La forêt des masques
111 pages
Français

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La forêt des masques , livre ebook

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illustré par

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Description

Roman illustré - Light Novel Adolescent - À partir de 11 ans - 220 pages (Thème : harcèlement scolaire & Imaginaire)


Lucile, quatorze ans, ne supporte plus d’être persécutée entre deux cours par Myriam et sa bande. Désespérée, elle trouve refuge dans l’immense forêt voisine afin de fuir les brimades des autres collégiens. La jeune fille s’aventure au cœur d’un territoire sauvage qui fait l’objet de rumeurs inquiétantes, car on le dit « hanté ».


C’est dans ce royaume champêtre, en marge de la civilisation, que Lucile rencontre Sylvain. Ce dernier fabrique d’énigmatiques masques qu’il offre aux arbres. Sous la protection du garçon solitaire, Lucile découvre les esprits de la nature veillant sur la forêt... Un sanctuaire qui va lui redonner le goût de vivre, d’aimer et où la cruauté humaine ne revendique aucun droit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2019
Nombre de lectures 47
EAN13 9791096384983
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La forêt des masques

Texte et histoire
Stéphane Soutoul

Illustrations
Audrey Lozano
Texte et histoire
Stéphane Soutoul

Illustrations
Audrey Lozano

Mentions légales
Éditions Élixyria
  http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 979-10-96384-98-3
Corrections : Nord Correction
Note des éditions Élixyria

Même si ce livre a été réalisé avant tout pour vous divertir, avec un très beau voyage dans l’univers de l’imaginaire, Stéphane Soutoul aborde ici un sujet difficile qui lui tient à cœur, celui du harcèlement scolaire.
Ainsi a-t-il souhaité qu’une partie de ses droits d’auteur soient reversés à l’association Marion la main tendue qui lutte pour que ces agissements intolérables n’existent plus.
Touchées par ce geste, les éditions Élixyria ont décidé d’apporter également leur soutien en faisant un don à part égale à celle de l’auteur pour cette même association dont vous trouverez le lien ci-dessous.

Belle lecture à vous !

http://www.marionlamaintendue.com/
« On peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres… Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. »
Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban (Dumbledore) – J. K. Rowling


        
C H A P I T R E     1

Le Quatuor infernal



Petite, j’avais peur d’un tas de choses. L’obscurité me flanquait une trouille bleue, tout comme les insectes et la vitesse en voiture. On répétait sans cesse à la télévision que beaucoup de gens mouraient chaque année dans des accidents de la circulation. D’une nature inquiète, je ne voulais pas qu’un malheur nous arrive, à mes parents et à moi.
J’étais une gosse facilement impressionnable.
Ces phobies appartiennent aujourd’hui au passé. Oh, la peur ne m’a pas abandonnée pour autant, ça, non ! À 14 ans, je dirais même qu’elle me mine l’existence. Sournoisement, mes frayeurs ont juste changé de visages. Ce n’est plus le noir, les araignées ou les excès de vitesse qui me terrifient, hélas…
Mon cauchemar prend la forme d’une activité en apparence des plus normales pour quelqu’un de mon âge. Je tremble à la simple idée de me rendre au collège. Les cours, les élèves, les professeurs… Penser à tout cela suffit à me tordre l’estomac.
Je peine à comprendre comment j’ai pu en arriver là. L’appréhension ne me laisse plus de répit. La perspective de côtoyer les autres adolescents me plonge dans la plus atroce des angoisses. Vivre constamment dans la crainte est un supplice difficile à imaginer. Il s’agit pourtant d’un calvaire que j’endure jour et nuit.
La hantise du collège commença à s’immiscer en moi il y a de cela trois mois environ. C’est la période à laquelle j’ai emménagé dans une ville baptisée Lornet-du-Val. Il s’agit d’une bourgade paisible située dans le Massif central, qui compte à peu près trente mille habitants. Avant que je ne plie bagage, les copines de mon ancien collège me taquinaient en disant que j’allais m’installer dans un coin paumé. À juste titre. C’est vrai que Lornet-du-Val est un endroit sans prétention et de taille modeste. Pourtant, la ville m’a d’abord fait bonne impression. Elle cohabite avec une vaste zone forestière qui s’étend à perte de vue. J’ai toujours eu un faible pour la nature. La végétation est si dense que, certains matins, en ouvrant les volets, un parfum de résine de pin vient me titiller les narines.
Mes parents sont libraires. Ils ont quitté Lyon pour réaliser leur rêve. Ce dernier consistait à ouvrir leur propre boutique dédiée aux romans, à la poésie, aux belles proses… La passion des livres coule dans les veines de ma famille. Sur l’enseigne du magasin, rédigé en lettres dorées, est inscrit : « Librairie Bossut ». Et en dessous, en caractères plus petits : « Si les livres ont un royaume, c’est ici ! »
En suivant mon père et ma mère, j’étais loin de me douter que notre ville d’adoption se révélerait beaucoup moins charmante qu’elle n’y paraissait au premier abord. J’eus un aperçu du tourment qui m’attendait alors que nous n’avions pas encore fini de déballer les cartons du déménagement. Le collège Gustave Eiffel prit pour moi l’allure d’un enfer quotidien dès le premier jour où j’y mis les pieds.
La faute aux rires moqueurs qui me sont destinés.
La faute au mépris que je peux lire dans les regards braqués sur moi.
La faute au rejet qu’on me témoigne sans que j’aie jamais eu la moindre chance de me faire accepter.
Si les dernières semaines m’ont bien appris une chose, c’est que la peur s’accompagne quelquefois de la plus inavouable honte. Parce que, oui : même si c’est stupide de ma part, j’ai honte que les gens de mon nouveau collège me traitent comme si j’étais une pestiférée. Ni frère, ni sœur, ni amis… Je n’ai personne à qui confier mes déconvenues. Trouver une oreille compréhensive me ferait pourtant un bien fou. À la place, j’en suis réduite à garder au fond de mon cœur une souffrance dévastatrice.


