La pensée unique à l université
217 pages
Français

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La pensée unique à l'université , livre ebook

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Description

L'institut Catholique de Paris, université privée, libre, au caractère catholique propre... fut privé de liberté de pensées à la suite d'une reprise en main ecclésiale marquée par le dogme de la pensée unique et son mode de domination à travers mensonges, silences, manipulations, menaces. L'auteur, ancien doyen de la Faculté d'Education de la Catho de Paris, en fait le récit. Aucun des évènements rapportés ne relève de la fiction, malgré l'emprunt à Lewis Carroll d'une trame qui contraint et libère tout à la fois.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 265
EAN13 9782296447622
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La pensée unique à l’université
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13185-9
EAN : 9782296131859

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Françoise Chébaux


La pensée unique à l’université


Alice au pays des ténèbres


D’après un scénario de Lewis Carroll
Avant-propos de Gérard Lurol
Postface de Laurent Cornaz


L’Harmattan
Educations et Sociétés
Collection dirigée par Louis Marmoz

La collection Educations et Sociétés propose des ouvrages, nés de recherches ou de pratiques théorisées, qui aident à mieux comprendre le rôle de l’éducation dans la construction, le maintien et le dépassement des sociétés. Si certaines aires géographiques, riches en mise en cause et en propositions, l’Afrique subsaharienne, l’Europe du Sud et le Brésil, sont privilégiées, la collection n’est pas fermée à l’étude des autres régions, dans ce qu’elle apporte un progrès à l’analyse des relations entre l’action des différentes formes d’éducation et l’évolution des sociétés.
Pour servir cet objectif de mise en commun de connaissances, les ouvrages publiés présentent des analyses de situations nationales, des travaux sur la liaison éducation-développement, des lectures politiques de l’éducation et des propositions de méthodes de recherche qui font progresser le travail critique sur l’éducation, donc, sans doute, l’éducation elle-même…

Dernières parutions

Louis MARMOZ et Véronique ATTIAS DELATTRE (dir.), Ressources humaines, force de travail et capital humain, 2010.
Madeleine GOUTARD, L’école porteuse d’avenir, 2010.
Moussadak ETTAYEBI, Renato OPERTTI et Philippe JONNAERT (dir.), Logique de compétences et développement curriculaire. Débats, perspectives et alternative pour les systèmes éducatifs, 2008.
Gilbert TSAFAK, L’enseignement universitaire à distance en Afrique subsaharienne , 2008.
Yves ALPE et Jean-Luc FAUGUET, Sociologie de l’école rurale , 2008.
Mamadou BELLA BALDE, Démocratie et éducation à la citoyenneté en Afrique, 2008.
Claude CARPENTIER (dir.), L’école dans un monde en crise , 2008.
à Élena
AVANT-PROPOS
Qui ne connaît Alice au pays des merveilles où Lewis Carroll a su allier avec talent la logique formelle et le mode de pensée des enfants ?

Françoise Chébaux, familière de l’œuvre de Françoise Dolto, sait à quel point la pensée des enfants rejoint au profond d’eux-mêmes les adultes qui y sont sensibles et attentifs. Dès lors, quoi de plus efficace qu’une métaphore bien écrite pour symboliser la découverte de réalités humaines inattendues ? Quoi de plus efficace que le ton plaisant du conte lorsque précisément ces réalités sont tragiques ?

Françoise Chébaux réussit là une écriture paradigmatique du monde d’aujourd’hui tel qu’il lui est apparu au travers d’évènements vécus au cours des trois années, entre 2004 et 2007, où elle était Doyen de la Faculté d’Education à l’Institut Catholique de Paris.

Elle met en scène les insidieuses manœuvres de déstabilisation de la laïcité, manœuvres qui ne disent pas leur nom d’emprunt (la reprise en main ecclésiale) ni leur arme (l’effacement des noms et des évènements) et encore moins la grammaire de leur langue (la tyrannie de l’exigence de soumission sous couvert de demande d’obéissance).

L’événement de départ remonte à mai 2005 : Joseph Maïla, premier Recteur laïc depuis la création de l’Institut Catholique de Paris a été mis dans l’obligation, par le nouvel archevêque de Paris, chancelier de l’université, de donner sa démission alors même qu’il était toujours coopté par plus des trois quarts des représentants du personnel enseignant, ce qui était aussi une première dans les annales de cette institution. En solidarité avec lui et en opposition avec la portée de l’événement Françoise Chébaux et quatre autres Doyens se sont mis en résistance. Cinq Facultés sur six, grandes écoles d’ingénieurs, de commerce, de sciences, d’agriculture, de traduction et d’interprétariat, etc., ont été ébranlées de l’extérieur, déchirées de l’intérieur, durant deux années de résistance active.

