Signe particulier : Transparente
160 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Signe particulier : Transparente , livre ebook

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160 pages
Français

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Description

Être transparente au lycée, rarement invitée en soirée et ignorée dans sa propre famille, c’est une blessure, ça fait mal. Mais être invisible pour de vrai, se rendre en salle des profs incognito et disparaître dans les moments embarrassants… ça commence à devenir beaucoup plus intéressant !À quinze ans, Esther cesse d’être une fille ordinaire et voit un nouveau monde s’ouvrir à elle. Pour l’adolescente trop discrète, la vie devient soudain passionnante. Et de plus en plus dangereuse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2018
Nombre de lectures 7
EAN13 9782748525779
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NATHALIE STRAGIER
SIGNE PARTICULIER : / TRANSPARENTE
Syros


Collection Hors-série
© Shutterstock / Supot Taecharatchanon / Grynold, pour le photomontage de la couverture © 2018 Éditions SYROS, Sejer,
25, avenue Pierre-de-Coubertin, 75013 Paris
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
ISBN : 978-2-74-852577-9
Sommaire
Copyright
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
L'autrice
Chapitre 1

C e qui arriva par la suite ne m’étonna pas. Cela faisait un moment que je l’observais. J’avais du temps pour cela.
Que les choses soient claires. Ma vie me convenait à merveille et je ne souhaitais pas la voir changer. Je menais une existence réjouissante, rien ne me manquait.
Je ne m’ennuyais jamais. Je cherchais inlassablement quelle serait la prochaine personne dans ma ligne de mire. Je pouvais y consacrer des heures sans éprouver la moindre lassitude. Je m’amusais tellement... Parfois, je riais aux éclats, même si, bien sûr, peu nombreux étaient ceux qui pouvaient m’entendre.
Les meilleurs moments étaient ceux où je décidais d’intervenir. Je mettais un point d’honneur à varier mes actions. Je ne voulais pas me montrer répétitive. J’étais comme une artiste, et mon œuvre occupait toute ma vie.
Du moins, c’est ce que j’affirmais à l’époque.
C’est de cette façon que je remarquai Esther. Elle avait le potentiel pour devenir une de mes cibles, comme tant d’autres, mais quelque chose chez elle avait attiré mon attention. Une particularité que j’avais très peu rencontrée jusqu’alors. Cette fille-là était différente, et j’étais bien placée pour en juger.
Esther avait bientôt quinze ans. Elle vivait avec sa famille dans une ville de taille moyenne, mais cela aurait pu être n’importe où ailleurs. Elle n’était ni grande ni petite ; ni grosse ni maigre ; ni brune ni blonde ; ni belle ni laide. Était-ce pour cela que ses parents l’appelaient affectueusement Nini ? Simple hasard, plus vraisemblablement. En arrivant au lycée, elle se fondait dans le flot des élèves.
Ce matin-là, elle avait rejoint son amie Romane, une fille exubérante vêtue d’un sarouel aux couleurs chatoyantes et d’un débardeur au décolleté plongeant. Rien à voir avec les vêtements d’Esther, un jean et un pull gris.
– Ilyes organise une soirée ! lança Romane sans autre préambule.
À cette annonce, Esther ne réagit pas comme elle aurait dû. N’importe qui se serait senti excité à la perspective d’une fête, mais pas elle.
Ilyes était pourtant un des garçons les plus populaires du lycée, je l’avais déjà remarqué. C’était le genre de jeune homme que tout le monde trouve sympathique. À n’en pas douter, sa soirée allait être un événement marquant. Mais Esther n’était pas curieuse d’en savoir davantage. Elle était morose. À côté d’elle en revanche, Romane était de très bonne humeur.
– Ça sera un samedi, reprit-elle. Ou un vendredi, il sait pas encore. Faut qu’il voie avec ses parents.
