Dictionnaire de la Pensée chinoise traditionnelle
276 pages
Français

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Dictionnaire de la Pensée chinoise traditionnelle , livre ebook

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Description

Alors que la Chine est devenue un acteur économique majeur et prend place au premier rang des grandes puissances mondiales, ce Dictionnaire de la Pensée chinoise traditionnelle publié par Encyclopaedia Universalis explore les fondations de la civilisation millénaire sur laquelle s’est construite cette réussite. Quelques dizaines d’articles consacrés aux œuvres et à leurs auteurs ou commentateurs (Confucius, Laozi), aux concepts (Mandat céleste, Feng), aux doctrines (Taoïsme) proposent une plongée dans un univers où, entre le ciel, tian, et la terre, di, l’homme est régi au-dedans de lui par le même ordonnancement qui convient à l’extérieur.

Informations

Publié par
Date de parution 27 octobre 2015
Nombre de lectures 7
EAN13 9782852291461
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

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ISBN : 9782852291461
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CHENG HAO [ TCH’ENG HAO ] (1032-1085) ET CHENG YI [ TCH’ENG YI ] (1033-1108)
Les deux frères Cheng sont, avec Zhu Xi, les penseurs les plus importants du néo-confucianisme. Élevés dans le milieu des philosophes de l’époque (ils sont élèves de Zhou Dunyi, amis de Shao Yong et neveux de Zhang Zai), ils reprennent les enseignements de ces sages pour les organiser en un système philosophique ; ainsi est-ce avec eux que le néo-confucianisme commence en tant qu’école. La pensée des deux frères est fondée sur les mêmes principes. Tous deux admettent, après Zhang Zai, que la Raison universelle ( Li ) est le principe transcendant et immanent de toute chose. Selon cette acception, le Li est synonyme du Dao des penseurs taoïstes classiques. Ce point de départ identique fait que les discours et propos des deux Cheng sont souvent cités ensemble ou même confondus et que leurs œuvres ont été réunies en un livre unique, Er Cheng Quan Qi . Mais les conclusions de chacun d’eux quant à l’application de ces principes cosmologiques à la morale générale et à l’éthique sociale, les principales questions qui occupent les confucianistes, sont très différentes. Cheng Hao, l’aîné, élève la bienfaisance, c’est-à-dire l’amour ( Ren ), au niveau d’une vertu universelle. C’est le Ren qui caractérise l’action génératrice du Ciel et de la Terre, action à laquelle l’homme participe. Le principe de vie, Xing (Nature innée), que l’homme renferme dans son cœur, se manifeste par le Ren . Cet idéalisme fondé sur les bons sentiments innés de chaque être, cette primauté donnée au cœur plutôt qu’à la raison font de Cheng Hao le fondateur, dans le néo-confucianisme, du courant dit de l’école du Cœur (Xinxue).
Le cadet, Cheng Yi, au contraire, reprend la théorie de Zhang Zai concernant les deux Natures, l’une universelle, originelle et foncièrement bonne mais immatérielle, l’autre matérielle, dans laquelle le bien et le mal se trouvent mêlés. Son approche est beaucoup plus intellectuelle. Il insiste sur l’objectivité, l’étude approfondie et la connaissance livresque. C’est de Cheng Yi que Zhu Xi s’inspira directement en développant son système, qu’on appellera dès lors l’école de la Raison (Lixue).

