Jules et le nuage qui ne pleuvait jamais
32 pages
Français

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Jules et le nuage qui ne pleuvait jamais , livre ebook

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32 pages
Français

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Description

Pourquoi le nuage vert et bleu au-dessus du village ne pleut-il jamais ?

Jules avait demandé à tout le monde. À son papa, souvent absent, à sa maman peintre, à Yvette la boulangère, à M. le maire, à Bob le facteur… Mais personne n’a pu lui expliquer pourquoi le gros nuage vert et bleu au dessus du village ne bouge jamais, ne pleut jamais, ni pourquoi il se sent si bizarre en dessous. Jules ne dort plus, ne mange plus, ne joue plus. Il est sûr que « son » nuage cache un mystère. Un mystère qu’il doit découvrir à tout prix, même si pour cela il devra affronter celle qui effraie tous les enfants du village : la Sauterelle fumeuse…

Suivez Jules dans ses investigations, bien décidé à résoudre le mystère de ce nuage aux propriétés étranges...

EXTRAIT

Au début, il se cacha pour mieux la voir, apprendre ses habitudes. Dès qu’il le pouvait, il allait sur la route entre les deux villages, se laissait glisser dans le petit fossé sur le côté, et l’attendait.
Le mercredi était le meilleur jour, car il pouvait rester longtemps. Et s’il la regardait très longtemps, pensait-il, il aurait moins peur d’elle. Ça lui donnait du courage de rester là une heure, deux heures à envoyer des cailloux sur la route, à manger son goûter et lancer les miettes aux oiseaux jusqu’à ce que soudain, il l’entende arriver.
Et il l’entendait venir de loin, car déjà, il avait appris à reconnaître le bruit de son pas sautillant, le claquement étrange de ses talons hauts sur le sol. Alors il se recroquevillait un peu plus, et tendait l’oreille. Souvent elle chantait. Deux chansons, toujours les mêmes, dont il ne saisissait pas les paroles. Le plus surprenant, c’était quand elle riait toute seule, d’un rire qui n’était pas joyeux du tout. Plutôt à vous donner envie de pleurer. Un rire pareil, ça semblait impossible, et pourtant, c’était exactement l’effet que ça faisait. S’il y réfléchissait, ce n’était pas très effrayant, juste triste…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Florence Bott conjugue de multiples activités, elle est à la fois comédienne, animatrice radio et auteur. Elle porte un grand intérêt aux récits de vie, à la transmission, elle est donc ainsi devenue biographe. Elle propose également des ateliers axés sur la parole et l'écriture.

Informations

Publié par
Date de parution 02 août 2018
Nombre de lectures 12
EAN13 9782352845515
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright






Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.
Dépôt légal à parution
© Éditions du Jasmin, 2012
4, rue Valiton 92110 Clichy France
www.editions-du-jasmin.com
ISBN : 978-2-35284-551-5 Avec le soutien du
Titre
Dédicace






Pour Jules, mon lumineux petit – oh, pardon – grand garçon.
PREMIÈRE PARTIE
En s’éveillant ce matin-là, Jules fit comme chaque matin : il écouta les bruits de la maison pour vérifier que tout le monde dormait encore, se leva, descendit l’escalier, enfila ses bottes, et dernière étape, la plus délicate, entreprit d’ouvrir la porte en faisant le moins de bruit possible. Il tourna doucement la clé, et tira la lourde porte en faisant bien attention de l’arrêter juste avant l’horrible grincement, celui qui pouvait gâcher toute sa mission. Ouf, ça y était, il avait réussi ! Tout content, il se faufila et traversa le jardin en courant jusqu’à la boîte aux lettres. Sa boîte à sourires comme il l’appelait dans les bons jours. Et peut-être qu’aujourd’hui justement…
Il ferma les yeux, ouvrit le clapet, et fit glisser sa main très lentement. Pour l’instant, rien en vue, mais il ne fallait pas se décourager, peut-être que le facteur l’avait envoyée tout au fond. Sa main avança encore. Il ne voulait pas y croire. Il n’y avait rien du tout, pas la moindre trace de courrier… « Méchante boîte, boîte à sourires mes fesses, tiens ! Voilà pour elle !… »