Alors que Romane programmait déjà une sortie shopping pour trouver la tenue adéquate, Esther restait sombre. L’idée de cette soirée la renvoyait à son souci permanent.
– Qu’est-ce que tu as ? interrogea Romane.
Esther avait à peine ouvert la bouche pour répondre que son amie la coupa :
– Ah non, tu vas pas recommencer !
– J’ai encore rien dit, protesta Esther.
– Mais tu allais le faire.
Esther ne démentit pas, et pour cause. Romane avait raison. Trop discrète, Esther n’était jamais conviée aux soirées et sans amertume, elle s’apprêtait à en faire le pari, une fois de plus.
– De toute façon, poursuivit Romane, même s’il ne t’invite pas, c’est pas grave. Tu n’auras qu’à venir avec moi. Personne ne le remarquera.
– C’est la honte de faire ça. Si je ne suis pas invitée, je n’y vais pas.
– T’inquiète, répondit Romane, rassurante. Je suis sûre que cette fois, il pensera à toi.
Elle était confiante, l’optimisme semblait être son mode de fonctionnement, contrairement à Esther. Déjà, elle regardait ailleurs avec insouciance, agitant la main pour attirer l’attention d’un autre groupe de jeunes, puis se mettant à chantonner un air qui reste dans la tête.
– Au fait, demanda Romane, tu pourrais me passer tes maths ? J’ai pas eu le temps de les faire. Désolée.
Esther acquiesça. Les mathématiques n’étaient pas un problème pour elle. Un exercice lui prenait dix minutes quand d’autres élèves y passaient une demi-heure. Et puis Romane, malgré sa tendance à couper la parole et à regarder tout sauf son interlocutrice, restait sa meilleure amie, et Esther était contente de l’aider. Assises au bord du trottoir devant le lycée, elles prirent quelques minutes pour que Romane recopie l’exercice résolu sur son propre cahier.
L’amitié entre ces deux-là en surprenait plus d’un. Esther elle-même se demandait parfois pourquoi Romane tenait tant à elle, hormis pour les devoirs de mathématiques. Elles se connaissaient depuis le début du collège, mais Romane aurait très bien pu prendre ses distances avec le temps. Elle était tellement sûre d’elle, à l’aise en toutes circonstances... Parfois, l’angoisse assaillait Esther. N’était-elle pas une copine de dépannage, quand Romane n’avait personne d’autre avec qui traîner ?
Mais si Esther lui faisait part de ses doutes, l’air inquiet et la voix incertaine, Romane éclatait de rire en expliquant qu’une folle comme elle avait besoin d’une amie plus calme. Esther était alors rassurée, pendant quelque temps au moins. Elle savait très bien que d’un claquement de doigts, Romane pouvait s’entourer d’une foule d’amis au rire sonore et au comportement expansif. Or elle ne le faisait que de temps en temps, et revenait toujours vers Esther. Leur amitié était sincère, tout simplement.
Romane avait rangé son cahier de maths dans son sac, et les deux filles s’apprêtaient à passer la grille du lycée, quand le surveillant interpella Esther :
– Toi, tu es nouvelle ?
Esther soupira. Un instant, elle fut tentée de répondre qu’elle venait tous les jours depuis quatre ans, puisqu’elle avait fait son collège ici avant d’intégrer la classe de seconde, mais elle se contenta de montrer sa carte d’élève. Argumenter aurait été une perte d’énergie inutile. Des moments comme celui-ci arrivaient trop souvent pour qu’elle leur accorde de l’attention.
L’heure de maths se déroula normalement. Monsieur Campuzano était un homme jovial plutôt apprécié de ses élèves. Il n’hésitait pas à plaisanter en cours et ne se montrait jamais cassant, même avec ceux qui ne comprenaient rien à sa matière.
Les fonctions affines ne posaient aucune difficulté à Esther. Elle ne leva pourtant pas la main pour participer. C’était inutile, estimait-elle, car les professeurs ne l’interrogeaient jamais. Ils préféraient privilégier les élèves en difficulté ou se laissaient séduire par les plus actifs, qui prenaient la parole sans avoir besoin qu’on

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