Institution et Liberté
471 pages
Français

Institution et Liberté , livre ebook

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471 pages
Français

Description

La dimension politique de l'institution éducative reste pourtant omniprésente dans les querelles et les réformes pédagogiques contemporaines. S'ensuit un double conflit : sur la politique à mener à l'école, mais aussi sur le statut du politique et des institutions politiques. L'enjeu des débats éducatifs est donc de redéfinir les rapports entre l'être et le devenir des humains, de décider si l'école doit fonctionner comme un relais de décisions de la société civile ou comme une institution de l'espace public, si la liberté suppose l'épanouissement d'une authenticité préexistante ou le développement d'une autonomie à venir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296248311
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

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Extrait

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INSTITUTIONETLIBERTÉ :
L’ÉCOLEETLAQUESTIONDUPOLITIQUEGeneratedbyFoxitPDFCreator ©FoxitSoftware
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Collection diagonalecritique
dirigée parHenriVaugrand
Sans exclusive ni centre académique, la collection diagonale critique
sepropose de fendre la verticalité, l’horizontalité et l’homogénéité de s
édifices théoriques et des théories édifiées.
Dansune dynamique pluridisciplinaire etsans paradigm e
d’interrogation des phénomènes anthropo-sociaux, elle compt e
notammenttravailler les potentialités de l’oblique,de la diagonale et
de la négativité présentes dans les postures critiques des penseurs de
l’école deFrancfort.
En s’opposant à la théorie traditionnelle comme catégorie
idéologique réifiée, la collection diagonalecritique entend
promouvoir des travaux où l’attitude critique tend à dépasser la
tension, ou l’harmonie trop parfaite, entre ceux qui produisent la
théorie et ceuxà quielle est destinée.
Dernières parutions
Frédéric VANDENBERGHE, Complexités du posthumanisme : trois
essais dialectiques sur la sociologie deBrunoLatour, 2006.
Rudolf J. SIEBERT, Le Relatif et le Transcendant. La sociologie
critique de la religion deMaxHorkheime r, 2005.GeneratedbyFoxitPDFCreator ©FoxitSoftware
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AudricVITIELLO
INSTITUTIONETLIBERTÉ:
L’ÉCOLEETLAQUESTIONDUPOLITIQUEGeneratedbyFoxitPDFCreator ©FoxitSoftware
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©L’Harmattan, 2010
5-7, ruede l’Ecolepolytechnique;75005Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN:978-2-296-11127-1
EAN:9782296111271VITPref.qxd 21/02/2010 21:05 Page 5
Préface
L’ANALYSE de l’école appelle en quelque sorte celle du politique. L’école
a reçu de la République la mission essentielle de former les individus
à l’égalité politique.Dansun régime quiadhérait malau principe libéral
de séparation entre la société civile et la société politique, la démocratie
ne connaissait certes pas de frontières rigides. Donner une langue
commune, alphabétiser, instruire, socialiser, tout cela devait aussi
contribuer à abolir les distances sociales.Mais dans cette recherche de
l’égalité, l’ambition était bien d’abord politique: il s’agissait de former des
citoyens et de les inscrire dans une communauté de destin.
Le projet ne manquait pas de panache. Ne se limitant pas à
l’affirmation du suffrage universel, il trouvait dans la sagesse et la compétence
du citoyen l’assurance d’une démocratie accomplie.Pour un républicain,
la représentation politique était un pis-aller, que l’on devait corriger et
dépasserendonnantàchacunl’intelligencedupluralisme—parsonaptitude
à distinguer les programmes, les hommes et les partis — et le sens de
l’action publique — par son implication dans l’espace politique. Plus
grande que celle d’un libéral et moins sans doute que celle d’un marxiste,
cette ambition souffrait pourtant de sa position moyenne, trop grande pour
un libéral qui privilégie la liberté négative, trop modérée pour un marxiste
qui ne conçoit pas de progrès politique sans révolution sociale. De fait,
l’égalitéestunbien qu’ilestdifficilede monnayeretde partager.La liberté
positive ne suffit pas à assurer la circulation des élites: pas plus que dans
une démocratie libérale, laRépublique n’a empêché que la politique reste
l’affaired’un petit groupe.L’égalité politique n’implique pas l’égalité
économiqueet sociale: pas plus quedans tout systèmecapitaliste,
laRépublique n’a su corriger par ce biais les inégalités de richesse et de condition.
