L éducation d homo sapiens
218 pages
Français

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L'éducation d'homo sapiens , livre ebook

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Description

Plus que jamais l'éducation se trouve au centre des préoccupations des humains. Pour autant l'histoire récente se caractérise par toujours plus de violence et de folie. Est-ce à dire que l'éducation d'homo sapiens, l'homme sage, a fait fausse route? Est-ce à dire que la tradition humaniste, qui nous vient des mondes antiques, s'est trouvée dévoyée par la logique capitaliste, laquelle subvertit toutes les valeurs sur son passage?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 88
EAN13 9782296639836
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’éducation d ’ homo sapiens

Du savoir à la sagesse ?
Du même auteur :


La logique de l’échec scolaire Du rapport au langage I L’Harmattan, 1999.
L’éducation : droits, devoirs et pouvoirs des parents Du rapport au langage II , L’Harmattan, 2000.
Être mère aujourd’hui : mythe, réalité, enjeux et perspectives Les aléas de la transmission du langage L’Harmattan, 2001.
Professeures, l’État c’est vous ! L’Harmattan, 2002.
Capitalisme, nature, cultures , L’Harmattan, 2003.
École en débat : le baroud d’honneur ? L’Harmattan, 2004.
La modernisation de l’école , L’Harmattan, 2005.


© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris


http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-03574-4
EAN : 9782296035744

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Nicole PÉRUISSET-FACHE
Professeur agrégé
Docteur de l’Université de Rouen


L’éducation d ’ homo sapiens

Du savoir à la sagesse ?


L’Harmattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Dernières parutions