Je me suis abritée sous l’arrêt de bus le plus proche du collège en secouant mon parapluie dégoulinant. Lornet-du-Val est une ville pluvieuse. Et les températures ne sont pas folichonnes ! Je remonte le col de ma doudoune kaki matelassée. Il est 16 h 15. Nerveuse, je jette fréquemment des coups d’œil à la montre cyan que ma mère m’a offerte pour mes 13 ans. Il s’agit là d’un cadeau dont je ne me sépare jamais, sans doute parce qu’il m’apporte un peu de réconfort. Halte aux idées reçues : le rose n’est pas forcément la couleur préférée des filles, loin de là ! J’en suis le parfait exemple. Pour ma part, j’adore le bleu et les nuances qui le déclinent. Tous les goûts sont dans la nature, n’est-ce pas ? Le sac jeté sur mon épaule, dans lequel je range mes affaires de cours, tire quant à lui sur un joli bleu marine.
J’essaie de me tranquilliser, car il ne me reste pas longtemps à patienter. La navette qui me ramènera à la maison ne devrait plus tarder. La pluie battante se calme au fil des minutes. Les autres adolescents qui attendent sous l’Abribus sont dans la même classe que moi. Cependant, ils se comportent comme si je n’existais pas. Tant mieux. Quitte à choisir, je préfère l’ignorance aux plaisanteries de mauvais goût sur mon nom de famille, ma façon de m’habiller, mes yeux vairons ou que sais-je encore.
Depuis que je suis inscrite à ce collège, j’ai appris qu’il valait mieux être seule que mal accompagnée. Et puis, de toute façon, ce n’est pas vu d’un bon œil qu’on surprenne quelqu’un en ma compagnie. On prend soin de m’éviter et rien ne semble en mesure de remédier à cela.
Tout à coup, mon cœur manque un battement. Je retiens mon souffle en apercevant le groupe de quatre collégiens qui arrive dans ma direction. J’ai beau avoir tourné la tête, mon regard a brièvement croisé celui de Myriam Desplat. Cette dernière est la principale source de mes terreurs.
Terreur… Le mot est lâché.
Myriam est la fille qui me mène la vie dure depuis mon arrivée au collège. Pourquoi est-ce qu’elle a fait de moi sa bête noire ? Mystère. Le dégoût mêlé de haine que je lui inspire n’a pas d’explication rationnelle.
Mon cœur se met à battre la chamade. Je panique en entendant les voix railleuses qui se rapprochent de moi. Comme d’habitude, Myriam est flanquée de ses trois fidèles acolytes : Virginie, Yann et Eliot. Ces quatre-là forment une bande soudée toujours partante pour me jouer de sales tours. Myriam désigne son groupe d’amis comme étant sa « tribu ».
— Mais regardez qui voilà ! lance Myriam à ses comparses tout en feignant la surprise. C’est La Bossue !
« La Bossue » est le triste nom dont on m’affuble depuis mon arrivée. Plus précisément, c’est à Myriam que je dois ce sobriquet. C’est un peu comme si elle avait collé une étiquette sur mon front et que je ne pouvais plus m’en débarrasser.
Je tourne machinalement la tête vers le groupe qui fond sur moi d’un air décidé. Après les battements de mon cœur, c’est maintenant au tour de ma respiration de s’affoler. Un sentiment de panique m’envahit tout entière. Je n’ai plus le temps de quitter l’Abribus. Seulement quelques mètres me séparent désormais de Myriam et de sa tribu. Je les appelle « le quatuor infernal ». Ils n’auraient aucun mal à me rattraper s’il me prenait l’envie de fuir.
Je me suis trompée en croyant que mes persécuteurs avaient déjà quitté le collège.
Myriam, avec son langage cultivé et les airs sages qu’elle se donne, est la coqueluche du collège. Elle tient à renvoyer une image la plus irréprochable possible, du moins en présence du corps enseignant. Sans doute que le quatuor infernal a attendu dans un coin que la pluie cesse. Ils se sont mis à l’abri des regards pour fumer quelques cigarettes.
Les apparences revêtent une grande importance pour les filles aussi ambitieuses que Myriam. Rien ne doit entacher leur réputation, ce qui les oblige à se répandre en faux semblants. Elles ne sont pourtant pas aussi parfaites qu’elles veulent le laisser croire…
Je me trouve dans la mouise jusqu’au cou ! D’habitude, à la fin des cours, je décampe le plus vite possible afin d’éviter tout risque de tomber sur sa clique. Je préfère marcher en me disant qu’un peu d’exercice ne peut pas faire de mal. Je prends ensuite le bus quelques arrêts plus loin. Aujourd’hui, cette satanée averse m’a rendue imprudente et je m’en veux horriblement.
Myriam, Virginie, Yann et Eliot… À bien y réfléchir, l’expression des quatre adolescents qui viennent droit sur moi me rappelle celle d’une bande de hyènes en train de chasser.
Le sourire malveillant peint sur leurs visages ne présage rien de bon.

C H A P I T R E     2

Une brutalité intolérable



Mon instinct voyait juste en pressentant que les choses allaient mal tourner. Je suis prise au piège. Yann et Eliot m’ont encadrée. Les deux garçons font attention à ce que je ne leur file pas entre les doigts. Yann pourrait avoir un physique charmant, mais l’acné ravage son visage. En plus, les cigarettes qu’il fume lui donnent une haleine de chacal. La lueur sinistre qui stagne dans son regard

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