémie du VIH/SIDA. Ce fléau appauvrit le continent noir et décime sa population. Dans plusieurs pays, notamment du centre, du sud et de l’est de l’Afrique, l’espérance de vie a diminué de près de dix ans ! Il convient aussi de mentionner sur une courte durée, d’autres terribles et inévitables conséquences de cette maladie : les dizaines de millions de séropositifs, les millions de morts, la destruction de l’économie, etc. Notamment, un phénomène social africain dramatique retient l’attention : le sort, actuel et futur, des orphelins et autres enfants vulnérables dans le contexte du VIH/SIDA. D’ici quelques années, le nombre de ces victimes innocentes risque d’atteindre, sur le continent noir, selon les récentes projections d’ONUSIDA (Rapport Annuel 2008), plusieurs dizaines de millions d’enfants, autant de familles infectées et affectées se trouveront totalement démunies face à ce terrible fléau. Sur un autre plan, l’Afrique participe très faiblement au commerce mondial : moins de 2% selon diverses sources concordantes (Organisation Mondiale du Commerce, Conférence des Nations Unies pour le Commerce, l’Economie et le Développement, Commission Economique pour l’Afrique). Ce faible taux traduit le retard considérable que connaît l’Afrique dans ce domaine. Pourtant l’Asie a enregistré, récemment, des progrès substantiels dans ce secteur. La relative marginalisation de l’Afrique dans la mondialisation constitue un autre sérieux motif d’inquiétude. Ce continent doit combler un énorme fossé le séparant des autres parties du monde. C’est pour cela que des réflexions sont menées, au triple plan (régional, continental et international) en vue d’identifier des solutions fiables. La dynamisation des Communautés Economiques Régionales et la récente création de l’Union Africaine constituent des démarches porteuses d’espoir.
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