Delphine FRANÇOIS-PHILIP BOISSEROLLES DE ST JULIEN, Cadre juridique et conséquences humaines d’un plan social , 2007.
Clément DESBOS, La gauche plurielle à l’épreuve de la mondialisation , 2007.
Eric SOMMIER, Essai sur la mode dans les sociétés modernes , 2007.
Guy CARO, De l’alcoolisme au savoir – boire , 2007.
Richard SITBON, Une réponse juive à l’anarcho-capitalisme, Judéo-économie , 2007
David SADOULET, La coopération au développement en France. Réforme et modernisation de l’Etat , 2006
Sylvie TROSA, Pour un management post bureaucratique , 2006
Jean LAURAIN, Du partage , 2006.
Francis JAUREGUIBERRY, Question nationale et mouvements sociaux en Pays Basque sud , 2006.
Gérard NAMER, Réinventer en France les principes d’une nouvelle démocratie « solidariste », 2006.
Roger VICOT, Pour une sécurité de gauche , 2006.
Joachim de DREUX-BREZE, Femme, ta féminité fout le camp ! Sur une lecture masculine du Deuxième Sexe, 2006.
Lazare BEULLAC (sous la direction de), Armes légères : Syndrome d’un monde en crise , 2006.
Jean-Loup CHAPPELET, Les politiques publiques d’accueil d’événements sportifs , 2006.
A la mémoire de ma mère,
Raymonde Fache (1923-2007),
tourmentée jusqu’à son dernier jour
pour n’avoir pas bénéficié
d’une éducation digne de ce nom.
Introduction : aux origines de la connaissance, du chaos au cosmos
La nécessité de la connaissance apparaît comme une donnée fondamentale de la vie humaine, d’où l’importance de tout temps accordée par les penseurs à l’éducation. Pour autant, historiquement, la place ou la visibilité de l’éducation dans la vie sociale ne reflète pas nécessairement le point de vue de ces idéalistes. L’histoire de l’éducation d’ homo sapiens présente bien des vicissitudes dans son cheminement, mais aussi dans les objectifs assignés à cette composante majeure de l’humanisation. L’éducation consiste en effet à inculquer à l’être humain en devenir des savoirs, mais dans quel but ? À quel idéal s’agit-il de le faire accéder ? Si la formation prépare à un métier, à quoi prépare l’éducation ? Au bien-être, au bonheur, au savoir ? S’agit-il au bout du compte de faire accéder l’être humain à la sagesse, les notions de savoir et de sagesse se confondant dans la désignation de l’espèce par l’appellation « homo sapiens » ? C’est en tout cas ce que ce livre va tenter d’élucider en prenant appui sur l’état des connaissances relatives à cette question, mais également en empruntant pour ce faire à de multiples champs de recherche.
Les anthropologues et les éthologues ont montré que la compréhension, par toutes les espèces animales et en particulier par l’espèce humaine, du monde où elles évoluent, se construit grâce à la faculté de repérer ressemblances et différences, de catégoriser tout ce qui fait objet pour le sujet, d’utiliser spontanément des formes de raisonnement au moyen desquelles les individus et les groupes tentent d’appréhender leur environnement géographique et social d’une manière plus efficace, c’est-à-dire plus adaptée à leur survie (Héritier, 1994, 1996 ; Cyrulnik, 1997 ; Héritier, Cyrulnik, Naouri, 2000).
Par surcroît, Françoise Héritier fait observer que toutes les sociétés humaines reposent sur une commune exigence, celle de leur reproduction, qui passe par celle de ses membres (Héritier, 1996 : 253). Survie et reproduction apparaissent donc d’emblée comme les deux objectifs primordiaux, fondamentaux, implicites et liés, de tout être vivant et de toute société.
En ce qui concerne les êtres humains, Françoise Héritier (1994 : 228 et sequ.) note que le premier objet de réflexion de l’homme émergeant de l’animalité, c’est son corps et l’insertion de son corps au milieu des autres espèces animales ou végétales qui l’entourent, et au-delà, dans le cosmos qui l’embrasse. Elle ajoute que la première donnée irréductible et irréfragable du corps, anatomique et physiologique tout à la fois, c’est la différence des sexes. L’identique et le différent sont vus par l’ethnologue comme les catégories princeps de la pensée, pour cette raison qu’ils sont ancrés dans l’observation primordiale du corps humain. Elle précise qu’il ne s’agit pas de catégories abstraites propres à la pensée scientifique moderne, mais de catégories de la pensée en général. La différence anatomique et physiologique des sexes a été, selon Françoise Héritier, le premier objet de réflexion de l’homme sur lui-même, à propos duquel il a conçu ces catégories princeps de l’identique et du différent, catégories à partir desquelles il a construit toutes ses grilles conceptuelles et tous ses corpus de savoirs, lui permettant d’appréhender le monde tel qu’il lui apparaît et tel qu’il le fait (Héritier, Cyrulnik, Naouri, 2000 : 10). En outre, le langage dualiste qui exprime les rapports mâle/femelle, droite/gauche, haut/bas, chaud/froid est un des constituants élémentaires de tout système de représentations, de toute idéologie envisagée comme la traduction de rapports de force (Héritier, 1996 : 70).
Cette catégorisation n’est pas le propre de l’homme, elle lui vient donc en héritage de l’évolution. Pour ce qui est des animaux en effet, Boris Cyrulnik (1997 : 116) explique par exemple que les événements, dans la vie des goélands, perfectionnent leur catégorisation du monde en objets méchants dont il faut s’éloigner et en objets protecteurs auxquels ils s’attachent. Le concept d’ensorcellement (Cyrulnik, 1997 : 9, 13) permet à l’éthologue d’analyser ce phénomène. Il décrit l’ensorcellement comme une caractéristique du vivant, dès son niveau élémentaire, et le définit par le fait, si l’on considère l’homme cette fois, de subir le biotope structuré par la nature, puis le milieu réglé par les récits des autres en un couple d’opposés. Il étend ce concept à la structuration sociale : pour lui, les individus d’un groupe social s’attirent intensément, ce qui crée l’association et le maintien de la stabilité du groupe, puis se combattent pour préserver leur identité (Cyrulnik, 1997 : 26). Selon cette hypothèse, tous les êtres vivants catégorisent leur ensorcellement en un couple d’opposés, la frayeur et l’amour qui tous deux provoquent la capture (Cyrulnik, 1997 : 118). Cela explique qu

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