Club sandwich
36 pages
Français

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Description

Voici la jolie histoire d’un jeune homme qui quitte son village afin de découvrir le monde. Il est gentil et aime les gens, il les aime beaucoup… il est cannibale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782898033865
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2019 Daniel Laverdure
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Collection : Espoir en canne
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Rodéric Chabot
Révision linguistique : Caroline Roberge
Mise en pages : Mélanie Grenier
Conception et illustration de la couverture : Martin Goneau
ISBN livre : 978-2-89803-385-8
ISBN PDF : 978-2-89803-386-5
ISBN ePub : 978-2-89803-387-2
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Club sandwich / auteur, Daniel Laverdure.
Autres titres : Club sandwichs
Noms : Laverdure, Daniel, auteur.
Description : Mention de collection : Collection Espoir en canne | Collection Flip | Publié antérieurement sous le titre : Club sandwichs. Lévis (QC) : Les éditions Espoir en canne, [2015].
Identifiants : Canadiana 20190018518 | ISBN 9782898033858
Classification : LCC PS8573.A816 C58 2019 | CDD jC843/.54—dc23
J’aimerais dédier cette histoire à tous ceux et celles qui sont végétariens et qui cherchent une raison de l’être encore plus.

Même lorsque je mange de la misère, je m’organise pour avoir du dessert.
1
Bon appétit !

Pendant que le repas est en train de cuire, comme d’habitude, c’est moi qui ai la tâche de trier ses effets personnels. Vous m’avez bien compris, je dois faire l’inventaire des effets personnels du souper. C’est que j’habite dans un beau petit village pittoresque, à flanc de montagne, où vit une charmante tribu de cannibales d’Amazonie. Une belle gang de joyeux gourmets qui raffolent des touristes et autres étrangers assez inconscients et insouciants pour se balader dans cette partie du monde encore inconnue des agences de voyages. Pourtant, c’est très joli, ici.
En fait, nous sommes probablement la dernière communauté à pratiquer la gastronomie humaine. C’est que, notre région est coincée sur un immense plateau entre deux chaînes de montagnes. Juste un peu en dessous des nuages. Il est peu fréquent de voir des promeneurs se risquer jusqu’ici, tout comme il est encore plus rare de les voir partir. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette coutume alimentaire peut s’avérer assez délicate, voire dangereuse, parce que tout le monde sait qu’il n’est pas recommandé de manger de la nourriture que l’on ne connaît pas.
Par contre, un des gros avantages est la variété du menu et l’impossibilité de savoir d’avance ce que l’on va manger. Parfois, il nous arrive d’avoir des surprises plutôt inattendues. Je me souviens de notre déception lorsque l’on a tenté de faire cuire un homme pas comme les autres. Pendant un moment, on s’est demandé si quelqu’un avait commencé à le manger avant nous. Il avait un œil de vitre, un bras et deux jambes artificielles et... une perruque. C’est vrai qu’on ne mange pas les cheveux, mais ça surprend quand même.
J’ai remarqué également que les repas sont de plus en plus gras et de moins en moins raffinés. Aussi, pendant certaines périodes de l’année, ils se font très rares. Nous préférons de loin le temps des vacances où le gibier sort de son territoire pour visiter notre région. Afin de combler les périodes de disette, nous devrions peut-être songer à en faire un élevage.
On pourrait construire des petits villages de touristes, au bord de la mer, avec toutes les commodités et quelques loisirs. On s’occuperait de tout ; les proies n’auraient qu’à se reproduire et dès qu’on en a besoin et qu’ils sont suffisamment appétissants… à la casserole !
Et il ne faudrait surtout pas oublier de leur mettre la télévision afin de s’assurer qu’ils se tiennent tranquilles et qu’ils ne se posent pas de questions.
Que de beaux projets, mais la réalité est tout autre et je continue de faire mon travail avec autant de conscience professionnelle qu’il m’est possible afin de m’acquitter de cette besogne. De plus, j’ai maintenant une nouvelle fonction, j’ai une petite tour de contrôle que je me suis moi-même construite au bord d’une falaise. De là, je parviens à scruter toute la vallée et bien au-delà du fleuve qui délimite mon secteur d’observation traditionnel. J’arrive à repérer nos prochains repas avec beaucoup de facilité et mes résultats sont encourageants. Je n’ai plus besoin de parcourir de longues distances pour attirer les proies où parfois il m’arrivait de les manquer de peu et je revenais bredouille.
Alors maintenant, je n’ai qu’à grimper en haut de mon perchoir et attendre patiemment que la cible se présente d’elle-même. Comme aujourd’hui, à peine suis-je arrivé, que je perçois du mouvement, au loin, du côté de la forêt d’acacias. Quatre ou cinq individus parviennent à se frayer un chemin à travers une dense clairière parsemée de fougères. C’est maintenant à moi d’intervenir.
Cette fois, ce sont des touristes français en quête d’aventures et curieux d’aller voir plus loin, bien au-delà de ce que le dépliant touristique leur avait suggéré. Ils ne vont pas être déçus. Trois hommes et deux femmes, avides de connaître et de photographier ce que les touristes prudents et frileux ne verront jamais.
— Bonjour messieurs-dames ! Bienvenue sur le domaine du Paradis perdu !
Les visiteurs sursautent, ils sont étonnés d’être accueillis ainsi, si loin de toute civilisation.
— Heu, oui, bonjour ! On ne vous avait pas entendu arriver.
— Pardonnez ma discrétion, c’est que je fais partie du décor, en quelque sorte.
— Vous habitez vraiment dans cette jungle ?
— Bien sûr, mon village est tout près d’ici.
— Un village ? Ici ! Je ne voudrais pas être impoli, mais, peut-on le visiter ?
— Avec plaisir ! Suivez-moi, vous y serez chaleureusement accueillis.
Voilà ! C’est aussi simple que cela ! Bien sûr, il y a parfois quelques complications, mais jamais rien d’insurmontable ; ils aboutissent tous sur le barbecue. Parmi les avantages de mon travail, il y a les échanges culturels avec tous ces gens qui viennent de partout. J’ai pu ainsi apprendre quelques langues et découvrir plein de gadgets inconnus dans mon univers.
La plupart du temps, je n’y comprends rien du tout et je ne vois aucune utilité à certains appareils qui me semblent bien compliqués. Je me dis alors que toutes ces personnes ne doivent pas être très débrouillardes pour avoir besoin de tout cet attirail pour simplement se balader en forêt. Je ne sais pas exactement d’où viennent ces ahuris, mais ils doivent être une nuisance pour leurs proches. Finalement, c’est probablement une bonne chose qu’on les soustrait de cette pauvre existence.
Et ça ne change rien à leur saveur.

Voilà maintenant deux mois que nous avons profité de la charcuterie française et depuis, plus personne n’est venu dans la région. Ce régime nous restreint à manger des fruits, des racines, des champignons et autres machins qui poussent un peu partout, mais rien de plus substantiel. Habituellement, c’est suffisant pour tenir quelques semaines, mais cette fois-ci, ça commence à être monotone et c’est vraiment long avant d’être rassasié.
Bien sûr, on pourrait toujours chasser du gibier plus sauvage, il y en a plein autour de nous. Mais c’est loin d’être facile, ça bouge constamment, ça se sauve dans toutes les directions dès qu’on s’approche et si on en attrape un, ça ne se laisse pas faire ; ça griffe et ç

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