Si le mouvement a été jugulé, ses traces peu à peu effacées, ses témoins et acteurs déplacés ou mis au pas, le problème reste entier à ce jour.

Triste est l’époque où l’esprit de dépendance et de servilité se déploie, écueil mortel pour des Facultés qui, alors même qu’elles en porteraient le titre, ne seraient plus non seulement celles où sont vifs, vivaces et vivants travaux de recherche et pratiques éducatives menés et guidés par des acteurs libres de leurs paroles et de leurs actes, mais ne seraient plus, par nature, des Facultés. Triste christianisme par ailleurs que celui se refermant sur ce qui en lui est sa propre perversion alors qu’il ne peut être que de grand vent. Il n’a pas à être confondu avec la chrétienté ni avec aucune des institutions qui s’en réclament.

A travers Alice, Françoise Chébaux relate ces événements qui nous ont mis en deuil d’un lieu que nous avons beaucoup aimé et que nous avons habité pleinement puis dans la douleur. C’est l’histoire vraie d’une désillusion qui fut à la mesure des espoirs de la réussite d’une Faculté et d’une qualité des relations où la peur de l’autre n’aurait plus cours. Il s’agit de la destruction de ce que nous offrions et tentions de rendre possible : un lieu de réciprocité humaine quels que soient nos statuts, nos fonctions, nos rôles, nos savoirs, un lieu où synergie puisse se faire entre l’activité de l’esprit et l’art de la médiation afin de faire grandir ensemble des personnes libres, actrices de leur éducation, sujets de leurs recherches. Ce co-grandissement de personnes libres, c’est ce que précisément redoutent les gens de pouvoir, qui se servent des conditionnements pour faire agir dans le sens qu’ils souhaitent, endormir au lieu d’éveiller, asservir en jouant sur la peur tout en sollicitant de manière subtile la confiance.

Co-grandir ou se soumettre ? Discerner, choisir, transfigurer ou seulement s’accommoder et s’adapter ? Nous avons choisi. Laurent Cornaz {1} auteur de la postface de ce livre, et moi {2} , chacun à notre manière, croyions et pensions, dans nos recherches respectives, en une Université accueillant les différences, cherchant librement, enseignant librement, ouvrant et œuvrant les espaces d’écoute, de dialogue, de concertation, de cooptation, de représentation. C’est pourquoi nous avons pris chacun, en même temps, notre retraite anticipée, manifestant sous cette forme non seulement notre désapprobation des décisions prises à l’encontre de Françoise - l’obéissance ou le non renouvellement de son contrat, mais de celles où la Faculté d’Education était contrainte de s’engager et où l’Institut Catholique de Paris tout entier était conduit.

Nous avons cherché en Faculté d’Education à comprendre les logiques de penser dans les sociétés modernes par rapport à celles, liées à des sagesses et des cultures religieuses, des sociétés traditionnelles, à comprendre également la constitution et les transformations des notions d’individu, de sujet et de personne dans les crises du 20ème siècle et celles du siècle commençant. Nous avons cherché à tisser des trames signifiantes entre des pensées de portée philosophique différente mais germinatrices quant au sujet et à la personne perçue comme notion non dépassée par rapport au sujet des Modernes et par rapport au « souci de soi » de l’individu postmoderne. Nos projets éducatifs étaient dès lors habités par ces recherches. Cela signifiait : accompagnement personnel, initiation en groupe à une qualité d’accueil, d’écoute et d’échanges, respect de la pensée, du silence et de la parole propre à chacun. Il s’agissait d’éduquer et de s’entre-éduquer donc ! Groupes d’écoute et de parole, groupes d’analyse de pratiques, ateliers d’écriture, accompagnements d’étudiants dans l’élaboration de leurs mémoires, groupes de recherche ont émaillé, outre nos cours et nos séminaires, nos parcours, nos projets, nos rencontres, nos journées d’études, nos discussions… Travaillant de plus en plus avec la souffrance de tous les acteurs de l’éducation, nos questions se sont focalisées so

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