Bloc
47 pages
Français

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Description

En quelques heures, quatre personnages voient leur vie complètement chamboulée par un événement pourtant banal. Un sujet hors du commun traité avec humour, des situations burlesques qui ne se déroulent pas comme on s’y attendrait.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898033773
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2019 Daniel Laverdure
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Collection : Espoir en canne
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Rodéric Chabot
Révision linguistique : Caroline Roberge
Mise en pages : Mélanie Grenier
Conception et illustration de la couverture : Martin Goneau
ISBN livre : 978-2-89803-376-6
ISBN PDF : 978-2-89803-377-3
ISBN ePub : 978-2-89803-378-0
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Bloc / Daniel Laverdure.
Noms : Laverdure, Daniel, auteur.
Description : Mention de collection : Collection Espoir en canne | Collection Flip | Édition originale : St-Rédempteur, QC : Les Éditions Espoir en canne, 2013.
Identifiants : Canadiana 20190018496 | ISBN 9782898033766
Classification : LCC PS8573.A816 B56 2019 | CDD jC843/.54—dc23
Je dédie ce livre à tous ceux et celles qui prennent l’humour au sérieux parce que c’est une bonne idée d’être heureux.

Ce n’est pas que j’aie peur de la mort, mais je ne veux pas être là quand ça m’arrivera. Woody Allen
1
Le drame

Brigitte vit ses passions de façon plutôt exagérée. Elle aime beaucoup dépasser ses limites… et celles des autres à l’occasion. Depuis quelques mois, elle s’est découvert une activité vitale à ses yeux ; elle est curieuse de savoir ce qui se passe au moment de mourir. Elle est littéralement fascinée par la mort. C’est véritablement sa raison de vivre. Jusqu’à maintenant, elle accumule les échecs dans sa démarche mortuaire, c’est normal, elle débute dans ce domaine. La première fois, elle a mangé des hamburgers, des pizzas, plein de poutines et autres cochonneries pendant quarante-deux jours. Elle a été très malade, mais elle n’est pas vraiment morte.
La seconde fois, après avoir allumé son four, elle s’est mise la tête dedans ; elle a vu ça dans un film. Mais, dans le film, c’était un four au gaz propane, ça ne marche pas avec les fours électriques. Elle a eu très chaud et pendant des semaines, elle avait la moitié du visage trop cuit.
La troisième fois, elle a engagé un tueur à gages. Il a pris l’argent de ses honoraires et il a filé en République dominicaine. Il loue une petite cabane, va à la pêche tous les jours et cultive trois bananiers. Il n’a jamais été aussi heureux. Pendant plusieurs semaines, Brigitte a attendu pour rien de se faire assassiner. C’est décevant, on ne peut plus faire confiance en personne. Le tueur n’a même pas envoyé une carte postale.
Et finalement, aujourd’hui, elle a décidé de se noyer dans son bain. Ce n’est pas très profond, un bain, mais avec un peu de bonne volonté et en se couchant bien au fond, ça devrait faire l’affaire. Pendant que l’eau coule dans la baignoire, avec une bonne poignée de sel marin pour rendre la peau plus douce ; elle choisit l’endroit où elle déposera sa lettre d’adieu. Sur son lit, ou près du téléphone, sur la table de cuisine…
Après d’interminables hésitations, elle s’arrête sur l’option la plus judicieuse et surtout pratique : sur le bol de toilette, après avoir baissé le couvercle du siège, évidemment. Elle préfère cet emplacement afin que la missive soit près de son cadavre. Elle veut éviter que la police cherche dans tout l’appartement et mette le désordre partout. Elle pense à tout. Elle entre maintenant dans le bain, elle semble convaincue que cette fois sera la bonne. Après un court moment de réflexion afin de s’assurer qu’elle n’a rien oublié, elle plonge la tête sous l’eau et attend.
Au début, ce n’est pas trop difficile. Ça fait un drôle de bruit dans les oreilles, mais la température de l’eau est adéquate et c’est plutôt confortable. C’est quand l’air commence à manquer que ça devient plus contraignant. En fait, c’est au moment de l’étouffement que la noyade apparaît moins divertissante. Soudain, à travers les ondulations de l’eau, elle distingue une tache foncée au plafond, une tache qui semble se déplacer. C’est flou, elle ne voit pas bien. Trop curieuse, Brigitte émerge la tête de l’eau afin de mieux distinguer cette…
En constatant ce que cette tache est en réalité, Brigitte ne se fait pas prier et se met aussitôt à crier en sortant de la salle de bain. Le temps de se couvrir d’une serviette, elle est maintenant dans le corridor de l’immeuble en hurlant à qui veut l’entendre :
— Une coquerelle ! Une coquerelle !
Une grosse coquerelle géante, répugnante et super laide !
2
Le mémo

Léon est nouvellement propriétaire du bloc. Il en avait assez d’être locataire, de verser mensuellement de l’argent pour quelque chose qui ne lui appartiendrait jamais. Voilà, maintenant qu’il est l’unique propriétaire, il détient les rênes, il est responsable du bien-être de tous ses locataires, sauf les indésirables. La satisfaction de chacun de ses locataires est une priorité. C’est un peu comme une vocation, des locataires heureux font du propriétaire un homme accompli et satisfait.
Mais, juste le mot coquerelle a fait frémir les deux tiers des résidents de l’immeuble. Le troisième tiers était allé faire des courses. Qu’il y en ait ou pas, que la coquerelle de Brigitte existe ou non ; nul besoin de vérifier. Aucune chance à prendre, il faut désinfecter. Même s’il y a une possibilité que ce soit inutile, il doit démontrer qu’il sait prendre ses responsabilités.
Léon convoque un spécialiste qui fait rapidement le tour du bâtiment afin d’évaluer les mesures qui s’imposent. Il ne voit aucun insecte. Mais il n’en cherche pas vraiment, les cafards ne sortent qu’à la noirceur. Il se pro-mène un peu partout et s’arrête ici et là en donnant un léger coup de pied sur les cadres de portes et le bas des murs. L’analyse terminée, le spécialiste sort du vieil ascenseur, laisse son regard glisser des murs aux plafonds et déclare :
— Je vais vous envoyer Octave. C’est un nouveau, mais y’é bon !
— Parfait ! Quand va-t-il pouvoir venir ?
— Dès que vous aurez fait évacuer la bâtisse.
— Évacuer ? ! Je dois vider l’immeuble ? !
— C’est ça, ou Octave empoisonne vos locataires avec les bébites.
— C’est dangereux ?
— Y’a intérêt si on veut tuer les bébites !
Léon, bien que novice dans l’art de l’extermination, comprend qu’il n’a pas le choix. Tout le monde doit sortir. Alors qu’il espérait régler le problème rapidement et surtout discrètement, il se voit dans l’obligation d’agir au grand jour et de faire parvenir à chacun de ses locataires ce mémo qu’il a rédigé à la suite d’une méticuleuse cogitation :

Très chers locataires,
pour des raisons très improbables d’hygiène, par souci de professionnalisme de propriétaire, et sans aucune apparence de nécessité urgente, demain matin, vous devez évacuer l’immeuble que vous occupez afin de maîtriser mes obligations de coquerelles plus qu’incertaines. De huit heures du matin à quatre heures de l’après-midi inclusivement, Octave va empoisonner tout l’immeuble. N’oubliez pas de prendre votre chat malgré que ce soit interdit dans ce bloc.
Désolé si les inconvénients vous dérangent.

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