Les sciences sociales l’ont de fait abondamment vérifié, l’école
républicaine n’a pas été un agent efficace de correction des inégalités.Instrument
de reproduction pour certains, institution élitaire pour d’autres, elle a
davantage été jugée pour ses échecs que pour ses réussites.VITPref.qxd 21/02/2010 21:05 Page 6
6 Institution et liberté: l’école et la question du politique
Il serait injuste de négliger l’intérêt de ces travaux et contestable
d’ignorer ce qui les distingue dans leurs démarches comme dans leurs
apports, mais il est permis d’en déplorer le caractère répétitif.C’est que
l’égalité ne fait pas débat : on peut s’interroger sur ce qui la limite et
la contraint, on ne conteste pas la place que l’école doit lui assigner.
Sur cette question, il y a consensus. Autre est la question de la liberté.
Dans les sièclesdémocratiques,c’est,disaitTocqueville,une question qui
ne fait pas enjeu : la liberté passe pour évidente, si bien qu’elle ne
sollicite ni les grandes passions ni les grands sacrifices.Elle est là, elle va
de soi, et pour cette raison elle perd dans l’esprit public sa valeur et son
sens.Que veut-elle dire exactement dans les moments de latence où elle
nefait pas question ?Deschosesdifférentesenvérité quechacun, puisant
à ses propres traditions, nourrit à sa manière.
Voilà ce que montre l’école lorsqu’elle est saisie par le politique:
derrière le ralliement silencieux à la liberté résistent des clivages solides
au sein mêmedu libéralismeet, plusencore,entre républicanismeet
libéralisme. Voilà ce qu’autorise le déplacement du regard lorsque la
questionde l’égalitéest reliéeàcellede la liberté.AudricVitiellofaitce pari :
rompant avec toutes les analyses qui ordonnent la réflexion autour de la
seule question de l’égalité, il montre de façon convaincante que les
clivages sont plus complexes. L’école, comme il le dit, n’est pas un simple
service public, une aide, un relais que l’on peut réduire à une perspective
fonctionnaliste, elle doit être comprise, au sens plein du terme, comme
une institution : l’institution de la liberté.L’école, c’est le lieu où
s’affirme, de manière spécifique à chaque moment et dans chaque contexte, un
équilibre entre socialisation et personnalisation, individu et collectif.
Participant à la construction de l’individu et à la constitution du
collectif, elle appelle une réflexion à la fois historique et sociologique,
philosophique et politologique.
Attentif au statut radicalement nouveau que l’école a pris dans la
modernité, Audric Vitiello souligne que celle-ci offre un terrain propice
au développement de la démocratie mais aussi qu’il n’y a pas de lien
nécessaire et univoque entre les deux éléments.L’irruption de la
modernité «complexifie la logique démocratique et la rend singulièrement
problématique,voire impossible».Elle révèle que lescaractèresde
l’institution, et la crise qu’elle traverse, ne sont pas des traits conjoncturels,
ni même contemporains : ces traits lui sont consubstantiels.L’école dans
la modernité ne peut qu’être en crise.VITPref.qxd 21/02/2010 21:05 Page 7
Préface 7
C’est ici à vrai dire la question de l’égalité qui reprend ses droits.
Endémocratie, touteformed’inégalitéapparaît, on le sait, insupportable,
et toute forme d’autorité indue.Ainsi va la démocratie représentative, en
crise permanente car elle contrevient à ses propres principes. Ainsi va
l’école où le principed’égalité seheurte toujoursàceluide l’autorité.En
quelque manière, le maître est placé, à l’école, dans un statut homologue
à celui de l’homme politique: son autorité ne peut que contrarier les
principes démocratiques.Pour que l’autorité puisse s’affirmer, il faut, dit
justementAudricVitiello,uneautorisationàexercer l’autorité.Maiscette
autorisation reste toujours problématique, marchandée, retirée aussitôt
qu’elle est donnée. Voilà pourquoi l’école est en situation de crise
structurelle: pour des raisons qui ne lui sont pas propres.
Ce livre, on levoit,estambitieux.D’abord par sa méthode :aussi
à l’aise dans la convocation deKant ou deRousseau que dans la
référence aux travaux de pédagogie, de sociologie ou de politiques
publiques, l’auteur sait confronter les textes, les inscrire dans leu r
contexte et les soumettre à une analyse critique. Il construit des type s
idéaux qu’il soumet à l’épreuve du réel afin d’en apprécier l a
pertinence.Le livreestaussiambitieux par la perspective, prudemment
normative, qu’il adopte.Audric

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