Kristofer SCHIPPER
CHINOISE (CIVILISATION) - La médecine en Chine
Introduction
Depuis le début des années 1980, plusieurs facteurs ont conduit historiens et anthropologues à développer et renouveler le champ des études sur la médecine chinoise. D’une part, les travaux menés par les historiens ou philosophes, comme Foucault, sur la médecine européenne ont montré combien la médecine était un champ fécond pour l’histoire intellectuelle, sociale et politique d’une société donnée et ont ouvert des vocations. D’autre part, à la fin des années 1970, la reprise des activités de recherche dans les institutions intellectuelles chinoises et l’ouverture de la Chine et de ses bibliothèques aux chercheurs étrangers ont facilité le développement de la recherche. L’essor des publications tant en Chine qu’ailleurs s’est accompagné de problématiques nouvelles. En effet, il ne s’agissait plus pour les historiens de déceler dans la tradition médicale chinoise quelques éléments précurseurs pour une histoire compétitive des sciences, ni pour les médecins de promouvoir une médecine par rapport à une autre, comme ce fut souvent le cas des études menées jusqu’aux années 1970. L’objectif est désormais de comprendre, sur la base d’une analyse rigoureuse des textes ou grâce aux études ethnologiques de terrain, en quoi consistait la médecine pratiquée en Chine dans les temps anciens et ce qu’elle est dans la société contemporaine.
Les études historiques, philosophiques et anthropologiques qui ont donc vu le jour depuis le début des années 1980 ont contribué à lever le voile sur l’art médical en Chine, tel qu’il fut pensé, défini, enseigné et pratiqué depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Ce faisant, elles ont également mis en lumière les malentendus provoqués par la persistance en Chine d’une médecine « indigène », désignée de surcroît « médecine traditionnelle chinoise » (M.T.C., ou T.M.C. en anglais) depuis le milieu des années 1950. Cette dénomination, vraisemblablement choisie pour promouvoir en Chine mais aussi à l’étranger une certaine forme de la médecine, a longtemps contribué à diffuser l’image d’une médecine multimillénaire, sans rupture ni changement. Les nouvelles études ont mis en garde contre les effets illusoires de cet écrasement chronologique. La médecine, en Chine comme ailleurs, est un corpus de doctrines et de pratiques à la confluence des hommes, des maladies, du politique et de la culture. En Chine comme ailleurs, la médecine n’a jamais constitué un tunnel clos sur lui-même qui aurait traversé, intact, les âges, mais elle est un ensemble de doctrines et de pratiques soumises à des dynamiques internes et externes qui en modifient sans cesse les limites. Ce qui, à certaines époques, est hissé au rang de connaissances et de pratiques médicales officielles, peut être relégué, à d’autres époques dans la sphère de l’hétérodoxie et inversement. Le soutien que reçurent de la part des élites, à différentes périodes, les systèmes philosophiques en Chine – confucianisme, légisme, taoïsme, bouddhisme –, les modèles d’ordre social que celles-ci voulurent ériger ont considérablement influencé et façonné les représentations liées à la maladie et à ses traitements.
1. Maladies et thérapeutiques dans l’Antiquité chinoise : du modèle explicatif divin aux lois de la nature
Les plus anciens témoignages que nous ayons sur les conceptions des maladies et de leurs traitements sont des inscriptions sur carapaces de tortue, issues des divinations, pratiquées du XI e au VIII e  siècle avant J.-C., dans la vallée du cours moyen du Huanghe (fleuve Jaune), au nord-est de l’actuelle province du Henan. L’examen de ces sources archéologiques laisse entrevoir une certaine forme de culture de la santé et de la maladie. La maladie y est comprise comme la vengeance d’ancêtres défunts mal honorés, les morts et les vivants constituant alors une communauté unique fondée sur des liens de dépendance réciproque. À cette représentation des maladies répondent les pratiques sacrificielles destinées à rétablir l’harmonie entre morts et vivants. « Sévères maux de dents ? Faut-il tuer un chien et l’offrir au père Keng défunt et sacrifier un mouton ? », peut-on lire sur un oracle inscrit sur carapace de tortue.
Les conceptions de l’origine des maladies changent au milieu du 1 er  millénaire avant notre ère, sous la dynastie des Zhou ( XII e - III e  s. av. J.-C.). Si les ancêtres défunts sont toujours perçus comme les acteurs essentiels de l’heureuse ou de la mauvaise fortune des vivants, ceux-ci avoisinent désormais tout un monde de démons dangereux, responsables, entre autres, des maladies. L’origine démoniaque des maladies est peut-être liée à la croyance qui prend forme à cette époque selon laquelle l’homme est habité par deux sortes d’âmes, les trois &#

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