Teiki à la recherche des siens
84 pages
Français

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Teiki à la recherche des siens , livre ebook

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Description

La quête trépidante, au coeur de la Polynésie, d'un jeune garçon qui respecte la nature et la sagesse des anciens.
Au bord du lagon, les autres enfants se moquent de Teiki : " Ta mère, c'est pas ta mère, ta mère, c'est ta grand-mère, tu n'es le fils de personne ! " Lorqu'il apprend le secret de ses origines, le garçon taille sa pirogue et part seul sur l'océan, pour affronter le terrible roi-aux-dents-quiclaquent, responsable du malheur des siens.


Informations

Publié par
Date de parution 13 septembre 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782748525359
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture

Teiki à la recherche des siens
Copyright


ISBN : 978-2-74-852535-9
© 2018 Éditions SYROS, Sejer,
25, avenue Pierre-de-Coubertin, 75013 Paris


Collection dirigée par Ilona Zanko
Des récits qui existent depuis la nuit des temps pour rire, rêver, réfléchir et ainsi nourrir sa force intérieure !
Qu’est-ce qu’un kilim ?
Le kilim est un tapis brodé que l’on trouve aussi bien au Proche-Orient, dans le Caucase, qu’en Asie centrale, et qui a vu le jour il y a près de 10 000 ans.
Ses motifs diffèrent selon les tribus et constituent une forme d’écriture symbolique qui représente leur identité.
Tissage de la mémoire des peuples à travers le monde, patrimoine de l’humanité…, les kilims ont traversé les frontières et les siècles, tout comme les histoires de cette collection.
Titre


Céline Ripoll
Teiki à la recherche des siens
Illustrations
Élodie Balandras

CHAPITRE UN – Un terrible secret


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CHAPITRE UN
Un terrible secret
C e matin-là, Teiki joue sur la plage. Le soleil n’est pas encore très haut dans le ciel, l’ombre des cocotiers s’étire sur le sable frais, une légère brise vient du large. C’est une matinée parfaite pour faire une course de vitesse sur le lagon. Teiki, tout comme les autres enfants de la vallée, fabrique une petite pirogue : des tiges de roseau servent de flotteurs, et la voile, une large feuille ronde et sèche, y est fixée par une nervure de feuille de cocotier. De l’eau jusqu’aux genoux, les enfants déposent leurs embarcations sur le lagon turquoise.
– C’est la mienne qui ira le plus loin, dit l’un d’eux, tout excité.
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– Non, elle coule déjà ! dit un autre en rigolant.
– Regardez celle de Teiki, comme elle va vite !
– Tō ! Tō ! Iō ! encourage le garçon. Glisse ! Glisse loin ! Vas-y encore !
Sans chavirer, la petite pirogue de feuilles semble prête à s’envoler.
Tout joyeux, Teiki s’écrie :
– J’ai gagné !
La tête haute, il va la récupérer. Les autres le regardent, vexés. Le plus âgé lui dit alors :
– Tu crois être le plus fort parce que ta pirogue est arrivée en premier, mais à qui tu vas le dire ? Tu n’as même pas de mère pour te féliciter ! Ta mère, c’est pas ta mère, ta mère, c’est ta grand- mère ! Tu n’es le fils de personne !
Les autres ricanent.
– Ha, ha, le fils de personne ! reprennent-ils, puis ils s’en vont.
Teiki se retrouve tout seul, les pieds dans l’eau, sa pirogue à la main. Le fils de personne ? Il ne comprend pas. Il rentre chez lui, à la fois troublé et en colère.
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– Mon fils, pourquoi ces nuages noirs dans tes yeux ?
– Ma mère, aujourd’hui ma pirogue est allée le plus loin, le vent ne soufflait que pour elle, mais les autres enfants se sont moqués de moi. Ils m’ont dit que tu n’étais pas ma mère, que tu étais ma grand-mère et que je n’étais le fils de personne !
La femme fronce les sourcils et regarde le garçon droit dans les yeux.
– Teiki, tu n’es pas le fils de personne ! Je suis ton père et je suis ta mère ! N’écoute pas ces bêtises.
Quelques jours plus tard, les enfants jouent avec des frondes. Sans hésiter, Teiki prend la sienne et se joint à eux. Il aime tellement ce jeu !
– Celui qui touchera la branche de ce uru , cet arbre à pain, avec son caillou aura gagné, dit l’un d’eux.
Les enfants font tournoyer leur fronde, l’un sur le côté, l’autre au-dessus de sa tête, et ils
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tirent. Les pierres partent dans tous les sens ! Aucune ne touche l’arbre. Et le plus âgé manque de se prendre une pierre dans le nez !
Vient le tour de Teiki. Il prend sa fronde, la fait tournoyer trois fois et « pok », sa pierre ricoche sur la branche.
– Un coup de chance ! dit le grand. Seul le fils de personne peut avoir une chance pareille !
Et tous s’exclament en chœur :
– Teiki, toi tu n’as pas de mère, toi tu n’as pas de père, ta mère, c’est ta grand-mère. Tu n’es le fils de personne !
Teiki serre les mâchoires, il voudrait tous les faire taire. Il tourne les talons et rentre chez lui. À chacun de ses pas, il sent la colère monter.
– C’est pas juste, j’ai été le plus agile, et encore une fois les autres enfants ont ri et m’ont dit que je n’étais le fils de personne ! Qu’est-ce que ça veut dire ?
– Mon enfant, tu n’es pas le fils de personne ! Je te l’ai dit, je suis ton père et je suis ta mère ! N’en parlons plus.
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Les jours passent, Teiki se tient à l’écart des autres. Mais sur une île, on n’est jamais tout seul très longtemps. Quand il voit les enfants une lance à la main, il ne peut résister. Lui aussi veut tenter de décrocher des noix de coco !
Vous devinez qui est le seul à faire tomber trois noix de coco en un seul jet ? Teiki, bien sûr ! Et vous croyez que les autres l’applaudissent ?
Non, ils sont bien trop jaloux et ils lui disent les mêmes méchancetés. Teiki sent son cœur se serrer, une tristesse inexplicable l’envahit. Et s’ils savaient quelque chose que lui ne sait pas ? Il traîne sur le chemin, les mots des enfants tournent dans sa tête.
– Mon fils, tu rentres bien tard, lui dit sa mère, assise devant la maison.
– Mère, dis-moi la vérité.
La femme le regarde longuement, puis elle lui fait signe de venir s’asseoir auprès d’elle :
– Mon enfant, je vais te raconter. Je ne suis pas ton père, ton père était mon fils, un grand chef qui régnait sur la vallée. Je ne suis pas ta mère, ta
mère était une princesse venue de l’île aux vertes montagnes, Tahiti. À l’époque, tu ne marchais pas encore, quand, un matin, une pirogue est passée au large. Sa voile triangulaire était bordée de

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