Il s’en retourna vers la maison tête basse, et ouvrit la porte en grand, d’un coup sec, oubliant complètement le grincement. Évidemment, la porte fit son affreux bruit de rire de sorcière, et aussitôt il entendit, venu de l’étage au-dessus : « Juuuules !!! »
Ouille ! C’était sa maman. À tous les coups, il allait se faire gronder. Mais la voix n’avait pas l’air en colère, au contraire : « Juuules, viens me voir. »
— J’arrive maman », répondit-il soudain, un petit peu réconforté.
Sa mère était dans son lit, elle le prit dans ses bras et lui dit : « Mon très cher petit garçon, tu es tellement têtu que cela te rend parfois étourdi. Combien de fois t’ai-je dit que Bob n’est pas encore passé à cette heure-là. Il n’est que 7 h enfin, tu le sais bien. »
Jules savait bien et ça n’y changeait rien, il aimait croire à certaines forces mystérieuses, aux choses qui arrivent malgré nous et malgré la… logique. C’était comme ça qu’on disait ? Alors l’heure de Bob le facteur, franchement il ne voyait pas l’intérêt…
« Ceci dit, poursuivit-elle avec un grand sourire, j’ai une bonne nouvelle pour toi. » Et de dessous son oreiller, elle tira… une lettre. « Voilà, je n’ai pas voulu te réveiller hier soir, mais Bob est revenu exprès, la lettre est arrivée en fin d’après-midi, et il voulait que tu l’aies le plus tôt possible. »
Ah çà, c’était cool alors ! Et c’était drôle, parce que c’était exactement ce qu’il avait voulu dire avec ces forces plus fortes que nous. Ce gentil Bob, il l’aurait embrassé maintenant… Enfin cette lettre qu’il attendait depuis des jours, des nouvelles de son papa ! Il prit le papier bleu pâle, reconnut l’écriture aimée, et lut :
« Mon grand, je pense à toi. Je n’ai pas encore fini la construction de la maison. Nous avons pris du retard à cause des grosses pluies. Je ne pourrai donc, malgré ma promesse, être de retour pour ton anniversaire. Ne m’en veux pas, tu comprendras un jour que les grandes personnes non plus, ne font pas toujours ce qu’elles veulent. Je pense pouvoir être là d’ici trois semaines. En attendant, suis bien ton entraînement de foot, et ne bâcle ni tes devoirs ni ton piano. Souviens-toi, c’est dans ta musique ou dans tout ce que tu feras en y mettant les secrets de ton cœur, que tu trouveras des réponses. Pas toujours celles que tu cherches peut-être, mais d’autres que tu n’attendais pas, encore plus belles. La vie est comme ça, c’est une farceuse… On en reparlera si tu veux. En attendant, pas de bêtise avec le nuage, n’est-ce pas ? Tu ne recommences pas. Sinon, tu sais bien que je me fâcherai beaucoup plus fort cette fois… Je n’ai pas envie que tu te rendes encore malade à force d’aller chercher des réponses là où elles ne sont pas. Souviens-toi. Je t’embrasse petit ours. Ton papa qui t’aime. »
Sans un mot, Jules quitta la chambre de sa mère et rejoignit la sienne, et s’assit sur son lit pour réfléchir. Il était de nouveau triste et en colère : son père avait rompu sa promesse, et il le lui annonçait tranquillement, comme ça ! En plus, il lui demandait, à lui, de respecter la sienne ! C’était trop fort à la fin. Il en avait fait des efforts depuis des semaines pour résister, ne plus y penser, ne plus y aller. Il avait promis, et avait tenu parce qu’une promesse est une promesse. Soi-disant. Tu parles d’une rigolade ! Bon évidemment, et même si Jules n’avait pas du tout envie de le reconnaître, il n’avait pas « tenu » tant que ça… Disons qu’il avait beaucoup essayé, et qu’il n’y était pas toujours arrivé. En secret, il avait continué d’y penser au nuage. Sa maman avait raison de dire qu’il était têtu. Il le connaissait bien ce mot maintenant : « têtu », ça voulait dire qu’on ne voulait jamais abandonner, jamais tant qu’on croyait qu’un miracle se cachait derrière un mystère. Oui il était têtu. Et encore plus quand son papa ne faisait pas ce qu’il avait promis. Puisque c’était ça, il retournerait à son nuage, et en découvrirait le secret. Il serait le seul du village à savoir quelque chose que tout le monde semblait ignorer. Voilà. Il en avait assez maintenant, et on allait voir ce qu’on allait voir. Il donna un gros coup de poing sur son lit. « Tiens pour lui ! »
« Moi aussi, ze veux zouer à taper le lit. T’avais pas le droit de sortir. Maman, elle dit que quand on sort dans le zardin en pyzama, après on devient malade, crès malade, parce qu’on a crop froid, et après on mourt. Moi ze suis zentille, ze vais pas dans le zardin en pyzama, et ma maman elle m’aime plus que toi… ».
« Juliette, Juliette, sors de ma chambre tout de suite, espèce d’enquiquineuse ! »
— Maman, mamaaaan, Zules, il dit que ze suis enquineuse ».
Et ça y était, elle s’était mise à pleurer. Toujours la même histoire avec sa sœur. Pour la faire taire, il lui mit un bonbon dans la main, et lui fit « chut » en posant un doigt sur ses lèvres : « Top secret le bonbon, hein, mais t’arrêtes de pleurer tout de suite. »
Juliette aussi adorait les secrets ; alors elle renifla un grand coup, prit son air d’importante, et fit « chut » aussi.
Et devant la table du petit-déjeuner, elle dit très fort : « Zules, il m’a dit « enquineuse », et ça, c’est un cros mot, et après il m’a donné un bonbon pour pas que ze pleure, mais sssut, c’est secret. » Et elle posa son doigt sur ses lèvres, toute contente…
Voilà Juliette et les secrets. De toute façon les petites sœurs, on sait bien que ça ne sert qu’à vous apporter des ennuis, enfin, presque tout le temps…
Après un bref « au revoir » à sa mère, Jules partit pour l’école. Juste avant d’arriver au terrain de foot, la lumière changeait d’un coup, il faisait plus sombre et en même temps plus doux. On aurait dit qu’on entrait dans un rêve. Les gens ne s’attardaient pas souvent dans ce coin-là. Lui si, il était attiré comme par un aimant. S’il s’était écouté, il serait resté pendant des heures ; et ça lui était arrivé si souvent de s’écouter justement, de ne plus bouger, le nez en l’air, d’en oublier les copains, ses parents, l’heure qu’il était, que les choses avaient fini par mal tourner. Désormais, il n’avait plus du tout le droit de rester là, mais c’était plus fort que lui, et puis avec la lettre, ça changeait tout…
C’était ici, juste au-dessus de lui, que se trouvait « son » nuage. Très gros, comme un immense édredon, un peu gris, un peu blanc, avec des nuances de bleu et de vert. On aurait pu se dire que c’était un nuage presq

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